Trop glactant

Voila enfin un livre comme je les aime, étonnant, émouvant, drôle, iconoclaste et riche par le regard totalement original qu’il porte sur notre société, n’en jetez plus…

Après « Le capital » ou Stéphane Osmond nous conviait à une visite guidée du monde de la haute finance et de ses mœurs parfois si peu amènes, ce deuxième opus nous entraine à la suite d’Abel Moreau, tout simplement premier ministre de la France en ce début de vingt et unième siècle. Abel est évidemment un personnage bien singulier, avocat raté, puis longtemps suppléant en politique avant de pouvoir jouer les premiers rôles. Personnage fort de l’extérieur mais à la personnalité complexe ayant une forte propension à la paranoïa et qui n’hésite pas à avoir recours aux amphétamines pour accélérer ses connexions neuronales.

La France est également un peu particulière puisque la croissance économique est au rendez vous ainsi que le plein emploi et que le plus gros soucis hormis les querelles intestines du monde politique est la chute libre du taux de fécondité des français à tel point qu’aux grands maux on est prêt à appliquer les grands remèdes, je n’en dis pas plus pour ne pas trop déflorer l’intrigue, en fait je devrais dire les intrigues.

J’ai trouvé ce livre beaucoup plus équilibré que Capital qui était écorché vif, ici c’est plus canalisé, plus sensible, Abel nous est livré sans fard depuis ses premiers émois affectifs d’adolescent jusqu’à ses angoisses de futur présidentiable dont les cotés humains sont toujours présents.

Il ne faut bien sur pas ignorer que Stéphane Osmond est un pseudonyme qui cache un ancien de l’ENA qui a participé à l’action gouvernementale sous Pierre Beregovoi avant de passer dans le secteur privé et de se "lâcher", pour notre plus grand plaisir, dans l’écriture de ses livres.

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  Le Manifeste [Texte imprimé], roman Stéphane Osmont

  de Osmont, Stéphane
  B. Grasset
  ISBN : 9782246683315 ; 14,00 € ; 08/02/2006 ; 338 p. ; Broché

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