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Forums  :  Musique & Cinéma  :  In Bruges

Pendragon
avatar 18/05/2009 @ 17:05:14
Le pitch est extrêmement simple : Ray (Colin Farrell) et Ken (Brendan Gleeson) sont deux malfrats, tueurs à la petite semaine qui sont envoyés à Bruges par leur patron, sans doute pour se cacher suite à une « bavure », à moins que ce ne soit pour un nouveau contrat… car pourquoi Bruges ? Ils y passeront quelques jours, relativement riches en événements, jusqu’aux dénouements finaux… au pluriel. Que ce soit la rencontre avec le nain Jimmy, avec la blonde Chloé ou le retour inopiné de leur boss Harry (Ralph Fiennes), que ce soit les scènes au bar, dans le beffroi, en rue ou à l’hôtel, tout n’est que « décoration » autour du duetto que forme Ray et Ken !

Ce n’est pas tant le scénario qui est ici intéressant, mais les dialogues qui sont drôles et complètement décalés (à voir absolument en VO). La première demi-heure se passe avec un sourire constant sur le visage, puis une scène nous ramène dans la réalité, glups, et l’effet refroidissant est assez dévastateur en ce sens que la demi-heure qui suit, même si les dialogues sont toujours aussi truculents, bizarrement, ils ne font plus rire autant ! Puis, l’esprit frondeur reprend le dessus et nos deux compères sont à ce point potaches qu’on ne peut empêcher nos zygomatiques de fonctionner à nouveau. La fin du film rétabli une espèce d’équilibre entre tous ces effets et nous sommes constamment balancé entre l’humour des dialogues et la dureté des images. Cela dit, ne me faite pas dire ce que je n’ai pas dit, ce n’est pas un film drôle, c’est n’est nullement une comédie, ou alors une « black-comedy » ou « crime-comedy » comme disent les anglais.

Superbe prestation de Farell et Gleeson ! Gleeson nous avait déjà prouvé ses talents de caméléon dans des films aussi différents que Harry Potter, Troy, Gangs of New York, MI II, Lake Placid ou Braveheart, mais il faut ici reconnaître que Farell sait jouer ! Comme je le disais pour The New World, il n’est pas qu’une belle gueule bien bâtie (Miami Vice ou Alexander), il a un bon potentiel comédico-dramatique en lui… à suivre ! Cela dit, s’ils sont tous deux exceptionnels dans leur rôle, c’est surtout le talent du réalisateur (et scénariste) Martin McDonagh qu’il faut ici souligner car il parvient à nous balader dans une promenade fantasque, dans un songe d’une nuit d’hiver, dans un cauchemar digne du « Dernier Jugement » de Jérôme Bosch qui heurte nos sens avec cet aspect doux-amer qui constamment nous balance entre deux perceptions, c’est extrêmement bien fait ! Nous attendons donc avec impatience les prochains travaux de cet irlandais, écrivain de pièce de théâtre au départ, oscarisé pour son court-métrage « Six Shooter », tourné en 2004… et c’est tout ce que nous avons de lui à ce jour ! … à suivre aussi !

Pour les amateurs, on retrouve un peu de Snatch, de Fargo, de Reservoir Dogs dans ce film… surtout de Fargo en fait… Bref, c’est une réussite sur toute la ligne. Loin des grosses productions hollywoodiennes, voici un excellent « petit » film qui mérite largement le bon écho qu’il a reçu d’un public, ma foi, fort avisé ! Quand on voit le foin qui avait été fait autour de Pride & Glory, avec le même Farell, la même année, 2008, avec pourtant l’excellent Edouard Norton et le flop qui en a résulté (bon d’accord, le film n’est pas exécrable, mais il n’est pas renversant, loin de là)… on est content de voir que la qualité et la reconnaissance du public n’est pas liée au marketing !

P.

Antinea
avatar 18/05/2009 @ 18:27:59
Oui ! Un peu déjanté mais excellent !

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