Bolcho
avatar 18/08/2005 @ 00:35:17
Les 100 mots à sauver sont :

Argousin, atour, babillard (arde), badauderie, bailler, bancroche, barguigner, bath, béjaune, billevesée, brimborion, brocard, brune, cagoterie, capon, carabistouille, caraco, cautèle, chemineau, clampin, coquecigrue, débagouler, déduit, derechef, diantre, ébaudir, esbigner, étalier, faix, faquin, fesse-mathieu, fi, fla-fla, flambard, flandrin, fortifs, gandin, génitoires, goguenardise, gommeux, goualante, gourgandine, gourme, grimaud, gueux (gueuse, gueuserie), hommasse, huis, icelui (icelle), jean-foutre, jocrisse, jouvenceau (celle), lupanar, macache, mafflu(e), manant, mâtin, matutinal, melliflu (e), mirliflore, momerie, moult, nasarde, nénette, nitescence, opiniâtrer, patache, pauvresse, peccamineux, pékin, pendard (e), péronnelle, pétuner, potiner, potron-minet, priapée, purotin, quia, radeuse, rastaquouère, ribote, robin, rufian, saperlipopette, sapience, scrogneugneu, seoir, septentrion, subséquemment, suivez-moi-jeune-homme, tire-laine, toquer, torche-cul, tranche-montagne, trotte-menu, turlutaine, valétudinaire, venette, vétillard, vit, y

Un petit texte qui les contient tous (difficile de ne pas faire dans le coquin avec la matière imposée):

La rue est un lieu pour les babillardes aux atours resplendissants qui l’utilisent pour des badauderies canailles durant lesquelles, sans barguigner trop, elles consentent à bailler des sourires équivoques à n’importe quel argousin bancroche qui les trouverait bath. Mais les béjaunes comme moi attendent la brune pour oser conter des billevesées aux belles, leur chuchoter des brocards ou leur glisser un brimborion qui pourrait les séduire. Foin de cagoterie, je ne suis pas capon, mais ce serait lancer des carabistouilles que de le nier : le caraco des belles promeneuses du soir n’incite pas à la cautèle et il faudrait être le plus vil des chemineau ou le plus las des clampins pour ne pas les suivre du regard. Quand mes yeux les caressent, je regarde voler les coquecigrues et déjà songe au déduit. Mais ne débagoulez pas sur moi : c’est la nature qui me pousse que diantre ! Derechef je m’ébaudis lorsque je vois les gamines arpenter le trottoir. Pas question de m’esbigner ou de rêver comme un étalier sur sa viande : je ploie sous le faix de mon désir. Sans mentir – qu’on ne me prenne pas pour un flambard -, je n’ai rien d’un faquin ou d’un fesse-mathieu et puis mener le train qui sied, mais sans fla-fla, pour séduire les donzelles melliflues en goguette. Et s’il faut à l’occasion passer pour un gandin, un mirliflore, voire un gommeux, que cela serve au moins à m’alléger les génitoires. J’ai jeté ma gourme il y a déjà quelque temps et pu à loisir tâter de la gueuse et de la gourgandine, lui chanter la goualante teintée de goguenardise de nature à la faire se pâmer sur les fortifs, à la tombée du soir, ou bien propre à faire ouvrir l’huis de la gente dame ou même les cuisses d’icelle. Moi le grimaud, moi le jean-foutre, jouvenceau peut-être bien mais au grand jamais jocrisse, je répugne à la bourgeoise hommasse et mafflue et fuis le lupanar. Fi ! Macache ! Tout ce que le manant des faubourgs que je suis s’opiniâtre à trouver, tout ce que le peccamineux pendard prétend rencontrer, tout ce que l’honnête pékin cherche toujours lui aussi, c’est la fière fille du peuple, prête dès potron-minet à se lancer dans moult priapées matutinales de nature à la faire irradier d’une langoureuse nitescence. Mâtin quel beau programme me direz vous. Autant le dire sans l’ombre d’une momerie, j’aime la pauvresse, je chéris la radeuse, je poursuis le suivez-moi-jeune-homme, y risquant parfois l’une ou l’autre nasarde décochée par une trotte-menu outragée. Mais qu’importe, je ne peux pas m’en passer. Je vous entends potiner, je vous vois pétuner comme des penseurs tabagiques, et je sens bien que vous vous cassez la nénette sans raison, vous demandant sans doute pourquoi ce rastaquouère improbable, ce rufian sans sapience, ce purotin perpétuellement a quia, ce tire-laine valétudinaire a tant de santé dès qu’il s’agit des dames. Il ne sied pas que vous vous inquiétiez ainsi. Subséquemment, saperlipopette, il faut que je vous rassure. Si les robins débitant leurs turlutaines rêvent de sages ribotes en compagnie d’autres scrogneugneux vétillards qui toqueront timidement aux huis de maisons pourtant closes, l’âme en venette et le vit en berne, je suis quant à moi décidé à leur laisser ces voyages en patache qui pour les plus littéraires d’entre eux n’aboutiront qu’à d’insignifiants torche-culs décrivant poussivement, avec des airs de tranche-montagne, l’un ou l’autre coït angoissé (« c’est-y bien ainsi Madame ? »), oui je leur laisse ces joies froides, ce septentrion du plaisir, et je m’en retourne lutiner les péronnelles qui font la joie des honnêtes amoureux.

Charles 18/08/2005 @ 08:34:24
j'aime bien mirliflore ! aucune idée du sens, mais j'aime bien !!!

Sophi 18/08/2005 @ 12:54:19
Génial, ce texte !
Très impréssionnée !!!

Mentor 18/08/2005 @ 14:14:08
Ca y est! je l'ai lu! Ben dis donc Bolcho, quelle verve! Verve à l'ancienne, c'est sûr que ça fait vieillot, notamment grâce à tes tournures de phrases d'un style très XIXème.
Mais pas sûr que ça aide à sauver la fameuse liste.
En revanche ça incite à consulter un dico pour certains, bien que ton texte soit si explicite que parfois c'est bien inutile! ;-)
Bravo Bolcho!

Krystelle 18/08/2005 @ 15:01:46
j'aime bien mirliflore ! aucune idée du sens, mais j'aime bien !!!

Moi c'est "gourgandine" que j'aime bien!
Bel effort Bolcho!

Saule

avatar 18/08/2005 @ 15:17:54
Superbe Bolcho ! J'ai lu par petits bouts, entre deux occupations, je ne pouvais pas résister. C'est épatant !

j'adopte celui-là :

RASTAQUOUÈRE. n. m. Terme familier, emprunté de l'espagnol et servant à désigner un Personnage exotique qui étale un luxe suspect et de mauvais goût. On dit aussi, par abréviation et plus familièrement : RASTA

Mentor 18/08/2005 @ 15:17:57
Faut choisir un mot?!
Alors "carabistouille"

Charles 18/08/2005 @ 15:44:20
ok, donc le mot adopté doit être placé le plus souvent possible par le parent d'adoption ?!!

Krystelle 18/08/2005 @ 16:06:28
ok, donc le mot adopté doit être placé le plus souvent possible par le parent d'adoption ?!!

euh... je peux changer de mot? parce que je viens seulement d'aller voir dans le dico et ça promet!!!

Charles 18/08/2005 @ 16:08:53
ok, donc le mot adopté doit être placé le plus souvent possible par le parent d'adoption ?!!

euh... je peux changer de mot? parce que je viens seulement d'aller voir dans le dico et ça promet!!!


tu peux toujours le mettre sur ta fiche !!!!
;-)))))

Krystelle 18/08/2005 @ 16:11:14
ok, donc le mot adopté doit être placé le plus souvent possible par le parent d'adoption ?!!

euh... je peux changer de mot? parce que je viens seulement d'aller voir dans le dico et ça promet!!!


tu peux toujours le mettre sur ta fiche !!!!
;-)))))

V'là la réputation!

Sahkti
avatar 18/08/2005 @ 16:55:21
Je crois que je l'avais signalé dans mon commentaire sur ce livre mais je le redis: il y a dans cette liste des mots que je n'estime pas être délaissés voire abandonnés et qui sont encore employés dans certaines régions.
Diantre, derechef ou valétudinaire par exemple.

Saule

avatar 18/08/2005 @ 17:13:02
valétudinaire ? Jamais entendu !

Mais tu as raison, certains sont tout à fait courants chez nous (carabistouille, potron-minet, saperlipopette, etc...)

Sahkti
avatar 18/08/2005 @ 17:26:55
j'entends régulièrement valétudinaire par chez moi (quelqu'un qui est tout le temps malade et qui ne fait pas semblant)

Leura 18/08/2005 @ 18:04:22
Superbe... et intimidant, Bolcho. Qui oserait s'y risquer après ça sans craindre le ridicule?

Kinbote
avatar 18/08/2005 @ 21:51:27
Epoustouflant! Bravo, Bolcho!

Saint Jean-Baptiste 18/08/2005 @ 22:27:48
Ce n'est pas de la carabistouille de rastaquouère, Bolcho, diantre que c'est beau !

Tous ces mots sont à sauver bien sûr, mais beaucoup ne sont pas en perdition :
Babillard, bailler, carabistouille, derechef, faquin, fesse-Mathieu, gueux, Jean-foutre, péronelle, saperlipopette, scrogneugneux, homasse, lupanar

Si tu veux mon avis, ces mots sont perdus ou méconnus en France, mais pas chez nous
;o)

Lecharmeur 19/08/2005 @ 17:31:13
Les 100 mots à sauver sont :

Argousin, atour, babillard (arde), badauderie, bailler, bancroche, barguigner, bath, béjaune, billevesée, brimborion, brocard, brune, cagoterie, capon, carabistouille, caraco, cautèle, chemineau, clampin, coquecigrue, débagouler, déduit, derechef, diantre, ébaudir, esbigner, étalier, faix, faquin, fesse-mathieu, fi, fla-fla, flambard, flandrin, fortifs, gandin, génitoires, goguenardise, gommeux, goualante, gourgandine, gourme, grimaud, gueux (gueuse, gueuserie), hommasse, huis, icelui (icelle), jean-foutre, jocrisse, jouvenceau (celle), lupanar, macache, mafflu(e), manant, mâtin, matutinal, melliflu (e), mirliflore, momerie, moult, nasarde, nénette, nitescence, opiniâtrer, patache, pauvresse, peccamineux, pékin, pendard (e), péronnelle, pétuner, potiner, potron-minet, priapée, purotin, quia, radeuse, rastaquouère, ribote, robin, rufian, saperlipopette, sapience, scrogneugneu, seoir, septentrion, subséquemment, suivez-moi-jeune-homme, tire-laine, toquer, torche-cul, tranche-montagne, trotte-menu, turlutaine, valétudinaire, venette, vétillard, vit, y

Un petit texte qui les contient tous (difficile de ne pas faire dans le coquin avec la matière imposée):

La rue est un lieu pour les babillardes aux atours resplendissants qui l’utilisent pour des badauderies canailles durant lesquelles, sans barguigner trop, elles consentent à bailler des sourires équivoques à n’importe quel argousin bancroche qui les trouverait bath. Mais les béjaunes comme moi attendent la brune pour oser conter des billevesées aux belles, leur chuchoter des brocards ou leur glisser un brimborion qui pourrait les séduire. Foin de cagoterie, je ne suis pas capon, mais ce serait lancer des carabistouilles que de le nier : le caraco des belles promeneuses du soir n’incite pas à la cautèle et il faudrait être le plus vil des chemineau ou le plus las des clampins pour ne pas les suivre du regard. Quand mes yeux les caressent, je regarde voler les coquecigrues et déjà songe au déduit. Mais ne débagoulez pas sur moi : c’est la nature qui me pousse que diantre ! Derechef je m’ébaudis lorsque je vois les gamines arpenter le trottoir. Pas question de m’esbigner ou de rêver comme un étalier sur sa viande : je ploie sous le faix de mon désir. Sans mentir – qu’on ne me prenne pas pour un flambard -, je n’ai rien d’un faquin ou d’un fesse-mathieu et puis mener le train qui sied, mais sans fla-fla, pour séduire les donzelles melliflues en goguette. Et s’il faut à l’occasion passer pour un gandin, un mirliflore, voire un gommeux, que cela serve au moins à m’alléger les génitoires. J’ai jeté ma gourme il y a déjà quelque temps et pu à loisir tâter de la gueuse et de la gourgandine, lui chanter la goualante teintée de goguenardise de nature à la faire se pâmer sur les fortifs, à la tombée du soir, ou bien propre à faire ouvrir l’huis de la gente dame ou même les cuisses d’icelle. Moi le grimaud, moi le jean-foutre, jouvenceau peut-être bien mais au grand jamais jocrisse, je répugne à la bourgeoise hommasse et mafflue et fuis le lupanar. Fi ! Macache ! Tout ce que le manant des faubourgs que je suis s’opiniâtre à trouver, tout ce que le peccamineux pendard prétend rencontrer, tout ce que l’honnête pékin cherche toujours lui aussi, c’est la fière fille du peuple, prête dès potron-minet à se lancer dans moult priapées matutinales de nature à la faire irradier d’une langoureuse nitescence. Mâtin quel beau programme me direz vous. Autant le dire sans l’ombre d’une momerie, j’aime la pauvresse, je chéris la radeuse, je poursuis le suivez-moi-jeune-homme, y risquant parfois l’une ou l’autre nasarde décochée par une trotte-menu outragée. Mais qu’importe, je ne peux pas m’en passer. Je vous entends potiner, je vous vois pétuner comme des penseurs tabagiques, et je sens bien que vous vous cassez la nénette sans raison, vous demandant sans doute pourquoi ce rastaquouère improbable, ce rufian sans sapience, ce purotin perpétuellement a quia, ce tire-laine valétudinaire a tant de santé dès qu’il s’agit des dames. Il ne sied pas que vous vous inquiétiez ainsi. Subséquemment, saperlipopette, il faut que je vous rassure. Si les robins débitant leurs turlutaines rêvent de sages ribotes en compagnie d’autres scrogneugneux vétillards qui toqueront timidement aux huis de maisons pourtant closes, l’âme en venette et le vit en berne, je suis quant à moi décidé à leur laisser ces voyages en patache qui pour les plus littéraires d’entre eux n’aboutiront qu’à d’insignifiants torche-culs décrivant poussivement, avec des airs de tranche-montagne, l’un ou l’autre coït angoissé (« c’est-y bien ainsi Madame ? »), oui je leur laisse ces joies froides, ce septentrion du plaisir, et je m’en retourne lutiner les péronnelles qui font la joie des honnêtes amoureux.


http://polernaz.club.fr/Melpomenethalie/5Langue/…

Mentor 19/08/2005 @ 20:05:27
http://polernaz.club.fr/Melpomenethalie/5Langue/…
Chouette ton site Lemarcheur! Vraiment bien fait. C'est toi le pseudo Pol Ernaz alors? Mais fallait le dire...
;-)

Lecharmeur 20/08/2005 @ 01:00:34
http://polernaz.club.fr/Melpomenethalie/5Langue/…
Chouette ton site Lemarcheur! Vraiment bien fait. C'est toi le pseudo Pol Ernaz alors? Mais fallait le dire...
;-)


Il semblerait que Charles alias Bolcho a compris mon renvoi.
Le bol chaud d'ocre pâté déborde...
L'expert ès poésie (auto-proclamé) n'a pas dû apprécier ma dernière fessée alors il est entré dans la clandestinité.
Nicolas a changé de pseudo.
C'est devenu Charles...à temps plein.

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