Bolcho
avatar 28/06/2006 @ 00:11:35
La décision est tombée il y a peu. Les téléscripteurs ne crépitent pas vu qu’ils sont depuis longtemps à la poubelle, mais qu’importe, c’est dans le silence feutré (le silence, c’est toujours sur du feutre) que la nouvelle a surgi dans les rédactions, faisant hurler de joie (fini le silence donc) les journalistes sportifs (ce sont des gens qui de toute façon beuglent sans cesse : ils sont payés pour cela) : le Conseil des Sinistres (merci Sol) a décidé d’élever une arche sur la plus grande place de la capitale et d’y enterrer en dessous le corps d’un supporter de football anonyme que l’on viendra fleurir tous les ans à l’issue de la dernière rencontre de coupe nationale.

Les cérémonies du souvenir sont très bien cotées. Ce sont en quelque sorte les « Spectacles de réalité » (et voilà, je n’utilise pas le terme anglais, alors tout le monde perd le fil, c’est du joli) du pouvoir. On parle, par exemple, de faire du 18 juin un jour de commémoration à la gloire du général De Gaulle. Si l’on veut bien oublier le fait qu’une nation fêtant des généraux est sur une mauvaise pente, je trouve que la date est choisie avec une certaine dose d’humour : certes, elle rappelle fameux appel à la résistance, mais j’attends l’officialisation du choix pour rappeler aux Français que c’est aussi la date anniversaire de Waterloo.

Revenons à l’annonce du gouvernement concernant le football, c’est beaucoup plus important. Il va de soi que le Supporter Inconnu devra, pour être désigné au tombeau de la gloire, recueillir les voix d’une majorité de téléspectateurs qui l’auront choisi parmi les individus décédés lors d’une rencontre de football particulièrement sanglante dans les tribunes. En quoi sera-t-il anonyme dans ce cas ? Bonne question. Peut-être parce que tous les supporters le sont, confondus dans la masse des dizaines de milliers de cellules, comme un grand corps beuglant autour du terrain, ou une sorte de mer dont surgissent des vagues (« ola ! ola ! ») qui éclaboussent les gamins en culotte courte jouant à la baballe.

Aux veilles de rencontres internationales importantes (en quoi une rencontre de football peut-elle être « importante » ?), le gouvernement dans son ensemble conduira la foule vers le tombeau du Supporter Inconnu et l’on priera pour la victoire des enfants du pays. Les prêtres, les rabbins, les imams, les sachems, les pasteurs et tous les gourous connus seront priés de venir renforcer l’élan de foi profonde devant porter nos couleurs vers les plus hauts sommets. C’est au cours de telles cérémonies patriotiques que seront chantés les hymnes sacrés (notamment le célèbre et émouvant « On va gagner ! On va gagner ! ») repris par l’ensemble de la population derrière les téléviseurs.

Je me suis permis d’aller interroger un des nombreux candidats à la place sous l’arche. Il a tenu à préciser qu’il ne fallait en aucun cas le confondre avec les chauvins. Cela n’avait rien à voir. Non, en aucun cas il ne souscrivait à cette espèce d’avatar populo du patriotisme qu’était le chauvinisme.

Je lui ai rappelé que, si le patriotisme se nourrissait essentiellement de musiques militaires et d’alexandrins ronflants propres à enflammer les foules, le chauvinisme, faisant fi des vers de pacotille et des flonflons virils, consommait plus de saucisses-frites que d’idées de grandeur.

Il en a été bien d’accord et m’a assuré que rien de tout cela ne motivait le soutient qu’il apportait à son équipe nationale de football. Non, il les soutenait tout simplement parce qu’ils étaient les meilleurs. Leur jeu était « chatoyant », « intelligent », « fin », « subtil », « créatif », donc parfaitement en accord avec les qualités indéniables qui font la grandeur de sa nation.

Le jeu des autres, étrangement, reflétait lui aussi les particularités des nations étrangères. Les Anglais jouaient de manière brutale et avec une hargne pesante décrivant assez bien comment ils avaient pu nous agresser pendant 100 ans de suite et brûler Jeanne d’Arc en sus, sans compter nombre de leurs interventions suivantes, tout aussi malvenues. Les Allemands, n’en parlons pas : efficaces mais sans imagination, lourds autant du corps que de l’esprit, germains pour tout dire, peut-être même teutons, bref, aussi grossiers, menaçants, inébranlables, que des chars boches de la Seconde Guerre mondiale. On pouvait passer sous silence les Russes qui, pour l’heure ne participaient pas à la compétition. Une des raisons expliquant leur absence étant leur héritage soviétique, stalinien même, qui les rendait inaptes à la construction d’un jeu libre de toute entrave, un jeu libéral pour tout dire. On les sentait enfermés dans la rigidité butée d’un plan quinquennal.

Décidément, son équipe préférée exprimait – avec les pieds – le génie de sa race.

Mon interview concernait un supporter de foot, mais j’aurais pu faire la même avec le supporter de n’importe quel sport.

Lorsque nous hurlons de joie parce qu’un joueur de notre nationalité a mis un but ou qu’un coureur de chez nous a gagné une épreuve, nous exprimons un plaisir étrange, hors de propos. En fait, nous avons l’impression de gagner du prestige à nos propres yeux par le truchement de ce « héros » qui est « un peu nous-mêmes » parce qu’issu de la même Nation. Nous préférons notre voisin à celui qui vient d’ailleurs. Et nous le préférons parce qu’il est notre voisin, c’est tout ; aucun de ses autres mérites, aucun de ses autres défauts n’est convoqué pour l’élire en tant que favori. C’est juste un fond de xénophobie en short de sport (j’ai entendu il y a peu les supporters français chanter la Marseillaise dans les tribunes, vous savez, le « sang impur qui abreuve les sillons et tout ça. Edifiant).

La montée des nationalismes et des chauvinismes est mondiale. Elle est encouragée partout, que ce soit en politique avec l’immense compréhension à l’égard des irrédentismes de tout poil (n’importe quel village, pour autant qu’il fasse allégeance aux Etats-Unis, peut accéder à l’indépendance politique), ou en sports avec ces débiles promenades de drapeaux nationaux à l’issue des courses et autres championnats de ce que vous voudrez : si vous pensez gagner une compétition de boules cet été à la plage, n’oubliez pas de vous munir de votre fanion national et de le brandir d’un air extatique : la Nation vous regarde.

Pourtant, ce contexte chauvin est trompeur. Dans l’économie au contraire - qui fait l’ordre véritable du monde – la tendance lourde est à l’abolition des Etats nationaux. Ils n’ont presque plus de pouvoirs. Les entreprises en ont bien plus. C’est sans doute pour cela qu’on brandit les oripeaux chauvins : afin d’amuser la galerie des ploucs pendant que les puissants se taillent un internationalisme mercantile à leur goût.

Il n’empêche, ce que l’on célèbre quand même aux infos à la télé et dans tous les stades du monde, c’est l’élan patriotique. Et comme l’image frappe plus que la réalité pour éduquer les représentations, les goûts, les sentiments, chacun se sent renforcé dans son élan chauvin.

Allez, camarades fouteux, ne m’en veuillez pas trop et laissez un peu de place aux internationalistes.
Même en sport.

Berlingot 28/06/2006 @ 06:58:05
"La France peut être fière de cette magnifique victoire" s'est exclamé le Président Chirac après la bataille d'hier soir, commepour illustrer ton propos...
J'adore ce texte!
Le ton, l'humour, tes parenthèses, tout!
Premier sourire matinal!
Critique caustique et mordante d'un pays qui a perdu sa "grandeur" avec ses fromages artisanaux et ses grands couturiers et ne s'en remet pas! Reste Zizou et ses maréchaux...
Très amusant eta façon de souligner la constance française dans sa prétention, sa haine de ses voisins et sa suffisance, d'autant plus drôle qu'elles sont aujourd'hui transposées sur un terrain de football faute (ou plutôt grâce à en fait) de terrains de combat.

Bref, la forme, le fond aussi ("l'économie véritable ordre du monde") une réussite !

Lincoln 28/06/2006 @ 09:06:59
Très bon Bolcho. On dirait une tribune libre, sarcastique mais spirituelle et pleine d’humour. Ton texte n’interpelle pas seulement pour les idées qu’il soulève mais aussi dans le style qui implique le lecteur.
La technique du gonflage-dégonflage est finement utilisée: tu fais monter la pression sur un propos et tout à coup tu dégonfles le tout par une pointe d’humour. Bien joué car finalement le propos est tout de même passé.

Sur le fond, j’adhère à tes idées et j’apprécie l’éclairage que tu donnes grâce à ceci: “C’est sans doute pour cela qu’on brandit les oripeaux chauvins: afin d’amuser la galerie des ploucs pendant que les puissants se taillent un internationalisme mercantile à leur goût.”

Comme dit Berlingot (qui semble avoir retrouvé sa connexion), un sourire matinal… et agitateur.

Le rat des champs
avatar 28/06/2006 @ 09:19:25
Très très finement observé et décrit. Tu me fais penser à un zoologiste décrivant les moeurs d'une espèce animale, l'homo futbalistus. Le héros dont le seul mérite est d'être de notre village... Hahaha. Le veau d'or est toujours debout. Après le mondial de foot, il y aura le tour de France faut pas que les braves gens s'occupent de ce qui les concerne. Excellent, Bolcho.

Saint Jean-Baptiste 28/06/2006 @ 10:41:10
Après le mondial de foot, il y aura le tour de France faut pas que les braves gens s'occupent de ce qui les concerne. Excellent, Bolcho.
Ho ! Ho ! Ho! Le Rat, tu oublies Wimbledon ?
Là où "nos joueuses préférées vont exprimer – avec la raquette - le génie de leur race" (dixit Bolcho ) ;-)))

Mae West 28/06/2006 @ 12:08:11
Vision à la fois "formidable " et "terrible" aurait dit Victor Hugo !
As-tu lu "la guerre olympique " de Pierre Pelot ?
S'il n'y avait pas tout ce pognon derrière, il me semble que ce serait moins grave. Comme des gosses qui jouent aux soldats de plomb. j'ai entendu discuter des gars dans un bistrot de Fontainebleau, lundi 26 vers 18h30, l'heure de la mousse : j'ai ressenti l'impact de cette image de patriotisme et je pense qu'elle est téléguidée,
mais pour les gars du bistrot, c'était un peu comme un jeu de rôle :
De plus ils me semblaient exprimer quelque chose au delà du patriotisme ou du nationalisme, comme une incertitude, une ambivalence : Certains se disaient pro -Espagne pariaient sur soutenant à fond l'équipe d'espagne, le Barman chantait "et viva la Francia" et disait qu'il croyait encore aux bleus et qu'il les soutenait à domphe.
J'ai pensé à une histoire de brave gars qui en a marre d'être un perdant , et qui chercherait avant tout à parier sur le bon cheval.
Le lendemain mardi 27 libé titrait : "on ne change pas une équipe qui perd" en photo : Villepin et Chirac.
Heureusement qu'il a eu les bleus et Johnny Halliday,
ce ci devant !

Si j'ai un peu de temps ce soir je disserterai plus avant sur ton texte que je trouve à maints égards très intéressant et au delà de la simple critique d'un phénomène de masse)

Saule

avatar 28/06/2006 @ 13:48:40
Voila que Bolcho me donne mauvaise conscience de regarder les match de foot ! C'est un texte savoureux qui tape assez juste malheureusement. Et Féeclo aussi qui mentionnait les milliardaires qui courent sur un terrain : j'ai entendu hier qu'un joueur avait signé un contrat de 5 millions d'euros net par an. Tout ça pose problème en effet et on aurait des scrupules a participer au spectacle, ne fusse que comme spectateur.

D'un autre côté les gens ont envie de faire la fête, tant que ça ne dégénère pas en combat de rue pourquoi pas, on ne peut pas vivre sinon. Et puis le football peut être un beau spectacle, indépendamment du fait qu'on supporte une équipe ou pas. En fait moi j'ai une sympathie innée pour l'équipe la plus faible, ce qui fait que supporte quasi toujours celui qui perd (sauf quand le plus mauvais gagne, comme hier avec la France), mais quand le jeu est bon j'apprécie.

Saule

avatar 28/06/2006 @ 22:28:53
mais quand le jeu est bon j'apprécie.

Parce qu'il faut le dire, voir monter la défense espagnole en ligne pour jouer le hors-jeu ça donne des frisons...même si c'est risqué et que ça peut couter cher !

Spoutnik 28/06/2006 @ 23:03:46
Hé, attention à ce qu’on dit de l’Espagne ! Remarquez, j’apporte de l’eau au moulin de Bolcho rien qu’avec ces quelques mots…. Sur ce texte, je ne peux rien rajouter aux commentaires précédents : juste, perspicace, pointu et comme toujours très bien écrit.

Sur le fond, pouvons-nous polémiquer ? Je suis tout à fait d’accord avec ton point de vue Bolcho, mais en même temps non. J’ai lu un jour que le football était devenu (en Europe, surtout), le substitut de la guerre, parallélisme que tu reprends bien dans ton texte. Maintenant, si l’on considère que l’on ne pourra jamais extirper de l’homme l’instinct de territoire et une certaine agressivité liée au besoin de conservation de l’espèce (et, puisque je suis partie, n’ayons pas peur des mots, de conquête), un match de foot ne vaut-il pas mieux qu’un combat réel ? Je trouve déjà bien que des hommes acceptent de troquer un fusil contre un ballon rond…

Saint Jean-Baptiste 28/06/2006 @ 23:18:39
Spoutnik, pourrait-on gentiment te demander de compléter ta fiche, parce que déjà ton pseudo est intrigant et si on doit faire attention à ce qu'on dit de l'Espagne devant toi, alors on se pose des vraies questions... ;-)), tu comprends ?

Spoutnik 28/06/2006 @ 23:42:27
C'est fait SJB, mais je n'ai pas vu de champ pour la nationalité (espagnole) ni pour le pseudo (expliqué donc dans le forum de ce nom). La curiosité est un vilain défaut. Je plaisante ;o)

Saint Jean-Baptiste 29/06/2006 @ 00:18:14
Je vais me prendre la tête entre les mains, maintenant qu'on a un répit de deux jours pour faire autre chose que regarder les matches, et je tâcherai de répondre à Bolcho.
Mais ce sera difficile, parce qu'il a l'air d'avoir raison, alors qu'il a tord. ;-)

Mais d'abord, mettons-nous bien d'accord : l'homme est bête et méchant !
Et si nous unissions nos forces pour tâcher qu'il soit moins méchant... ?
Et après, pour le reste, mon Dieu...

Quand les Barbares ont envahi Rome, les riches Romains qui s'étaient réfugiés ailleurs, demandaient avant toutes choses : où sont les arènes et quel est le programme des jeux ?
Alors, c'est sans doute ça, l'aboutissement de toute grande civilisation ?
Et dans ce domaine, on remarquera qu'il y a progrès : aujourd'hui, on ne donne plus des Chrétiens en pâture aux fauves et aux crocodiles ; d'aucuns le regretteront, parce que ça devait être plus drôle et, sans aucun doute, plus saignant !
Mais, je pense que Bolcho sera d'accord avec moi pour dire qu'il y a progrès : le football c'est déjà mieux !

Ce que je trouve exécrable, c'est la récupération des politiciens. Qu'un Chirac nous dise : c'est la Gloire et la Grandeur de la France retrouvées, non ! Ça, c'est odieux !

Je me suis retrouvé quelque fois dans des cars et dans des trains de supporters et il m'a toujours semblé que les supporters jouaient un rôle. On se déguise, on se peinturlure sur tout le corps, on s'affuble de casquettes ridicules, on boit, on rit, on chante, on danse, ...(surtout quand il y a des caméras) ! Et puis on crie sur l'arbitre ; si on a perdu, on dit, c'est la faute à pas de chance, et si on a gagné, on chante : on-na-gâ-gné (bis) et (air connu).

Evidemment, c'est pas le lieu ni le moment de philosopher, il faut laisser ses vieux complexes au vestiaire et jouer le jeu ! Alors, on s'amuse, ben oui !

Maintenant, le sport, c'est une très belle chose, à pratiquer surtout, mais aussi, à voir.
Les matches de ce Mundial sont de toute première qualité (à part ceux des Hollandais qui n'ont pas joué au football).
Le Mundial c'est la récréation du monde ! Le monde sera enfin civilisé le jour où on s'arrêtera de faire des guerres et du terrorisme le temps du Mundial !

Allez, laissez-nous notre Mundial et que la paix soit sur le monde !
;-))

Bolcho
avatar 29/06/2006 @ 20:30:42
Allez, vite, avant que ça ne mugisse encore plus fort demain (j'ai même entendu la présentatrice de la météo trouver que le ciel BLEU de demain était un signe favorable...).
Merci pour vos avis.
Je n'ajouterai que ceci :
« Toute guerre naît d'une prétention commune à la même propriété ».
Non, ce n’est pas de Karl Marx, c’est de Diderot (1772) dans les « Suppléments au voyage de Bougainville ou dialogue entre A. et B. sur l’inconvénient d’attacher des idées morales à certaines actions physiques qui n’en comportent pas ».

Supprimez la propriété privée, et la question est réglée.
D’accord, ce n’est plus Diderot qui parle.

Maintenant, me direz-vous, faut-il vraiment en arriver là pour faire retomber l’hystérie chauvine en sport ?
Bof. Je veux bien garder l’hystérie si on supprime la propriété…

Saint Jean-Baptiste 29/06/2006 @ 22:38:30
Moi j'ai entendu qu'en France le chômage était en régression et que les "affaires" s'arrangeaient. Il parait que les gens se sourient dans le métro parisien et qu'on se salue gentiment dans les rues de France... Vive le Football (quand la France gagne) !

Et moi je souris à Diderot quand je l'entends dire que toute guerre naît d'une prétention commune à la propriété, parce que j'avais entendu sur le site que les religions étaient cause de (presque) toutes les guerres.

Et j'ai envie de sourire à Bolcho s'il nous dit que c'est l'hystérie...

Tistou 29/06/2006 @ 23:37:30
Bolcho n'aime pas le fooyball et les compétitions, ni les petits gars en short qui poussent la baballe. Moi j'ai un problème. J'aime le sport (le rugby plus que le foot quand même !), la compétition, et aussi j'aime Bolcho et ce qu'il écrit.
Comment je m'en sors là ?
D'abord en lui disant que c'est finement traité. Bolcho est un fin débateur. (Ouah, j'ai quand même trouvé au moins une faute, rare ça !). La dose d'humour pince-sans-rire est là où il faut, le propos fait appel à l'intelligence et à la la hauteur d'âme, ... Et moi je fais comment alors ?
Je ne sais pas. D'accord, les dérives du sport spectacle sont aberrantes et les sommes en jeu ne peuvent que générer à terme magouille et compromissions. Mais pour autant vilipender tout sport, toute activité sportive et toute compétition ? certes non. La vie est compétition permanente. L'émotion qui passe lors de certains évènements sportifs peut être authentique. Celles que j'ai ressenties à la vue de Af-Sud France en rugby puis de Espagne France mardi soir en font partie.
Alors mon récepteur à émotions est-il trop sensible (ou celui de Bolcho enrhumé ?). Sais pas. Mais si j'admire le texte de Bolcho sur son édifice et sa construction, je n'admire pas les fondations.
Mais encore une fois j'aime Bolcho et ce qu'il écrit. D'ailleurs ça va bien avec le dernier match de l'équipe de France : je n'aime pas du tout Domenech, l'entraîneur (c'est l'homme que je n'aime pas, entendons-nous) mais j'ai aimé mardi l'équipe de France.
Dis Bolcho, tu fais quoi samedi soir à 21H ?

Saint Jean-Baptiste 30/06/2006 @ 10:51:22
Bolcho, j'avais oublié de dire combien j'avais trouvé ton texte à la fois grandiose et truculent !
Grandiose cette idée du tombeau du Supporter Inconnu !
Mais après tout, si désormais la Gloire d'un peuple est son équipe de football, les supporters étant les troupiers des Grandes armées du Sport, pourquoi pas ?
;-))
Truculent la reconnaissances des particularités des nations étrangères dans leur façon de jouer au ballon ! ("...Son équipe préférée exprimait – avec les pieds – le génie de sa race")
;-)))
J'aime beaucoup cette philosophie "de terrain" et cette sociologie d'observation, c'est tapé juste, c'est bien écrit, et ça se lit toujours avec un grand sourire...

Et puis, il y a les bons conseils : je n'oublierai pas mon fanion national quand j'irai jouer aux boules et je le brandirai d'un air extatique ! ...Parce que "la Nation vous regarde" !
;-))))

Allez, à quand le suivant, qu'on s'amuse encore ?

Guigomas
avatar 30/06/2006 @ 11:56:52
Savez-vous que la guerre du football a déjà eu lieu ?
C'était en 1969 entre le Honduras et le Salvador.
Le foot n'est pas la cause de la guerre mais les rencontres Salvador-Honduras comptant pour la qualification à la World Cup 1970 au Mexique en ont été le déclencheur.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_cent_heures

On tâchera d'oublier tout ça demain, et aussi les salaires mirobolants des joueurs, la politique économique de leurs sponsors Nike et consorts et tout le reste pour supporter nos bleus sans arrière pensée.
Après tout ça reste du sport

Saint Jean-Baptiste 30/06/2006 @ 23:53:20
Oui, Guigomas, et on raconte que le premier pas du Congo belge pour son indépendance a eu lieu à Léopolville lors d'un match de football !

Ben oui voila, le Football a fait son entrée dans l'Histoire !

Tu sais aussi qu'il fut un temps où on faisait la guerre pour un coup d'éventail...

En Belgique nous ne jouons plus très bien au football, pour le moment, d'accord ! Mais nous sommes un peuple très romantique ! Sais-tu que nous avons conquis notre indépendance, contre les Hollandais, sur un air d'opéra ?

"Amour sacré de ma Patrie
Rends-nous l'audace et la fierté
A mon pays je dois la vie
Il me devra la liberté...
etc..."

C'est presqu'aussi beau qu'un match de foot gagné contre l'Espagne, non ?
;-))

Tistou 01/07/2006 @ 09:43:52
Bolcho ! J'ai presque honte de te dire que j'attends avec impatience le Brésil-France de ce soir !

Bolcho
avatar 01/07/2006 @ 13:14:45

Dis Bolcho, tu fais quoi samedi soir à 21H ?


Bonjour à vous tous et merci pour tous vos commentaires.

Ce soir à 21 heures, je suppose que je vais commencer à regarder, au côté d'un de mes fils, le fameux match. Je suppose aussi que je vais me lever au bout d'un quart d'heure pour aller faire autre chose. Parce que ça m'énerve et que, face au chauvinisme ambiant, je me prends chaque fois à souhaiter la victoire des autres, quels qu'ils soient. Devenir ainsi moi-même un partisan me vexe.
A la place, je vais essayer de vous écrire un truc sur un sujet qui n'a rien à voir.
A propos, mon post suivant, lui, est horriblement chiant, sérieux, prétentieux, approximatif. A déconseiller donc.

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