La soupe aux choux de René Fallet

La soupe aux choux de René Fallet

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Pétoman, le 14 juin 2001 (Tournai, Inscrit le 12 mars 2001, 48 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 7 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 831ème position).
Visites : 6 613  (depuis Novembre 2007)

Marchand!!!!!!!

Popularisé par le film avec de Funès et Carmet, Le Glaude et la Bombée sont plus devenus des personnages de cinéma que des héros de livres.
Un peu comme mon pseudo, ils se sont retrouvés pétoman(es) mais eux n'ont pas trouvé de charmants critiques comme vous mais plutôt un gentil extra-terrestre écolo appelé "la denrée". Outre cet aspect un peu guignolesque de la rencontre avec un ET somme toute assez sympa, l'important à voir dans ce livre, c'est un peu l’inadéquation qu'il y a entre les vieux et les jeunes. C'est un peu une réflexion sur la vieillesse et ce que ce clown de Bouvard aurait appelé le jeunisme.
Bref, un peu de poésie, bordel de nom. Prrrrttt ah j'espère que viendra me rendre visite un ET (sinon une belle petite pisseuse peut aussi venir, je dis pas non).

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Le roman de la nostalgie vraie

10 étoiles

Critique de ATER (Roanne, Inscrit le 30 décembre 2018, 27 ans) - 30 décembre 2018

Fallet est au désespoir ce que Giono ou Pagnol étaient à l'espoir. Certains me liront avec effarement. Sentimentalité? Nostalgie? Ils ont vu le film. Et ils ont cru pouvoir faire l'économie du roman de René Fallet, et prétendre l'avoir lu, comme ces cancres qui rédigent leur composition française à partir des adaptations cinématographiques désastreuses de Stendhal, Balzac ou Zola.

Ici, deux vieux du Bourbonnais (le Glaude et le Bombé) veulent continuer à vivre, maintenus par une amitié intemporelle, au milieu d'un monde qui bascule dans la mondialisation néolibérale. La campagne est rendue désertique par l'exode des jeunes et la mort des anciens, soit qu'ils se suicident, soit qu'ils calanchent à l'hospice. La fille d'une famille d'Anglais fait cracher les hauts-parleurs de sa hifi. On n'entend plus les oiseaux. Les maisons à vendre sont rachetées par des Allemands stupides et arrogants qui ont perdu la guerre militaire, mais gagné la guerre économique.

On ne laissera pas les deux vieux finir leur vie peinards. Leur expropriation est à l'ordre du jour, car ils dérangent par leur présence les plans du maire et de son conseil municipal qui ont résolu de bétonner en grand pour mettre leur patelin à la page.

Un extraterrestre débarque, le Glaude l'alimente (la soupe aux choux), et grâce à lui le Glaude parvient à ressusciter sa femme "que les médicaments ont tuée". Seulement sa chère moitié une fois de retour lui fait rapidement comprendre qu'elle est bien décidée à profiter des avantages de la vie moderne, surtout dans le corps de jeune femme où elle est revenue. Revivre, avec un vieux, tous les inconforts de la vie rustique arriérée, c'est hors de question. L'amour que le Glaude croyait partagé et indépendant des circonstances n'existe pas. Il se résigne à la voir partir.

Le Glaude et le Bombé s'envolent finalement vers la planète Oxo de la Denrée, avec leur chat borgne, le bout de terrain qui leur appartient, et la promesse de pouvoir picoler jusqu'à la fin des temps. Au moins, là-haut, on leur foutra la paix!

C'est un très beau roman, très touchant, profond, et qui évoque avec une simplicité poignante bien des sujets dont on se gargarise quarante ans plus tard comme s'ils venaient de percer: désertification des campagnes, suicide des paysans, "France périphérique" (expression absurde, mais tellement buzzword!)... mais aussi des problèmes plus éternels: est-ce que l'amour existe? Qu'est-ce que l'amitié? A quoi bon vivre? C'est un livre épicurien, stoïcien, anarchiste, réactionnaire, résigné, révolté, tout cela à la fois, et qui - qualité immense - arrive à faire rire de choses qui dans la vie font plutôt pleurer.

Et surtout, surtout, c'est un livre intensément BOURBONNAIS. Les Gourdiflots, je les connais. Ils existent, j'y ai vécu. C'est chez moi. Et peut-être aussi que c'est la raison pour laquelle je comprends et j'aime ce livre qui se termine dans un champ d'étoiles et à qui j'en mets cinq... faute de pouvoir en mettre plus.

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7 étoiles

Critique de Fanou03 (*, Inscrit le 13 mars 2011, 48 ans) - 6 novembre 2016

Publiée quelques années avant le décès de son auteur, on serait bien tenté de lire La Soupe aux Choux comme le testament littéraire, ou spirituel, de René Fallet. Si c'est bien le cas le lecture des aventures du Glaude et de la Bombée prend alors une dimension bien particulière. Et il faut bien reconnaître en effet que sous la farce pas toujours fine, la pensée de la mort est omniprésente dans La Soupe aux Choux, au travers de ses deux protagonistes principaux qui sont au crépuscule de leur vie.

René Fallet, comme pour exorciser la décrépitude physique de la vieillesse et le moment fatal qui s'avance inexorablement, clame donc ici son amour de la vie, dans ses plaisirs les plus simples, dans tout ce qu'elle a de meilleur, méprisant le matérialisme du monde moderne. Il nous dit qu'il faut littéralement cultiver notre jardin, prendre le temps de contempler les étoiles, savourer le plus goûteux de ce que la terre produit, sans oublier surtout de se nourrir d'amour et d'amitié.

Ainsi le roman s'avère être loin de n'être que la tendre caricature de deux individus d'un autre temps mis aux marges de leur communauté. Bien sûr le Glaude et la Bombée font écho aux trois copains des Vieux de la Vieille, vingt ans plus tôt, mais il m'a semblé que les deux personnages de la La Soupe aux Choux, malgré leurs outrances, sont plus juste dans leur humanité, plus riches en nuances. Ils se révèlent des hédonistes nonchalants, emmené par une extraordinaire énergie, même si l'ombre de la Faucheuse plane en permanence sur leur existence.

De belles pages d'émotion rythment la fin du roman, comme celles consacrés à Bonnot, le matou du Glaude perclus par l'âge par exemple, ou celles concernant le départ de Francine : René Fallet écrit donc ici un récit plus profond qu'il n'y paraît, qui va plus loin que la sympathique comédie rurale teinté de science-fiction bancale qu'on croit découvrir à première vue.

Une franche rigolade

8 étoiles

Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 40 ans) - 3 avril 2012

Comment commencer cette critique sans évoquer le film culte tiré de ce livre fort original, autant le dire d’entrée ceux qui ont aimé le film aimeront le livre tant son adaptation est fidèle.
Fallet m’a franchement fait rire, nous avons beau connaître le scénario, les personnages, les dialogues, ils n’en restent pas moins toujours aussi savoureux. Quel plaisir de revivre les tribulations du Glaude et de son compère le Bombé, soiffards invétérés mais si attendrissants.
Voilà un roman qui ne se prend pas au sérieux, bien sûr il ne s’agit pas de grande littérature mais d’un bon très bon moment de détente, idéal le soir en rentrant du travail, autrement plus gai que le journal télévisé…
En effet quelle histoire extraordinaire que celle de ces « vieux fossiles » du Bourbonnais dont les flatulences nocturnes vont attirer un ET, la « Denrée » interprété par l’inoubliable Villeret, venu non pas de la planète Mars mais d’Oxo une « chtite planète qu’est même pas sur vos cartes ».
Ayant adoré le film voilà un moment que je voulais lire le livre, espérant découvrir des passages non présents sur la version cinématographique, heureusement il y en a tout de même quelques-uns, tout aussi drôles d’ailleurs.
La lecture fut agréable, dans un style simple mais efficace, bref à recommander pour toute personne ayant apprécié le film ou recherchant une lecture drôle et divertissante.

Divertissant

7 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 6 juillet 2006

Curieuse mixture qui attire les extra-terrestres écolos et qui fait revenir rajeunis les morts ! Il y a pas mal de répliques drôles et de sujets sérieux abordés de manière badine, un peu trop peut-être. Beaucoup d'effets paraissent un peu gratuits, mais, sans qu'il laisse un souvenir insurmontable, l'ensemble se laisse lire avec un assez grand plaisir.

Un bon roman qui vous fait hurler de rire

8 étoiles

Critique de Le petit K.V.Q. (Paris, Inscrit le 8 juillet 2004, 31 ans) - 13 septembre 2004

J'ai vu le film avec Carmet, de Funès, Villeret et j'avais déjà bien rigolé. Puis, le voyant en livre, de surcroît écrit par René Fallet, que j'aime bien, je l'ai lu. Et, je trouve qu'on se marre autant en lisant le livre qu'en voyant le film. En plus avec l'humour incomparable de Fallet, ce livre vous fait passer un très bon moment. Dans un langage argotique (on a l'habitude avec Fallet), il nous dépeint le choc des générations : l'incompréhension des "jeunes" par les "vieux". Et ce qui est bien, c'est que ce livre aborde le sujet sans se prendre au sérieux. Tout ca pour dire : j'ai beaucoup ri !!! Avouez que c'est rigolo, cette histoire de vieux péqu'nots qui pètent et qui rotent, et qui voient débarquer les extraterrestres, qui ont pris leurs flatulences pour des signaux.
A lire quand vous avez le blues !!!
Kim

Putain ! J'ai bien ri !...

8 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans) - 22 juin 2001

Tant avec le film qu'avec le bouquin, même que j'ai lu le second après avoir vu le premier. Un bon rire franc, au premier degré, qui vous vient des tripes, c'est le cas de le dire !... Le cinéma français nous a donné quelques films du même genre avec "Les galettes de Pont-Aven" et "Le bonheur est dans le pré".

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