Kinbote
avatar 28/04/2006 @ 20:46:16
Le samedi 29 avril à 18h30 à Charleroi (Grand-place de Marcinelle),

Eric Dejaeger animera un débat sur le quotidien avec:

- Bruce Bégout (Paris)
- Jean Bourguignon (Bruxelles)
- Dominique Fabre (Paris)
- Laura Hird (Edimbourg)
- Scott Heim (Boston)

Plus de renseignements sur le lieu et la biobiblio des invités sur www.3destructure.be

Kinbote
avatar 01/05/2006 @ 19:23:31
Voilà, Livresse c'est fini! Sans gueule de bois, « rien » qu'un beau remue-ménage de mots, d'idées et de sensations.
Pour les absents, un petit compte-rendu de ce à quoi j'ai assisté.

D'abord, le débat sur le quotidien animé par Eric Dejaeger.
Bruce Bégout, philosophe et romancier, qui a écrit une brique sur le sujet faisait malgré lui figure d'autorité en la matière. Dans le public, quelques-uns lui ont porté la contradiction, dont Sylvère Lotringer, un autre philosophe, enseignant aux USA, qui, si j’ai bien compris, lui a fait observer que le quotidien et ce qui n’en ressortissait pas (pour Bégout, l’amour, la naissance, la guerre et la mort) n’étaient qu’une déclinaison du clivage sacré/profane.
Le débat a repris de plus belle quand la question a porté sur le quotidien et la littérature et que Bégout a déclaré que le genre du roman était celui qui avait excellé, dès Don Quichotte de Cervantès, à traiter du quotidien.
Ses contradicteurs, dont Théophile de Giraud, lui on fait remarqué qu’il ne citait que les romanciers qui servaient sa cause et pas d’autres pour qui l’écriture même est un acte qui transcende le quotidien.
Bégout a fait remarquer que le quotidien était ce qui se répétait et pouvait donc englober quantité de choses qui ne se confondaient pas forcément avec la simple « routine » telle qu’on l’entend généralement.
Jean Bourguignon, Dominique Fabre, Laura Hird et Scott Haim ont chacun parlé dans ce contexte de leurs ouvrages, aidés, pour les anglo-saxons, de leur interprète.
J'ai relevé les propos de Laura Hird, qui vient d'Edimbourg, à propos de la construction de personnages éloignés d'elle par lesquels elle peut explorer des sensations et des modes de comportements inconnus d'elle jusque là.

Le lendemain dimanche, j’ai assisté à une lecture-perfomance impressionnante de Vincent Tholomé qu’il a terminée par un texte détoutant qu'il a scandé jusqu'à l'insoutenable.

Puis eut lieu le débat animé par Gorian Delpature qui réunissait, outre Daniel Charneux, Scott Haim de nouveau, Sylvère Lotringer, David Bessis et Marko Turunen, et qui a porté sur la transformation de l’individu.
Marko Turunen qui vient de Finlande affectait un air surpris voire inquiet propre à susciter un sourire de connivence chaque fois que la parole lui était donnée. Il a dit le goût du lectorat finlandais pour les bd de Donald Duck et la difficulté pour les auteurs moins conventionnels comme lui (qui raconte une histoire d'Alien calquée sur son vécu) de se faire entendre ; il a aussi rappelé le fort taux de suicide dans son pays.
Scott Haim a parlé d’un roman vieux de 10 ans, un des premiers à traiter de pédophilie aux States et qui vient d’être fidèlement adapté au ciméma. Il s’est dit étonné de voir ici les gens lire dans les transports en commun, chose rare aux Etas-Unis.
David Bessis, qui publie un premier roman, est mathématicien. Il a déclaré que l’histoire de métamorphose qu’il décrit dans son livre avait, semble-t-il, des échos dans sa propre vie puisque son éditeur (des éditions Allia) serait affecté d’un mal semblable... Sylvère Lotringer a parlé du livre qui paraît ces jours-ci sur les modes de traitement des déviants sexuels aux USA paru là-bas il y a une vingtaine d’années, modes de traitement qui ne sont pas sans rappeler les méthodes illustrées dans Orange mécanique.
Enfin, pour terminer, Daniel Charneux, après avoir parlé à propos de « Norma, roman » de la transformation qu’il fait subir à "sa" Marilyn Monroe, a conclu de belle manière à la question de savoir si la littérature pouvait changer le monde. Pour lui, incontestablement, certains livres modifient la conscience de leurs lecteurs et, par là même, le monde dans lequel ils vivent.

Une nouvelle belle édition d’un festival du livre (et des arts) singulier qui, assurément, est appéle à connaître d’autres riches années.

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