Débézed

avatar 20/05/2008 @ 00:38:07
J'avais bien apprécié ce livre quand je l'ai lu il y a quelques années déjà car s'il dénonce des conditions de vie très pénibles il ne sombre jamais dans les lamentations ni les jérémiades au contraire il fait souvent preuve d'humour ou d'ironie !

Je m'en souviens particulièrement car actuellement je me fais prélever près d'un demi-litre de sang tous les 15 jours !

Dirlandaise

avatar 20/05/2008 @ 02:28:26
Oui Débézed, moi aussi j'ai beaucoup aimé cet auteur chinois très populaire dans son pays en ce moment. J'ai réservé plusieurs de ses livres à ma biblio.

C'est curieux, il a commencé par exercer la profession de dentiste avant de se tourner vers l'écriture avec succès. D'après les photos que j'ai vues de lui, il semble très joyeux et posséder en effet un bon sens de l'humour. Il écrit d'une façon particulière que j'aime beaucoup. Souvent, les mêmes phrases sont répétées mais ce n'est pas ennuyeux au contraire ! Il semble que les personnages de ses livres appartiennent tous à la classe sociale la plus défavorisée.

Une belle découverte pour moi. Je le lis en alternance avec Lao She que j'aime aussi beaucoup.

Débézed

avatar 20/05/2008 @ 12:28:48
Lao She me semble plus moraliste que Yu Hua et il est je crois surtout plus ancien !

La littérature chinoise est intimement liée à l'écriture qui nécessite de longues heures de calligraphie et ne permet pas une littérature aussi élaborée qu'avec nos langues. Les jeunes écrivains chinois utilisent l'Anglais ou le Chinois simplifié depuis un certain temps par diverses réformes et peuvent produire ainsi des oeuvres littéraires plus proches de celles que nous connaissons habituellement.

Dirlandaise

avatar 20/05/2008 @ 17:39:07
C'est très intéressant Débézed ce que tu dis au sujet de l'écriture chinoise. J'ai lu ce que Yu Hua en disait dans une interview et il semble qu'il écrivait avec un nombre assez restreint de caractères si je me souviens bien.

Je viens de retrouver l'entrevue.

"Alors, au début des années 1980, Yu Hua demande à un ami compositeur, «qui ne faisait rien d’autre que de s’amuser» de lui trouver un poste. «Je me suis dit que je pouvais devenir écrivain. Composer, je ne savais pas, mais écrire, avec les 5000 caractères que j’avais réussi à apprendre, ça devrait être possible.» Et Yu Hua de réaliser que moins d’un dixième pouvait suffire. «J’étais très fier quand l’Université Normale de Pékin a analysé Le Vendeur de sang. J’ai utilisé en tout et pour tout 400 caractères!» Celui que les lecteurs américains comparent à Hemingway privilégie en effet la simplicité du style: phrases courtes et nombreuses onomatopées. Un texte qui colle à ses personnages populaires, tel Xu Sanguan, le petit vendeur de sang ou encore l’héroïne de Vivre!, roman porté à l’écran par Zhang Yimou et qui sera primé à Cannes en 1996."

http://papiersdechine.ch/site/article.php?id=1331

Débézed

avatar 20/05/2008 @ 19:15:53
Très intéressant cet interview qui confirme bien ce que j'avais ressenti à la lecture de la trentaine de romans chinois que j'ai lus depuis un certain temps déjà.

On sent bien que l'économie des lettres impose un style dépoullé, des livres courts et des intrigues simples qui ne manquent cependant pas de subtilité.

Mais on voit arriver maintenant de jeunes auteurs qui utilisent les langues étrangères ou un Chinois simplifié mais plus performant.

Dirlandaise

avatar 20/05/2008 @ 20:25:16
Il est sympathique ce Yu Hua n'est-ce pas ?

J'adore son style adolescent décontracté !

Malheureusement, ma biblio ne possède pas son dernier roman "Brothers". J'ai bien hâte de le lire car il promet.

SpaceCadet
avatar 02/08/2013 @ 05:56:42
Bonjour. Je me permet de faire remonter ce fil, que je découvre via la critique éclair de Romur, parce que j'ai envie d'y apporter une petite précision.


Mais on voit arriver maintenant de jeunes auteurs qui utilisent les langues étrangères ou un Chinois simplifié mais plus performant.


Il convient ici de noter que la grande majorité des auteurs chinois vivant en Chine pratiquent le chinois mandarin et écrivent (depuis le début du 20e siècle) les caractères simplifiés parce que ce sont la langue et l'écriture qui ont cours en Chine continentale (de même que sur l'île de Singapour).

Le chinois mandarin comporte plus de 10000 caractères et la maîtrise d'un tel nombre de caractère est généralement réservé aux intellectuels du domaine des arts et lettres. Pour usage courant, on peut s'en tirer (quoique de façon très basique, c'est à dire équivalent à ce qu'un enfant ayant complété la première moitié du cycle primaire pourrait faire en occident) avec un peu plus de 1000 caractères.

Si ça n'est pas une boutade de la part de Monsieur Yu, écrire un roman en n'utilisant que 400 caractère constitue un exploit en soi.

Quant aux auteurs chinois qui utilisent les caractères dits "traditionnels", ils sont généralement originaires de Hong Kong et Taiwan. Puis ceux qui écrivent en 'langues étrangères' sont, le plus souvent, des expatriés ou nés/éduqués à l'étranger (Canada, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Australie...), et parfois, mais beaucoup plus rarement, des chinois vivant à Hong Kong, Singapour ou Taiwan.

SpaceCadet
avatar 02/08/2013 @ 05:59:17
Correction: 'Ecrivent en caractères simplifiés' et non pas 'les caractères simplifiés'.

SpaceCadet
avatar 02/08/2013 @ 06:29:32
Les caractères traditionnels sont, bien entendus, ceux qui étaient utilisés par les auteurs ayant été éduqués avant le processus de 'simplification' entreprit au début du 20e siècle.

Il faut savoir que la principale différence entre caractère 'simplifié' et caractère 'traditionnel' se trouve dans le nombre de traits composant un caractère donné, c'est à dire qu'un caractère dans sa version 'simplifiée' comporte généralement moins de traits ou bien il fait usage de traits plus faciles à reconnaître/lire que dans sa version 'traditionnelle'.

Au final ce processus de simplification avait pour but de faciliter l'apprentissage et l'usage de la langue écrite.

Débézed

avatar 02/08/2013 @ 14:36:11
On peut aussi remarquer, à la simple lecture, que les écrivains récents, écrivent dans un style beaucoup plus proche de celui des écrivains occidentaux que les écrivains du XIX° ou du début du XX° qui écrivent dans un style très lent souvent imposé par cette écriture longue à calligraphier. Pour cette raison et d'autres (ouverture de la Chine, ...) la littérature chinoise connait depuis un certain temps une évolution rapide qui la rapproche de plus en plus de celle des pays occidentaux.

Il faut aussi noter la création d'une littérature taïwanaise originale composée d'un mélange d'occidentalisation et de fossilisation d'une certaine part de la littérature chinoise dans le creuset taïwanais. Taïwan, pour certains, semble le meilleur creuset pour la conservation de la culture traditionnelle chinoise.

Je crois que j'avais évoqué ça dans ma critique de "Processus familial" qui figure sur le site.

SpaceCadet
avatar 04/08/2013 @ 05:41:43
On peut aussi remarquer, à la simple lecture, que les écrivains récents, écrivent dans un style beaucoup plus proche de celui des écrivains occidentaux que les écrivains du XIX° ou du début du XX° qui écrivent dans un style très lent souvent imposé par cette écriture longue à calligraphier.


Cela n'a rien à voir avec l'usage de caractères 'traditionnels' versus 'simplifiés'. Tout comme c'est le cas en occident, ces différences sont le fait de différentes formes d'expressions qui sont liées à l'époque, au contexte, etc.

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