Bien du bonheur

Une couverture noire, non, pas vraiment, un visage s’y devine, un visage d’homme, un regard un peu inquiet, un regard en tout cas.
Le livre ouvert, c’est quelque chose comme un carnet se dit-on, des phrases nominales, quelque chose comme des notes, des phrases pas entièrement rédigées, avec parfois des signes +, des signes =. Quelque chose d’intime, quelque chose de la vie, où l’on est invité, pas tout à fait invité. Il est question de la vie, de la mort, de l’amour. L’amour, ce sont des initiales, d’un prénom féminin, et alors là forcément avec tout ça je pense à Hubert Lucot et voici que je vois en bibliographie qu’aux mêmes éditions, Didier Garcia, que je connais pas, est co-auteur d’un livre intitulé Lucot, H. L. / rencontre avec Didier Garcia, je suis fier de moi. Mais tiens je n’avais pas remarqué, je remarque qu’en lisant je bats la mesure : 1, 2, 3, 4 ; 1, 2, 3, 4. Ou peut-être plutôt 1, 2, 3, 4 ; 5, 6, 7, 8. Il y a une scansion, comme un cœur qui bat, aussi régulière que possible, qui fait vivre le texte. D’ailleurs, il y a des règles, je les oubliais ; on n’est pas loin d’un poème à forme fixe qui ne se déclare pas. Une succession de matins est l’occasion d’évoquer une vie, de dire ce qu’elle est sans la raconter. Dire aussi la conscience, à un moment, de sa fin possible. Un classement thématique : Lieux, Moments, Evénements, Activités, Présences, Matins d’album sont moins des chapitres que des indications de tons, thèmes, couleurs.
Il dit peu de choses, Didier Garcia, mais peu à peu on s’est rapproché ; on se surprend même à lui souhaiter un peu bêtement bien du bonheur. Variations [2] sur le soir ? Il est encore bien tôt, c’est encore le matin de la vie.

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  Variations sur le matin [Texte imprimé] Didier Garcia

  de Garcia, Didier
  Argol / Locus solus (Paris)
  ISBN : 9782915978247 ; 17,20 € ; 18/04/2008 ; 164 p. ; Broché

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