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Ce jour-là comme tous les autres jours, Samantha ouvrit les yeux avant la sonnerie du réveil. Ce matin-là, pourtant, il n’indiquait pas sept heures et demie, mais bien cinq heures et quart. Samantha se redressa sur son lit et eut très vite l’intuition que quelque chose manquait. Du regard, elle inspecta sa chambre sans parvenir pourtant à identifier l’objet de son malaise. Ce n’est que lorsqu’elle voulut réveiller Sacha qu’elle se rendit compte que la place à côté d’elle était vide. Elle alluma.
- « Sacha, Sacha ? »
Jamais en 25 ans de mariage, Sacha ne s’était levé à cinq heures du matin pour aller pisser ou manger un reste de gefilte fish dans le frigo, il ferait beau voir ! Assise au bord du lit, Samantha attendit la réponse un moment, guettant les bruits de la maison avant d’enfiler son peignoir et descendre au salon.
La maison était silencieuse. Vide ? Une sourde angoisse la saisit. Elle remonta et ouvrit doucement la porte de la chambre d’Antoine, son cadet dont la respiration asthmatique remplissait ordinairement l’espace. Silence. Elle alluma : le lit était vide. Elle ne doutait pas que celui de Nora le fût également, elle n’en inspecta pas moins sa chambre et par la suite toutes les autres pièces de la maison où chaque coup d’œil lui renvoyait son isolement. Dans la nuit encore présente de ce mois d’octobre, Samantha se sentait comme sur une ile déserte. "Une bouteille à la mer" pensa-t-elle. "Mais oui : téléphoner ! Mon gsm !" Retour au salon. Mais le portable n’était pas dans le sac à main. De nouveau, elle fouilla à droite, à gauche, ouvrant des tiroirs improbables, exhumant des trésors oubliés jusqu’à ce que l’implacable vérité s’impose à elle : on avait kidnappé sa famille, on lui avait volé son gsm, tout contact avec l’extérieur était interdit. "Sortir, appeler au secours !" À cet instant de ses pensées, elle se trouvait dans sa chambre. Elle se précipita vers l’escalier mais, marchant sur la ceinture de son peignoir défait, elle trébucha et dégringola les seize marches jusqu’au carrelage glacé du hall d’entrée.
Il était sept heures trente quand Sacha, Antoine, Nora et Max, les bras chargés de fleurs glanées au marché du Midi entrèrent dans la maison en chantant : « Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire... » Ils trouvèrent le cadavre de Samantha au bas de l’escalier dans une pose grotesque, baignant au milieu d’une mare de sang tandis que dans la chambre, le réveil commençait à sonner.
- « Sacha, Sacha ? »
Jamais en 25 ans de mariage, Sacha ne s’était levé à cinq heures du matin pour aller pisser ou manger un reste de gefilte fish dans le frigo, il ferait beau voir ! Assise au bord du lit, Samantha attendit la réponse un moment, guettant les bruits de la maison avant d’enfiler son peignoir et descendre au salon.
La maison était silencieuse. Vide ? Une sourde angoisse la saisit. Elle remonta et ouvrit doucement la porte de la chambre d’Antoine, son cadet dont la respiration asthmatique remplissait ordinairement l’espace. Silence. Elle alluma : le lit était vide. Elle ne doutait pas que celui de Nora le fût également, elle n’en inspecta pas moins sa chambre et par la suite toutes les autres pièces de la maison où chaque coup d’œil lui renvoyait son isolement. Dans la nuit encore présente de ce mois d’octobre, Samantha se sentait comme sur une ile déserte. "Une bouteille à la mer" pensa-t-elle. "Mais oui : téléphoner ! Mon gsm !" Retour au salon. Mais le portable n’était pas dans le sac à main. De nouveau, elle fouilla à droite, à gauche, ouvrant des tiroirs improbables, exhumant des trésors oubliés jusqu’à ce que l’implacable vérité s’impose à elle : on avait kidnappé sa famille, on lui avait volé son gsm, tout contact avec l’extérieur était interdit. "Sortir, appeler au secours !" À cet instant de ses pensées, elle se trouvait dans sa chambre. Elle se précipita vers l’escalier mais, marchant sur la ceinture de son peignoir défait, elle trébucha et dégringola les seize marches jusqu’au carrelage glacé du hall d’entrée.
Il était sept heures trente quand Sacha, Antoine, Nora et Max, les bras chargés de fleurs glanées au marché du Midi entrèrent dans la maison en chantant : « Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire... » Ils trouvèrent le cadavre de Samantha au bas de l’escalier dans une pose grotesque, baignant au milieu d’une mare de sang tandis que dans la chambre, le réveil commençait à sonner.
Bienvenue à toi, Minoritaire, inscrit du jour !
Bien ta Samantha. Thème déja largement traité mais quel thème ne l'est pas ? J'ai cru un instant qu'elle allait découvrir qu'en fait elle était morte ... Donc tu vois, tu m'as eu ...
C'est bien traité.
Pour un Tistou qui avait plus ou moins le moral dans les baskets c'est tout ce qu'il lui fallait. Plus bas, toujours plus bas ... ! (je blague !)
Bien ta Samantha. Thème déja largement traité mais quel thème ne l'est pas ? J'ai cru un instant qu'elle allait découvrir qu'en fait elle était morte ... Donc tu vois, tu m'as eu ...
C'est bien traité.
Pour un Tistou qui avait plus ou moins le moral dans les baskets c'est tout ce qu'il lui fallait. Plus bas, toujours plus bas ... ! (je blague !)
Beaucoup de plaisir à lire ce texte où la tension est maintenue jusqu'au bout. Seul le mot "kidnappé" m'a gêné car cette éventualité m'a semblé improbable; "disparu" m'aurait semblé peut-être plus logique dans une première reflexion; mais j'ai trouvé la construction très bien et le récit bien mené.
Ouargh, quelle fin glaçante!
Tout d'abord, bonjour et bienvenue à toi! J'espère que tu auras beaucoup de plaisr à lire, à "critiquer" (bah, quel mot horripilant!) sur CL et aussi à écrire!
Beau début, texte bien ficelé (je ne m'attendais pas à ce qu'elle s'"éclate" en bas des escaliers, bien trouvée la chute et en plus, avec l'anniversaire, brrr, j'ai la chair de poule).
Puis l'intrigue est bien menée; au début, je pense à une banale scène de ménage puis le doute et l'angoisse s'installe de plus en plus fort, lorsque Samantha cherche son GSM, la tension est à son comble...
Je note un tout petit "couac" au niveau de la probabilité, je veux dire par là, pour moi, le kidnapping de la famille entière et le vol du téléphone portable m'ont semblé peu envisageables.
Donc, bravo, tu t'es lancé dans un genre devenu difficile parce que trop utilisé, exploité mais tu as bien réussi.
Tout d'abord, bonjour et bienvenue à toi! J'espère que tu auras beaucoup de plaisr à lire, à "critiquer" (bah, quel mot horripilant!) sur CL et aussi à écrire!
Beau début, texte bien ficelé (je ne m'attendais pas à ce qu'elle s'"éclate" en bas des escaliers, bien trouvée la chute et en plus, avec l'anniversaire, brrr, j'ai la chair de poule).
Puis l'intrigue est bien menée; au début, je pense à une banale scène de ménage puis le doute et l'angoisse s'installe de plus en plus fort, lorsque Samantha cherche son GSM, la tension est à son comble...
Je note un tout petit "couac" au niveau de la probabilité, je veux dire par là, pour moi, le kidnapping de la famille entière et le vol du téléphone portable m'ont semblé peu envisageables.
Donc, bravo, tu t'es lancé dans un genre devenu difficile parce que trop utilisé, exploité mais tu as bien réussi.
Quelle horreur !
C'est bien amené je trouve, de plus ton texte n'est pas très long, et tout y est, c'est suffisant.
Au plaisir de partager d'autres écrits !
C'est bien amené je trouve, de plus ton texte n'est pas très long, et tout y est, c'est suffisant.
Au plaisir de partager d'autres écrits !
Une nouvelle qui tient en haleine jusqu'au bout ! Bien rédigé, bien rythmmé, j'ai beaucoup apprécié !
Le seul petit 'problème' est peut-être la crédibilité du 'Kidnapping', je pense qu'il est rare que l'on s'en remette directement à cette probabilité quand on se retrouve anormalement seul chez soi ! Mais bon, si l'héroîne est une grande torturée paranoïaque, Why not ?
Merci pour ce texte !
Le seul petit 'problème' est peut-être la crédibilité du 'Kidnapping', je pense qu'il est rare que l'on s'en remette directement à cette probabilité quand on se retrouve anormalement seul chez soi ! Mais bon, si l'héroîne est une grande torturée paranoïaque, Why not ?
Merci pour ce texte !
Paranoïaque, hypocondriaque, telle était effectivement ma vision de Samantha, possiblement abusive aussi, régentant la vie de sa famille. Ce n'est manifestement pas "passé"; il faudra faire mieux la prochaine fois...
Quoi qu'il en soit, merci de vos remarques et à bientôt.
Quoi qu'il en soit, merci de vos remarques et à bientôt.
Moi, je trouve ça tout-à-fait crédible, y compris le kidnapping et tout ça. D'ailleurs, je soupçonne Minoritaire de l'avoir vécu d'une manière ou d'une autre : une journée qui commence comme elle ne devrait pas, c'est perturbant, hein...
Dans le style de textes qui prennent tout leur poids dans la dernière ligne, c'est très très réussi.
Dans le style de textes qui prennent tout leur poids dans la dernière ligne, c'est très très réussi.
Quelle horreur !!! J'adore ! :)
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