La baie d'Alger de Louis Gardel

La baie d'Alger de Louis Gardel

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Bonus1, le 12 février 2008 (ARRADON, Inscrite le 18 avril 2006, 65 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (11 893ème position).
Visites : 3 528 

lecture agréable

Ce livre traite de l'histoire d'un adolescent durant la guerre d'Algérie. C'est un livre qui se lit très facilement et l'on découvre le mode de vie de certains colons, l'aspect politique est abordé mais de manière très générale et surtout l'auteur a su garder un ton neutre sur le problème de l'indépendance. C'est aussi un très beau témoignage de vie de la Grand Mère : Zoé.

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Les éditions

  • La baie d'Alger [Texte imprimé], roman Louis Gardel
    de Gardel, Louis
    Seuil
    ISBN : 9782020348898 ; 18,30 € ; 23/08/2007 ; 246 p. ; Broché
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Histoire et poésie...malgré tout...

9 étoiles

Critique de Denis Lafuente (Istres, Inscrit le 15 juillet 2008, 58 ans) - 16 juillet 2008

Gardel évoque une jeunesse algérienne dans une famille de colons juste avant ce que l'on a pudiquement appelé " les événements ". On ne sait pas par quel miracle, la simplicité de la narration rend l'histoire si émouvante, et par quelle magie les mots deviennent parfums. Mais la réalité, c'est la violence. L'auteur n'en rajoute pas, reste neutre et c'est ce qui fait la force de son roman, écrit à l'encre violette des souvenirs.
Un édifiant témoignage historique.

Remarquable !!!

10 étoiles

Critique de Shelton (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 67 ans) - 3 mars 2008

Ce livre a été pour moi l’occasion d’un temps merveilleux de lecture et, surtout, a provoqué une rencontre profonde avec Louis Gardel avec qui j’ai pu échanger dans la simplicité, la chaleur et le tout dans un humanisme sincère.
L’ouvrage est vendu comme un roman, mais il ne faut pas se laisser abuser, Louis Gardel nous raconte une tranche de sa jeunesse, au temps où il vivait en Algérie. C’est un roman parce qu’il ne raconte pas tout, il se focalise sur les rapports avec sa grand-mère, une grand-mère étonnante, tonitruante qui va vivre le drame de la fin de l’Algérie Française.
Louis Gardel ne se présente pas comme le défenseur de l’aventure coloniale. Il est du côté de ceux qui subissent tout de plein fouet sans avoir les moyens de comprendre les évènements, encore moins de les anticiper et faire comme certains gros colons qui donneront des leçons après avoir rejoint la métropole en sauvegardant leur fortune…
Dès la plongée dans le texte, le lecteur oublie les aspects techniques et politiques pour n’être plus que dans l’humain. Comment vivre dans Alger de cette époque lorsque l’on est qu’un adolescent, quand on veut découvrir l’amour, la littérature, la vie, quand on ne souhaite qu’une chose, faire la fête tous les jours…
La mer, le soleil, les amis… d’un côté. La guerre, le terrorisme, la mort… d’un autre. C’est le dilemme de Louis Gardel qui va vivre avec cela et qui peu, après une belle carrière d’auteur, enfin, aborder ce qu’il porte trop lourdement en lui. L’hommage à sa grand-mère, à son pays, à sa jeunesse…
En lisant ce très bon roman, je me suis mis à penser à Albert Camus, avant même qu’il soit présent dans le texte de Gardel, car disons-le franchement, La baie d’Alger respire, sens, rappelle, crie Albert Camus et ça fait du bien au lecteur « camusien » que je suis…
C’est aussi important de découvrir que les Pieds Noirs n’étaient pas tous d’un même modèle, que cette population vivait avec destin particulier que peu avaient choisi, qu’ils ont beaucoup souffert et que les métropolitains n’ont pas fait grand chose pour les aider au début des années soixante pour leur insertion dans une nouvelle vie, dans un autre pays que le leur… Beaucoup auraient aimé une autre vie, un monde où les deux populations vivant en Algérie auraient pu s’entendre… Utopie ? Allez savoir, quand on voit la Nouvelle Calédonie chercher avec insistance cette voie, on peut se dire que c’eut été possible en Algérie…
Mais pour le roman, tout se finira mal comme dans un bon drame classique… Enfin, avec quelques nuances, quand même, puisque notre narrateur parviendra à vivre en France et à devenir un écrivain de renom.
Ce roman est à lire au soleil, avec une anisette fraîche à portée de main, avec l’odeur d’une soubressade cuisinée qui n’attend que nous pour disparaître… Oui, c’est l’Algérie qui revit un instant dans tout ce qu’elle a de bon, de chaud, dans tout ce qu’elle a laissé dans le cœur et le corps de ceux qui l’ont quittée soudainement dans la violence…
C’est aussi le roman de ceux qui, Algériens de souche, ont vécu ces temps avec de grandes difficultés, souvent poussés à trahir ceux avec qui ils vivaient depuis des décennies…
Le récit se termine par le retour en Algérie. Pour Louis Gardel ce fut en 2003. le moment de clore une histoire ? Un amour ? Je ne crois pas… Je reste intimement persuadé que pour ces femmes et ces hommes, l’attachement restera trop fort pour qu’ils puissent décider de quel côté de la Méditerranée ils sont… Ils resteront avec des racines plantées tout autour de cette Mare Nostrum…
Un roman qui m’a touché au plus profond de moi que je veux garder dans ma bibliothèque car il porte, aussi, un peu de ma vie et de mes racines…
J’espère pouvoir vous offrir très prochainement la transcription de l’interview réalisée pour la radio en septembre 2007 à Nancy, au livre sur la place.

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