MOPP 09/05/2005 @ 19:01:27
Oui, Lucien, c'est bien Fargue pour le 1, Queneau pour le 2. Quant à te suivre pour énoncer les auteurs des vers que tu cites, ce serait plus difficile pour moi, n'ayant pas ta formation, ni ta mémoire.

En proposant ce recueil, je voulais montrer la BEAUTE de certains vers, même sortis de leur contexte ; c'est peut-être à cela que l'on voit que l'on se trouve en face de la POESIE.

Kilis 09/05/2005 @ 22:57:28
Oui mais elle, sait-elle en face de qui elle est?

MOPP 10/05/2005 @ 08:15:44
Tu vois, Lucien, le poème monostique d'Apollinaire que tu proposes comme exemple, montre bien ce qu'est la POESIE : elle est antiprose, écart par rapport à la langue usuelle, elle ne vise pas la compréhension immédiate, offrant un sens caché, une surprise, demandant parfois une recherche. dans ce cas bien précis, nous avons bien un alexandrin avec ses quatre accents, mais est-ce l'essentiel ? N'est-ce point les différentes significations possibles du mot "cordeau" qui ouvre le poème ? C'est pourquoi je te remercie de l'avoir proposé dans ta liste. De plus, il n'y a pas de ponctuation dans les poèmes d'Apollinaire. Il justifiait cette absence par le fait que la ponctuation alourdit l'essor d'un poème, celui-ci, d'un seul trait, doit poursuivre sa course ailée, écrivait-il. Parfois on ne comprend pas, mais cela n'a aucune importance, concluait-il. Ce sens caché induit justement la poésie, laquelle n'a pas pour mission de communiquer nécessairement un langage clair.

Kilis 10/05/2005 @ 15:08:14
C'est clair!

MOPP 10/05/2005 @ 15:14:52
Oui mais elle, sait-elle en face de qui elle est?


Mille excuses, moi, je n'ai pas compris le sens de ta question, c'est pourquoi j'ai été incapable d'y répondre. Veux-tu préciser ta demande ?

Lucien
avatar 10/05/2005 @ 16:36:32
Oui mais elle, sait-elle en face de qui elle est?


Mille excuses, moi, je n'ai pas compris le sens de ta question, c'est pourquoi j'ai été incapable d'y répondre. Veux-tu préciser ta demande ?

MOPP, toi qui écris : "Parfois on ne comprend pas, mais cela n'a aucune importance, concluait-il. Ce sens caché induit justement la poésie, laquelle n'a pas pour mission de communiquer nécessairement un langage clair", ne penses-tu pas que l'on puisse étendre la réflexion aux mots que nous mettons sur la poésie? Donc, quand Kilis suppose que poésie et lecteur sont deux partenaires dont la rencontre seule fait sens, quand elle postule une sorte de conscience ou de volonté du poème qui pourrait s'étonner d'être devant un lecteur à qui on ne l'aurait pas présenté, même si nous ne comprenons pas tout, nous pouvons supposer que Kilis partage avec nous le sens du mystère sans lequel il n'est pas de poésie possible.

Lucien
avatar 10/05/2005 @ 16:38:50
Tu vois, Lucien, le poème monostique d'Apollinaire que tu proposes comme exemple, montre bien ce qu'est la POESIE : elle est antiprose, écart par rapport à la langue usuelle, elle ne vise pas la compréhension immédiate, offrant un sens caché, une surprise, demandant parfois une recherche. dans ce cas bien précis, nous avons bien un alexandrin avec ses quatre accents, mais est-ce l'essentiel ? N'est-ce point les différentes significations possibles du mot "cordeau" qui ouvre le poème ? C'est pourquoi je te remercie de l'avoir proposé dans ta liste. De plus, il n'y a pas de ponctuation dans les poèmes d'Apollinaire. Il justifiait cette absence par le fait que la ponctuation alourdit l'essor d'un poème, celui-ci, d'un seul trait, doit poursuivre sa course ailée, écrivait-il. Parfois on ne comprend pas, mais cela n'a aucune importance, concluait-il. Ce sens caché induit justement la poésie, laquelle n'a pas pour mission de communiquer nécessairement un langage clair.


"La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur, les mots ne mentent pas"

disait Eluard. Je crois que, depuis que j'ai seize ans, je souscris sans réserve à cet art poétique.

MOPP 10/05/2005 @ 16:47:10
Oui mais elle, sait-elle en face de qui elle est?


Mille excuses, moi, je n'ai pas compris le sens de ta question, c'est pourquoi j'ai été incapable d'y répondre. Veux-tu préciser ta demande ?

MOPP, toi qui écris : "Parfois on ne comprend pas, mais cela n'a aucune importance, concluait-il. Ce sens caché induit justement la poésie, laquelle n'a pas pour mission de communiquer nécessairement un langage clair", ne penses-tu pas que l'on puisse étendre la réflexion aux mots que nous mettons sur la poésie? Donc, quand Kilis suppose que poésie et lecteur sont deux partenaires dont la rencontre seule fait sens, quand elle postule une sorte de conscience ou de volonté du poème qui pourrait s'étonner d'être devant un lecteur à qui on ne l'aurait pas présenté, même si nous ne comprenons pas tout, nous pouvons supposer que Kilis partage avec nous le sens du mystère sans lequel il n'est pas de poésie possible.


C'est probablement le sens que Kilis a donné à sa phrase, mais, mille regrets, je n'étais pas branché sur cet aspect des choses, ce qui prouve que la communication est une affaire très difficile. Elle précisera probablement sa pensée, ce que je souhaite sincèrement d'autant plus que son poème présenté dans "vos écrits" est de qualité.

MOPP 10/05/2005 @ 16:51:12


"La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur, les mots ne mentent pas"

disait Eluard. Je crois que, depuis que j'ai seize ans, je souscris sans réserve à cet art poétique.


Oui, pour moi, ce vers fut une révélation lorsque je l'ai lu pour la première fois ! je sortais (enfin ?) du domaine scientifique pour entrer dans le domaine artistique.

Kinbote
avatar 11/05/2005 @ 13:57:05
Tu vois, Lucien, le poème monostique d'Apollinaire que tu proposes comme exemple, montre bien ce qu'est la POESIE : elle est antiprose, écart par rapport à la langue usuelle, elle ne vise pas la compréhension immédiate, offrant un sens caché, une surprise, demandant parfois une recherche. dans ce cas bien précis, nous avons bien un alexandrin avec ses quatre accents, mais est-ce l'essentiel ? N'est-ce point les différentes significations possibles du mot "cordeau" qui ouvre le poème ? C'est pourquoi je te remercie de l'avoir proposé dans ta liste. De plus, il n'y a pas de ponctuation dans les poèmes d'Apollinaire. Il justifiait cette absence par le fait que la ponctuation alourdit l'essor d'un poème, celui-ci, d'un seul trait, doit poursuivre sa course ailée, écrivait-il. Parfois on ne comprend pas, mais cela n'a aucune importance, concluait-il. Ce sens caché induit justement la poésie, laquelle n'a pas pour mission de communiquer nécessairement un langage clair.


Je souscris totalement à cette vision de la poésie. Un poème trop clair, dont on épuise le sens à la première lecture, ne trouble généralement pas.

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