Tistou 03/11/2006 @ 15:10:14
Et la musique me direz-vous ?
Depuis LA référence des songwriters ; Georges Brassens, la vague rock est passée par là et beaucoup de données ont changé. La vague rock et les technologies électriques également. Utilisées intelligemment, elles permettent des innovations interessantes et nos trois ne s’en privent pas.
Le format de base, guitare/basse/batterie/claviers, est quasi universellement employé et les possibilités d’amplification et de modulation du son changent la donne.

Jean-Louis Murat a enregistré ses derniers disques avec systématiquement le même personnel de base : lui-même à la guitare, un bassiste, un batteur et Camille en chef de choeurs. Cette formation restreinte, loin des productions compliquées avec rajout de cordes ou effets bizarres, lui réussit parfaitement. Toujours à la pointe des innovations, il a enregistré un de ses derniers disques sous forme de DVD (Parfum d’acacia au jardin) ; l’occasion de le voir enregistrer et chanter sans fards.
Il est mélodiquement riche et semble avoir beaucoup de facilités à composer. Il n’hésite pas en outre à mobiliser les énergies extérieures puisque son « Bird on a poire » a été composé sur le plan musique par son bassiste. A l’instar d’un Neil Young, influence revendiquée par ailleurs, il peut s’emparer d’une mélodie basique et la torturer à la guitare de manière telle qu’il parvient à lui donner toujours de nouvelles couleurs de strophes en strophes. On pourra lui reprocher sa manière de chanter, pas toujours entièrement audible (sur des textes compliqués ça peut être frustrant !). La faute à l’enregistrement ?
Dominique A est lui-même guitariste. Son personnel semble davantage changer au fil des enregistrements mais il est celui qui ne se cantonne pas au schéma guitare/basse/batterie/claviers. En cela que la basse est une contrebasse, électrifiée, que la batterie est absente mais qu’une grande place est donnée aux claviers/synthé et plus original à deux instrumentistes à vent ou cuivre (trompette, saxos, cor …) qui jouent parfois aussi des percussions. Le son résultant est différent ; sophistiqué et carré. Pas d’exploit à la guitare mais un jeu plutôt sobre, les trouvailles viennent plutôt de l’accompagnement de très haut niveau. Ce choix d’accompagnement lui confère un ton très particulier, très reconnaissable.
Les mélodies de Dominique A collent parfaitement à ses textes, mélancoliques, élégants et ils sont si parfaitement arrangés que le son sur scène est très proche de l’arrangement studio.
Sa voix est pure, parfaitement compréhensible et manifestement Dominique A tient à ce qu’on entende ses textes. Il a raison !
Miossec n’est pas à proprement parler instrumentiste. Il semble s’entourer de musiciens additionnels lors des séances d’enregistrement. Son instrument, c’est sa voix. Qu’il a fort belle, un peu rauque mais étonnemment dynamique. Il est celui des trois qui rompt le plus avec le respect des nombres de pieds au fil des vers. Il bouscule, chahute, n’hésite pas à casser la mélodie pour quasiment scander ou même quasiment parler. Pas de carcan avec lui.
Le format est classique : guitare/basse/batterie/claviers avec peut être des musiciens qu’on sent moins faire corps ensemble que chez Murat ou Dominique A.
Beau mélodiste aussi, ses musiques épousent à merveille ses brûlots. Mais ses chansons, chantées par d’autres, ne procureraient pas forcément la même fascination.

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