Yeaker
avatar 02/04/2010 @ 00:05:01
A lire ou à écouter les critiques, chacun à son avis et il y a rarement deux fois le même.
Il y a trois textes très différents avec des questions sans réponses, des fins brutals. Il y a aussi ce titre.
J'ai adoré la seconde histoire, beaucoup au contraire pense que c'est la moins bonne.
Le titre ne peut pas être mal adapté puisque l'auteur l'a choisit. Pourtant je n'ai pas lu pour ma part le destin de trois femmes fortes face à des hommes, des destins rudes. J'ai lu une histoire ou le personnage principal était un homme, j'ai lu une histoire d'une femme qui doutait et qui en définitive remet peut être en cause son caractère intransigeant et donc son jugement par rapport à l'homme qui partage sa vie. J'ai lu une histoire d'une femme qui réalise une fois perdu que sa vie avec l'homme avec qui elle vivait était sans doute ce qu'elle pouvait espérer de mieux. Est ce que le courage du titre ce n'est pas le courage de réviser ses jugements entre autre.
Qu'est que vous en pensez?

Dirlandaise

avatar 02/04/2010 @ 03:15:05
Elles sont puissantes ces trois femmes car sous des dehors de faiblesse, ce sont elles qui finissent toujours par avoir le dernier mot. Dans la première histoire, le père est un salaud de la pire espèce qui abandonne sa famille et malgré le fait qu'il soit devenu riche, ne lève jamais le petit doigt pour aider son ex-femme et ses deux filles qu'il n'aime pas et considère comme laides et boulottes, ce qui pour lui est inadmissible pour des femmes dont le principal but dans la vie est de séduire. Il est macho au possible mais quand il perd tout et que son unique fils se retrouve en prison, il fait appel à sa fille avocate pour l'aider car il n'a plus d'argent pour engager un homme de loi afin de faire sortir son fils de prison. Donc, la fille avocate exerce une sorte de pouvoir sur ce père jadis puissant mais déchu qu'elle a toujours méprisé.

Dans la deuxième histoire, le personnage principal a basé sa vie sur sa femme et il veut son bonheur à tout prix. Il est conscient de sa médiocrité et d'avoir échoué à procurer à celle-ci et à son fils une vie digne d'eux et il est dévoré par le remord. Il se méprise et il s'en veut de ce que sa femme doit subir et endurer par sa faute. En fait, c'est encore la femme qui tire les ficelles et qui finit par avoir le dernier mot car elle prend possession de l'esprit de son mari qui se débat pour la rendre heureuse malgré tous ses ennuis et déboires.

Dans la troisième, c'est plus compliqué. En fait, c'est l'histoire que j'ai préférée dans les trois. La pauvre fille devenue veuve à vingt-cinq ans n'a pratiquement aucune chance de s'en sortir. Abandonnée par sa belle famille, elle rencontre un jeune gars d'une vingtaine d'années qui s'attache à elle mais la trahit en lui volant tout son argent qu'elle a durement gagné par la prostitution. Le gars continue à penser à elle et on sait qu'il n'oubliera jamais son geste odieux et par le fait même, elle exerce une sorte de puissance sur lui en lui laissant un énorme poids sur la conscience.

Ces trois femmes exercent une sorte de pouvoir sur les hommes, elles sont puissantes à leur manière.

Dirlandaise

avatar 02/04/2010 @ 05:00:20
Zut ! J'ai raconté beaucoup... Il faudrait que j'apprenne à me la fermer... ;-)

Yeaker
avatar 12/04/2010 @ 21:40:26
Bonjour Dirlandaise (tu me diras pourquoi Marylin un jour?) merci d'intervenir dans ce forum. Mon interrogation méritait sans aucun doute ton développement.
Effectivement les trois dames occupent au moins partiellement l'esprit de trois hommes. Mais on elle réellement un pouvoir sur ces esprits et si oui est ce un pouvoir en tant que femme?

Le premier est hanté par son fils et sa fille n'est qu'un moyen d'intervenir pour le sauver. Mais cette histoire est en même temps complexe puisqu'il suffirait de se dénoncer pour sauver son fils. L'homme manque sans doute du courage nécessaire d'ou l'intervention de sa fille. Dort il dehors et mange t il autant pour profiter de la liberté et d'un bon diner avant un départ pour la prison?
Le second (mon histoire favorite mais trop courte!) aurait aimé être différent, et tente de le devenir pour retenir l'amour de sa femme. Si sa femme est présente, elle est en tant que l'image du gâchis de sa vie. On peut penser que sa femme ne reste que parce que qu'il n'y a pas d'avenir pour elle et pour son fils dans ce pays en dehors de cette maison. La personne qui obsède réellement le personnage c'est son père et le poids qu'il représente dans sa construction psychologique.
Le troisième culpabilise et c'est en tant qu'image de sa culpabilité qu'il pense à la fille.
Bref je ne suis pas convaincu.

Nance
avatar 12/04/2010 @ 22:31:10
Bonjour Dirlandaise (tu me diras pourquoi Marylin un jour?) merci d'intervenir dans ce forum.

Dir choisit dernièrement plusieurs avatars d'elle, celui-là est un des mes préférés.

Antinea
avatar 12/04/2010 @ 22:42:07
Bonjour Dirlandaise (tu me diras pourquoi Marylin un jour?) merci d'intervenir dans ce forum.

Dir choisit dernièrement plusieurs avatars d'elle, celui-là est un des mes préférés.


J'aime beaucoup cet avatar également... très beau, Dirlandaise.

Dirlandaise

avatar 13/04/2010 @ 06:27:45
Bonjour Dirlandaise (tu me diras pourquoi Marylin un jour?) merci d'intervenir dans ce forum. Mon interrogation méritait sans aucun doute ton développement.
Effectivement les trois dames occupent au moins partiellement l'esprit de trois hommes. Mais on elle réellement un pouvoir sur ces esprits et si oui est ce un pouvoir en tant que femme?

Le premier est hanté par son fils et sa fille n'est qu'un moyen d'intervenir pour le sauver. Mais cette histoire est en même temps complexe puisqu'il suffirait de se dénoncer pour sauver son fils. L'homme manque sans doute du courage nécessaire d'ou l'intervention de sa fille. Dort il dehors et mange t il autant pour profiter de la liberté et d'un bon diner avant un départ pour la prison?
Le second (mon histoire favorite mais trop courte!) aurait aimé être différent, et tente de le devenir pour retenir l'amour de sa femme. Si sa femme est présente, elle est en tant que l'image du gâchis de sa vie. On peut penser que sa femme ne reste que parce que qu'il n'y a pas d'avenir pour elle et pour son fils dans ce pays en dehors de cette maison. La personne qui obsède réellement le personnage c'est son père et le poids qu'il représente dans sa construction psychologique.
Le troisième culpabilise et c'est en tant qu'image de sa culpabilité qu'il pense à la fille.
Bref je ne suis pas convaincu.


J'aime bien Marilyn. Elle incarne une image de la femme qui me fascine. Je la trouve touchante et si vulnérable dans ses films.

Pour la première histoire, le père ne va sûrement pas se dénoncer pour sauver son fils car c'est un salopard de première doublé d'un lâche pétri d'égocentrisme. Je doute qu'il soit capable de poser un seul geste noble. C'est un homme qui a eu beaucoup de pouvoir et possédé beaucoup d'argent mais il a tout perdu. Sa fille est devenue plus puissante que lui de par ses connaissances en droit et donc, elle prend enfin sa revanche sur ce père odieux et dominateur qui les a tant fait souffrir elle, sa mère et sa soeur. Mais on sent tout de même qu'elle ne le déteste pas cet homme et que vers la fin, elle tente même un rapprochement avec lui ce qui est plutôt étonnant. Mais c'est elle finalement qui a le contrôle et qui peut décider de le lâcher ou bien de l'aider.

Tu as raison pour la deuxième. Le gars est un raté de première et le pire, c'est qu'il est assez intelligent pour le réaliser. Il a une peur terrible que sa femme le quitte et l'idée de rester seul le démoralise complètement. Il est pathétique mais en même temps, il est attachant car il ne veut que le bonheur de sa famille et il sait très bien qu'il est incapable de le leur procurer. Il n'est pas méchant loin de là mais il est au bout du rouleau. On sent que sa femme est très importante pour lui et il va même jusqu'à lui pardonner son infidélité. En fait, il a l'impression d'avoir gâché la vie de cette femme et c'est ce qui le ronge.

Pour la troisième, le jeune gars se sent responsable de la fille et quand la trahison survient, on sait qu'il ne pourra pas se défaire de ce sentiment de culpabilité qui l'obsède. Au lieu de continuer à la protéger, il s'est conduit en lâche et en parfait couillon et l'a précipitée dans une situation dont elle ne pourra plus s'extirper. Il est parfaitement conscient de sa lâcheté et son image de lui-même en est grandement ternie. Elle est puissante en ce sens qu'elle a détruit son amour-propre, faisant de lui un moins que rien, un misérable sans honneur et sans aucune noblesse. En fait, il est complètement démoli et là est la puissance de cette femme.

Je crois que je commence à me répéter alors j'arrête ici mon commentaire. ;-)

Dirlandaise

avatar 13/04/2010 @ 06:29:58
Merci Nance et Antinea. Moi aussi j'aime bien cette photo. ;-)

Yeaker
avatar 13/04/2010 @ 16:45:21
Nance, Antinea (heureux de te retrouver là) vous n'avez pas d'avis sur ce que Marie N'Diaye voulait faire partager? Le titre par rapport au texte?

Yeaker
avatar 13/04/2010 @ 17:13:11
Chere Dirlandaise ( j'aime aussi cette photo de Marylin, je me demandais si elle était également une icone au Quebec) si je peux me permettre je te rappelle qu'il s'agit a priori de personnages de fiction et tu as la dent dure. C'est au moins la preuve que tu vis pleinement ta lecture. Je t'imagine insultant à voix haute les personnages immoraux.
L'auteure laisse des portes ouvertes au moment où nous quittons les personnages nous ne savons pas comment les évenements tourneront et donc si cette puissance persistera...

Dirlandaise

avatar 13/04/2010 @ 19:03:23
Chere Dirlandaise ( j'aime aussi cette photo de Marylin, je me demandais si elle était également une icone au Quebec) si je peux me permettre je te rappelle qu'il s'agit a priori de personnages de fiction et tu as la dent dure. C'est au moins la preuve que tu vis pleinement ta lecture. Je t'imagine insultant à voix haute les personnages immoraux.
L'auteure laisse des portes ouvertes au moment où nous quittons les personnages nous ne savons pas comment les évenements tourneront et donc si cette puissance persistera...


Cher Yeaker,

Pour la première nouvelle, madame Ndiaye s'est inspiré de sa propre histoire car son père sénégalais les a quittés lorsqu'elle avait un an selon Wikipédia. Donc, ce ne sont pas tous des personnages de fiction. Pour les autres je ne sais pas mais je doute fort que, encore une fois, les personnages appartiennent uniquement au domaine de la fiction.

Tu trouves que j'ai la dent dure mais madame Ndiaye également est extrêmement dure envers ses personnages masculins qu'elle décrit sous un très mauvais jour. Tellement qu'au début de ma lecture, je me demandais ce qu'elle avait contre la gent masculine pour être si impitoyable envers eux.

Tu as raison au sujet de la fin de chacune des nouvelles. L'écrivaine laisse en effet la porte ouverte et nous ne savons pas ce qui adviendra dans le futur pour chacun des personnages. La note est optimiste pour la deuxième je trouve, moins pour les autres.

Yeaker
avatar 14/04/2010 @ 13:33:12
Et bien Dirlandaise tu es en effet bien renseignée sur la biographie de Marie. Mais vois tu je ne peux malgré tout pas être aussi dur que tu l'ais. Pour exemple voici que mardi dans le parking d'une grande surface je laisse passer une voiture d'une allée secondaire, la voiture qui la suit en profite pour forcer le passage puis plus loin grille la file de voitures pour au dernier moment se rabattre devant la première voiture qui attendait au stop. Ce type est il un con total que l'on peut éliminer de la société sans remord. Ou bien un type qui à ce moment là s'est comporté comme un crétin et pouvons nous admettre que nous ne connaissons rien d'autre de cet homme. De même que si la mère de Marie ( si mariage était libre ) ou si la mère de son héroïne a épousé cet homme et a conçu dans faire le père de ses enfants, c'est que cet homme a ou a eu des bons cotés. Il peut se comporter en salaud mais est il un salaud. Un type lâche à différentes occasions ne peut il être d'une extraordinaire bravoure à d'autres moments. D'autre part on ne sait des évènements que ce qu'en dit l'héroïne qui était petite à l'époque du départ du père et donc sous l'influence de sa mère.

Novi
avatar 14/04/2010 @ 14:29:36
""Ce type est il un con total que l'on peut éliminer de la société sans remord. Ou bien un type qui à ce moment là s'est comporté comme un crétin et pouvons nous """

C'est étonnant comment de si petites choses peuvent traumatiser des gens ordinaires, quand moi je me contente d'appeler ça : quelqu'un qui était très pressé pour des raison que l'on ne saura jamais - allez savoir,venait peut-être de braquer une banque...

"Trois femmes puissantes", oui, ils en parlent dans un article de l'Express lire"" consacré à une mise au point sur le marché du livre. Éloquent.

Dirlandaise

avatar 14/04/2010 @ 19:32:01
Oui, c'est vrai Yeaker qu'un homme peut se comporter en imbécile sans en être un. Pour madame NDiaye, elle a sans doute subi l'influence de sa mère et voit son père comme un être infiniment méprisable alors que comme tu dis, il a sans doute de bons côtés d'où sa tentative de rapprochement. Il est certain que l'écrivaine décrit sa propre expérience comme elle la perçoit ou l'a perçue à l'époque.

Tiens te revoilà mon cher Novi. Je pensais justement à toi hier et je me demandais ce que tu devenais. ;-)

Novi
avatar 14/04/2010 @ 20:53:27
Mes hommages du soir, chère Dirlandaise,

Je passe de temps à autre, dans un léger survol de ce qui peut s'écrire ici-bas, puis je repars souvent exploiter ma mine d'or sur cet ilot qu'on appelle FaceBook : j'y peins les murs de mes textes, ce qui en fait un formidable laboratoire entre les lecteurs et les auteurs.

Oui, ce 'Trois femmes puissantes" semble avoir obtenu vos suffrages. Les critiques l'avaient quelque peu malmené ci et là, mais comme souvent, l'engouement populaire s'est chargé de les contredire.

Dirlandaise

avatar 15/04/2010 @ 00:10:45
Cher Novi,

Je n'ai pourtant pas trop aimé ce livre au début mais je m'y suis laissée prendre malgré quelques traits de plume plutôt agaçants.

Quant à vous mon cher, votre prose est toujours aussi agréable à lire. Quel dommage que Facebook absorbe la plupart de votre temps libre et nous prive ainsi de votre présence sur ce site. Dans l'ensemble, vos interventions m'ont toujours parues fort judicieuses et intéressantes.

Ne perdez donc pas cette bonne habitude de nous rendre visite de temps à autre car c'est fort apprécié. ;-)

Runny64 01/06/2010 @ 22:53:24
Bonjour j'arrive un peu en retard dans cette discussion. Mais je suis content d'être tombé dessus, car j'ai lu ce roman et je suis resté complètement perplexe. En effet, jusqu'à la fin j'attendais un lien entre les trois histoires. Apparemment, tous le monde est d'accord pour dire qu'il n'y en a pas. En lisant vos explications on peut comprendre le titre. Cependant, à la fin du roman, j'ai été beaucoup plus frappé par la laideur des hommes que par la "puissance" des trois "héroïnes". C'est pour cette raison que j'ai été déçu par ce livre.

Yeaker
avatar 02/06/2010 @ 00:10:35
Runny en étant un peu provoc, je ne trouve pas ces hommes laids. Oui ils ont fait des erreurs, sans doute parfois laches, égoistes...humains donc.

Monocle
avatar 04/06/2013 @ 22:55:08
Bonjours aux intervenant(e)s de cette discussion.
Je viens de terminer le livre. J'ai eu beaucoup de mal pour y arriver mais l'effort mérite récompense.
C'est encore un peu chaud et il va falloir quelques jours pour que ça décante.
je regrette énormément la façon dont le roman a été conçu mais le message est fascinant.

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