Nétotchka Nezvanova de Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski

Nétotchka Nezvanova de Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski

Catégorie(s) : Littérature => Russe

Critiqué par Jules, le 30 juin 2007 (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 336ème position).
Visites : 7 076  (depuis Novembre 2007)

Terriblement russe !

Nétotchka est une petite fille qui vit avec sa mère et le second mari de sa mère. Néanmoins, étant toute petite à la mort de son père, elle considère Efimov, second mari de sa mère, comme son vrai père. Il est violoniste et loin d’être mauvais mais il est loin de compter parmi les grands. Il joue dans l’orchestre d’un grand propriétaire terrien et les revenus de la famille sont modestes mais corrects.

Néanmoins son orgueil sans limites va le pousser à aller à Petersbourg, convaincu qu’il est qu’il y trouvera une meilleure place. Ce sera loin d’être le cas et cela malgré l’aide d’un jeune allemand bien plus doué que lui. Efimov et toute sa famille vont s’enfoncer dans la misère. Malgré tout Nétotchka soutiendra toujours celui qu’elle estime être son père et cela au point de s’éloigner complètement de sa mère. Tout cela terminera plus que mal pour la mère et pour Efimov.

Quand à la jeune Nétotchka elle sera recueillie par un richissime prince et sera partiellement éduquée avec la fille de celui-ci. Puis elle va vivre auprès d’un couple très à l’aise financièrement et sans enfants. La femme et elle seront terriblement liées, mais le mari va se montrer être un solide obstacle à une vie agréable.

Nous sommes ici dans un petit roman qui, selon les dires de la quatrième de couverture, serait très autobiographique malgré le fait que l’héroïne soit une petite fille. En tout cas il y a des similitudes et l’on découvre le goût indiscutable de l’auteur pour la psychologie qui est ici très poussée. Le sentiment de culpabilité, l’attachement inconditionnel, les tiraillements de la conscience, la duplicité et la vengeance sous la forme d’une oppression constante.

Tout cela dans un cadre très russe dans lequel les personnages féminins pleurent tant et plus, s’évanouissent pour un oui ou un non et vont jusqu’à faire de véritables maladies suite à des sentiments exacerbés.

Ce n’est pas le meilleurs Dostoïevski, et de loin, mais un livre moyen de cet auteur ne vaut-il pas plus que bien des livres édités aujourd’hui ?...

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Une lettre compromettante...

9 étoiles

Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 68 ans) - 5 octobre 2007

J’aime bien le style de Dostoïevski dans ce roman. Pas de petits fonctionnaires mais des artistes, des musiciens et des princes. Et bien sûr, une pauvre orpheline, sortie de la misère grâce à la bonté d'un providentiel bienfaiteur à la porte de qui elle était tombée évanouie.

C’est un roman tout ce qu’il y a de sentimental et en effet, Dostoïevski nous décrit en long et en large tous les états d’âme, les impressions, les angoisses, les peurs et les crises de désespoir de cette enfant peu gâtée par la vie mais jouissant d’une belle intelligence et d’une sensibilité exacerbée.

Le roman est divisé en trois parties. Dans la première, l’auteur raconte l’enfance terrible de cette malheureuse aux prises avec des parents perturbés qui se débattent dans une situation de misère. Le père est un violoniste de talent mais aussi un alcoolique invétéré doublé d’un rêveur. La mère est soumise et doit faire vivre la famille en exerçant un travail éreintant. La deuxième partie raconte la nouvelle vie de Nétotchka chez le prince son bienfaiteur et son amitié passionnée pour la fille de celui-ci, Katia. Dans la troisième partie, Nétotchka part vivre chez la fille d’un premier mariage de la princesse. Elle constate immédiatement qu’un drame caché plane sur cette famille apparemment heureuse mais bien solitaire et semblant abandonnée de tous sauf de quelques fidèles amis. Une lettre trouvée par hasard lui révélera la triste vérité.

Plus j’avance dans l’œuvre de Dostoïevski, plus il m’éblouit par la puissance de sa narration. Je n’ai pas lu ce roman, je l’ai vécu avec l’héroïne. Nul besoin de se forcer, tout coule naturellement et c’est un véritable enchantement pour qui aime les belles histoires pathétiques et remplies d’émotion.

« Mon occupation préférée était de me rencogner je ne sais où, là où l’on me remarquait le moins, derrière un meuble quelconque, et, là, tout de suite, de me mettre à me souvenir et essayer de comprendre ce qui m’était arrivé. Mais, chose étrange ! j’avais comme oublié la fin de ce qui m’était arrivé chez mes parents et toute cette histoire affreuse. Je ne voyais fuser devant moi que des tableaux, une suite de faits. Certes, je me souvenais de tout – et la nuit, et le violon, et papa, je me souvenais de la façon dont j’avais trouvé de l’argent pour lui ; mais donner un sens, m’éclaircir ces aventures, je ne sais pas, j’en étais incapable… »

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