LES CORPS PERDUS

Dans un pays non identifié d'Afrique du Nord, Andrès, ancien journaliste-reporter, est détenu prisonnier dans une forteresse au milieu du désert,au fond d’un puits, enterré vivant. Sa seule «distraction» journalière regarder le soleil apparaître en formant un cercle lumineux autour du couvercle qui bouche le haut du puits… et le voir disparaître à la nuit tombée…
De toute la journée il n’a aucun contact avec ses gardiens, qui d’ailleurs ne lui parlent jamais, seul un crochet est descendu une fois par jour au fond du puits, pour lui apporter de l’eau et un bouillon infect qui est censé être de la nourriture.

Tamia, elle est une jeune femme belle et séduisante. Elle est à la recherche de son amour Elijah Al Mansouri, qui elle l’a appris en séduisant un employé des bureaux de la police militaire dans la capitale, est aussi détenu au fort d’Achkent depuis plus de deux ans…

Arrivée sur place au milieu du désert, au milieu de nulle part, elle s’installe dans une petite tente à la lisière du fort et séduit Ahmed, un des soldats du fort pour apprendre ce qu'est devenu Elijah, son amant, dont elle ignore même s’il est encore vivant…
Elle a de l’affection pour le jeune soldat, dont elle e été la première femme, mais pense qu’elle n’hésitera pas à le tuer, une fois qu’il lui aura révélé ce qu’elle veut savoir… elle l’a d’ailleurs déjà fait avec l’employé des bureaux de police…

Un jour, les gardiens d’Andrès oublient par mégarde un des crochets au fond de son puits. Durant la nuit, s’agrippant à celui-ci Andrés parvient à s'échapper. Il réussit à sortir du bagne et se sauve vers les collines. Il tombe nez à nez avec Ahmed qui revient de la tente de Tamia, et le tue d’un coup de pierre… au moment même où celui-ci venait d’avouer à Tamia qu'Elijah était mort depuis fort longtemps…

Tamia sauve alors Andrès d’une mort certaine et ils se réfugient ensemble dans un village abandonné, où seule une vielle femme vit encore en compagnie de ses chèvres. Après quelques mois, alors qu’Andrès va mieux, ils décident de partir ensemble à la recherche de la vérité… mais quelle vérité?

J’ai trouvé l’écriture de M. François GANTHERET est vraiment fantastique, très belle, très saccadée, véritablement taillée, hachée, pour les descriptions très rudes que l’on trouve dans ce livre, notamment la première partie qui nous conte la détention dans le désert.
Les chapitres sont d’ailleurs composés de la même façon, tout aussi courts, parfois même une demi-page, taillés, hachés, illustrant les points de vue respectifs des différents personnages… Malgré tout un livre qui se lit bien, facilement, et en quelques heures, ce qui n’enlève rien à sa valeur… bien au contraire!

Voici ici un grand, très grand premier roman, absolument stupéfiant et qui fait montre d’un auteur possédant déjà une grande très maîtrise de l’écriture et de l’histoire… j’ai hâte de lire d’autres romans de M. François GANTHERET, pour voir s’il fait toujours autant preuve d’une telle maîtrise…

Inutile, je suppose, de dire que j’ai littéralement été subjugué par la beauté de ce livre, mais le mérite de sa découverte ne m’en revient pas... aussi je tiens à remercier M. Gérard COLLARD de la librairie La Griffe Noire à Saint-Maur qui dans l’émission «Coups de cœur des libraires» sur LCI à présenté et m’a fait découvrir ce livre…

• 

  Les corps perdus [Texte imprimé] François Gantheret

  de Gantheret, François
  Gallimard / Collection Folio
  ISBN : 9782070359615 ; 6,90 € ; 06/11/2008 ; 164 p. ; Poche

  Go Amazon