Les forums

Forums  :  Musique & Cinéma  :  "Dolls" de Kitano

Paracelse 11/05/2005 @ 09:30:24
Voici un rêve lunaire transcendantal faisant la part belle aux relations karmiques...

En regardant ce film de Takeshi Kitano, on peut choisir l'option d'imaginer, derrière les poupées bunraku, des dieux choisissant de vivre une expérience humaine, et ainsi laisser aux hommes (les marionnettistes) le choix de tirer les ficelles... se dire aussi que les trois couples représentés peuvent être encore ces mêmes dieux, mais à des "saisons" différentes...

J'aime en tout cas la puissance de détachement de Kitano, son sens esthétique bien sûr incroyablement poétique, mais aussi sa familiarité avec l'envers des décors et des heures, dans une durée où il ne se passe apparemment pas grand-chose, rien... où pourtant la cohésion intime de ses personnages répond à un ordre profond et secret. Ils se reconnaissent dans le moins, comme dans cette magnifique scène où l'amoureuse du Yakuza ne le reconnaît apparemment pas, mais où pourtant son âme à elle rentre instantanément en résonance avec son âme à lui, et ce malgré le temps qui a passé...

Certes, les personnages se tiennent loin de l'événement, ce qui peut rebuter notre culture occidentale, ils ne se regardent d'ailleurs pas beaucoup en face, ils cheminent par contre ensemble, tenus par un fil, et même séparément (dans le temps, dans l'espace), la distance ne signifiant pas pour autant rupture...

On constate aussi comme il peut être morbidement fascinant, pour certains personnages (la jeune clocharde dans son repli autistique après "l'arrachage de ses ailes", ou le fan de la star rock prêt à toutes les extrémités...), de s'arracher à soi-même, de se mutiler, d'être attiré par un repos peut-être sombre, mais qui est pourtant une forme de quiétude. Une quiétude en marche néanmoins. Comme on sent qu'il peut être aussi tentant de rentrer vraiment chez soi, de l'autre côté du temps... de vraiment s'éloigner. Comme si ces marionnettes se vivaient d'ailleurs... presque de nulle part. Mais les "dolls" continuent pourtant à avancer, dans leur quête métaphysique, dans des chemins de traverse où les saisons défilent... Au fond, même au plus intime d'eux-mêmes, ils "deviennent", sans exactement d'ailleurs savoir quoi. Ils cheminent, petites mécaniques butées, sans trop savoir vers où non plus, jusqu'à cet hôtel perdu dans la montagne, où il y a bien longtemps, ils ont échangé une promesse, rompue par la suite... mais où une réconciliation et un lâcher prise sont alors possibles. La boucle est bouclée, les dieux peuvent se reposer maintenant.

FightingIntellectual 20/05/2005 @ 18:10:04
J'ai vu "Dolls" il y a quelques semaines. Ma nipponophilie étant encore plus exacerbée au cinéma qu'en littérature, le DVD avait piqué ma curiosité au vidéoclub.

La première chose à me sauter aux yeux est cette photographie criarde utilisée par Kitano qui fait ressortir le monde comme un univers digne de la ligne de jouets "Playskool". On a déjà là une variable intéressante. Le destin noir, le repos mortuaire chosi par les personnages(comme le dénote ci-bien la précédente critique) est mis-en-scène dans un décor quasi-onirique ou les couleurs chaudes de cotoient dans un tourbillon étourdissant.

Voyons les variables communes. Trois personnes, avec une bonne respectabilité sociale, voir position enviable(a part le fan maladif...mais quand même..il avait un travail solide) envoie tout balancer pour l'amour. Corrigez moi si j'me trompe mais j'y vois un message foncièrement découragé, voir nihiliste de Kitano non? Au milieu d'un univers beau et coloré, le seul point, trou noir est celui de l'amour, c'est cette force indestructible qui nous transforme, nous déchire, nous rends infirmé de ce qu'on pourraît être vraiment.

Étant déjà maussade au sujet de l'amour, je dois dire que ce film m'as fichu le cafard.

Veneziano
avatar 29/05/2005 @ 13:28:12
J'ai vu Dolls au cinéma, il y a deux ans... au cinéma La Pagode, ce qui ne manque pas de sel.
J'ai beaucoup aimé. C'est très différent de ce que Kitano fait d'habitude, mais chacune des histoires est très poétique. J'ai trouvé ça très esthétisant et émouvant.
Je me fais peu à peu initier au cinéma asiatique par un couple d'amis, dont la femme est vietnamienne d'origine.

FightingIntellectual 29/05/2005 @ 19:02:34
C'est intéressant que tu mentionnes le fait que c'est différent de ce que Kitano fait d'habitude. Ce type est un sentimental qui ne s'accepte pas. J'ai vu il n'y a pas longtemps de ses films "de son genre"' soit Brother et Violent Cop...et laissez moi vous dire que ca ne se démarque en rien du stéréotype de film de Yakuza ordinaire, alors que lorsqu'il se décide a fait des trucs un peu plus sentimentaux, il frappe dans le mille.

Il semble cependant accepter cette réalité de plus en plus,ce qui m'enthousiasme pour le futur

FéeClo
avatar 30/05/2005 @ 15:45:20
"Dolls" c'était beau!

Je dirais même plus "magnifique"...

FightingIntellectual 30/05/2005 @ 16:20:58
"Dolls" c'était beau!

Je dirais même plus "magnifique"...


Et qu'est ce que t'as trouvé magnifique dans Dolls?

FéeClo
avatar 31/05/2005 @ 07:57:53
"Dolls" c'était beau!

Je dirais même plus "magnifique"...


Et qu'est ce que t'as trouvé magnifique dans Dolls?


quoi ma critique n'est pas claire? :o)
... ché pas en fait... c'est tout le film que j'ai trouvé magnifique...

FightingIntellectual 15/06/2005 @ 00:14:58
C'est vrai que c'était magnifique. C'était déprimant mais c'était très beau. Cette photographie donnait vraiment un aspect irréel, de terrain de jeu.

Hedwige2 15/09/2005 @ 15:58:57
Pour venir au secours de feeclo, je dirais que ce film est esthétiquement une merveille, et que c'est le plus beau film sur l'amour absolu q
ui m'ait été donné de voir

Page 1 de 1
 
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre

Vous devez être membre pour poster des messages Devenir membre ou S'identifier