Capra13 11/05/2006 @ 16:02:24
J'aime ce livre car il pose la question du sens de ce que nous faisons tous les jours, la question du temps que nous y consacrons, la question des priorités que nous gérons tant bien que mal.
Et vous, comment gérez-vous vos urgences ? Quels choix faites-vous en permanence et qui vous heurtent ? Qu'oubliez-vous de faire ? Quels sont vos actes manqués ?

Poupi 11/05/2006 @ 19:19:58
Personnellement, je trouve que la vie mérite d'être vécue dans l'urgence, justement. C'est, pour moi, le bon moyen de la savourer...Eviter de rentrer dans le rang, d'avoir un emploi du temps fixe, debout 7h00, déjeuner 12h30 et diner à 20h30, dodo à 23h00 ; pour moi, cette rengaine-là est ennuyante...Une routine c'est bien quand c'est pas une "vie à la chaîne"! Lire un bon livre au lieu de bosser, et puis faire ça quand on le sent bien, je trouve que c'est mieux que de se donner un gros coup de fouet lorqu'on reçoit la tache à accomplir (pour mon cas, ce sont des devoirs!).
Sur ce site est critiqué un livre sur la petite maison dans la prairie, écrit par Patrick Loubatière ; et bien cet homme formidable était mon professeur de français l'an dernier ; et je trouve que sa manière de vivre est excitante (peut-être un peu crevante pour moi mais bon...). Il dort peu, 3 ou 4 heures par nuit, choisit une séquence de travail pour ses élèves ou bien un livre à étudier en plein milieu d'une nuit, en se réveillant et en se disant "ce sera Madame Bovary" ou "ce sera Le Tartuffe", et faisant tout au dernier moment...
Je pousserai même l'audace jusqu'à dire que le travail fait dans l'urgence est souvent meilleur que fait longtemps à l'avance (bon bien sûr il ne faut pas le bacler, mais on peut bacler à la dernière minute comme à l'avance)!
Je pense que les actes ratés, les choses qu'on loupe, ce sont les choses que l'on remet au lendemain, le temps que l'on passe à rien faire, sans motivation, ou bien les rencontres qu'on refuse ; pour moi, le moteur de la vie est la rencontre et le partage.
J'arrête là mon message, il est un peu chaotique mais je parle avec le coeur, des choses que j'aime faire et de ce que je pense ; alors ça vient comme ça, et ça me déprime de structurer, je me crois à l'école! Merci pour cette amorce de discussion Capra13!

Critique de la raison pure 11/05/2006 @ 19:39:05
Et vous, comment gérez-vous vos urgences ? Quels choix faites-vous en permanence et qui vous heurtent ? Qu'oubliez-vous de faire ? Quels sont vos actes manqués ?

Je traite les urgences comme des urgences c'est à dire dans la panique. Les choix que je fais en permanence sont nécessaires: manger, dormir, lire, écrire puis obligatoires: me lever tôt, travailler, lire des livres théoriques qui ne m'inspirent pas, aller en cours, rendre des dossiers, puis parfois plaisants: prendre le temps de respirer et d'écouter.
Le choix qui me "heurte" c'est sans doute de rendre un travail baclé parce que justement j'ai fait passer mes choix nécessaires avant mes choix obligatoires. Je suis atteinte de procrastination, et je n'assume pas toujours.

Lincoln 11/05/2006 @ 21:35:11
En général, je n’aime pas l’urgence. C’est trop souvent synonyme de précipitation impliquant des oublis ou des ratés ou des maladresses ou quelque chose d’inachevé ou du stress ou des risques inutiles… et parfois plusieurs de ces désagréments en même temps.
Or, j’essaie de faire le maximum pour que chaque entreprise soit la moins pire possible, voire réussie. En même temps j’évite d’être frappé d’une obsession du perfectionnisme qui conduit à d’autres déceptions, notamment celle liée au sentiment d’imperfection. Alors, dès la conception et la mise en œuvre, j’intègre l’éventualité du “ratage” pour amortir la chute, si ratage il y a.
Quant aux choix, contrairement à toi, Critique de la raison pure (fichtre, t’as quand même trouvé un sacré pseudo, et pas facile à réduire avec ça!), je ne fais pas vraiment de différence entre choix nécessaires et obligatoires. Les choix qui sont obligatoires le sont parce qu’ils ont révélé une certaine nécessité. Mais la différence dans les choix que tu mentionnes est peut-être entre choix vitaux (manger, dormir…) et choix imposés par l’intégration dans la société (se lever tôt, travailler…). J’ajouterais les choix hédonistiques ou épicuriens. Leurs priorités relatives, à tous ces ces choix? Rien de figé, plutôt un panier de crabe où un choix bouscule l’autre, parfois un plus costaud vient au-dessus du panier parce qu’il y a… urgence! Et j’essaie de garder, peu ou prou, une forme d’équilibre pour éviter que ces bestioles ne se dévorent entre elles.

Critique de la raison pure 12/05/2006 @ 10:10:21
En général, je n’aime pas l’urgence. C’est trop souvent synonyme de précipitation impliquant des oublis ou des ratés ou des maladresses ou quelque chose d’inachevé ou du stress ou des risques inutiles… et parfois plusieurs de ces désagréments en même temps.
Or, j’essaie de faire le maximum pour que chaque entreprise soit la moins pire possible, voire réussie. En même temps j’évite d’être frappé d’une obsession du perfectionnisme qui conduit à d’autres déceptions, notamment celle liée au sentiment d’imperfection. Alors, dès la conception et la mise en œuvre, j’intègre l’éventualité du “ratage” pour amortir la chute, si ratage il y a.
Quant aux choix, contrairement à toi, Critique de la raison pure (fichtre, t’as quand même trouvé un sacré pseudo, et pas facile à réduire avec ça!), je ne fais pas vraiment de différence entre choix nécessaires et obligatoires. Les choix qui sont obligatoires le sont parce qu’ils ont révélé une certaine nécessité. Mais la différence dans les choix que tu mentionnes est peut-être entre choix vitaux (manger, dormir…) et choix imposés par l’intégration dans la société (se lever tôt, travailler…). J’ajouterais les choix hédonistiques ou épicuriens. Leurs priorités relatives, à tous ces ces choix? Rien de figé, plutôt un panier de crabe où un choix bouscule l’autre, parfois un plus costaud vient au-dessus du panier parce qu’il y a… urgence! Et j’essaie de garder, peu ou prou, une forme d’équilibre pour éviter que ces bestioles ne se dévorent entre elles.


Effectivement mon pseudo est un peu grandiloquent, mais éloquent justement. Le réduire? j'ai pensé à CRP mais à ce niveau la pourquoi pas CRS? donc désolée pour mon pseudo troooop long ;-)
Quand je distingue les choix nécessaires des choix obligatoires, c'est une forme de subtilité absurde (absconse!) que j'ai mis en place. En effet j'appelle "choix nécessaires" des choix que je fais pour me maintenir en vie, mais me maintenir en vie physiquement et, surtout, psychiquement (lire et écrire sont dans ce sens vitaux), et les choix obligatoires sont ceux que je fais en dehors de mes désirs(j'aimerai pouvoir dormir plus par exemple, ou ne pas aller en cours et n'avoir pas de cours à rendre) mais pourtant il reste des choix: car je choisis de ne pas rater ma vie, et d'avancer. Si je pars du principe que je suis le maître de mon destin, que je crée ma vie, tout est alors choix, et non plus devoirs ou obligations.

Capra13 12/05/2006 @ 12:42:39
Si je pars du principe que je suis le maître de mon destin, que je crée ma vie, tout est alors choix, et non plus devoirs ou obligations.

En fait, là est le vice : lorsque on perd le fil de son destin, lorsqu'on laisse échapper la maîtrise, lorsqu'on ne contrôle plus et que, peu à peu, de compromis en compromissions, de combats non menés en petites défaites anodines, on se crée des devoirs et obligations et l'on oublie ses choix et ses envies. Et le plaisir aussi, comme dit la chanson.
C'est d'ailleurs exactement ce que vit le héros du bouquin dont je parlais.

Critique de la raison pure 14/05/2006 @ 10:27:56
oppressant comme livre alors...

Capra13 15/05/2006 @ 12:22:39
oppressant comme livre alors...


Non, pas vraiment. Ca pose plutôt des questions basiques du genre : ai-je bien fait de courir comme un fou pendant toutes ces années ? Puis-m'offrir un moment de paix et de réfléxion ? Ai-je encore le temps ?...
Et puis à l'arrivée, ça donne une tranche de vie de 3 jours, minutée au plus serré, parfois amusante, parfois très réaliste, parfois émouvante.
C'est vraiment pas mal et bien vu.

Ghislaine 15/05/2006 @ 14:25:39
" Le bonheur exige du loisir "

" Le bonheur exige du loisir : est-il encore accordé au rythme de nos vies ?
Pour être heureux, il faut d'abord être : c'est-à-dire prendre conscience de son existence, approfondir les instants. On nous oblige à aller vite : le bonheur n'a pas le temps de pénétrer ; il reste à la surface, il n'imprègne pas ; il a besoin de zones de stagnation pour se condenser doucement. Savoir s'asseoir sur le pas de sa porte et savourer sans hâte...

Le bonheur n'est pas dans les choses : il arrive au contraire qu'il y étouffe."

Jean Onimus, dans " Interrogations autour de l'essentiel," Ed. Desclée de Brouwer.

Ghislaine 15/05/2006 @ 14:27:59
" Le Bonheur dans l'action "

" Il semble inutile d'escalader les plus hautes montagnes, d'y risquer la mort et le gel, ou de descendre au fond des gouffres. Inutile sauf au bonheur. Ceux qui peuvent, grimpent ; ceux qui ne grimpent pas applaudissent. Et les riches ne sont à peu près heureux que s'ils se servent de leur fortune pour travailler davantage. Après avoir vaincu ses rivaux, le financier continue de risquer pour se dépasser lui-même. Il a plus d'affaires qu'il n'en peut administrer ? Il en crée de nouvelles. Pour un homme qui a gouverné et joué le grand jeu, la retraite est presque insupportable. Il ne peut se désintoxiquer de sa drogue favorite : l'action. Il lui reste la ressource d'écrire ses mémoires et de revivre ainsi ses rudes actions.
Une société qui permettrait un nouvel Âge d'Or et l'abondance sans travail montrerait qu'elle ne comprend rien à la nature humaine. Il n'y a de bonheur que celui que l'on fait soi-même. Le plaisir de l'écrivain, ce n'est pas le succès, c'est d'écrire. « J'ai parfois entrevu, disait Flaubert, un état supérieur à la vie, pour qui la gloire n'est rien, et le bonheur même inutile...» Inutile, oui, parce que déjà prodigué par l'action de créer. L'ouvrier esclave d'une machine qui lui impose un rythme et des actions monotones subit plus qu'il n'agit. C'est pourquoi il est mécontent. Il retrouvera le bonheur lorsque des robots seront chargés des travaux sans liberté et que l'ouvrier dirigera les robots. L'homme n'aura jamais fini de transformer le monde, de faire des plans, de les éprouver et de les refaire. «Au commencement était l'action.»

André Maurois

Capra13 17/05/2006 @ 09:48:26
Je pense à bien y réfléchir que je préfère Onimus. Son bonheur n'est d'ailleurs pas forcément excusif de l'action. Tout peut se marier pourvu que l'excès ne guide pas l'union...

Page 1 de 1
 
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre

Vous devez être membre pour poster des messages Devenir membre ou S'identifier