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Momo et Dédé sont deux potes. A eux deux ils n’ont pas quarante ans. Momo a vingt ans et Dédé dix huit. C’est peut être pour ça que Momo est le plus débrouillard des deux.
Momo et Dédé se rencontrent toujours dans le même bistrot, là ils sont peinards, ils se prennent une bière et mettent deux heures à la boire cette bière. Le patron du bistrot il dit rien, il les aime bien, ils lui rappellent son fils, celui qui est parti faire sa vie ailleurs, comme s’il ne pouvait pas faire sa vie ici, au bistrot par exemple, enfin le patron ne dit rien, et même s’ils mettaient trois à la boire leur bière, il ne dirait rien, c’est pas qu’il essaye de sympathiser avec eux, même pas, il aime bien les regarder quand il n’a rien d’autre à faire, et puis ça lui coûte rien de les laisser là, on peut pas dire qu’il y’a foule dans son bistrot.
Pendant les deux heures consacrées à boire l’unique bière, Momo et Dédé parlent de choses intéressantes, foot, bagnoles, nanas, mais faut pas croire, ça leur arrivent de parler de choses très sérieuses, tiens même que la dernière fois ils ont parlé du trou dans la couche d’ozone, enfin ils ont eu l’intention d’en discuter ferme, mais vu qu’ils étaient d’accord dés le départ, ils sont passés à l’autre sujet. Eh oui, Dédé est amoureux, il ne le dit pas tout à fait comme ça.
- T’as vu la nouvelle qui travaille à la poste ?
- Laquelle ? la petite brune ?
- Mais non, la petite brune n’est pas nouvelle, c’est même une vieille de 25 ans, je te parle de la petite blonde, la nouvelle quoi !
- Non, je l’ai pas vu, qu’est ce qu’elle a de spécial ?
- Elle a rien de spécial, elle est mignonne c’est tout.
- Moi, elle me plait bien la petite brune, même si c’est une vieille de 25 ans.
- Oui, oui, mais la petite blonde, je crois que je lui plais.
- Comment ça ? Elle te l’a dit ?
- Pas exactement, mais comme pour mon boulot je vais souvent à la poste pour le courrier recommandé, je la vois souvent et j’ai remarqué qu’elle a une façon spéciale de me donner le courrier.
- Spécial comment ?
- Ben, elle me regarde.
- Tu sais, moi je veux bien te croire que tu lui plais, mais je vois pas comment elle peut te donner le courrier et pas te regarder.
- C’est pas ça, elle me regarde genre elle veut me dire quelque chose.
- Et toi, tu fais quoi quand elle te regarde genre elle veut te dire quelque chose ?
- Je dis rien, je voudrais bien, mais je dis rien, je la regarde c’est tout.
- Eh ben, vous devez avoir l’air malins à vous regarder en tenant le paquet à chaque bout.
- Arrête Momo, tu sais que je suis pas plus con qu’un autre, mais avec les filles j’y arrive pas.
- Eh ben, je t’annonce une bonne nouvelle, ce qui est bien avec les filles, c’est que tu peux être moche de chez moche, et fauché de chez fauché, si tu leur dis ce qu’elle veulent que tu dises, ça marche.
- Ça veut dire quoi ça ?
- Ça veut dire qu’il faut les baratiner.
- Mais c’est ça mon problème, parler à une fille j’peux pas.
- J’dis pas que c’est facile, sinon tous les mecs le feraient, mais plus tu commences tôt plus tu auras de la pratique.
- Et je lui parle genre je lui dis quoi ?
- Genre primo tu lui souris à la petite et deusio tu y vas mollo, sinon la petite elle va croire que tu es un pro de la drague.
- Ça risque pas avec moi.
- C’est là que tu te goures, les timides ils se taisent, ils se taisent puis ils lâchent une connerie. Tu lui dis que tu la regardes parce qu’elle ressemble à Sharon Stone.
- Ouai, sauf qu’elle ressemble pas à Sharon Stone.
- Elle ressemble à qui alors ?
- A personne, elle ressemble à elle même.
- Bon ben, tu lui dis qu’elle ressemble à Sharon Stone, ça marche toujours.
- Et après je lui dis quoi ?
- Si elle te sourit, tu lui dis que t’es content que ce soit toujours elle qui te donne le courrier.
- Et si elle sourit pas ?
- Là, tu arrêtes tes conneries, tu lui plait pas comme tu crois.
- Ok Momo, demain je tente le coup.
- Bon ben, faut que j’y aille, on se voit demain ici ?
- OK.
- Salut momo.
- Salut Dédé. Raconte, la petite blonde, ça s’est passé comment ?
- J’ai fait comme tu m’as dit. Le truc de Sharon Stone a bien fonctionné, elle m’a sourit et je lui ai dit comme quoi j’étais content que ce soit elle qui me donne mon courrier.
- Bon ben, la suite ?
- Tu m’as pas dit la suite. Momo c’est quoi la suite ?
- Dédé…vu que tu peux pas essayer de devenir beau, faut que t’essaye de devenir riche, parler aux filles c’est pas ton truc.
Momo et Dédé se rencontrent toujours dans le même bistrot, là ils sont peinards, ils se prennent une bière et mettent deux heures à la boire cette bière. Le patron du bistrot il dit rien, il les aime bien, ils lui rappellent son fils, celui qui est parti faire sa vie ailleurs, comme s’il ne pouvait pas faire sa vie ici, au bistrot par exemple, enfin le patron ne dit rien, et même s’ils mettaient trois à la boire leur bière, il ne dirait rien, c’est pas qu’il essaye de sympathiser avec eux, même pas, il aime bien les regarder quand il n’a rien d’autre à faire, et puis ça lui coûte rien de les laisser là, on peut pas dire qu’il y’a foule dans son bistrot.
Pendant les deux heures consacrées à boire l’unique bière, Momo et Dédé parlent de choses intéressantes, foot, bagnoles, nanas, mais faut pas croire, ça leur arrivent de parler de choses très sérieuses, tiens même que la dernière fois ils ont parlé du trou dans la couche d’ozone, enfin ils ont eu l’intention d’en discuter ferme, mais vu qu’ils étaient d’accord dés le départ, ils sont passés à l’autre sujet. Eh oui, Dédé est amoureux, il ne le dit pas tout à fait comme ça.
- T’as vu la nouvelle qui travaille à la poste ?
- Laquelle ? la petite brune ?
- Mais non, la petite brune n’est pas nouvelle, c’est même une vieille de 25 ans, je te parle de la petite blonde, la nouvelle quoi !
- Non, je l’ai pas vu, qu’est ce qu’elle a de spécial ?
- Elle a rien de spécial, elle est mignonne c’est tout.
- Moi, elle me plait bien la petite brune, même si c’est une vieille de 25 ans.
- Oui, oui, mais la petite blonde, je crois que je lui plais.
- Comment ça ? Elle te l’a dit ?
- Pas exactement, mais comme pour mon boulot je vais souvent à la poste pour le courrier recommandé, je la vois souvent et j’ai remarqué qu’elle a une façon spéciale de me donner le courrier.
- Spécial comment ?
- Ben, elle me regarde.
- Tu sais, moi je veux bien te croire que tu lui plais, mais je vois pas comment elle peut te donner le courrier et pas te regarder.
- C’est pas ça, elle me regarde genre elle veut me dire quelque chose.
- Et toi, tu fais quoi quand elle te regarde genre elle veut te dire quelque chose ?
- Je dis rien, je voudrais bien, mais je dis rien, je la regarde c’est tout.
- Eh ben, vous devez avoir l’air malins à vous regarder en tenant le paquet à chaque bout.
- Arrête Momo, tu sais que je suis pas plus con qu’un autre, mais avec les filles j’y arrive pas.
- Eh ben, je t’annonce une bonne nouvelle, ce qui est bien avec les filles, c’est que tu peux être moche de chez moche, et fauché de chez fauché, si tu leur dis ce qu’elle veulent que tu dises, ça marche.
- Ça veut dire quoi ça ?
- Ça veut dire qu’il faut les baratiner.
- Mais c’est ça mon problème, parler à une fille j’peux pas.
- J’dis pas que c’est facile, sinon tous les mecs le feraient, mais plus tu commences tôt plus tu auras de la pratique.
- Et je lui parle genre je lui dis quoi ?
- Genre primo tu lui souris à la petite et deusio tu y vas mollo, sinon la petite elle va croire que tu es un pro de la drague.
- Ça risque pas avec moi.
- C’est là que tu te goures, les timides ils se taisent, ils se taisent puis ils lâchent une connerie. Tu lui dis que tu la regardes parce qu’elle ressemble à Sharon Stone.
- Ouai, sauf qu’elle ressemble pas à Sharon Stone.
- Elle ressemble à qui alors ?
- A personne, elle ressemble à elle même.
- Bon ben, tu lui dis qu’elle ressemble à Sharon Stone, ça marche toujours.
- Et après je lui dis quoi ?
- Si elle te sourit, tu lui dis que t’es content que ce soit toujours elle qui te donne le courrier.
- Et si elle sourit pas ?
- Là, tu arrêtes tes conneries, tu lui plait pas comme tu crois.
- Ok Momo, demain je tente le coup.
- Bon ben, faut que j’y aille, on se voit demain ici ?
- OK.
- Salut momo.
- Salut Dédé. Raconte, la petite blonde, ça s’est passé comment ?
- J’ai fait comme tu m’as dit. Le truc de Sharon Stone a bien fonctionné, elle m’a sourit et je lui ai dit comme quoi j’étais content que ce soit elle qui me donne mon courrier.
- Bon ben, la suite ?
- Tu m’as pas dit la suite. Momo c’est quoi la suite ?
- Dédé…vu que tu peux pas essayer de devenir beau, faut que t’essaye de devenir riche, parler aux filles c’est pas ton truc.
Excellent Gerie, excellent, les dialogues, réalistes! Le début est un peu maladroit, mais à partir du tête à tête avant qu'ils se parlent et à partir de la conversation, c'est super.
Bravo
Bravo
…I-I…
c'est réaliste, bonne vision des choses!
seulement côté rédaction, pour la première partie, j'aurais racourci les phrases pour donner un style plus léger de description.
Sinon, belle analyse, j'attend la suite si tu veux continuer, c'est bon comme ça mais pour le plaisir...
seulement côté rédaction, pour la première partie, j'aurais racourci les phrases pour donner un style plus léger de description.
Sinon, belle analyse, j'attend la suite si tu veux continuer, c'est bon comme ça mais pour le plaisir...
Ce qui est bien avec Gerie, c'est qu'il y en a pour tout le monde. Après les femmes, les mecs. Mais dis moi, très chère, comment sais tu si bien que beaucoup d'hommes ont des soucis pour parler aux femmes? Tu sais que c'est réaliste? On y croit bien. Même vu par un homme. Maintenant, quant à la conclusion, je ne suis pas sûr que ce soit forcément plus facile de devenir riche?
Maintenant, quant à la conclusion, je ne suis pas sûr que ce soit forcément plus facile de devenir riche?Le silence est d'or, je suis riche de ça...
Tistou, je suis la mémé et la femme mûre chez le coiffeur, je suis le jeune homme timide et le jeune homme dragueur, je suis toutes ces personnes, et plus encore, il y’a foule chez moi, prétention ? Peut être, mais je les sens tous en moi.
Ca, ça me parle Gerie, je comprends à 100% ce sentiment, comme l'acteur qui EST le personnage au moment où il faut, qui le vit dans l'instant et peut muer très vite pour renaître aussitôt en un autre au fil des mots et des situations, oui, ça me touche bien.
Tistou, je suis la mémé et la femme mûre chez le coiffeur, je suis le jeune homme timide et le jeune homme dragueur, je suis toutes ces personnes, et plus encore, il y’a foule chez moi, prétention ? Peut être, mais je les sens tous en moi.
Je sais pas trop faire, ça.
Juste un petit truc que je viens de remarquer Tistou, il ni y’a ni morale ni suspens dans ce que je commet. La morale est beaucoup dans les manuels, un peu en nous, presque pas du tout dans la vie.
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