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Je suis allé au cinéma aujourd’hui.
Le cliché veut que ce soit une ouverture sur l’univers n’est-ce pas.
On y rencontre, le dimanche après-midi, quand les jeunes s’ennuient, une foule plutôt dense qui nous met effectivement en contact avec le vaste monde.
Premier constat : on sent tout de suite que nous sommes plus de six milliards. Rien que dans cette salle, on était déjà un vaste troupeau. Que l’on menait où exactement ?
Non, pas à l’abattoir. Personne n’est mort sur le coup dans la salle. Mais sur l’écran par contre, oui, il y a eu beaucoup de morts. Au moins autant que de survivants dans la salle.
« Quelqu’un ici a-t-il entendu parler d’un film sans explosions, sans gendarmes, sans voleurs, sans armes ? ». Lorsque j’ai posé la question, debout dans le noir, face à la foule assise, ils se sont tous levés et m’ont abattu de 6 milliards de balles dans la tête parce que je faisais écran à l’écran. Non, ce n’est pas vrai, ils ne m’ont pas tué. D’ailleurs je ne me suis pas levé et je n’ai rien dit.
J’ai compté les balles qui sifflaient et les cris des mourants. Et j’ai subi les désagréments du voisinage.
Parce que le vaste monde du cinéma n’est pas tendre avec les derniers croulants qui s’y rendent.
Je croyais que les gens y allaient pour y voir des images extraordinaires, mais je me trompais.
Ils y vont pour manger du pop-corn en couple. Et l’odeur du pop-corn, c’est tout sauf appétissant. Je parle bien de l’odeur. Le goût, j’ai souvenir que c’est supportable ; avec un peu de concentration on parvient même à le distinguer du carton dans lequel il est présenté et qui est moins sucré.
Donc, nous avions derrière nous des grignoteurs de pop-corn, et devant nous aussi. Puis sont venues deux rongeuses sur notre droite, alors que le film avait déjà commencé. Il était d’ores et déjà totalement impossible de respirer, d’autant que le représentant mâle du couple arrière dégageait en plus une forte odeur de parfum.
Avez-vous remarqué que c’est fait ? Que les gamins d’aujourd’hui ont été captés par les mercantis vendeurs de « sent-bon ». Moins mesurés que leurs compagnes, moins subtils et moins familiarisés avec la pratique, ils s’aspergent devant leur miroir et ne cessent d’arroser que lorsque l’air de la salle de bain est totalement saturé. Oui, je fais une incise, là. Nous avons un fils de cet âge qui a décidé d’éliminer toute autre odeur de la surface terrestre. Et comme nous sommes de bons parents compréhensifs, nous sommes allés, pour Noël, lui acheter une bouteille d’eau de toilettes (le s à « toilettes », c’est voulu). Nous avons longuement parlementé avec la vendeuse qui a accueilli nos sanglots avec un semblant de compréhension et nous a expliqué que, toutes marques confondues, il existait exactement deux versions de parfum pour homme : à base de tabac ou de citron. Elle a bien voulu convenir avec nous que les odeurs étaient dans les deux cas absolument écoeurantes mais que ce n’était pas grave puisque « ils aimaient ça » et que leurs jeunes compagnes devaient sans doute avoir pris l’habitude. Ah ! le bon temps où nous mettions du patchouli pour couvrir les odeurs de cannabis et où c’étaient les narines de nos vieux qui …tournaient de l’œil.
Fin de l’incise.
Nous étions là en train de capter avec difficulté les quelques maigres molécules d’oxygène égarées lorsque, un quart d’heure après le début du film, trois gamins sont venus s’installer à notre gauche. Ils n’avaient pas de pop-corn ! Rien que des bouteilles de boisson gazeuse américaine dont ils tiraient de grandes lampées à force de bruits de vidange. Ma compagne s’est d’ailleurs tournée vers moi et m’a chuchoté : « Faut pas oublier d’appeler le plombier demain ». Dans le vacarme ambiant, sa communication ménagère ne dérangeait personne d’autant que les engouffreurs de pop-corns des différents horizons s’étaient semble-t-il entendus pour mastiquer de concert, couvrant de leurs mandibules les bruits d’explosion à l’écran.
Hélas, hélas, nos retardataires de gauche, en s’installant, ont manifestement perdu quelque chose qui a dû rouler à terre. Ils se sont mis tous les trois à chercher toute affaire cessante, le cul relevé, la face à terre, slalomant parmi les sièges, allumant et éteignant leurs téléphones portables pour en tirer la vague lueur qui devait couronner de succès leur quête. J’ai prétendu plus tard qu’ils s’aidaient de grands reniflements pour repérer l’objet dans le noir, mais ce n’est pas vrai. Je ne sais pas ce qu’ils ont perdu et je ne sais pas s’ils l’ont retrouvé mais en moins de quinze minutes, le calme est revenu et j’ai même eu l’impression qu’ils commençaient à s’intéresser au film.
C’est alors que nous avons pu nous y intéresser aussi. Les bruits de mastication avaient presque cessé. L’odeur était toujours là, tenace, capable de surcharger l’atmosphère à la seule force des cartons vides qui continuaient d’exhaler leur pestilence.
Le type de devant a commencé à s’agiter. Il avait manifestement reçu un message sur son téléphone portable et tenait sa petite boîte en l’air, agitant devant lui une jolie lumière bleue qui parvenait à nous distraire des grenades lancées par de sombres méchants sur de lumineux gentils. Puis il a reçu un second message et il y a répondu. Alors le film a commencé à le lasser (pas assez d’explosions peut-être ?) et il a joué avec sa petite machine (je parle toujours du téléphone, là). Nous lui avons demandé gentiment de cesser de le brandir sous notre nez et il s’est enfoncé dans son siège de telle manière qu’il ne dépassait plus rien.
Heureusement, son ennui a été de courte durée et le générique de fin nous a permis de retrouver le calme de la rue et l’air pur du centre ville enfumé.
Il me reste une question.
Si vraiment les cinéphiles ( ?) désirent aujourd’hui pouvoir se comporter comme à la maison, boire, manger, discuter et échanger des recettes de parfums, pourquoi ne leur offre-t-on pas à l’entrée un espèce de zapette, collée sur la boîte de pop-corn, et qui permettrait d’arrêter le film à chaque fois que l’un ou l’autre ressent l’envie d’aller aux toilettes ou de téléphoner à ses copains, ou d’aller chercher une deuxième portion de maïs en carton, ou encore de chasser les moustiques à grands renforts de fragrances diverses ? On se lèverait tous pour se dégourdir les jambes et attendre son retour et on pourrait même en profiter pour changer les filtres de nos masques à gaz.
Le cliché veut que ce soit une ouverture sur l’univers n’est-ce pas.
On y rencontre, le dimanche après-midi, quand les jeunes s’ennuient, une foule plutôt dense qui nous met effectivement en contact avec le vaste monde.
Premier constat : on sent tout de suite que nous sommes plus de six milliards. Rien que dans cette salle, on était déjà un vaste troupeau. Que l’on menait où exactement ?
Non, pas à l’abattoir. Personne n’est mort sur le coup dans la salle. Mais sur l’écran par contre, oui, il y a eu beaucoup de morts. Au moins autant que de survivants dans la salle.
« Quelqu’un ici a-t-il entendu parler d’un film sans explosions, sans gendarmes, sans voleurs, sans armes ? ». Lorsque j’ai posé la question, debout dans le noir, face à la foule assise, ils se sont tous levés et m’ont abattu de 6 milliards de balles dans la tête parce que je faisais écran à l’écran. Non, ce n’est pas vrai, ils ne m’ont pas tué. D’ailleurs je ne me suis pas levé et je n’ai rien dit.
J’ai compté les balles qui sifflaient et les cris des mourants. Et j’ai subi les désagréments du voisinage.
Parce que le vaste monde du cinéma n’est pas tendre avec les derniers croulants qui s’y rendent.
Je croyais que les gens y allaient pour y voir des images extraordinaires, mais je me trompais.
Ils y vont pour manger du pop-corn en couple. Et l’odeur du pop-corn, c’est tout sauf appétissant. Je parle bien de l’odeur. Le goût, j’ai souvenir que c’est supportable ; avec un peu de concentration on parvient même à le distinguer du carton dans lequel il est présenté et qui est moins sucré.
Donc, nous avions derrière nous des grignoteurs de pop-corn, et devant nous aussi. Puis sont venues deux rongeuses sur notre droite, alors que le film avait déjà commencé. Il était d’ores et déjà totalement impossible de respirer, d’autant que le représentant mâle du couple arrière dégageait en plus une forte odeur de parfum.
Avez-vous remarqué que c’est fait ? Que les gamins d’aujourd’hui ont été captés par les mercantis vendeurs de « sent-bon ». Moins mesurés que leurs compagnes, moins subtils et moins familiarisés avec la pratique, ils s’aspergent devant leur miroir et ne cessent d’arroser que lorsque l’air de la salle de bain est totalement saturé. Oui, je fais une incise, là. Nous avons un fils de cet âge qui a décidé d’éliminer toute autre odeur de la surface terrestre. Et comme nous sommes de bons parents compréhensifs, nous sommes allés, pour Noël, lui acheter une bouteille d’eau de toilettes (le s à « toilettes », c’est voulu). Nous avons longuement parlementé avec la vendeuse qui a accueilli nos sanglots avec un semblant de compréhension et nous a expliqué que, toutes marques confondues, il existait exactement deux versions de parfum pour homme : à base de tabac ou de citron. Elle a bien voulu convenir avec nous que les odeurs étaient dans les deux cas absolument écoeurantes mais que ce n’était pas grave puisque « ils aimaient ça » et que leurs jeunes compagnes devaient sans doute avoir pris l’habitude. Ah ! le bon temps où nous mettions du patchouli pour couvrir les odeurs de cannabis et où c’étaient les narines de nos vieux qui …tournaient de l’œil.
Fin de l’incise.
Nous étions là en train de capter avec difficulté les quelques maigres molécules d’oxygène égarées lorsque, un quart d’heure après le début du film, trois gamins sont venus s’installer à notre gauche. Ils n’avaient pas de pop-corn ! Rien que des bouteilles de boisson gazeuse américaine dont ils tiraient de grandes lampées à force de bruits de vidange. Ma compagne s’est d’ailleurs tournée vers moi et m’a chuchoté : « Faut pas oublier d’appeler le plombier demain ». Dans le vacarme ambiant, sa communication ménagère ne dérangeait personne d’autant que les engouffreurs de pop-corns des différents horizons s’étaient semble-t-il entendus pour mastiquer de concert, couvrant de leurs mandibules les bruits d’explosion à l’écran.
Hélas, hélas, nos retardataires de gauche, en s’installant, ont manifestement perdu quelque chose qui a dû rouler à terre. Ils se sont mis tous les trois à chercher toute affaire cessante, le cul relevé, la face à terre, slalomant parmi les sièges, allumant et éteignant leurs téléphones portables pour en tirer la vague lueur qui devait couronner de succès leur quête. J’ai prétendu plus tard qu’ils s’aidaient de grands reniflements pour repérer l’objet dans le noir, mais ce n’est pas vrai. Je ne sais pas ce qu’ils ont perdu et je ne sais pas s’ils l’ont retrouvé mais en moins de quinze minutes, le calme est revenu et j’ai même eu l’impression qu’ils commençaient à s’intéresser au film.
C’est alors que nous avons pu nous y intéresser aussi. Les bruits de mastication avaient presque cessé. L’odeur était toujours là, tenace, capable de surcharger l’atmosphère à la seule force des cartons vides qui continuaient d’exhaler leur pestilence.
Le type de devant a commencé à s’agiter. Il avait manifestement reçu un message sur son téléphone portable et tenait sa petite boîte en l’air, agitant devant lui une jolie lumière bleue qui parvenait à nous distraire des grenades lancées par de sombres méchants sur de lumineux gentils. Puis il a reçu un second message et il y a répondu. Alors le film a commencé à le lasser (pas assez d’explosions peut-être ?) et il a joué avec sa petite machine (je parle toujours du téléphone, là). Nous lui avons demandé gentiment de cesser de le brandir sous notre nez et il s’est enfoncé dans son siège de telle manière qu’il ne dépassait plus rien.
Heureusement, son ennui a été de courte durée et le générique de fin nous a permis de retrouver le calme de la rue et l’air pur du centre ville enfumé.
Il me reste une question.
Si vraiment les cinéphiles ( ?) désirent aujourd’hui pouvoir se comporter comme à la maison, boire, manger, discuter et échanger des recettes de parfums, pourquoi ne leur offre-t-on pas à l’entrée un espèce de zapette, collée sur la boîte de pop-corn, et qui permettrait d’arrêter le film à chaque fois que l’un ou l’autre ressent l’envie d’aller aux toilettes ou de téléphoner à ses copains, ou d’aller chercher une deuxième portion de maïs en carton, ou encore de chasser les moustiques à grands renforts de fragrances diverses ? On se lèverait tous pour se dégourdir les jambes et attendre son retour et on pourrait même en profiter pour changer les filtres de nos masques à gaz.
Tu as souffert Bolcho, c'est sûr. C'est du vécu sanglant. Par ici, dans les salles hors des multiplexes, on parvient encore à regarder un film dans de bonnes conditions.
C'est écrit en Bolcho. Ca se lit en lecteur de Bolcho. En clair, le sourire qui flotte sur les lèvres et celles-ci légèrement retroussées. J'aime tes questionnements métaphysiques !
C'est écrit en Bolcho. Ca se lit en lecteur de Bolcho. En clair, le sourire qui flotte sur les lèvres et celles-ci légèrement retroussées. J'aime tes questionnements métaphysiques !
Ha comme ça fait du bien, un lundi matin, en se préparant à aller au turbin, de goûter cette tartine, croustillante et fine.
Superbe plume qui glisse, élégante et pleine de malice, pour décrire nos ptits maux sociaux et notre pain quotidien
chouette texte ;)
Superbe plume qui glisse, élégante et pleine de malice, pour décrire nos ptits maux sociaux et notre pain quotidien
chouette texte ;)
Pas pu résister non plus, je l'ai lu deux fois en vitesse au boulot, pas envie d'attendre le soir. C'est un grand moment d'humour, j'aime énormément ces chroniques bolchoiennes. Le coup du plombier c'est excellent, le GSM à tomber par terre, c'est très visuel tout ça, on s'y croirait.
Une question me taraude : quelle mouche t'a piquée d'aller voir un film comme ça ? Tu me diras que la programmation ne laisse pas toujours le choix, mais si tu voulais vraiment échapper à un aprem pluvieux tu avais toujours les bronzés (je ne crois pas qu'il y a des mitraillettes, pour le reste ça doit pas être différent de ce que tu décris).
Une question me taraude : quelle mouche t'a piquée d'aller voir un film comme ça ? Tu me diras que la programmation ne laisse pas toujours le choix, mais si tu voulais vraiment échapper à un aprem pluvieux tu avais toujours les bronzés (je ne crois pas qu'il y a des mitraillettes, pour le reste ça doit pas être différent de ce que tu décris).
Superbe moment de misanthropie dominicale, on s'y croirait !
Tous les désagréments qui perturbent une scéance de cinéma y sont, décrits avec un détachement très aérien, une fluidité limpide...
Joli texte, souriant et qui met de bonne humeur.. paradoxalement (peut-être parce qu'on se dit qu'on n'est pas tout seul à maudire parfois le reste de l'humanité)
Tous les désagréments qui perturbent une scéance de cinéma y sont, décrits avec un détachement très aérien, une fluidité limpide...
Joli texte, souriant et qui met de bonne humeur.. paradoxalement (peut-être parce qu'on se dit qu'on n'est pas tout seul à maudire parfois le reste de l'humanité)
Mort de rire, comme disent les d’jeun’. Texte savoureux où le spectacle est autant dans la salle qu’à l’écran. On les voit tous tes zigotos, ceux qu’on pilerait bien, comme ça, juste pour se détendre un peu. Il me semble même qu’en m’approchant de l’écran ça sentait un peu le pop-corn!
Tu as juste oublié ceux qui, dans les grands complexes cinématographiques, achètent des croustillants à base de farine de maïs, ceux dont on se sert pour l’apéritif, et les trempe gaiement dans une sauce aigre douce tiède… je te dis pas l’odeur, la nausée beurk.
Des phrases délicieuses comme “[ … ] le pop-corn [ … ] avec un peu de concentration on parvient même à le distinguer du carton dans lequel il est présenté et qui est moins sucré.”
Dans ton incise j’ai aussi reconnu mon fils de 19 ans… tous les mêmes?
Tu as juste oublié ceux qui, dans les grands complexes cinématographiques, achètent des croustillants à base de farine de maïs, ceux dont on se sert pour l’apéritif, et les trempe gaiement dans une sauce aigre douce tiède… je te dis pas l’odeur, la nausée beurk.
Des phrases délicieuses comme “[ … ] le pop-corn [ … ] avec un peu de concentration on parvient même à le distinguer du carton dans lequel il est présenté et qui est moins sucré.”
Dans ton incise j’ai aussi reconnu mon fils de 19 ans… tous les mêmes?
trempe gaiementtrempent gaiement... c'est mieux!
j'ai bien rigolé de ce texte, plus vrai que nature ! on s'y croirait ! ;-)))
et au fait, tu es allé voir quel film sans indiscrétion, "Munich" ?...
et au fait, tu es allé voir quel film sans indiscrétion, "Munich" ?...
Ahaaa... M'a fait plaisir. ;-))))))) Je vais te dire pourquoi. C'est que je n'aime pas aller au cinéma et que, quand j'avoue mon peu de goût pour ces salles de spectacle et que je n'y suis pas allée depuis plus d'un an, je vois bien qu'on me jette un regard compatissant et qu'on me prend pour une pauvre vieille chose laissée sur le bas-côté par le flux vif de la vie. Mon interlocuteur y voit toujours plutôt une incapacité de ma part à m'adapter au monde moderne, qu'un choix délibéré et un refus. J'évite désormais le sujet. Je ne regarde déjà pas beaucoup de films en vidéo, alors le cin'toch... faut pas y compter. Et je vois maintenant que tu sais pourquoi et que je ne suis peut-être pas si isolée que cela.. :-))
Et encore, tu n'as pas parlé du prix. Parce que payer ceci, pour subir celà!... C'est trop.
Et encore, tu n'as pas parlé du prix. Parce que payer ceci, pour subir celà!... C'est trop.
Le suspense est intenable : alors c'était quoi comme film ?
Le suspense est intenable : alors c'était quoi comme film ?
Si j’ai pu vous amuser un peu, j’en suis bien aise. Les temps sont durs et quelques sourires ne sont pas de trop. Ravi aussi de constater que je ne suis pas le seul à grommeler dans ma barbe blanche ou à brandir à la face du monde qui en rigole ma canne noueuse de chenu aigri… Et si l’on peut voir plus tranquillement des films dans les salles de montagne, c’est que la montagne à tous les avantages en plus de l’air pur, ce qui n’est pas très juste non plus. M’est avis que tout n’est pas aussi rose chez vous et que les « vacances de ski » doivent vous valoir un afflux de goinfres échappés des salles de cinéma citadines pour se gaver de cornets de frites dans vos rues enneigées et y répandre leurs miasmes.
Bon, trêve d’outrances misanthropes. Il me reste à plaindre Lincoln qui subit les « croustillants à la sauce aigre douce » et son fils de 19 ans qui doit être effectivement, à trois ans près, le jumeau du mien en ce qui concerne la mode (mais ne sont-ils pas tous jumeaux ?).
Il faut aussi que je rassure Sibylline : oui, nous sommes de pauvres vieilles choses laissées sur le côté…mais c’est le bon côté !
Et enfin, il me faut vous avouer que le film n’était pas si mauvais que ça, au moins dans son intention. Il s’agissait de « Lord of war », d’Andrew Niccol (voir http://www.imdb.com/title/tt0399295/) qui dénonce le trafic mondial des armes par des individus peu scrupuleux et qui débouche sur une dernière phrase qui élargit le problème. Quelque chose comme : « mais les plus grands fournisseurs d’armes, et de loin, sont les Etats eux-mêmes, et parmi eux surtout les Etats-Unis, la Grande Bretagne, La France, la Russie et la Chine, c’est-à-dire les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité ». L’entrée en matière n’était pas mal non plus. Le personnage joué par Nicolas Cage se tourne vers la caméra et, d’un air de vouloir nous donner une leçon de morale, il nous apprend qu’il y a sur terre une arme pour douze habitants, concluant sa diatribe par un « la question la plus importante est de savoir comment armer les onze autres ».
Mais, entre ces deux scènes, pas mal de répétitions et quelques éclatements de cervelles ou autres organes,bien venus pour nous rappeler à quoi peuvent servir les armes à feu.
Le lien ne fonctionne pas. Et comme ça ?
http://www.imdb.com/title/tt0399295/
http://www.imdb.com/title/tt0399295/
Tu as juste oublié ceux qui, dans les grands complexes cinématographiques, achètent des croustillants à base de farine de maïs, ceux dont on se sert pour l’apéritif, et les trempe gaiement dans une sauce aigre douce tiède… je te dis pas l’odeur, la nausée beurk.
C'est quoi? Il n'y a pas ça chez moi! Apparemment, j'ai bien de la chance...
Je ne vais au cinéma qu'une fois par an (pour mon fils de bientôt 6 ans), à cause de tout ce qu'a dit Bolcho et d'autres considérations personnelles.
Ceci dit, pas besoin d'aller au ciné pour être cinéphile, avec les petits bijoux qu'on vend actuellement (Home Cinema, etc...) il y a moyen de se faire de belles séances sans devoir cotoyer cette population si difficile à éduquer!
J'ai quand même un mea culpa mais je promets que je ne le ferai plus, pour toi Bolcho : j'ai pris du pop corn la dernière fois que je suis allée au ciné... Pardonnée si je promets de ne plus le faire?
RP
Y'a pas de mal à se faire du bien ... Pour ceux qui ne l'auraient pas lu ...
Cela fait bien une quinzaine d'années que je ne suis pas allée au cinéma (hors séances "professionnelles"). Comme Sybilline, je ne suis pas branchée cinéma, ni télé d'ailleurs.
Mais le texte de Bolcho est superbe de vérité... et d'humour.
Je me reproche mon intolérance grandissante face au manque de respect dans les lieux publics et me sont particulièrement désagréables les "parfumés abusifs" et surtout les "nuisants" sonores.
ça me rassure de penser que je ne suis pas la seule ;-)
Mais le texte de Bolcho est superbe de vérité... et d'humour.
Je me reproche mon intolérance grandissante face au manque de respect dans les lieux publics et me sont particulièrement désagréables les "parfumés abusifs" et surtout les "nuisants" sonores.
ça me rassure de penser que je ne suis pas la seule ;-)
Saperlipopette ! J'avais raté cette tranche de fou-rire... « Bolcho dans la tourmente des temps modernes ! » A mourir de rire !
C'est du vécu, comme on les aime, hilarant, raconté avec cet humour bolchov... non, je n'oserais pas le dire, disons cet humour qui n'appartient qu'à lui. Remède contre la sinistrose.
Du Bolcho comme ça, on en redemande, encore et encore...
C'est du vécu, comme on les aime, hilarant, raconté avec cet humour bolchov... non, je n'oserais pas le dire, disons cet humour qui n'appartient qu'à lui. Remède contre la sinistrose.
Du Bolcho comme ça, on en redemande, encore et encore...
je crois que c'était pour faire de l'humour... car franchement à Bruxelles, on peut se faire son petit cinoche bien à l'aise même les soirs de grosse affluence sans rencontrer personne dont tu décris le comportement ..Galerie un vendredi soir, nous n'étions que 3 pour voir un bon film israélien..Aventure, nous n'étions que 2 pour voir également un bon film (l'histoire de Kevin... oublié le titre exact..) avec en prime une bonne bière gratuite.... Vendôme la veille du 11 novembre quand tout le monde se précipitait pour voir la dernière Palme d'or, un autre petit film, mais bien meilleur à mon avis et pas de madame Chapeau..;-)
Un texte fluide qui nous embarque dans l'univers de Bolcho !
Si on considère les grandes salles (souvent urbaines) et les grosses têtes d'affiche (dont Lord of War faisait partie à l'époque), ce que tu décris est sans doute vrai dans les moments d'affluence, ou pas.
Et franchement, quand on regarde le prix d'une place dans ces multiplexes (le seuil des 10 euros a été allégrement dépassé), il y a de quoi ruminer contre ces perturbateurs de tranquillité, ces sans savoir-vivre, ces indignes de l'art cinématographique et ces irrespectueux de la salle noire qui, il n'y a pas si longtemps, a apporté l'image animée dans nos vies.
Mais pour les réfractaires, certains commentateurs de ton texte, tous les cinémas ne sont pas ainsi. Il y a même deux sous-populations d'établissements, comme dans beaucoup d'autres secteurs à l'heure où l'argent dirige jusqu'à l'art populaire. Les "gros" cinéma hors de prix qui proposent des films "racoleurs", pas toujours mauvais il faut l'avouer, et les cinémas plus petits et surtout abordables (pour ma part : 5.50 euros la séance), souvent indépendants, qui préfèrent à l’appât du gain la diffusion de la culture. Malheureusement, faute de suffisamment de passionnés, ou d'amateurs tout simplement, ces cinémas tendent à disparaître, et sont encore là grâce aux subventions, étatiques notamment.
Et nous nous en mordrons les doigts... Pas de salles, pas de "bons" films ("bons" étant tout a fait subjectif).
Cela ne reste que mon avis :)
Si on considère les grandes salles (souvent urbaines) et les grosses têtes d'affiche (dont Lord of War faisait partie à l'époque), ce que tu décris est sans doute vrai dans les moments d'affluence, ou pas.
Et franchement, quand on regarde le prix d'une place dans ces multiplexes (le seuil des 10 euros a été allégrement dépassé), il y a de quoi ruminer contre ces perturbateurs de tranquillité, ces sans savoir-vivre, ces indignes de l'art cinématographique et ces irrespectueux de la salle noire qui, il n'y a pas si longtemps, a apporté l'image animée dans nos vies.
Mais pour les réfractaires, certains commentateurs de ton texte, tous les cinémas ne sont pas ainsi. Il y a même deux sous-populations d'établissements, comme dans beaucoup d'autres secteurs à l'heure où l'argent dirige jusqu'à l'art populaire. Les "gros" cinéma hors de prix qui proposent des films "racoleurs", pas toujours mauvais il faut l'avouer, et les cinémas plus petits et surtout abordables (pour ma part : 5.50 euros la séance), souvent indépendants, qui préfèrent à l’appât du gain la diffusion de la culture. Malheureusement, faute de suffisamment de passionnés, ou d'amateurs tout simplement, ces cinémas tendent à disparaître, et sont encore là grâce aux subventions, étatiques notamment.
Et nous nous en mordrons les doigts... Pas de salles, pas de "bons" films ("bons" étant tout a fait subjectif).
Cela ne reste que mon avis :)
"Cela ne reste que mon avis :)"
Et c'est déjà pas mal ... et je le partage !
Et c'est déjà pas mal ... et je le partage !
J'adore :)))
Je n'ai pas mis les pieds dans un cinéma depuis plus d'une décennie pour toutes les raisons que tu cites. Ca me donne des envies de meurtre. Reniflements, bruits de succion, odeurs de pop corn, et la traditionnelle tête bouclée d'un géant juste devant moi. J'adore mes congénères, mais pas quand je veux regarder un film...
Bref, merci pour cette tranche d'humour grinçant.
Je n'ai pas mis les pieds dans un cinéma depuis plus d'une décennie pour toutes les raisons que tu cites. Ca me donne des envies de meurtre. Reniflements, bruits de succion, odeurs de pop corn, et la traditionnelle tête bouclée d'un géant juste devant moi. J'adore mes congénères, mais pas quand je veux regarder un film...
Bref, merci pour cette tranche d'humour grinçant.
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