Shelton
avatar 23/07/2007 @ 17:24:16
Chalon dans la rue est mort ! Vive la rue, encore et encore !

Le festival Chalon dans la rue vient de se terminer. C’était le vingt-et-unième et il me laissera une bonne sensation générale car j’y ai vu des spectacles que j’ai aimés. Pour moi, c’est un peu le retour du véritable théâtre dans la rue, enfin, plus exactement, en extérieur, car on ne vit pas beaucoup de spectacle réellement dans la rue.

En fait, j’ai assisté à un seul grand spectacle de qualité qui avait pour cadre la rue, Macadam Cyrano, excellente adaptation libre de l’œuvre d’Edmond Rostand par la troupe des Batteurs de pavés, une compagnie suisse. Il y avait du rythme, du jeu, du déplacement, y compris du public, de l’humour, du drame… Bref, un très grand moment…

Dans un genre beaucoup plus intimiste, j’ai été subjugué par Serge Hamon interprétant l’Etranger. D’un seul coup, on plonge dans un des romans les plus lus en France et on mesure la jeunesse de ce texte car Camus est bousculé tout en étant respecté et on sort de quarante minutes intenses avec une seule envie, ouvrir ou rouvrir le livre lui-même. Il fallait oser adapter un tel mythe, il l’a fait et très bien ! Bravo !

Enfin, comment ne pas saluer, pour clore la partie théâtre, la troupe Humani théâtre qui m’a enchanté, emballé, ému, avec son spectacle L’ombre, pièce de théâtre écrite par un russe à partir d’un conte d’Andersen. Un grand moment de philosophie, d’humanisme, de politique… Du grand théâtre engagé comme peu osent le faire…

Coté burlesque et musical, je retiendrai le Carmen de la compagnie du BruitQuiCourt. Ce fut un des coups de cœur d’un grand nombre d’acteurs, de festivaliers et de journalistes… Luc Miglietta et ses amis se sont approprié Carmen et la font vivre et mourir au rythme de leurs facéties, de leurs chants, de leur joie, de leur envie de nous communiquer leur bonheur… Ah, au fait, il n’y a pas qu’une Carmen, chez eux, il y en a deux qui sont maladivement jalouses l’une de l’autre… La jalousie est un des thèmes majeurs de ce spectacle, mais il y a aussi la mort et l’alcoolisme… Cela vous surprend ? Il faut savoir que dans cette farce musicale, théâtrale et clownesque, le toréador est alcoolique… Il faut dire que c’est périlleux d’affronter le taureau… Un grand moment de ce festival !

Enfin, les arts de la rue ne seraient pas les arts de la rue sans quelques saltimbanques et clowns de passage qui sont capables de faire rire et se faire oublier. Je pense à Pop-up, ce petit spectacle d’une compagnie néerlandaise, entièrement visuel, tout en humour et finesse, qui a enchanté les plus jeunes spectateurs… Ou ce Cirque sans nom, qui offrait un spectacle d’une heure en douceur, poésie et performance… Des petits moments que l’on gardera dans son cœur et qui nous ont démontré, si besoin était que le spectacle vivant et libre, qu’il soit dans la rue ou dans une cour de récréation, est toujours plus beau et touchant qu’une émission de télévision…

Qu’il me soit possible, aussi, de remercier l’association du Cirque sans raisons qui a créé un espace libre ce qui nous a permis, à nous les 3 Muses, de jouer notre spectacle durant Chalon dans la rue. Moment inoubliable qui en appelle de nombreux autres car ce festival nous donne un public qui aime le théâtre et cela ne se trouve pas toujours…

2007 ? Un bon cru… Vive le festival 2008 !!!

Saint Jean-Baptiste 23/07/2007 @ 22:48:00
Très bon, Shelton, merci ! Ça donne envie de venir à Chalon la prochaine fois...

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