Les romans n'intéressent pas les voleurs de Alain Rémond

Les romans n'intéressent pas les voleurs de Alain Rémond

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Cuné, le 30 septembre 2007 (Inscrite le 16 février 2004, 56 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 233ème position).
Visites : 3 999  (depuis Novembre 2007)

Tambour battant

Un rewriter de best-sellers indigents et son ami d'enfance, journaliste, se lancent sur la piste de l'auteur phare de toute leur vie, Santenac. Avec seulement trois romans publiés il y a trente ans, ce dernier les a accompagnés, soutenus, leur a offert le plus beau des accès à la littérature, celui qui intègre à la vie des morceaux entiers de livres. Disparu depuis des lustres, ils le retrouvent, donc, "plus ou moins", mais il n'est pas celui qu'ils espéraient. En plus Jean-Paul déconne, tss, ces journalistes, alors ils se fâchent, et soudain coup de tonnerre....
Bon il y a plein de rebondissements, qui font partie intégrante du bonheur de cette lecture, n'en disons donc pas trop.

C'est un roman qui avance à cent à l'heure, empli de dialogues, très vif et remuant. Excellentissime passage où Jérôme nous parle de Bannister, notamment l'intrigue des Galopades aux Galapagos, fou-rire assuré, "et voilà le travail".

Beaux moments d'émotion également avec la lettre qu'il adresse à Santenac, et l'épilogue de ce roman qui dit juste exactement le contraire. Mais le paradoxe est insoluble, il se vit dans sa chair, c'est tout.

C'est aussi un roman qui parle de la lecture, de cliques de lecteurs, de l'édition, des libraires, des best-sellers, d'auteurs et de la difficulté d'écrire, et qui en parle bien. Si en plus, on ne sait jamais, vous êtes de l'Aveyron, achetez-le de suite, vous allez l'adorer.

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Les éditions

  • Les romans n'intéressent pas les voleurs [Texte imprimé], roman Alain Rémond
    de Rémond, Alain
    Stock
    ISBN : 9782234059801 ; 18,00 € ; 29/08/2007 ; 195 p. ; Broché
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Et Alain Rémond s’intéresse au roman …

5 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans) - 20 décembre 2013

On est loin des chroniques de « Mon œil » qu’on guettait à l’époque en dernière page de Télérama, certains d’y trouver notre pinte de rire, retenu ou fou, c’était selon.
On est loin aussi de l’Alain Rémond qui nous livrait par bribes, avec retenue et beaucoup de tendresse, des éléments de son enfance, de sa jeune vie d’homme, les éléments constitutifs de son moi profond.
Ici Alain Rémond s’intéresse, non pas à Bob Dylan – une de ses grandes et historiques marottes – il s’intéresse au roman. Roman qui n’intéresse pas les voleurs par ailleurs comme il le pose en postulat ! Hélas je n’ai pas été convaincu par ce court – 3 heures de lecture à tout casser – roman, qui hésite entre le ton de la chronique - qui permet l’ironie facétieuse, la réflexion sociétale qui tue - entre le ton de la chronique donc et le roman, qui impose lui un rythme, une obligation d’avancée dans l’histoire, un déroulé d’intrigue.
J’ai l’impression que raconter – l’inventer surtout – une histoire ne convient pas trop à Alain Rémond. Il m’a semblé un peu se forcer dans ce « roman qui n’intéresse pas les voleurs », se forcer à aller au bout d’une histoire dont il ne me paraissait pas réellement convaincu ?
Il en profite pour placer de jolies réflexions sur ce qu’est l’écriture, ce qu’elle peut représenter mais ça ne m’a pas paru en phase avec la problématique du roman.
Oh, la facilité d’écriture est là. Le sens de la pirouette, de la facétie aussi. Mais pas adapté à un roman.
De quoi est-il question ? D’un auteur culte qui dans ses années de jeunesse a écrit trois romans, puis a disparu totalement de la circulation, a disparu. De deux lecteurs totalement envoutés par ces trois romans qui font tout pour le retrouver, persuadés qu’il s’est terré quelque part pour continuer à écrire … Et puis … la suite … il faut le lire !

Un petit extrait, pour la route ?

« Un père. Retrouver un père avec Santenac. Relire les pages sur le père de la famille Simon. M’imaginer, comme jadis avec Jean-Paul, dans la peau d’un fils de la famille Simon, cette famille inventée, la famille que j’aurais pu avoir. Rêver d’un père comme le père des livres de Santenac. Le père que je n’ai pas eu. Le père qui m’a tellement manqué. Je peux lire ce livre qui est là, devant moi, sur la table de la cuisine. Le lire et me rêver un père.
Mais lire, ce n’est pas vivre.
Lire, maman, ce n’est pas vivre. »

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