Clapton par Eric Clapton de Eric Clapton

Clapton par Eric Clapton de Eric Clapton
( Eric Clapton : the autobiography)

Catégorie(s) : Arts, loisir, vie pratique => Musique

Critiqué par Numanuma, le 20 mai 2008 (Tours, Inscrit le 21 mars 2005, 50 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 10 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (3 717ème position).
Visites : 5 783 

God

Il y a des artistes qui comptent plus que d’autres et dans mon panthéon personnel, Eric Clapton possède une place à part. Je me souviens avec une grande netteté de ce coffret gris dans la collection de vinyles de mon père. On y voit un guitariste barbu dessiné par Ron Wood, oui, le guitariste des Rolling Stones. Son visage exprime intensité, concentration et presque de la douleur. Eric Clapton est calligraphié au-dessus. Ce coffret est l’une des toutes meilleures ventes au monde dans le genre des disques retraçant la carrière d’un artiste.
A l’époque, je ne connaissais que le nom, pas la musique. Je ne m’intéressais pas à la musique ; cela est venu plus tard et ne m’a plus lâché depuis.
Et puis un jour, j’ai eu envie de savoir. Il y avait quelque-chose d’intimidant dans ce coffret carré regroupant 6 trente-trois tours. Je n’ai pas compris tout de suite. Je m’attendais sûrement à autre chose sans pouvoir vraiment dire quoi. C’est plus tard, après un ou deux disques du coffret que je suis tombé sur la chanson Layla. Et ma vie a changé…
Depuis, je me suis documenté sur l’homme, acheté ce même coffret mais en CD, découvert sa discographie, vu des concerts, lu des livres et des articles. J’ai même essayé de jouer de la guitare ! Les chansons de Clapton accompagnent encore tous les moments de ma vie.
Mais ce bouquin-là est particulier : une autobiographie.
On sait ce qu’il en est en général des bouquins qui raconte la vie des stars : vite écrits (par un nègre), vite lus et vite oubliés. Par contre, les livres qui parlent des artistes sont généralement de meilleure qualité. Il n’y a pas de raison de douter que le manuscrit de ce livre soit bien de la main magique de Clapton. Je ne sais pas ce que cela donne en anglais mais je pense qu’on doit ressentir encore plus le ton quasi-monacal du livre si proche de l’approche puriste du blues que Clapton a toujours choisie.
Né en 1945, Clapton a aujourd’hui 63 ans et tourne toujours. Et deux tiers de sa vie ont été noyés dans les vapeurs opiacées de la drogue, de la cigarette, de l’alcool, de la tristesse. Du blues. Ce type en a vu plus que le commun des mortels, c’est banal que de le dire mais il a également vécu plus intensément que la plupart des artistes en ce monde. Ce type est un survivant, comme peut l’être Keith Richards. Putain, ce mec a survécu à des overdoses, s’est tapé des tonnes de gonzesses, a joué avec Jimi Hendrix, les Beatles, les Stones, a vu Clapton is God écrit sur un mur de Londres !
Ce mec est tombé amoureux de la femme de George Harrison et a perdu son fils…
Avec son groupe Derek and the Dominoes, fondé pour lui permettre de n’être qu’un musicien dans un groupe, pas une superstar, il a composé un des plus grands et plus bel album de tout les temps : Layla and assorted love song. Tout l’album est hanté par l’amour de Clapton pour Patty Harrison. Et par la dope. L’album est un échec commercial à sa sortie. Un classique désormais. Il finira par épouser Patty mais cela ne sera pas l’idylle imaginée.
En 1986, Clapton est père d’un petit Conor. A l’époque, il est encore la proie de l’alcool et les cures de désintox se poursuivent avec plus ou moins de succès. On se doute que cette paternité à 41 ans a changé sa façon de vivre. En 1990, je me souviens l’avoir lu dans un magazine, son fils se défenestre… N’importe quel être humain capable de survivre à un truc pareil mérite le respect absolu. A la suite de cette tragédie, il composera le bouleversant Tears in Heaven, chanson lettre à son fils, tentative d’exorciser le drame puis, sur l’album Pilgrim en 1998 (j’étais à l’armée, je n’ai pas pu aller au concert, je ne m’en suis toujours pas remis…) le magnifique Circus.
Oui, j’aime ce que ce type est capable de sortir de sa guitare, j’aime sa voix et ses chansons même s’il n’est pas un compositeur génial. C’est d’abord un musicien et ce bouquin est là pour le rappeler. Certes, il est parfois difficile de lire les passages qui concernent sa découverte du sexe ou les nombreuses scènes de drogues mais cela n’est un secret pour personne.
Seule ombre peut-être : cette - encore !!! – compilation pas vraiment indispensable qui est sortie en accompagnement du livre, pur produit marketing. Si vous voulez vraiment découvrir l’homme et l’artiste, lisez ce livre et procurez-vous le coffret Crossroads que j’évoque au début.

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Quand Dieu se confesse...

10 étoiles

Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 61 ans) - 17 octobre 2012

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Eric Clapton n'est pas tendre avec lui-même ! Et il faut bien avouer que sa vie ne fut pas toujours un chemin semé de roses... Il a sept ans quand il apprend que ceux qu'il prend pour ses parents sont en fait ses grands-parents ! Qu'il est né de père inconnu (ou presque). Il en nourri un tel ressentiment qu'il devient un enfant un peu sauvage et renfermé. Peu intéressé par l'école, il est doué pour le dessin et la musique. Il devient très jeune un excellent joueur de Blues, véritable puriste, fanatique même dans ses premières années. Il ne jure que par les grands noms (Big Bill Broonzy, Sonny Boy Williamson, Howlin' Wolf, John Lee Hooker... ) et son caractère difficile fait qu'il change souvent de groupe (Yardbirds, John Mayall & the Bluesbreakers, Blind Faith, Derek & the Dominoes...). N'empêche qu'il est apprécié par ses pairs... En 1965, un graffiti sur un mur de la gare d'Islington en témoigne : Eric Clapton is God !!!! Malheureusement, il sombre petit à petit dans la drogue d'abord, l'alcool ensuite. Une longue descente aux enfers dont il sortira finalement au prix de plusieurs cures parfois pénibles. Il créera au début des années 90 et sur ses propres deniers un centre de désintox à Antigua.
Eric Clapton revient également sur ses relations souvent tumultueuses et difficiles avec les femmes. Sa mère Pat et sa grand-mère Rose bien sûr, mais aussi avec Pattie Boyd (qui fut la femme de Georges Harrison avant d'être la sienne) , Alice longtemps sa compagne avant elle, Lori (qui lui donna Connor son fils tragiquement disparu à l'âge de 4 ans !) Francesca, Yvonne... Parmi le nombre, une certaine Carla, mannequin d'origine italienne qui le plaque bien vite à New York pour filer avec Mick Jagger (vous voyez de qui il s'agit ?).
Eric Clapton, c'est aussi et surtout un immense musicien. On lui doit quelques uns des plus beaux morceaux du Blues-Rock contemporain : Layla (chanson véritable déclaration d'amour à Pattie Boyd), Tears in Heaven (écrite au lendemain de la mort de Connor), et bien d'autres encore... Un artiste intemporel et que moi non plus je ne me lasse pas de réecouter...

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