L'amour est-il artistique?

Annaëlle d'Ansieu est une collectionneuse de couleurs, un peu maniaque, il faut le dire. Délaissant les angles droits au profit des courbes, elle coupe et découpe des morceaux de papier coloré dans les magazines et les entasse dans une boîte avant de les coller sur des panneaux. Un pour les couleurs considérées comme pures et un pour les autres. Annaëlle déteste la longueur des poils de sa brosse à dents, alors elle les coupe. Elle aime aussi dessiner des maisons dépourvues d'angles droits.
Annaëlle est une fille particulière; qui consacre l'essentiel de ses pensées à l'art, sa conceptualisation, son rôle et sa genèse. Des réflexions qui lui prennent tout son temps et laissent quelque peu déboussolé Philippe Isther, le médecin qu'elle consulte et qui se demande un peu à quoi servent toutes ces séances.
Philippe et Annaëlle vont échanger des petits mots, des notes, des post-il, début d'une relation étrange et intriguante, dans laquelle l'art, encore et toujours lui, occupe une place prédominante. En plus de l'amour grandissant qu'Annaëlle éprouve pour lui.

Le personnage d'Annaëlle est étonnant, frais, drôle et bizarre. Une chouette personne que Aurelia Jane Lee a créée là, qui apporte beaucoup de poids à son roman, un texte à la fois léger et pertinent sur l'importance accordée à l'art, la conception artistique face à la relation amoureuse. S'aimer est-il une forme d'art? Et si oui, dès lors, son expression doit-elle être travaillée comme tout courant artistique? Chacun de nous est un artiste, mais comme vivre avec cela.
Aurelia Jane Lee insuffle une tonalité dynamique à son récit, c'est comme une bulle d'air et en même temps, il y a toutes ces questions qui se posent en filigrane et auxquelles le lecteur répondra peut-être, pendant ou après sa lecture.
J'ai aimé la fraîcheur de l'ensemble, ça fait du bien.

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  Dans ses petits papiers de Aurelia Jane Lee

  de Lee, Aurelia Jane
  Luce Wilquin
  ISBN : 9782882533043 ; 6,37 € ; 15/02/2006 ; 112 p. ; Broché

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