Une vieille maîtresse de Jules Barbey d'Aurevilly

Une vieille maîtresse de Jules Barbey d'Aurevilly

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Nance, le 8 janvier 2008 (Inscrite le 4 octobre 2007, - ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 106ème position).
Visites : 7 197 

Prometteur

Ryno de Marigny, un genre de Valmont aurevillien, est un libertin à la vieille de se marier à la jeune, blonde, belle, pure, chaste, au teint pétri de lait, etc. Hermangarde. Pour se défendre contre les rumeurs qu’il aurait une maîtresse, il décide de jouer le tout pour le tout et de se confier à la grand-mère de sa future épouse, la marquise de Flers. Il lui confie son ancienne passion de 10 ans pour sa vieille maîtresse Vellini, une tyrannique espagnole laide, et leur rupture. Émue par sa sincérité, elle donne sa bénédiction. Vellini semble peu affectée du changement d’attitude de Ryno. Est-ce le calme avant la tempête?

C’est un roman que j’ai aimé à plusieurs égards. Le côté tragédie de l’histoire, la passion destructrice, les personnages, le paysage de la Normandie, l’écriture de Barbey d'Aurevilly... Une écriture spéciale, facile à lire. Cependant, j’ai trouvé certaines parties invraisemblables. On se demande pourquoi il se confie aussi crûment à une vieille dame de la société, une marquise quand même, et comment elle peut fermer les yeux sur tout. Bon, il est sincère, certes, mais même pas un petit sourcillement ni rien pour le futur bonheur de sa petite-fille? Dans le récit on trouve aussi des répétitions, surtout quant à la description de Vellini, répétée une centaine de fois.

Je ne peux pas dire si c’est le meilleur livre de Barbey d'Aurevilly parce que je n’ai pas encore lu les oeuvres clés de cet auteur, mais moi j’ai aimé. J’en veux plus.

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Les éditions

  • Une vieille maîtresse [Texte imprimé] Jules Barbey d'Aurevilly préface de Paul Morand édition présentée, établie et annotée par Jacques Petit,...
    de Barbey d'Aurevilly, Jules Morand, Paul (Préfacier) Petit, Jacques (Editeur scientifique)
    Gallimard / Collection Folio
    ISBN : 9782070371150 ; 9,70 € ; 16/05/1979 ; 544 p. ; Poche
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Si tu ne viens pas à Vellini, Vellini viendra à toi !

10 étoiles

Critique de Ambreen (, Inscrite le 14 mai 2008, 41 ans) - 14 mai 2008

Paris, 1835. Le séduisant Ryno de Marigny s'apprête à épouser la riche et belle Hermangarde, petite-fille de la marquise De Flers, une haute figure de l'aristocratie française. Avant le mariage, il relate à cette dernière la relation passionnée qu'il a entretenue pendant dix ans avec Vellini, une demi-mondaine d'origine espagnole, fille d'une duchesse et d'un torrero, relation à laquelle il vient de mettre un terme définitif, assure-t-il à la marquise, qui ne doutant pas de sa bonne foi, lui donne sa bénédiction.

La Vellini, une femme laide et peu soucieuse du qu'en dira-t-on ; "la malagaise" ou "la moricaude", comme on la surnomme. Une femme qui, la première fois qu'il la vit, laissa Ryno de marbre. En réalité, derrière ce physique ingrat et ces moeurs sauvages se dissimule une séductrice implacable, capable d'aimer comme aucune autre femme, avec une force époustouflante détruisant tout sur son passage. Alors qu'il s'est retiré pour quelques temps en Normandie et malgré toute sa bonne volonté et son amour démesuré pour son épouse, Ryno ne résistera pas à l'appel de Vellini, qui ne pouvant se passer de celui auquel elle s'est liée par le sang, a rejoint le couple, vit parmi des pêcheurs et guette son amant à longueur de temps. A l'issue de nouvelles tentatives pour se dégager de l'emprise de sa vieille maîtresse, Ryno finira par céder et accepter la vérité : Vellini et lui, c'est une histoire qui ne prendra fin qu'avec la mort ; ils étaient comme prédestinés à s'aimer pour la vie.

Ce roman est bien plus que le simple récit d'un adultère ; Barbey d'Aurevilly y décortique avec talent la force de cette passion sans fin, sauvage et destructrice, animant deux êtres dépassés par son ampleur. Le tout dans un style d'un raffinement extrême, d'une grande puissance et émaillé de références littéraires. Sans compter les descriptions regorgeant de métaphores très réussies.
La Vellini est un personnage ambigu complètement fascinant : à la fois vénéneuse, fantasque et généreuse ; manifestant son amour de façon quasiment bestiale, satisfaite de retrouver son amant mais éprouvant en même temps une immense compassion pour l'épouse délaissée. Le lecteur se demande d'ailleurs si elle ne serait pas un peu sorcière et n'aurait pas jeté un sortilège à Ryno, vu qu'elle est très portée - de par ses origines - sur ces choses-là, ce qui apporterait à cette histoire une touche de fantastique.

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