« Je t’ai trompé ».
La dernière syllabe vibre encore dans l’air qu’une chape d’angoisse m’étreint, irrémédiablement.
Je le savais pourtant. Disons que je l’avais senti. Prescience des amants trahis? Quels sont ces signes immatériels qui font prendre conscience du danger ?
« Je t’ai trompé ».
Mutine, elle enlève ses lunettes noires.
Oui, certainement elle estime qu’un tel aveu implique le langage des yeux. Pourtant ce ne sont pas tout à fait ses yeux. Ce sont les yeux de l’autre, celle qui se sent fautive. Regard un peu en biais, les yeux levés vers moi, mi-implorants mi-provocants. Je la connais l’autre. L’ai déja rencontrée. Le langage de la raison ne peut la toucher. L’autre, c’est un train lancé à grande vitesse et que rien ne détournera, destructeur et meurtrier.
Devant passe un scooter. L’écho le poursuit pendant que j’essaie de récupérer. Mais le cerveau tourne déja à vide. Il n’y a pas d’explication, pas de justification. « Je t’ai trompé », c’est tout.
« Pourquoi ? »
Les lunettes tournent entre ses doigts. On est rentré dans une nouvelle phase. Une phase dont je ne peux sortir indemne. Le mal a été notifié. Il ne sera pas justifié, mais il est là et tout est changé.
Le pilotage automatique enregistre la légère brise qui fait trembler les feuilles du tilleul, juste derrière, le passage entre deux tables du serveur qui débarasse une table.
« Pourquoi ? »
« Je ne peux pas m’en empêcher ».
Au delà de l’aspect stupéfiant de la déclaration, c’est son irrémédiabilité qui me chavire. Putain, que je l’aimais ! L’amour rend aveugle, dit on. Pas seulement. Sourd aussi. Il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Comment ai-je pu m’aveugler au point de ne pas comprendre que l’un fonctionne à l’amour, et l’autre à l’envie, non, aux envies, serait plus juste.
Grand silence. Long silence. Je sais que je viens de rentrer dans un long tunnel de manque. Pareil qu’un toxico, sauf que là aucune dose ne me sera d’un grand secours. Je me doute aussi que lorsque l’autre lui rendra la place, elle souffrira. Je le sais parce qu’on se faisait du bien mutuellement. Mais là …
La suite ne sera qu’un cauchemar d’invectives prévisibles autant qu’inutiles, propres à tenter de satisfaire le petit moteur de la colère et de la frustration qui s’est enclenché.
« Je t’ai trompé ». Ca aurait pu être ; « je t’ai tué , j’ai piétiné ton bel amour, … » Peu importe, un amour blessé à mort ça fait souffrir et il faut tout reconstruire derrière. Reconstruire quoi ? Comment ?
Une dernière volée d’invectives pour faire bonne mesure, pour la contenance et il faut s’éloigner de ce qui était devenu le centre de gravité de mes pensées. Qui n’est plus que … que quoi au fait ?
Payer les cafés, un salut au patron, en automate, en mort de l’âme, et partir. Un coup d’oeil en passant. Elle est toujours assise à la terrasse, regard vers la table. Putain, je l’aime toujours !
Qu’est ce qu’elle avait invoqué pour ce rendez-vous ? Ah oui, on parlera sans violences. Sans violences.
« Je t’ai trompé ». Ouais et moi je m’ai trompé.
La dernière syllabe vibre encore dans l’air qu’une chape d’angoisse m’étreint, irrémédiablement.
Je le savais pourtant. Disons que je l’avais senti. Prescience des amants trahis? Quels sont ces signes immatériels qui font prendre conscience du danger ?
« Je t’ai trompé ».
Mutine, elle enlève ses lunettes noires.
Oui, certainement elle estime qu’un tel aveu implique le langage des yeux. Pourtant ce ne sont pas tout à fait ses yeux. Ce sont les yeux de l’autre, celle qui se sent fautive. Regard un peu en biais, les yeux levés vers moi, mi-implorants mi-provocants. Je la connais l’autre. L’ai déja rencontrée. Le langage de la raison ne peut la toucher. L’autre, c’est un train lancé à grande vitesse et que rien ne détournera, destructeur et meurtrier.
Devant passe un scooter. L’écho le poursuit pendant que j’essaie de récupérer. Mais le cerveau tourne déja à vide. Il n’y a pas d’explication, pas de justification. « Je t’ai trompé », c’est tout.
« Pourquoi ? »
Les lunettes tournent entre ses doigts. On est rentré dans une nouvelle phase. Une phase dont je ne peux sortir indemne. Le mal a été notifié. Il ne sera pas justifié, mais il est là et tout est changé.
Le pilotage automatique enregistre la légère brise qui fait trembler les feuilles du tilleul, juste derrière, le passage entre deux tables du serveur qui débarasse une table.
« Pourquoi ? »
« Je ne peux pas m’en empêcher ».
Au delà de l’aspect stupéfiant de la déclaration, c’est son irrémédiabilité qui me chavire. Putain, que je l’aimais ! L’amour rend aveugle, dit on. Pas seulement. Sourd aussi. Il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Comment ai-je pu m’aveugler au point de ne pas comprendre que l’un fonctionne à l’amour, et l’autre à l’envie, non, aux envies, serait plus juste.
Grand silence. Long silence. Je sais que je viens de rentrer dans un long tunnel de manque. Pareil qu’un toxico, sauf que là aucune dose ne me sera d’un grand secours. Je me doute aussi que lorsque l’autre lui rendra la place, elle souffrira. Je le sais parce qu’on se faisait du bien mutuellement. Mais là …
La suite ne sera qu’un cauchemar d’invectives prévisibles autant qu’inutiles, propres à tenter de satisfaire le petit moteur de la colère et de la frustration qui s’est enclenché.
« Je t’ai trompé ». Ca aurait pu être ; « je t’ai tué , j’ai piétiné ton bel amour, … » Peu importe, un amour blessé à mort ça fait souffrir et il faut tout reconstruire derrière. Reconstruire quoi ? Comment ?
Une dernière volée d’invectives pour faire bonne mesure, pour la contenance et il faut s’éloigner de ce qui était devenu le centre de gravité de mes pensées. Qui n’est plus que … que quoi au fait ?
Payer les cafés, un salut au patron, en automate, en mort de l’âme, et partir. Un coup d’oeil en passant. Elle est toujours assise à la terrasse, regard vers la table. Putain, je l’aime toujours !
Qu’est ce qu’elle avait invoqué pour ce rendez-vous ? Ah oui, on parlera sans violences. Sans violences.
« Je t’ai trompé ». Ouais et moi je m’ai trompé.
J'adore la dernière ligne.
Bienvenue Tistou.
J'aime bien l'angle de vue privilégié par le narrateur pour cette rupture.
J'aime bien l'angle de vue privilégié par le narrateur pour cette rupture.
Bienvenue Tistou.
J'aime bien l'angle de vue privilégié par le narrateur pour cette rupture.
Merci Yali. J'en profite pour demander si quelqu'un, de préférence une femme, pouvait traiter la chose sous l'autre angle?
Je veux bien m'y mettre ce week-end, à moins que je sois "interdite de séjour" sur CL d'ici à très bientôt...
T'arrête tes bêtises Caliméro :)
Le thème me tente également, avec sa phrase récurrente «Je t’ai trompé !», disons autant de fois qu’employée dans ton texte. Vais essayer avec un angle différent.
Le thème me tente également, avec sa phrase récurrente «Je t’ai trompé !», disons autant de fois qu’employée dans ton texte. Vais essayer avec un angle différent.
c'est vrai que ça nettoie une phrase récurrente... Ouh qu'elle est mauvaise !
, à moins que je sois "interdite de séjour" sur CL d'ici à très bientôt...
Que Pasa? C'est un scoop.
Ca sentirait-y pas sa parano galopante? Si tu dois être interdite fais le vite avant s'il te plait.
(Non, je blague)
. Vais essayer avec un angle différent.
Ca me ferait plaisir.
Chokrane bzef. (phonétique)
Ouachra, ana radin'dir fissa
Tistou, sivôpli, n'abuse pas de l'étranger, ici, il y en a qui n'apprécient pas trop. Et n'essaie surtout pas en "spaghetti", j'ai tout planté récemment en tentant d'intégrer du cyrillique...
Surtout qu'on y pige que dalle à votre charabia!
je me doutais que Benoît, tu réagirais dans les premiers, excuse-moi ! recommencerai plus... je ne parlerai plus qu'en haïku ou éventuellement le ranga qui sont deux langages bien plus imagés
Te serais-tu assagie, Monique? Chat échaudé craint l'eau froide?? Car franchement, je m'attendais à quelques coups de griffes bien sentis après t'être rentré dans le lard comme je les fais...
d'abord je n'ai pas de lard...
et puis, ce n'était pas d'une agressivité telle que j'aurais pu "grimper aux rideaux" comme ça m'arrive trop souvent,
et puis on commence tout doucement à "se connaître", (grâce aux haïkus ?),
et puis tu ne m'enguirlandes plus alors que je fais exprès de toujours mettre un chapeau sur ton i... hi hi hi...
voilà, tout benoîtement...
et puis, ce n'était pas d'une agressivité telle que j'aurais pu "grimper aux rideaux" comme ça m'arrive trop souvent,
et puis on commence tout doucement à "se connaître", (grâce aux haïkus ?),
et puis tu ne m'enguirlandes plus alors que je fais exprès de toujours mettre un chapeau sur ton i... hi hi hi...
voilà, tout benoîtement...
Ouachra, ana radin'dir fissa
T'as vécu au MAROC?
En tous cas mes connaissances en dialectal sont suffisamment limitées pour que j'en reste là. Mais j'aimerais pouvoir dire "coulchy labbes"
Hélas!
Ouachra, ana radin'dir fissa
T'as vécu au MAROC?
!
16 ans sur mes 32... ça marque.
Bon ben les gars, c'est pas tout ça mais j'ai du bois à couper moi. Soins de l'âme.
Je veux bien m'y mettre ce week-end
Bon, on est samedi 22h et quelques, le problème c'est que j'en ai pondu (cot, cot...) 32 pages A4. D'après les stat de Word : 22000 mots, 1412 lignes...
Alors qui qu'en veut me demande !... Mais c'est mon premier essai en prose, alors : INDULGENCE !
Vas y, balance Mo.
22000 mots c'est quoi ce jargon?
En signes Mo toujours annoncer en signes.
Balance, je suis impatient! D'autant que j'ai finis ma variation sur le thème, presque corrigée et je n'ai que 4000 signes, soit 700 mots à proposer.
Roule…
22000 mots c'est quoi ce jargon?
En signes Mo toujours annoncer en signes.
Balance, je suis impatient! D'autant que j'ai finis ma variation sur le thème, presque corrigée et je n'ai que 4000 signes, soit 700 mots à proposer.
Roule…
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