Saule

avatar 29/01/2013 @ 19:30:27
Magnifique l'extrait de Chopin. Et très intéressant la bio de Gottchalk, je ne connaissais absolument pas. Je vais écouter tes liens.

Nance
avatar 29/01/2013 @ 20:33:56
Je ne connaissais pas Gottchalk, c'est exotique en effet, merci! :P

Je viens de parler des années 1980 dans Votre Top 10 musical des années. La grande période de John Coolidge Adams, mon préféré!

Nance
avatar 29/01/2013 @ 20:38:37
Durant la semaine, je vais essayer de faire mon top 10 des années 1990 de la musique classique.

SpaceCadet
avatar 16/02/2013 @ 18:30:05
Ma liste de livres à lire étant déjà très chargée, j'avais passé rapidement sur ce fil... J'y reviens (merci à Nance qui m'incite à documenter les plaisirs de l'écoute musicale) et découvre, en sus d'une musique qui m'a plu, cette biographie de Gottchalk. Très intéressant. Merci Pierro!

Pieronnelle

avatar 16/02/2013 @ 19:51:04
Bientôt d'autres petites biographies de compositeurs aux vies incroyables et passionnantes ! :-)

Pieronnelle

avatar 09/04/2013 @ 20:48:49
Joseph Boulogne, chevalier de Saint George :

Je pense que Joseph Boulogne nommé Chevalier de Saint-georges est actuellement assez connu mais durant de très nombreuses années, en fait depuis le XIXè siècle, il a été malheureusement et scandaleusement oublié. Appelé très souvent « le Mozart noir » cet homme extraordinaire du XVIII è siècle (le mot n’est pas exagéré) exact contemporain du célèbre compositeur auquel il fut comparé a eu un parcours étonnant du fait de ses dons dans divers disciplines et surtout de son origine la Guadeloupe .
Dans quelques temps je ferai la critique du livre passionnant de Emil F.Smidak « Joseph Boulogne nommé chevalier de Saint-Georges » qui retrace la vie de Joseph Boulogne. Mais dès maintenant, comme pour Louis Moreau Gottchalk , voici un petit résumé biographique dont j’ai emprunté les grandes lignes au livre de Emil F. Smidak et aux livret des CD.
En 1745 ou 1948 né, Joseph, de Nanon, esclave noire et de Georges Bologne (ou Boulogne) propriétaire de plantations au Baillif en Guadeloupe, grand seigneur typique des îles antillaises. Ce père ne l’a jamais reconnu officiellement mais c’est occupé de lui avec beaucoup d’attention. Joseph va rester en Guadeloupe jusqu’en 1755 dans les conditions de vie « à mi-chemin sans doute des descriptions de Aimé Césaire et de Alexis Léger dit Saint-John Perse » (Smidak).
Toute la famille (Bologne était marié avec deux enfants) reviendra en France en 1755 avec Nanon et le petit mulâtre.
En France Joseph, enfant très studieux et particulièrement doué a bénéficié de grandes écoles ; il apprendra également l’escrime ainsi que la musique, avec Gossec, et de nombreuses autres disciplines comme la danse, la littérature,les sciences, les langues, l’équitation...
Il devint un escrimeur particulièrement brillant, un virtuose du violon, un chef d’orchestre incontesté et un grand compositeur. Il va composer des symphonies, des quatuors, sonates et diverses compositions lyriques de grande qualité . Il fut le Directeur des concerts de Madame de Montesson, maitresse du Duc d’Orléans dont il put bénéficier de la protection.
Sous l’appellation du Chevalier de Saint-Georges il s’impliquera dans la révolution et sera le seul musicien de sa génération à s’engager en 1793 pour défendre la patrie ; il sera à la tête de la « Légion Saint-Georges » et c’est lui qui permettra de contrer la trahison de Dumouriez. Il sera malheureusement calomnié et même jeté en prison car dérangeant les « têtes dirigeantes » de la révolution. Il échappera néanmoins à la guillotine.
Finalement « blanchi » de toutes accusations et son héroïsme reconnu il pourra reprendre ses activités de chef d’orchestre et de compositeur. Il va voyager, se rendre à Saint-Domingue d’où il reviendra en faisant cette remarque étonnante et mystérieuse « Ils ne m’ont pas pendu, mais perdu ; car depuis mon séjour, je me cherche partout et ne me retrouve pas ! » (Odot Denys/Smidak). Il était surtout extrêmement déçu d’y avoir trouvé des esclaves non libérés. Il en revint brisé moralement par cette dualité des deux mondes qui cohabitaient en lui ; celui du siècle des lumières et celui de la condition des noirs restant en esclavage malgré les révoltes de Toussaint Louverture.
Bien que reconnu à son époque pour ses dons il est certain que, malgré tout, ses origines et sa couleur (il était particulièrement noir pour un métis) ont été un obstacle à sa renommé future même si « l’exotisme » a pu être un attrait dans les milieux artistiques et intellectuels.
Ses qualités d’escrimeur étaient particulièrement mises en avant et il s’affronta même au célèbre chevalier d’Eon. On vantait aussi ses qualités morales, sa bravoure, son affabilité, et il était extrêmement séduisant et raffiné.
Comme le précise Smidak dans son livre:
« Dans l’histoire de la musique classique européenne, le chevalier de Saint-George est sans doute le seul compositeur né esclave, d’une mère africaine déportée aux Amériques dans le cadre de la traite des Noirs. »

Il est interessant de noter que le second président des Etats-Unis Charles Francis Adams écrivait :
« 17 mai 1779. Landais nous a parlé de Saint George à Paris, un mulâtre, fils d’un gouverneur de la Guadeloupe et d’une négresse. Il a une sœur mariée avec un fermier général…C’est l’homme le plus doué en Europe pour l’équitation, la course, le tir, l’escrime, la danse, la musique. Il touche à coup sûre un bouton, n’importe quel bouton du manteau ou de la veste d’un grand maître ; en tirant au pistolet il touche à coup sûre une pièce de monnaie lancée en l’air. »
Il meurt en 1899 de maladie, pauvre et apparemment sans aucune famille. Cette pauvreté s’explique par les confiscations de ses biens par la Révolution et le refus de lui octroyer une pension en tant que Chef de brigade du régiment qu’il avait dirigé pendant la guerre. De plus, il n’a pu bénéficier de l’héritage de son père étant né d’une liaison illégitime.
Par la suite il fut carrément oublié ce qui est incroyable quand on constate la qualité de son œuvre musicale et la remarque de La Laurencie « une des curieuses et des plus attachantes figures du dix huitième siècle finissant ».
Heureusement son œuvre musicale ressort actuellement et grâce à la fondation suisse AVENIRA et bien sûr Emil F. Smidak, cinq CD ont pu être édités comportant les symphonies et concertos plus un CD de quatuors.

http://youtu.be/85TsINLjItQ
http://youtu.be/mVwcauqLw7Y
http://youtu.be/7_AdwxSsONY
http://youtu.be/qwPeyqjmSuw
http://youtu.be/1mAjYLH1M6Q

Nance
avatar 10/04/2013 @ 02:16:11
Je connais l'histoire de Joseph Boulogne, mais j'ai peu entendu sa musique, merci. :)

SpaceCadet
avatar 10/04/2013 @ 11:15:52
Quelle vie!
Après les mots, je m'en vais découvrir les sons...

:-)

Pieronnelle

avatar 10/04/2013 @ 14:27:38
Malheureusement les extraits sur you tube ne sont pas terribles je trouve au niveau qualité. Les cinq CD édités par la fondation AVENIRA sont vraiment excellents ; par moment difficile de savoir s'il ne s'agit pas de Mozart...

Pieronnelle

avatar 10/04/2013 @ 15:01:27
Au fait, correction des fautes, toutes mes excuses :
En 1748 EST né...
Aux livretS des CD
mais S'est occupé de lui...
Par contre dans la citation de Adams il est bien écrit "à coup sûrE" (?)

SpaceCadet
avatar 10/04/2013 @ 18:24:31
Et il ne serait pas plutôt mort en 1799?...

SpaceCadet
avatar 10/04/2013 @ 18:35:35
Euh... c'est Boulogne ou Bologne?

Pieronnelle

avatar 10/04/2013 @ 19:25:49
Bien sûr il est mort en 1799, désolée :-))
Pour le nom c'est tantôt Bologne tantôt Boulogne : George de Bologne Saint-George qui a eu aussi une vie mouvementée. Parfois George prend un s mais il semble qu'il n'y en avait pas puisque le père signait sans s. Sur le titre du livre de F.SMIDAK il y en a un. Il y a eu des recherches sur le père du chevalier de Saint George ; dans les premières biographies certains pensaient que le père pouvait être un certain Jean de Boullongne mais cette piste a été abandonnée car il s'est avéré que Boullongne n'avait jamais mis les pieds aux Antilles. Au niveau des registres de l'état civil il n'y a aucune preuve irréfutable concernant l'inscription de la naissance de Joseph ni même de la paternité de George Bologne mais ce sont toute une série de découvertes qui ont permis aux historiens d'identifier le père véritable.

SpaceCadet
avatar 11/04/2013 @ 13:22:30
En effet, son patronyme ainsi que sa date de naissance n'ont apparemment pas été clarifiés parce que sa naissance, du fait qu'il soit né d'une mère esclave ce qui faisait de lui un esclave, n'aurait pas été enregistrée d'une part, et d'autre part, étant donné que le père n'aurait pas reconnu l'enfant, la suite a fait boule de neige dans les annales.

Au fait, j'ai consulté la page Wikipédia (extensive) qui me semble fournir de nombreuses informations sur ce personnage. Je note d'ailleurs (pour revenir au monde de la littérature) que Chevalier Saint-Georges aurait inspiré Dumas et Balzac.

Quant à la musique, je ne saurais établir de comparaison, mais je trouve que ça se laisse écouter et fort bien.

Merci!

Pieronnelle

avatar 01/06/2015 @ 16:36:43
Je reviens vers ce fil un peu abandonné pendant quelques temps ; manque de temps mais aussi la suppression des thématiques, dont celle “musique” qui me permettait de retrouver plus facilement les livres critiqués que je n’avais pu suivre . J’invite ceux qui ont fait des critiques à les signaler, si ce fil les intéresse, pour enrichir les sélections.
Je possède un certain nombre de livres sur la musique que j’ai lus il y a déjà quelques temps et qui nécessiteraient d’être relus pour en faire des critiques. Néanmoins j’aimerais vous en faire profiter en vous en les signalant , en attendant les relectures qui permettront, au fur et à mesure, de les commenter ou critiquer.


“Smetana, l’Eveilleur” aux éditions Actes Sud :

Une biographie par Guy Erismann qui retrace d’une façon passionnante la vie de ce beau musicien aussi bien sur le plan musical, intellectuel, historique et politique. “l’Eveilleur” parce que Smetana a participé activement à l’affirmation de l’identité et de la culture nationales tchèque lorsque le pays était sous la domination des Habsbourg. Sa musique comporte de nombreuses références à l’histoire, aux légendes et au folklore. Voici un extrait de ce livre qui présente beaucoup plus clairement le portrait du musicien :

“Il serait vain, et sans doute impossible, de relater la vie de Bedrich Smetana sans plonger le personnage dans l’histoire particulièrement riche de son temps. Il en est l’émanation mais aussi un des acteurs. On pourrait ajouter, un martyr, celui de la cause nationale, à laquelle il avait adhéré. Il renonça à une gloire facile à l’étranger, ou ne serait-ce qu’à Vienne, capital de l’Empire. Dans cette hypothèse, il eût profité plus abondamment du soutien de Franz Liszt.(...).
Il s’engagea alors dans la vie publique et politique aux côtés des meilleurs patriotes, affrontant les plus basses calomnies de la part de certains de ses rivaux. Ses prises de position, le sens du devoir civique, expliquent que son catalogue est relativement restreint, mais encombré d’oeuvres pédagogiques, se révélant avec une clarté aveuglante comme le reflet fidèle de sa vie de citoyen de Bohême. Aurait-il choisi une autre voie, son oeuvre en serait plus abondante mais n’éclairerait pas son temps avec autant d’éclat. Dans ce cas, l’Ecole nationale tchèque existerait-elle ? Voilà pourquoi un livre sur Smetana ne peut être autre chose qu’un livre d’histoire. “

Concernant ses oeuvres, ce livre est très complet et les associe au déroulement de sa vie, ce qui le rend particulièrement attachant.
Sa musique regroupe des pièces symphoniques dont “Ma patrie” avec la fameuse “Moldau”;
De très nombreuses pièces pour pianos très dansantes dont des polkas, des pièces très sensibles et fines dont des bagatelles, mélodies, impromptus, particulièrement “six pièces caractéristiques op1” dédiées à Franz Liszt.
Des opéras inspirés par l’histoire de la Bohême dont “Libuse” , “La fiancée vendue” et le très puissant “Dalibor “ que personnellement j’aime beaucoup.
De la musique de chambre dont “Fantaisie sur un air bohémien” et “Du pays natal” ; un des plus remarquables étant le quatuor à cordes “De ma vie”.

Beaucoup d’enregistrements sont parus chez les maisons de disques tchèques Supraphon et Bonton. Ils sont de très grande qualité au niveau des interprétations. Certains ne sont plus disponibles sous ces labels mais de nombreux ont été rachetés par d’autres maisons de disques.

Je précise que de nombreux noms sont avec un petit v renversé sur différentes lettres.
J'indique quelques liens sur you tube mais ils sont toujours peu satisfaisants, c'est pourquoi je vous joins les enregistrements que je possède :

Opéras :

- “Libuse” avec Eva Urbanova, Prague national théâtre choeurs et orchestre dirigé par Oliver Dohnanyi ; chez Supraphon

- “Dalibor” toujours au Théâtre national de Prague direction Zdenek Kosler avec Ivan Kusnjer, chez Supraphon

- “Les deux veuves” avec l’orchestre symphonique et les choeurs de la radio de Prague avec Jana Jonasova et Marcela Machotkova, chez Harmonia Mundi le chant du Monde

- “La fiancée vendue” Orchestre et choeurs de la Czech Philarmonic, Gabriela Benackova ; direction Zdenek Kosler, chez Supraphon


Musique pour piano :

- “Czech piano music”, polkas (avec de belles sonates d’autres compositeurs comme Dusik, Janacek, Martinu) , Jan Simon chez Bonton

Musique symphonique :

- Ma vlast (Ma patrie) avec le Czech philamonic orchestra direction Rafael Kubelik ; remarquable ! chez Supraphon

Musique de chambre :

- “String quartets” N°1 “From my life” et N°2 par le quatuor Panocha chez Supraphon ; une
référence !


https://youtu.be/fPhaV1sDSsI
Un concert au Théâtre municipal de Prague est inoubliable ! Si vous allez à Prague n’oubliez pas la visite et encore mieux, le concert !

https://youtu.be/dngkPbcKT3c
https://youtu.be/LyFm0nk2sc4


https://youtu.be/BcO4iyY22nA

https://youtu.be/Kc81uNcscIk

Saint Jean-Baptiste 01/06/2015 @ 18:26:41
Je ne sais pas si ça entre dans le cadre de ce forum mais, à tout hasard :
Une histoire de la musique : Des origines à nos jours de Lucien Rebatet

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/21610

Saule

avatar 01/06/2015 @ 19:04:51
J'ai relu les critiques et le forum attaché, c'était intéressant.

Je lirai le livre de Erismann sur Smetana. J'avais lu un de cet auteur sur Dvorak et c'est vraiment comme tu dis, il parle du contexte et pas seulement de la musique, c'était très intéressant. J'aurai voulu trouver le même genre de livre sur Verdi par exemple.

Pieronnelle

avatar 01/06/2015 @ 22:07:32
Je ne sais pas si ça entre dans le cadre de ce forum mais, à tout hasard :
Une histoire de la musique : Des origines à nos jours de Lucien Rebatet

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/21610

Oui SJB le livre est déjà dans la liste. Dès que j'en aurai repéré d'autres je ferai une mise à jour.

Merrybelle
avatar 01/06/2015 @ 23:27:44
Dîner avec Lenny de Jonathan Cott
Il s'agit de la dernière interview, conversation est le terme exact, que va donner Léonard Bernstein qui y mit une condition : "ne me posez pas des questions de journaliste".

Il va parler, dans un style unique, de musique bien sûr mais aussi de politique, de psychanalyse, de ses souvenirs.
Il raconte comment il apprit tout seul d'abord le piano et a exigé et obtenu des cours de piano à un dollar au désespoir de son père qui lui prédisait une carrière de klezmer (musicien de bar mitzvahs).

Il faut lire, en préambule, comment Jonathan Cott va rencontrer Bernstein en boîte après l'avoir vu diriger la 9e de Beethoven après "l'apothéose orgasmique" du final.
Il faut aussi lire comment il fait ses débuts à la tête du Philarmonique de New York prévenu quelques heures avant alors qu'il avait fait la fête la nuit précédente rentrant à 4 heures du matin.
Le prélude du livre précise que Bernstein contrairement aux musiciens classiques de l'époque refusait de compartimenter ses aspirations émotionnelles, intellectuelles, politiques, érotiques et spirituelles de l'expérience musicale;

Ce livre reste très accessible et on ne peut s'empêcher de tomber en amour de cet être exceptionnel.

Saint Jean-Baptiste 02/06/2015 @ 11:35:22
J'ai relu les critiques et le forum attaché, c'était intéressant.
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/21610
Moi aussi j'ai relu le forum attaché à ce lien, c'était bien intéressant, et ça m'a fait regretter, une fois de plus, que Micharlemagne ne soit plus là ; quel talent de débatteur, ce Micharlemagne !
Saule, on va essayer d'avoir de ses nouvelles ; je vais contacter Miss Teigne, elle sait peut-être où il est et on ira lui rendre visite.

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