Funérailles célestes de Xin ran

Funérailles célestes de Xin ran
( Sky burial)

Catégorie(s) : Littérature => Asiatique

Critiqué par Dirlandaise, le 22 juillet 2006 (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 68 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 9 avis)
Cote pondérée : 8 étoiles (611ème position).
Visites : 11 211  (depuis Novembre 2007)

L'extraordinaire aventure d'une chinoise au Tibet

Shu Wen est une jeune chinoise originaire de Nankin. Elle fait ses études de médecine et décide de se spécialiser en dermatologie. À l’université, elle fait la rencontre d’un autre étudiant, Kejun, qui travaille aussi comme assistant de laboratoire. Ayant perdu toute sa famille pendant la guerre sino-japonaise, le gouvernement finance les études de Kejun qui est doux et gentil avec tout le monde. Il travaille dur et c’est un étudiant exceptionnel. L’armée ayant un besoin urgent de chirurgien, Kejun pense à s’engager. Il part et Shu Wen n’a aucunes nouvelles pendant deux années. À son retour, Kejun termine ses études et le jeune couple décide de se marier. Il a vingt-neuf ans et Shu Wen vingt-six. Le mariage est célébré mais seulement trois semaines plus tard, l’unité de Kejun est envoyée au Tibet. Shu Wen attend impatiemment son retour mais elle reçoit une convocation au quartier général de Suzhou pour apprendre que son mari est mort dans un incident survenu à l’est du Tibet le 24 mars 1958, à l’âge de vingt-neuf ans.

Mais Shu Wen refuse de croire à la mort de Kejun. Elle décide de partir au Tibet pour tenter de le retrouver. L’armée ayant désespérément besoin de médecins, le diplôme de dermatologie de Wen la rend précieuse à leurs yeux. Elle part donc avec l’armée pour une quête qui durera une trentaine d’années pendant laquelle Wen sera recueillie par une famille de nomades tibétains avec laquelle elle vivra de nombreuses années en compagnie d’une amie tibétaine, Zhuoma, rencontrée dans l’armée et qui est elle aussi à la recherche de son amour disparu.

L’histoire de Shu Wen, cette jeune médecin chinoise devenue une tibétaine d’âge mûr, est véridique. L’auteur Xinran, est journaliste à Pékin et anime une émission de radio lorsqu’elle rencontre, en 2003, cette femme extraordinaire qu’est Shu Wen. Elle recueillera ses confidences avant de la perdre de vue. Depuis ce temps, elle est à sa recherche et une émouvante lettre pour Wen accompagne le récit.

Cette histoire est tout simplement bouleversante. C’est le récit d’une femme habitée par la détermination inébranlable d’apprendre ce qui est advenu de son mari, son grand amour qu’elle n’a jamais oublié. Faisant preuve d'un courage et d’une ténacité hors du commun, elle parcourra pendant trente longues années le Tibet afin de retrouver les traces de son compagnon de vie. Pendant ce temps, elle découvre un pays dont elle ignorait à peu près tout des coutumes et croyances et devient peu à peu plus tibétaine que chinoise. Elle adopte les vêtements et la coiffure des femmes tibétaines et apprend à vivre à la mode des familles nomades du Tibet. Tous les soirs, elle écrit son journal et sort la photo de Kejun afin de bien garder en mémoire ses traits. Au fil des années, la photo a jauni mais le doux visage de son grand amour la rassure et la console de ses tourments.

Une bouleversante histoire d’amour avec pour toile de fond le Tibet à l’époque de l’invasion chinoise. Un document exceptionnel à lire absolument pour les amoureux de ce pays sauvage et rude qui abrite parfois de belles histoires de fidélité et de passion amoureuse.

« Wen craignait que la famille ne procède à des funérailles célestes. Zhuoma avait décrit comment, après la mort de son père, son corps avait été démembré et laissé en pâture aux vautours sur un autel de montagne. Face à la réaction horrifiée de Wen, elle avait répondu que ce rituel n’était qu’une des manifestations de l’harmonie entre le ciel et la terre, la nature et l’homme : il n’y avait rien de répugnant là-dedans. Mais, malgré ces explications de Zhuoma, Wen ne pensait pas pouvoir regarder le corps de Ni offert aux vautours. En l’occurrence, elle fut épargnée : la famille emmena le cadavre au lac pour des funérailles aquatiques. »

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Exceptionnel !

9 étoiles

Critique de Ndeprez (, Inscrit le 22 décembre 2011, 48 ans) - 4 mai 2013

Quelle belle leçon de vie , d'obstination et d'amour que nous livre "funérailles célestes". On a peine à croire que l'histoire est authentique tant elle est poignante...
La vie dans la campagne tibétaine ainsi que les coutumes de ce peuple que nous connaissons si mal sont très correctement décrites.
J'aime ce genre de livre qui redonne foi au genre humain.

une expérience vécue sur le choc des cultures

8 étoiles

Critique de Myrco (village de l'Orne, Inscrite le 11 juin 2011, 74 ans) - 30 octobre 2012

En 1994, Xinran alors encore journaliste, animatrice d'une émission de radio à Nankin, est amenée à rencontrer une femme peu banale, d'une soixantaine d’années, aux allures de tibétaine. Pourtant, Wen est chinoise, mais elle aura passé la moitié de sa vie, coupée de tout, au milieu de nulle part dans les contrées désertiques du Nord-Tibet, en immersion totale et quasi forcée dans une culture totalement étrangère à la sienne. De l'interview, d'une vingtaine d'heures, que réalise Xinran, du récit que lui fait cette femme de son aventure personnelle naîtra, dix ans plus tard "Funérailles célestes'".

Qu'importe si ce récit est totalement véridique ou en partie fantasmé. Au-delà du témoignage fort intéressant sur le Tibet, les moeurs et croyances de son peuple, la vie isolée et totalement anachronique de ces éleveurs nomades des hauts plateaux du nord, nous est relatée une histoire magnifique, extraordinaire, dramatique, intense, sur le déracinement, la solitude, la capacité de l'individu à surmonter les épreuves, la solidarité humaine, la relativité des cultures et la fragilité des êtres et des choses.

On nous parle beaucoup ici ou là de l'incommensurable amour d'une femme pour son mari, "de loyauté et de fidélité au-delà de la mort" qui l'entraîne dans une quête sur ses traces. Certes, mais c'est faire peu de cas des circonstances. En 1958, Wen est une jeune mariée de trois mois, profondément éprise de son mari Kejun dont on vient de lui signaler le décès. Elle ne réfléchit même pas; espérant le retrouver vivant, elle part avec l'inconscience de sa jeunesse et de ce à quoi elle s'expose, ne réalisant même qu'à mi-parcours que cela signifie pour elle un engagement militaire. Après diverses tribulations, elle est recueillie, à demi-morte, au sein d'une famille nomade isolée de tout, sans aucun repère dans l'espace, emmurée dans sa méconnaissance de la langue, piégée dans l'impossibilité de poursuivre ses recherches. Ce n'est alors qu'en se raccrochant à son amour qu'elle peut puiser la force de survivre. Ce n'est que des années, des années plus tard (elle ne saura jamais), lorsqu'elle aura depuis longtemps perdu son identité de chinoise, sera passée à côté de l'accomplissement de sa vie de femme et de médecin qu'elle pourra et n'aura d'ailleurs d'autre avenir que de reprendre sa quête de la vérité pour donner un sens à toute cette souffrance. Destin d'héroïne de l'amour à l'envergure quasi mythique? Non. Destin tragique et subi d'une femme qui n'a plus eu d'autre choix pour trouver un sens à sa vie broyée. En cela, elle s'avère profondément humaine et émouvante.

Je voudrais néanmoins faire état d'une double frustration:
1-s'agissant de la relation a posteriori d'un parcours se déroulant sur trente ans, primauté est nécessairement donnée au factuel. On imagine ce qu'auraient pu être la profondeur et l'intensité émotionnelle si l'auteur avait pu disposer du matériau lui permettant de se trouver au coeur du ressenti quotidien (les notes prises par Wen sur le fameux livre) ou si elle avait pu s'y substituer, mais comme elle l'avoue par ailleurs, elle se considère plus comme journaliste que comme auteur de fiction;
2-on reste un peu sur notre faim quant à la découverte de la spiritualité tibétaine que Xinran n'est pas parvenue à pénétrer plus que cela.

Enfin, concernant l'initiative de l'éditeur d'insérer la post-face de Mme Claude B. Levenson, je la trouve moi aussi mal venue et injustement offensante à l'égard de Xinran et de Shu Wen. J'ignorais jusqu'à ce jour que cette dame avait été une tibétologue éminente, mais son engagement parfaitement respectable pour la cause tibétaine ne l'autorisait pas pour autant à intenter un mauvais procès à l'auteur.
Son grand scepticisme vis à vis de l'ignorance des évènements , dont fait état Wen résulte sans doute du décalage de l'univers d'une élite intellectuelle informée et politiquement éduquée par rapport à certaines réalités; sans doute ignore-t-elle que dans l'univers des gens rudes et simples, même si les nouvelles "enfourchent des chevaux de vent", encore faut-il pour être entendues et transmises qu'elles interfèrent dans leur réalité a fortiori si celle-ci consiste en une lutte quotidienne pour la vie dans des conditions extrêmes.
Par ailleurs, il est trop facile de porter un jugement avec le recul de l'Histoire et de s'insurger contre l'absence de regard critique sur la politique du gouvernement chinois au Tibet. C'est vouloir ignorer que les pensées et comportements de ce jeune couple à l'époque, reflètent sûrement ceux de toute une génération aveuglée par la propagande; pour autant, Kejun ne s'était pas engagé dans l'Armée de "libération" par idéologie mais par un sens élevé de sa mission humanitaire en tant que médecin et quand Wen arrive sur les lieux, elle se rend bien compte que cette armée n'a pas été invitée et son parcours, quoi qu'en dise Levenson , ira à l'encontre de l'attitude arrogante d'une représentante d'une culture supérieure et "civilisatrice".
Quant à Xinran, elle ne se veut que médiatrice de Wen et c'est bien ce vécu là qui nous intéresse et dont elle rend compte. Le reste est un débat politique qui n'a rien à voir avec le livre.

Chinoise et tibétaine

10 étoiles

Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 59 ans) - 9 avril 2011

A l'époque où l'auteure est journaliste à Pékin, elle rencontre Wen. Cette femme bouleversante va lui raconter son histoire.
Wen, la petite chinoise part à la recherche de son mari porté disparu au Tibet.
On va découvrir les différences entre la culture chinoise et tibétaine.
Un livre magnifique, des personnages attachants.
Une lecture à ne pas manquer!

Amour nomade

9 étoiles

Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 16 décembre 2010

Bien loin de toute considération historique, politique et même littéraire, l'histoire racontée ici est d'une intensité rare et prodigieuse. L'émotion qu'elle suscite a quelque chose de viscéral, nullement frivole. Et pourtant on parle bien d'une relation amoureuse de quelques mois qui a su engendrer des sentiments si puissants qu'ils se sont accrus toute une vie durant, malgré l'absence physique de l'autre.
Mais c'est aussi au travers de la découverte du quotidien de nomades des plateaux tibétains, de leur hospitalité spontanée, de leur attendrissante pudeur, de leur profonde spiritualité, que notre émoi s'intensifie. Et ce décor, ce "vide des paysages, le vent invisible soufflant sur la terre inculte, le ciel haut, infini, et silence total", à la fois immense et désertique, accentue notre affectivité.

C'est un parcours atypique que nous suivons là, avec une boule au ventre, et notre esprit qui cogite. Celui d'une jeune femme partie seule au Tibet, sans d'autre but que de retrouver son mari pourtant certainement décédé. Sa foi en lui, sa quiétude, mais aussi cette photo jaunie, qui, "au sein de toute cette étrangeté, lui souriait", lui a permis de surmonter de multiples souffrances, physiques comme morales. Au fil des années, ces tourments, en sont, n'en sont plus, puisque la voilà profondément immergée dans la culture et la confession tibétaine.

La postface de Claude B. Levenson a-t-elle vraiment sa place ici ? Cette “ amie de longue date du Tibet et des Tibétains, parlant en faveur de notre cause chaque fois qu’elle le peut“ (selon le Dalaï lama dans Tibet, otage de la Chine), nous apprend : "avec une aimable candeur, elle [l'auteur] aligne, probablement à son insu, par le truchement de ses personnages, presque tous les préjugés, les idées reçues, les malentendus ayant cours en Chine à propos du Tibet."
Puis "En quoi sont-elles [l'héroïne et une de ses rencontres] représentatives de leur milieu respectif, des sentiments profonds d'un peuple traqué jusque dans ses pensées par une puissance étrangère sans y être invitée sur son sol ? Le drame individuel perd de son relief à côté de la tragédie d'un peuple voué à n'être lui-même qu'en exil."
Si Claude B Levenson tente de rétablir les vérités, et d'à nouveau positionner le Tibet en victime, avec, il faut l'avouer, un style convaincant et remarquable, ne serait-ce pas ôter un peu de la magie que suggère cette histoire?

Peu importe la véracité de cette histoire, peu importe le style journalistique de Xinran, ce roman est profondément touchant et humain.

Superbe

9 étoiles

Critique de Fanyoun06 (, Inscrite le 19 août 2008, 54 ans) - 3 mars 2009

Xinran a longuement interviewé de nombreuses chinoises (Je viens de terminer la lecture de Chinoises dont je ferais la critique prochainement). Le récit de Wen, si émouvant et singulier, elle a décidé d'en écrire l'histoire.

Ce roman est effectivement une histoire d'amour, Wen et Zhuoma recherchant chacune leur amoureux respectifs sans se douter un seul instant que cette recherche va durer des années. Grand amour perdu de manière tragique.
Pour situer l'histoire, nous sommes dans l'occupation du Tibet par la Chine, tout au début des années 50 et qui va se poursuivre pendant la révolution culturelle de 59 et ce, jusqu'au début des années 80.

Wen et Kejun, jeunes mariés, étudiants en médecine, vont s'enrôler dans l'armée tous deux pour aider leur mère patrie, et pour être plus plus précise, Kejun est appelé par l'armée. Tous deux séparés à peine quelques après leur mariage, Kejun ne revient pas. Selon la version officielle des autorités chinoises, il serait au Tibet... une version que Wen n'accepte pas. Elle décide se lancer à la recherche de son amour. Suite à une attaque du convoi militaire auquel elle est rattachée, elle s'en sort cependant indemne grâce à l'intervention d'une tibétaine, Zhuoma. Recueillie par des nomades tibétains, elle partagera la vie de cette famille pendant une trentaine d'année, en y découvrant les us et coutumes. Je vais m'arrêter là, ce serait dommage que vous ne le découvriez pas vous-même tant la beauté de cette histoire mérite qu'on la lise.

J'ai trouvé l'ouvrage de Xinran remarquable. Un énorme travail, pour notre plus grand plaisir, sur les moeurs tibétaines semble avoir été effectué. C'est véritablement une histoire bouleversante que l'auteur a mis 10 ans pour écrire. Ce roman n'est pas parfait : on peut y noter certaines incohérences mais c'est un récit magnifique qui nous en apprend beaucoup sur la culture tibétaine et nous rappelle que le Tibet est soumis à une "colonisation" chinoise, problème toujours d'actualité. Xinran en parle d'ailleurs de manière discrète, mesurée.

Il m'est impossible de ne pas vous conseiller ce roman, sa lecture vous emportera.

Deux chinoises au Tibet

7 étoiles

Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 63 ans) - 8 octobre 2008

Nous avions déjà découvert Xinran, l'animatrice de radio chinoise, avec son excellent bouquin : Chinoises, qui mettait en scène quelques vies de quelques femmes de son pays.
Là revoici avec Funérailles célestes, une nouvelle histoire vraie, un nouveau destin de femme mis sur le papier.
L'histoire d'une chinoise bien sûr, Wen, médecin militaire, qui en 1958 part à la recherche de son jeune mari disparu au Tibet pendant la campagne de «pacification» engagée par l'Armée populaire de libération.
Wen «redescendra sur terre» ... quelques trente années plus tard !
Pendant trente ans elle se sera fondue au sein d'une famille nomade du Tibet qui l'a recueillie après qu'elle ait perdu ses camarades soldats.
Un destin peu commun que Xinran a eu l'occasion de saisir de la bouche même de Wen et qu'elle retranscrit ici sur le papier.
Cette écriture-là ne nous a pas semblé avoir tout à fait la même force que les témoignages recueillis dans Chinoises, mais l'intérêt bien sûr est d'y découvrir un peu le Tibet dont on a tant parlé cette année.
Le contexte politique est d'ailleurs évoqué avec doigté et mesure par Xinran.
Enfin, découvrir est un bien grand mot : avec Wen et les mots de Xinran on partage la vie de ces cavaliers des montagnes, fiers, pieux et sauvages. Mais au bout du compte (ou du conte), comme Xinran, chinoise étrangère au Tibet, on ne semble pas avoir vraiment compris la mentalité et la culture de ces nomades boudhistes.
Beaucoup de choses nous échappent et ils gardent leur mystère, leur secret, leur attrait aussi.
Habitants d'une région impossible qu'ils comparent eux-mêmes à «un grand monastère».
À cet égard et pour rester dans la région, Le cercle du karma de la bouthanaise Kunzang Choden nous avait semblé plus à même de nous faire approcher la surprenante culture boudhiste de ces contrées.
On y retrouve d'ailleurs la même patience inépuisable (mais les mots nous manquent : constance, résignation, sérénité ?) qui veut que l'on puisse camper au bas d'un col pour y attendre le passage d'un frère, d'un ami, d'un voisin pendant trois jours, trois mois ou trois ans sans sourciller.
Comment notre civilisation pressée et urgente pourrait-elle appréhender ne serait-ce que le début d'un commencement d'un bout de cette culture millénaire ?
Il reste que l'histoire de Wen est celle d'un destin extraordinaire qui mérite le voyage pendant quelques pages sur les traces de cette chinoise qui se sera perdue sur le toit du monde (mais trouvée aussi, on s'en doute) alors que, pendant ces trente années, la Chine s'éveillait douloureusement à travers les horreurs de la Révolution Culturelle.
Quant aux funérailles célestes (qui nous valent les plus belles pages), il s'agit bien sûr de cette étrange coutume tibétaine qui veut qu'on démembre les morts et les offre en pâture aux aigles et vautours.
Une tradition presque aussi choquante que celle de ces peuplades occidentales qui enferment les morts dans un coffre en bois et les laissent pourrir dans la terre humide.

Un livre magnifique

9 étoiles

Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 65 ans) - 8 décembre 2007

En 1956, deux jeunes gens amoureux, Wen et Kejun, étudiants en médecine, sont pleins d’espoir devant les perspectives radieuses du communisme chinois à ses débuts. Voulant soulager les souffrances de ses semblables, Kejun, l’idéaliste s’engage comme médecin dans l’armée chinoise. Très vite, il meurt quelque part au Tibet. Sa jeune épouse Wen part aussitôt à sa recherche. Sa quête durera environ trente ans. Wen sera recueillie par une famille de bergers nomades tibétains, vivra avec eux des années sur les hauts plateaux, arpentera les sommets enneigés et inhospitaliers du toit du monde et finira par découvrir la terrible vérité évoquée dans le titre du livre…
Histoire d’amour hors du commun, de loyauté et de fidélité au-delà de la mort, ce livre vaut aussi par son côté ethnographique ( la vie quotidienne des tibétains y est fort bien décrite) et psychologique. Partie athée et communiste, Wen se retrouve bouddhiste croyante et pratiquante avec une âme plus tibétaine que chinoise. On peut regretter que l’auteur, encore aujourd’hui, entérine naïvement la thèse selon laquelle l’armée rouge a envahi le Tibet pour le « libérer » et lui apporter les bienfaits de la vie moderne, fable à laquelle plus personne ne croit hors de l’empire du Milieu. Heureusement, en post face, l’éditeur donne la parole à Claude B. Levenson qui remet les pendules à l’heure ! Le Tibet est bien soumis à une colonisation en règle d’une grande violence avec danger d’épuration ethnique et de génocide culturel.
Cette réserve faite, ce livre est magnifique ne serait-ce que pour le portrait de cette femme exceptionnelle.

Magnifique roman d'amour et de vie

10 étoiles

Critique de -lilas- (Aix-en-Provence, Inscrite le 15 mai 2007, 40 ans) - 15 mai 2007

Un livre magnifique qui m'a ému et bouleversé. Une histoire passionnante et envoûtante.
Un voyage au plus profond du Tibet pour une quête d'amour dépaysante et forte pour Wen et la découverte d'une culture et d'un peuple pour nous.
Une histoire qui serait presque un conte mystique si elle ne nous était pas présentée comme un témoignage autobiographique, via un entretien journalistique. On a envie d'y croire.

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