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Mallollo

avatar 09/01/2009 @ 22:40:50
... version américaine ou version européenne?

Je serais vraiment curieuse de lire ce livre, Béatrice! Et plus encore de trouver un équivalent européen, à la fois drôle et léger mais aussi bien documenté. Si quelqu'un a des pistes...

Saule

avatar 09/01/2009 @ 22:47:29
C'est un livre traduit ? Comment on dit Bobo chez les américains ? Les Yupies (Young Urban Professionals et je ne sais quoi) ? Est-ce la même chose ?
Il me semble que la chanson de Renaud a fait le tour de la question, faut-il encore lire ce livre ?

Stavroguine 09/01/2009 @ 22:57:35
C'est un livre traduit ? Comment on dit Bobo chez les américains ? Les Yupies (Young Urban Professionals et je ne sais quoi) ? Est-ce la même chose ?


Bonne question en effet. Je suis assez surpris. Etre bobos, au-delà d'être bourgeois, ça implique quand d'être bohème. De gauche et avec une fibre artistique/intellectuelle, c'est pas des "valeurs" très communes aux USA ça, à part à San Francisco et NYC. C'est pas vraiment le Yuppy non plus qui est plutôt un golden boy du type de ceux décrits par B.E. Ellis. Moi, je voyais plus le bobo comme une spécificité française, voire même une spécificité parisienne. Mais je suis peut-être chauvin.

Saule

avatar 09/01/2009 @ 22:59:08
De gauche et avec une fibre artistique/intellectuelle,

Et avec un portefeuille bien remplis aussi, d'ou le côté ironique de la chanson de Renaud.

Mallollo

avatar 09/01/2009 @ 23:00:01
Visiblement, en VO: Bobos in Paradise: The New Upper Class and How They Got There (2000)

Les bobos de Renaud, je ne connaissais même pas, Saule!

Le texte (vu qu'on est dans le sujet):

On les appelle bourgeois-bohêmes
Ou bien bobos pour les intimes
Dans les chansons d'Vincent Delerm
On les retrouve à chaque rime
Ils sont une nouvelle classe
Après les bourges et les prolos
Pas loin des beaufs, quoique plus classes
Je vais vous en dresser le tableau
Sont un peu artistes c'est déjà ça
Mais leur passion c'est leur boulot
Dans l'informatique, les médias
Sont fiers d'payer beaucoup d'impôts

Les bobos, les bobos
Les bobos, les bobos

Ils vivent dans les beaux quartiers
Ou en banlieue mais dans un loft
Ateliers d'artistes branchés,
Bien plus tendance que l'avenue Foch
Ont des enfants bien élevés,
Qui ont lu le Petit Prince à 6 ans
Qui vont dans des écoles privées
Privées de racaille, je me comprends

Ils fument un joint de temps en temps,
Font leurs courses dans les marchés bios
Roulent en 4 x 4, mais l'plus souvent,
Préfèrent s'déplacer à vélo

Les bobos, les bobos
Les bobos, les bobos

Ils lisent Houellebecq ou Philippe Djian,
Les Inrocks et Télérama,
Leur livre de chevet c'est Cioran
Près du catalogue Ikea.
Ils aiment les restos japonais et le cinéma coréen
Passent leurs vacances au cap Ferret
La Côte d'Azur, franchement ça craint
Ils regardent surtout ARTE
Canal plus, c'est pour les blaireaux
Sauf pour les matchs du PSG
Et d'temps en temps un p'tit porno

Les bobos, les bobos
Les bobos, les bobos

Ils écoutent sur leur chaîne hi-fi
France-Info toute la journée
Alain Bashung Françoise Hardy
Et forcément Gérard Manset
Ils aiment Desproges sans même savoir
Que Desproges les détestait
Bedos et Jean-Marie Bigard,
Même s'ils ont honte de l'avouer
Ils aiment Jack Lang et Sarkozy
Mais votent toujours Ecolo
Ils adorent le maire de Paris,
Ardisson et son pote Marc-O

Les bobos, les bobos
Les bobos, les bobos

La femme se fringue chez Diesel
Et l'homme a des prix chez Kenzo
Pour leur cachemire toujours nickel
Zadig & Voltaire je dis bravo
Ils fréquentent beaucoup les musées,
Les galeries d'art, les vieux bistrots
Boivent de la manzana glacée
En écoutant Manu Chao
Ma plume est un peu assassine
Pour ces gens que je n'aime pas trop
Par certains côtés, j'imagine...
Que j'fais aussi partie du lot

Les bobos, les bobos
Les bobos, les bobos


Donc là, il utilise bel et bien "bobo" dans le sens plus ou moins péjoratif qu'on connait assez bien... par contre, il me semblait (d'après la présentation) que le "bobo" décrit dans le livre était moins... con :/

Stavroguine 09/01/2009 @ 23:02:48
De gauche et avec une fibre artistique/intellectuelle,

Et avec un portefeuille bien remplis aussi, d'ou le côté ironique de la chanson de Renaud.


Oui, tout à fait, c'est le premier "bo" : bourgeois.

Béatrice
avatar 10/01/2009 @ 20:10:16
On les appelle bourgeois-bohêmes
Ou bien bobos pour les intimes




Merci Mallolo et Saule pour les paroles de la chanson, je ne les connaissais pas !

Pour revenir au bouquin : d’après wikipedia David Brooks (l’auteur du bouquin) est l’inventeur du terme bobo.

Certes, il y a de l’ironie dans le regard de l’auteur ; mais dans son bouquin l’appellation bobo est dénuée du sens péjoratif. Au contraire, pour lui les bobos appartiennent à l’élite socioculturelle.

Voilà des lectures sur le bobo européen :

Les Parisiens - auteur Alain Schifres – sorti en 90, il a un peu vieilli ( on trouve un compte rendu de lecture sur amazon)

Les Pintades à Londres – auteur Virginie Ledret – chronique de la vie des Londoniennes – je l’ai critiqué récemment. C’est un genre hybride entre guide touristique et sociologie des quartiers, très branché et agréable à lire. Il y a aussi Les Pintades à Paris, mais je ne l’ai pas encore lu.

Saule

avatar 10/01/2009 @ 21:30:43

Certes, il y a de l’ironie dans le regard de l’auteur ; mais dans son bouquin l’appellation bobo est dénuée du sens péjoratif. Au contraire, pour lui les bobos appartiennent à l’élite socioculturelle.

C'est la même chose ici. Si tu vas chez Oxfam ou dans un marché bio, ou dans les endroits branchés, tu y rencontre l'élite socio-culturelles. Je crois que l'ironie, c'est dans le sens que quand ils étaient jeunes étudiants, ces gens avaient des idées gauchisantes, mais avec l'age, le succès professionnel, ils se sont enrichis, ils ont la grosse bagnole de société, la maison de campagne,...

Math_h

avatar 10/01/2009 @ 22:40:51

C'est la même chose ici. Si tu vas chez Oxfam ou dans un marché bio, ou dans les endroits branchés, tu y rencontre l'élite socio-culturelles. Je crois que l'ironie, c'est dans le sens que quand ils étaient jeunes étudiants, ces gens avaient des idées gauchisantes, mais avec l'age, le succès professionnel, ils se sont enrichis, ils ont la grosse bagnole de société, la maison de campagne,...


Tout à fait, c'est ce qu'on appel ce désavouer... :-/
Ils ont en plus la facheuse d'être méprisants et bien pensant, pas vraiment des gens agréables à fréquenter quand on ne fait pas partie de la caste...

Saint-Germain-des-Prés

avatar 10/01/2009 @ 22:56:39
Si tu vas (...) dans un marché bio (...), tu y rencontre l'élite socio-culturelles.


Moi, j'y rencontre plutôt des babas-cool (orth?)...

Mallollo

avatar 10/01/2009 @ 23:32:57
"Les Parisiens" de 1990, ça doit bien avoir vieilli, quand même... j'ai l'impression que dans ce type de catégories socio-culturelles, il y a eu du mouvement en 20 ans!

Sinon, pour répondre à Saule:
C'est la même chose ici. Si tu vas chez Oxfam ou dans un marché bio, ou dans les endroits branchés, tu y rencontre l'élite socio-culturelles. Je crois que l'ironie, c'est dans le sens que quand ils étaient jeunes étudiants, ces gens avaient des idées gauchisantes, mais avec l'age, le succès professionnel, ils se sont enrichis, ils ont la grosse bagnole de société, la maison de campagne,...

et Math H:
Tout à fait, c'est ce qu'on appel ce désavouer... :-/
Ils ont en plus la facheuse d'être méprisants et bien pensant, pas vraiment des gens agréables à fréquenter quand on ne fait pas partie de la caste...

je serais plutôt d'accord avec SGDP... pour avoir pas mal fréquenté Oxfam (les magasins, les bénévoles, les "manifestations" organisées), j'y ai rarement trouvé des gens aussi caricaturaux (vieux ex-gauchisants qui prennent les idées qui les intéressent où ça les intéresse et quand ça les intéresse). Encore moins des gens méprisants, Math. C'est vrai que ce sont des gens plutôt issus de milieux socio-culturels favorisés (pour diverses raisons), mais je ne pense pas qu'on puisse parler d'"élite socio-culturelle". Il y a de tout, comme dans la société en général, mais si je devais aussi caricaturer les personnes que je croise chez Oxfam ou au marché bio, je les dépeindrais en d'autres termes: conscients, impliqués, passionnés. Les vrais bobos dans le sens péjoratif (qui "font" dans l'écolo, le bio, l'éthique, l'équitable parce que "ça la fait" mais ont un style de vie incohérent avec ces idées), il doit y en avoir relativement peu.

Math_h

avatar 11/01/2009 @ 14:22:32
Personnellement, au vu de mes experiences et des rencontres que j'ai pu faire, j'ai toujours été très déçu. Diffusion de film + débats par les asso' genre ATTAC ou proches, vernissages "ARTY", débats sur les produits Bio,... Les gens que j'ai eu l'occasion de rencontrer sont "désoeuvré" et clichés. Ils n'ont tellement rien dans leur vie et sont tellement futile qu'ils s'impliqueent dans les débats à la mode.

Ils veulent remettre des ours dans les pyrénnées et sauver une espèce de scarabée je plus où, ils récoltent des font pour tout un tas de choses qui sont pour moi loin de ce qui devrait être les préocupations d'une personne qui a une conscience sociale.

Je trouve exemplaire d'aider les sans abris et les gens qui ont besoin d'être ré-inséré mais les "bobos" que j'ai rencontrés donnent le "caritatif chic", ce qui donne une bonne image et ne demande pas trop d'implication. C'est quand même plus classe de parler d'écologie dans une salle surchauffé par la clim' avec une coupe de champagne plutot que de ce jeler en proposant de la soupe aux sans abris...

Saint Jean-Baptiste 11/01/2009 @ 15:56:48
Mallollo, il m'arrive de fréquenter les milieux Oxfam du patelin où tu habitais, moi j'y habite toujours... (On a dû se rencontrer autrefois, sans se connaître.)
Je pense qu'il y a de tout, comme toujours : des braves types, des "pousse en avant, regardez-moi", des "je sais tout", des vrais travailleurs, efficaces, dévoués... Mais, c'est évident, on y rencontre beaucoup de baba-cool et de bobos...
Mais ils ont tous en commun, me semble-t-il, quelque chose de bien : le sens des autres, le contraire de l'égoïsme.

Mais je suis d'accord, en partie, avec Math-h.
Il y a des engouements pour des "causes", comme s'il y avait des modes.
Et puis des préjugés : tout le monde doit penser la même chose. Toujours les mêmes arguments tout cuits, qu'il n'est pas permis de remettre en question. Il faut tous penser la même chose, en même temps : avant, c'était les pluies acides, maintenant c'est le réchauffement de la planète...
Et puis on se gausse de termes flous ou, qui ne veulent rien dire, mais qui sont imposés, comme des slogans.
Aujourd'hui c'est : «Le développement durable.»

Maria-rosa 12/01/2009 @ 14:26:27
J'ai justement lu l'année dernière une très bonne BD de Dupuy et Berberian qui s'appelle : "Bienvenue à Boboland". Quelqu'un l'a lue ?
Un tantinet trop parisien à mon goût mais tout bon quand même. Quelques planches m'ont fait pleurer de rire.

Saint Jean-Baptiste 12/01/2009 @ 16:57:13
Je ne l'ai pas lu, Maria-Rosa mais ...à mettre sur sa pile de LAL ?

Maria-rosa 12/01/2009 @ 19:01:32
Je ne l'ai pas lu, Maria-Rosa mais ...à mettre sur sa pile de LAL ?


Je ne suis pas chaude, chaude pour conseiller un bouquin, Saint Jean-Baptiste, surtout une BD, genre que je lis très peu, bien qu'il me semble qu'il y ait des choses formidables à découvrir, mais oui essaie... Toujours peur de décevoir, hélas !

Saule

avatar 12/01/2009 @ 20:12:54
A propos de BD, j'ai mis celle de Lucien, celle qui vient d'être critiquée, dans ma LAL. Je suis fan.

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