Conversation de Patrick de Carolis, Bernadette Chirac

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités

Critiqué par VLEROY, le 16 juillet 2007 (Inscrit le 9 janvier 2006, 45 ans)
La note : 10 étoiles
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Rencontre avec la Première Dame de France

Cet ouvrage n'est pas une biographie mais un long entretien entre le journaliste Patrick de Carolis et Bernadette Chirac, Première Dame de France. Il a été rédigé en 2001 à quelques mois de la fin du premier septennat de son mari.

L'épouse du président français nous parle avec sincérité et franchise de nombreux sujets : sa famille, sa rencontre avec Jacques Chirac, l'entrée de son mari en politique, la méningite et l'anorexie mentale de leur fille Laurence, la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France, la victoire de 1995, la dissolution de l'Assemblée Nationale en 1997, l'euthanasie, le mariage, l'avortement, l'insécurité, les "affaires" traînées par Chirac, la cohabitation avec le gouvernement de Lionel Jospin, la parité en politique, l'Europe, son association Pont-Neuf (créée après la chute du Mur de Berlin en 1989), son rôle de maîtresse de maison de l'Elysée, la religion et la mort.

Elle dément les rumeurs de conflit avec sa fille Claude et Dominique de Villepin, et corrige l'image que les médias ont longtemps répandu d'elle : "Quand on est la femme de Jacques Chirac, on ne peut pas rester trop effacée! Ou alors on court le risque d'être écrasée (...) On s'est trompé sur moi. On m'a prise pour une personne très effacée. C'est une étiquette qui m'a longtemps collé au dos".

Bernadette Chirac ne cache pas les infidélités de son époux ("Il avait un succès formidable : bel homme, et puis très enjôleur, très gai. Alors les filles, çà galopait") et explique pourquoi elle n'a pas demandé le divorce : "A l'heure actuelle, à la première épreuve, les gens se quittent. Changement d'époque. En ce qui me concerne, j'ai hésité parce que j'avais des enfants et peut-être aussi parce que j'étais prisonnière des traditions familiales. Les conventions faisaient que devant ce genre de situation, on offrait une façade et on tenait le coup".

Elle confirme que les conseillers du nouveau président ne voulaient pas la mettre en avant : "En début de septennat, on était à mille lieux d'une exploitation du couple Chirac. On aurait eu plutôt tendance à me tenir à l'écart... On ne croyait pas beaucoup à l'efficacité médiatique de cette notion de couple". Elle a également été blessée par sa marionnette des Guignols (Canal +), la présentant comme une bobonne toujours accompagnée d'un sac à main. Mais au fur et à mesure du premier septennat, sa popularité, ses nombreuses visites en province et son travail pour la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France lui apportent la reconnaissance générale et une place plus importante aux côtés de son époux à l'Elysée.

Bernadette Chirac conclue ce long entretien avec Patrick de Carolis par ces mots : "L'important pour moi, c'est de vivre sa vie avec ses rêves, ses passions, en s'ouvrant, en s'offrant aux autres qui nous apportent tant. Vivre la vie avec ses douleurs et ses joies, pleinement. Vivre tout simplement".

Très loin de sa marionnette des Guignols, Bernadette Chirac m'apparaît comme une femme amoureuse de son mari, une maman meurtrie par la maladie de sa fille Laurence, une grand-mère comblée par son petit-fils Martin et une Première Dame de France heureuse de se rendre utile et d'être enfin reconnue pour son travail.

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