Mais non. Rester là n’était plus possible. Etre juste une silhouette, ne pas être morte, ne pas être en vie. Elle en avait assez. Et ce flot de souvenir qui la hantait, ce manque qui dépassait celui de son « ventre » vide. Où avait-elle erré, tout ce temps ? Comment avait-elle pu oublier qui elle était ? Qui elle avait été ?
Elle se leva, empoigna une chaise renversée par le corps mort et meurtri de sa dernière victime et la projeta violemment sur l’écran bleuté. Sur ce Nathan fabriqué, son deuil, sa résistance inutile. Sur ce succédané de sa propre vie qui l’écoeurait. Non, elle s’était trompée. Ce n’était que du faux.
Observant les débris fumants, elle s’étonna de sa propre force. Toutes ces émotions volées, ces peurs aspirées lui avaient donné une consistance jouissive mais, hélas, de pacotille. Qui durerait un soupir, peut-être...
Si seulement cela pouvait lui servir, ne fut-ce que quelques instants. Oui, être vue, être reconnue, comme elle l’avait été par cet enfant aux yeux limpides, mais cette fois par quelqu’un qui l’avait aimée, quelqu’un qui savait. Quelqu’un qui, aussi, un jour avait eu ce même regard clair qui l’obsédait de plus en plus. Ce quelqu’un-là dont les contours se précisaient de plus en plus dans sa mémoire brumeuse…
Et pour une fois, ce fut sa propre souffrance qui l’attira, un désir qui n’était plus un besoin. Elle se laissa guider. Aveugle mais attentive. Elle ferma les yeux sur les fenêtres ouvertes, sur les corps alanguis, sur l’innocence et l’insouciance si faciles à dévorer. Elle refusa leurs invitations…
Il ne fallait pas qu’elle s’arrête, non, pas tant qu’elle…
… n’entendait pas ces volets battus par le vent, qu’elle ne sentait pas cette tristesse qui suintait des murs. De cette maison. Oui, cette maison. Si elle avait encore eu des larmes, elle en aurait versé une, sans doute. Si elle avait encore eu un corps, vrai, elle l’aurait étreint, contracté et elle aurait expiré tout son excès d’émotion.
Elle s’approcha, ombre sans ombre. Elle aurait peut-être eu peur si elle n’avait pas été ce qu’elle était. A l’intérieur, une lueur, une âme, une bougie. Il était là, le visage tordu par son malheur, elle le reconnut. Son amour d’avant, ce regard bleu terni par le temps et la solitude. Et elle voulut, terriblement, qu’il la voie, quel qu’en soit le prix. S’il mourait, au moins n’aurait-il plus mal, lui…
***
Quelque chose s’allégea en lui, soudain, comme si le tiraillement intérieur qui le torturait depuis tant de temps s’était assoupli, atténué. Comme si l’absence et le manque en lui s’étaient estompés. Il soupira. De soulagement d’abord, d’étonnement ensuite lorsqu’une partie de son corps, depuis longtemps aussi solitaire que son cœur, se réveilla, lui rappelant ses désirs et plaisirs d’entant.
Comme si…
Son cœur s’emballa, d’excitation et d’incompréhension.
Comme si…
Un chuchotement se fit entendre dans la pièce mais ses articulations douloureuses l’empêchèrent de se retourner vers ce souffle qui venait d’atterrir dans sa nuque.
Un souffle parfumé d’une odeur de cigare délicieusement familière.
Elle se leva, empoigna une chaise renversée par le corps mort et meurtri de sa dernière victime et la projeta violemment sur l’écran bleuté. Sur ce Nathan fabriqué, son deuil, sa résistance inutile. Sur ce succédané de sa propre vie qui l’écoeurait. Non, elle s’était trompée. Ce n’était que du faux.
Observant les débris fumants, elle s’étonna de sa propre force. Toutes ces émotions volées, ces peurs aspirées lui avaient donné une consistance jouissive mais, hélas, de pacotille. Qui durerait un soupir, peut-être...
Si seulement cela pouvait lui servir, ne fut-ce que quelques instants. Oui, être vue, être reconnue, comme elle l’avait été par cet enfant aux yeux limpides, mais cette fois par quelqu’un qui l’avait aimée, quelqu’un qui savait. Quelqu’un qui, aussi, un jour avait eu ce même regard clair qui l’obsédait de plus en plus. Ce quelqu’un-là dont les contours se précisaient de plus en plus dans sa mémoire brumeuse…
Et pour une fois, ce fut sa propre souffrance qui l’attira, un désir qui n’était plus un besoin. Elle se laissa guider. Aveugle mais attentive. Elle ferma les yeux sur les fenêtres ouvertes, sur les corps alanguis, sur l’innocence et l’insouciance si faciles à dévorer. Elle refusa leurs invitations…
Il ne fallait pas qu’elle s’arrête, non, pas tant qu’elle…
… n’entendait pas ces volets battus par le vent, qu’elle ne sentait pas cette tristesse qui suintait des murs. De cette maison. Oui, cette maison. Si elle avait encore eu des larmes, elle en aurait versé une, sans doute. Si elle avait encore eu un corps, vrai, elle l’aurait étreint, contracté et elle aurait expiré tout son excès d’émotion.
Elle s’approcha, ombre sans ombre. Elle aurait peut-être eu peur si elle n’avait pas été ce qu’elle était. A l’intérieur, une lueur, une âme, une bougie. Il était là, le visage tordu par son malheur, elle le reconnut. Son amour d’avant, ce regard bleu terni par le temps et la solitude. Et elle voulut, terriblement, qu’il la voie, quel qu’en soit le prix. S’il mourait, au moins n’aurait-il plus mal, lui…
***
Quelque chose s’allégea en lui, soudain, comme si le tiraillement intérieur qui le torturait depuis tant de temps s’était assoupli, atténué. Comme si l’absence et le manque en lui s’étaient estompés. Il soupira. De soulagement d’abord, d’étonnement ensuite lorsqu’une partie de son corps, depuis longtemps aussi solitaire que son cœur, se réveilla, lui rappelant ses désirs et plaisirs d’entant.
Comme si…
Son cœur s’emballa, d’excitation et d’incompréhension.
Comme si…
Un chuchotement se fit entendre dans la pièce mais ses articulations douloureuses l’empêchèrent de se retourner vers ce souffle qui venait d’atterrir dans sa nuque.
Un souffle parfumé d’une odeur de cigare délicieusement familière.
Soyez indulgents, le chiffre 13, on ne sait jamais ce que ça peut donner. Je pense qu'il n'y aura pas assez d'action pour certains. ;o) Mais j'ai fait ce que j'ai pu pour, avant tout, être cohérente.
(ses plaisirs d'antan, Blue...)
Que te dire... Que je suis vachement contente!!! Non seulement, c'est très bien écrit mais en plus, tout cela a retrouvé une belle consistance et revoilà mon vieux monsieur (ben oui, c'est que j'y étais attachée) et puis cette ombre s'humanise d'un coup et c'est très bien, on s'intéresse de nouveau à elle de manière concrète je trouve tout cela très intéressant!
Tu as habilement créé le lien avec tout ce qui précède, on ne sent pas du tout de cafouillage ni rien de ce genre, c'est maîtrisé.
Que te dire... Que je suis vachement contente!!! Non seulement, c'est très bien écrit mais en plus, tout cela a retrouvé une belle consistance et revoilà mon vieux monsieur (ben oui, c'est que j'y étais attachée) et puis cette ombre s'humanise d'un coup et c'est très bien, on s'intéresse de nouveau à elle de manière concrète je trouve tout cela très intéressant!
Tu as habilement créé le lien avec tout ce qui précède, on ne sent pas du tout de cafouillage ni rien de ce genre, c'est maîtrisé.
antan!!! aaaahhh gggrrrr et oui, je l'avais mal écrit, j'ai voulu corriger avec le dico de Word et j'ai mal cliqué. Vraiment, "entant", non mais!
Ah oui! On retombe sur nos pattes.
Mais il n'était pas vraiment mort?
C'est très bien écrit en tout cas, avec comme ce balancement dans les phrases que j'aime bien chez toi.
J'ai l'impression qu'on n'est pas loin du terme. Tu aurais pu clôturer, en fait. Combien de participants reste-t-il?
Mais il n'était pas vraiment mort?
C'est très bien écrit en tout cas, avec comme ce balancement dans les phrases que j'aime bien chez toi.
J'ai l'impression qu'on n'est pas loin du terme. Tu aurais pu clôturer, en fait. Combien de participants reste-t-il?
Je n'allais pas empêcher d'autres de participer au MM, Sib, ça n'aurait pas été très fair-play! :o) Il reste Acie, Selma et Killgrieg.
Bluewitch c'est parfait! Un super rétablissement après des doubles saltos en série et glissades dangereuses vers une fin impossible. Ouf!...
Il semble que l'horizon s'éclaircisse grâce à ta maîtrise de la narration qui remet les personnages principaux à leurs places respectives.
Oui, l'ombre commence (peut-être) à produire aussi son ombre. Et son passé resurgit avec acuité et même réalité.
Ca redevient passionnant.
Moi aussi, j'attends de revoir le gamin aux yeux clairs (clairvoyants?).
Attendons la suite.
Il semble que l'horizon s'éclaircisse grâce à ta maîtrise de la narration qui remet les personnages principaux à leurs places respectives.
Oui, l'ombre commence (peut-être) à produire aussi son ombre. Et son passé resurgit avec acuité et même réalité.
Ca redevient passionnant.
Moi aussi, j'attends de revoir le gamin aux yeux clairs (clairvoyants?).
Attendons la suite.
Alors là, Blue, chapeau bas ! Faire un texte comme ça, de cette qualité, veux-je dire, et du fond des abysses insondables faire remonter le MM quasi noyé à la surface, oui, faut l’faire !
Je n'allais pas empêcher d'autres de participer au MM, Sib, ça n'aurait pas été très fair-play! :o) Il reste Acie, Selma et Killgrieg.Content que ce soit Kilgrieg qui boucle... Ben oui, je suis fan, et alors? Excusez-moi Acie et Selma...
Espèce de mentor, vas!
et puis on lui a déjà retiré le plaisir d'Andrea dans le MM précédent, laissez-lui celui-ci :)
Espèce de mentor, vas!"La vérité est comme le soleil. Elle fait tout voir et ne se laisse pas regarder" [ Connais pas l'auteur... ]
Magnifique ! On reprend le cours de l'histoire, on retrouve toutes les cohérences, nos personnages aussi. Enfin sortis de la zone d'ombre.
Il y a aussi une façon, un ton qui ressemble au début du MM. Parce que c'est aussi extrêmement bien écrit à mon goût. Petites touches intriguantes et n'effrayantes.
Il y a aussi de l'action ... Fin de MM en plein suspens. Episode vraiment très réussi, bravo Blue !
Il y a aussi une façon, un ton qui ressemble au début du MM. Parce que c'est aussi extrêmement bien écrit à mon goût. Petites touches intriguantes et n'effrayantes.
Il y a aussi de l'action ... Fin de MM en plein suspens. Episode vraiment très réussi, bravo Blue !
et puis on lui a déjà retiré le plaisir d'Andrea dans le MM précédent, laissez-lui celui-ci :)
Oh la! Quand j'ai conclu, tout le monde était passé
Oui Oui Sib, mais il tenait à un second tour avec son amour :)
Ca aurait cafouillé. Les histoires d'amour finissent mal, en général
Tra la la
Tra la la
Bon ben,puisse que tout le monde a tout dit j'ai plus rien à dire,déjà que je suis court.
En tout cas reconstruire un édifice dont on ne voyait plus ni les portes ni les fenêtres et d'aussi belle manière:Bravo!
En tout cas reconstruire un édifice dont on ne voyait plus ni les portes ni les fenêtres et d'aussi belle manière:Bravo!
j'ai beaucoup aime aussi, mais encore je reste dans le flou, qui est ce monsieur? le pere ou le mari je comprend spas tout des fois
je vais pas pouvoir fair ela suite la
je suis en pleines revision sde partiels, donc ca va m'etre impossible, j'avais dit pas avant juin pour moi et je me vois pas cloturer non plus, surtout que je n'ai pas compris le texte dans son ensemble
j'espere que vous me pardonnerez, mais mon annee c'est ma priorite en ce moment
je vais pas pouvoir fair ela suite la
je suis en pleines revision sde partiels, donc ca va m'etre impossible, j'avais dit pas avant juin pour moi et je me vois pas cloturer non plus, surtout que je n'ai pas compris le texte dans son ensemble
j'espere que vous me pardonnerez, mais mon annee c'est ma priorite en ce moment
Voilà le MM qui prend une tournure qui me plait plus...
La silhouette retrouve son paradoxe initial (coté attachant/effrayant), chaque personnage est à sa place, ça soulage!
Et tout cela est très bien écrit qui plus est.
La silhouette retrouve son paradoxe initial (coté attachant/effrayant), chaque personnage est à sa place, ça soulage!
Et tout cela est très bien écrit qui plus est.
fée avait déjà fait du ménage, blue recommence... Et elle a un balai elle, pas une carabine.
pas mal rangé blue, je pourrais m'installer sans travaux (peut-être pas manger par terre, mais..)
alors voilà je suis pensif, vais-je relire l'ensemble encore ou juste noter le mot FIN au tout début de ma suite....
faut que j'dorme dessus
en tout cas, bravo, bel effort et dieu sait que ce n'était pas facile
pas mal rangé blue, je pourrais m'installer sans travaux (peut-être pas manger par terre, mais..)
alors voilà je suis pensif, vais-je relire l'ensemble encore ou juste noter le mot FIN au tout début de ma suite....
faut que j'dorme dessus
en tout cas, bravo, bel effort et dieu sait que ce n'était pas facile
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