Paracelse 13/05/2005 @ 21:15:08
Gus Van Sant est décidemment doué pour filmer la mort en marche, et sait distiller comme personne « la beauté dans le malaise » !

La nature, là encore omniprésente (il ne s’agit plus de désert, comme dans « Gerry », mais de forêt et de plans d’eau, très présents dans les sonorités également), est le seul havre de paix qui semble rester à Blake (sosie fictif de Kurt Cobain), qui se dissolue petit à petit, sans faire de bruit, sans attirer non plus l’attention de son entourage. Son malaise est perceptible dans les plus infimes détails (dans la cuisine, quand il mange, fume, prend le téléphone…) et les scènes les plus banales du quotidien en deviennent du coup saugrenues (le face à face avec l’employée des pages jaunes par ex). Il n’est déjà plus là, il est ailleurs, indifférent à tout, y compris à lui-même. Absent d’une absence qui vide de leur sens les discours (il ne répond quasiment plus quand on lui parle) et les vanités (on est très loin de l’image de la star-rock mégalomane). Echecs et réussites (comme il l’exprime au type des annuaires), joies et peines (qui ne le concernent même plus), petits faits et grands événements (la tournée évoquée par ex) sont comme nivelés par un temps en marche. Inexorabilité du destin qui avance. Poussière des jours. L’essentiel est maintenant ailleurs, Blake ne semblant même plus concerné par ce qui lui arrive. Il est étranger à tout, y compris à lui-même. Peut-être enfin arrivé au stade où on ne peut plus mentir (« l’ultime face à face » comme il le chante), où l’authenticité est à son maximum, où l’existence elle-même se relativise. Cette dernière ne semble plus qu’un pis-aller, une expression partielle, maladroite voire dérisoire d’une vérité indicible.

Pour autant, ce film n’est pas que mélancolique. La dédramatisation du regard de GVS, sa prise de distance sur un tel sujet, sont aussi une force ! Car permet d’inscrire son personnage dans un niveau de réalité plus vaste et plus profond où, à l’image de cette nature immuable, rien ne bouge ni ne change, et où on sent que Kurt/Blake devient petit à petit quitte des vicissitudes de l’existence. Peut-être enfin en paix avec lui-même…

Comme souvent avec GVS, c’est un film sensitif, qui va dans le prolongement de « Gerry » et « Elephant » (assez d’accord, comme l’ont dit certains journalistes, pour parler d’une trilogie), et qui plonge là encore le spectateur dans un trip hypnotique. Et ce cinéaste réussit encore la gageure, avec un regard pourtant ô combien distancié, de faire un film infiniment touchant !

Paracelse 14/05/2005 @ 09:09:33
pour ceux qui veulent télécharger la chanson du film, "Death to birth", chantée par Michael Pit dans "Last days" :

http://www.beautifullyscarred.net/

(allez dans la rubrique "medias", puis "audio+")

Paracelse 14/05/2005 @ 09:19:38
...et bien sûr, le site officiel ! ;-D

http://www.mk2.com/last_days/

Paracelse 15/05/2005 @ 13:10:46
j'ai l'impression qu'il n'y a pas beaucoup de passionnés de cinéma par ici... ;-D

en tout cas, pour ceux qui ont envie de discuter autour de "Last days", de Gus Van Sant aussi...
un topic parmi d'autres (sur allociné)
http://allocine.fr/communaute/forum/…

(et allez voir ce film, c'est un chef d'oeuvre !!! ;-D)

Lilix 04/09/2005 @ 22:50:37
J'ai franchement détesté 'Last days'. N'allez pas me traiter d'amateur! Ce film est carément endormant! J'adore Michael Pitt et Gus Van sant mais ce film est un NAVET.

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