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Forums  :  Vos écrits  :  Histoire banale

CQFD 12/05/2005 @ 02:30:48
Lundi, 10h45.
Il ouvre les yeux. Il a dormi une petite heure. Ca fait deux jours qu’il attend que son fils ouvre les yeux lui aussi. Mais il les ouvre pas. On se demande même si il les rouvrira. Les yeux qui sont ouverts eux, pleurent. Ca fait deux jours qu’ils pleurent. La mère, le père, les frères, les sœurs, les autres familles du quartier…Les copains sont passé hier. Eux n’ont pas pleuré, ou peut-être en cachette, en secret des autres copains. Et puis peut-être pas, peut-être qu’ils sont déjà entrain de préparer le prochain drame, les prochains pleurs. Salim lui, il peut plus pleurer maintenant. Pour l’instant seulement, c’est ce que tout le monde espère…

Samedi, 15h45.
Les parents sont là. le gentil docteur annonce : perforation du foie et lésions graves des organes internes . Coma. Voilà, c’est là qu’on a commencé à pleurer. A pleurer vraiment je veux dire.

Samedi, 12h45.
- Quoi qu’est-ce qu’y a ?! Vas-y lâche moi toi ! putin, laissez moi passez, c’est mon pote qui saigne là ! Pourquoi vous me bloquez à moi ?!
-Calme toi, reste là. Tu vas nous suivre dans le camion, on va prendre ta déposition.
-J’en ai rien à foutre de ta déposition ! j’veux aller voir mon pote, laissez moi montez dans l’ambulance !
-Allez calme toi ! Ils l’emmènent à l’hôpital, viens faire la déposition ou je t’embarque…

Samedi, 00h30.
Squat en bas du bloc, comme tous les soirs à fumer des joints, et surtout à en vendre. Pour l’instant c’est tranquille. Dans deux minutes ça va l’être un peu moins. Une voiture, quatre types, une lame, trois coups, trois trous et Salim par terre. C’est allé trop vite là. On a rien vu venir.


Vendredi, 23h30.
Bilel rentre chez lui. Il va se coucher. Il trouve sa mère en pleurs dans le salon. Elle lui raconte, mais ce n’est pas nécessaire, tout ce qu’il veut c’est le nom. Qui ? Non en fait il ne va pas se coucher. Un coup de téléphone. Un couteau dans sa poche aussi.

Vendredi, 17h52.
Toc, toc, toc. On ouvre. Deux minutes plus tard, le ton est monté. La mère essaye de calmer la situation.
-Mais non il est pas là Bilel, je peux pas te laisser rentrer et fouiller dans ses affaires, repasse demain si tu veux.
-J’ment bat les couilles qu’il est pas là ! Il me prend pour qui ?! Ca fait un mois qu’il me fait galérer ! J’suis une pute moi ?! Ce qu’il me doit, il le rend !
Il pousse la mama, un peu trop fort peut-être, se dirige vers la chambre de Bilel, il cherche, regarde partout, puis finit par trouver son jeu de playstation qu’il récupère, puis rentre tranquillement chez lui en pensant que son honneur est sauf…

Zou 12/05/2005 @ 09:49:50
Pas mal du tout pour moi. J'ai trouvé le traitement de ce tragique mais cependant trop courant fait divers très original. Cet espèce de flash back chronomètré m'a donné l'impression de lire à reculons. Etrange et surprenant. En tout cas la lecture du texte exige une certaine gymnastique de l'esprit qui pourrait s'avérer inconfortable sur une plus longue histoire mais là, pas trop de courbatures !

CQFD 12/05/2005 @ 10:46:28
je me sui trompé dan les horaires

Acie 12/05/2005 @ 11:43:40
oui j'allais le dire y a un problme d'horaire car si le samu et l'ambulance arrivent 12h après, il a le temps de mourir ton pauvre salim
mis a part ca, tres original la structure, quelques petites fautes ou petits soucis de syntaxe (pas dans les dialogues ca c'est fait expres je sais) ;-)
mais c'est très bien mis en scene
felicitation

Loupbleu 12/05/2005 @ 16:22:17
Pas mal du tout ! J'ai bie aimé. J'ai pensé aux films "irréversible" et "memento" qui sont aussi racontés à l'envers.

Sur le style, il y a quelques formules qui me paraissent pas trop adroites, la répétition de "copains", "pour l'instant seulement" par exemple. Je me demande aussi ce que le texte peut donner en enlevant les conjonctions "aussi", "ou", "et", "puis". Ca donnerait peut-être plus de vivacité au récit ?

Bon, j'y vais de mes palabres de critique sur le fond. J'ai vu deux choses : la première c'est de comprendre la cause - dérisoire -, la seconde de se demander : A quel moment l'histoire a dérapé ? (sensation renforcée par les horaires). Le fait de ne pas trouver de réponse directe rend l'impression d'une violence structurelle, c'est un message intéressant que j'aime bien.

Mentor 12/05/2005 @ 16:43:55
"Histoire banale", malheureusement banale. En tout cas bien rendue ici, avec le vocabulaire juste dans les dialogues. Et cette impression de "mort pour rien", de bêtise de gamin qui va bien trop loin. Le courage aussi qu'il faut pour aborder un sujet délicat. Bravo pour ça.

Kicilou 12/05/2005 @ 19:01:52
Comme Mentor. Cette impression de mort pour rien. L'idée du compte à rebour est très bonne : commencer par le résultat, on s'attend à quelque chose qui justifierait au moins en partie ce qui a conduit à cet acte et non, rien, un jeu de console ! Texte marquant avec un début très touchant avec de belles phrases et cette fin qui est le déclanchement tellement stupide de tout ce drame.
Bravo, vraiment, j'ai beaucoup aimé !

Tistou 29/05/2005 @ 15:50:57
Mouais !
Procédé riginal mais un tantinet casse-tête. Il faut beaucoup revenir en arrière pour tout comprendre, accrocher sa ceinture.
Et des fautes quand même, pas mal :
"J'ment bat les couilles"
"putin"
...
Plus relire et peaufiner ne nuirait pas.

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