Killgrieg 04/05/2005 @ 11:03:43
Voilà ! la suite, un chapitre entier et ya encore du déjà-vu, pas beaucoup, juste le début, et ya encore du cul, pas beaucoup, juste le début. A tous ceux qui ont lu et commenté les autres envois, je tiens à dire merci ! Je tiens à dire que les remarques de chacun me servent.




Lila détestait particulièrement son oncle, frère de sa mère, fils à moitié renié de sa grand mère, type bouffi, au rire gras comme sa gueule, dont le seul plaisir résidait dans la perpétration d'horripilantes chatouilles. Depuis toute petite elle supportait ce porc purulent, ses mains moites qui se lovaient autour de sa taille, infligeant de molles pressions, parfois plus bas qu'il n'est moral, ce visage d'alcool et de sang qui se gonflait au rythme du rire obscène et mouillé, le gloussement vif irrépressible, les pognes ventouses, le cafard pieuvre, l'hilarité sans nom qui résonne d'autant plus que la raison vacille.

- Lâche-moi… LACHE-MOI… J’en peux plus là… Connard… Touche-moi encore et j’te défonce ta gueule.

La mère se tournait vers eux, les yeux ronds. L’oncle sans souffle, un rictus automatique, l’œil hagard, suspect, s’agitant dans son orbite violacé. La famille s’interrogeait. Silence. La gêne rouge et sa chaleur paralysante s’écrasait sur le front de Lila, coulait sur ses joues. Soutenir les regards. L’oncle reprenait force et constance tandis qu’elle se décomposait. La haine emplissait les pensées floues de Lila. Elle les haïssait tous, tous. Tous. Elle allait hurler quand les lumières s’éteignirent, la musique envahit la pièce et la lueur des bougies vacillantes souligna les visages perplexes d’ombres dansantes. Son frère se frayait un chemin à travers les corps figés. Stevie Wonder, happy birthday. Seul son frère chantait, il portait le gâteau, sans bien comprendre.
Vingt et une bougies, un frère nigaud, une petite vie frustrante et une famille complice dans le mensonge et les faux semblants. Lila en était là. Elle s’avança vers le gâteau, fît un vœu, souffla, prit son manteau et son téléphone et sortit.

Dans le hall, ses jambes tremblèrent, elle posa une main sur le mur, s’accroupit, reprit ses esprits. Elle composa sur son portable le numéro de Jérôme. Troisième sonnerie.

- allô ! Jérôme ! Lila… Tais-toi ! Ecoute-moi ! J’ai besoin de toi. Viens me chercher… T’es où là ?.. OK, dans 10 minutes, chez moi, enfin pas tout à fait chez moi, j’suis dans les escaliers, devant ma porte… Monte.

Elle glissa le portable dans sa poche, s’assit sur la dernière marche de l’escalier. La tête dans les mains, les coudes posés sur ses genoux, elle attendit Jérôme. Sa colère avait fait place à une résignation sourde. Elle en était sûre, tout devait changer, elle devenait folle. Elle percevait, à travers la porte, à quelques mètres de là, les sons brouillés de conversations vives, sa famille. Elle entendit Jérôme monter l’escalier avec ses bottes de moto, aperçut son profil, son air déterminé.

- Ça va Lila ? Qu’est-ce qui t’arrive ?
- Chut ! ne dis rien ! Viens.

Elle se leva, lui prit la main, le poussa contre la porte de chez elle, s’agenouilla devant lui, glissa sa main pour faire sauter les boutons du jean, empoigna son sexe chaud et le prit délicatement dans sa bouche. Elle aimait bien Jérôme. Jérôme l’aimait. Il était en train de vivre un rêve; elle le savait, elle savait aussi que ce qu’elle faisait était dégueulasse, elle ne voulait pas le faire souffrir. Elle aurait mieux fait d’appeler quelqu’un d’autre, un inconnu, trop tard pour les regrets, elle se concentrait sur le plaisir mêlé de panique de son ami. Elle s’appliqua, concentra toute sa fougue, toute son âme, sa délicatesse et sa force. Elle espérait que son plaisir le pousserait à hurler, qu’on l’entende bien dans le grand appartement douillet, qu’on s’interroge, qu’on vienne voir. Jérôme grogna faiblement et s’affaissa sur le paillasson welcome de l’entrée, ébahi, étonné et vidé. Il osait à peine la regarder, elle lui sourit.

- Salut, petit d’homme.
- T’es folle, complètement folle.

Elle sourit.

- J’ai soufflé ma bougie… on s’casse ?

Elle le tira une nouvelle fois par la main, l’entraîna dans les escaliers.

- j’te paye un pot.

Les rues brillaient sous les lampadaires, le froid sec donna à Lila l’envie d’aller au ski, elle prit une profonde bouffée d’air glacé.

- allez grouille, y caille.

Elle courait, le tirait toujours derrière elle vers la façade bleue du bistrot sans nom de René et Jeanne, plus bas dans la rue; la chaleur. Elle avait hâte de se plonger dans la vie hors du temps, au milieu des gens qui lui ressemblaient, les perdus, les déplacés, ses amis, ses pairs… Neverland. Elle éteignit son téléphone sans même le sortir de sa poche, ouvrit la porte, le sourire de Jeanne, le regard en coin de René, les acclamations de ses compagnons de déroute, son nom… Son nom sonnait bien, là. Accolades, embrassades, papillon exotique. Depuis des mois, elle passait chaque soir, plus ou moins tard, plus ou moins longtemps, elle en avait besoin. Elle se sentait orpheline le lundi, quand le rideau était baissé. Jérôme, lui, ne se sentait pas à sa place dans ce café. Elle le savait aussi. Il aimait d’autres lieux, avec de la musique, de la vraie musique, des gens qui lui ressemblaient, sains, jeunes, avec de l’avenir, des gens normaux, intéressants, pleins de projets, d’entrain et d’enthousiasme, des gens qui pensent. Lila salua les habitués, apprécia les regards curieux de ceux qu’elle ne connaissait pas, s’installa au bar, commanda un jus d’abricot. Jérôme resta en retrait. Une bière. Lila sautillait sur place, elle s’approcha d’un vieil homme qui sirotait un kir.

- Chouchou, ça va ?
- Bof.
- Des soucis ?
- Ouaip.
- Graves ?
- Non, rien, des trucs de banque.
- Qu’est-ce qui t’arrive ?
- Rien, j’ai eu un p’tit coup de fil de ma banquière ce matin. Un chèque qui passait pas. Elle m’a demandé mes fiches de paye…
- Et alors ?
- Alors, ben j’suis allé la voir, et j’lui ai donné le manuscrit sur lequel je bosse depuis deux ans.
- Oh, putain !
- Putain d’sa race, ouais !
- Qu’est-ce qu’elle a dit ?
- Rien, elle m’a demandé où étaient mes fiches de paye.
- Alors ?
- J’suis interdit de chéquier.
René éclata de rire.
- Qu’est-ce que t’as fait ? continua Lila.
- J’suis rentré, j’suis allé voir ma femme, elle était vautrée devant la télé . J’ai éteint, elle a gueulé un peu et j’lui ai balancé le manuscrit sur le canapé. Elle a dit : « c’est quoi ? ». J’lui ai demandé de lire . J’l’ai laissée un quart d’heure, j’essayais de m’occuper à autre chose, mais j’en pouvais plus, y fallait que j’sache, j’suis revenu dans le salon ; j’lui ai demandé c’qu’elle en pensait, elle m’a dit : « – C’est quoi ? – Quoi c’est quoi ! t’as lu, non ? Alors, t’as rien à dire ? c’est comment, c’est bien, c’est d’la merde ? » Et tu sais c’qu’elle a dit ? hein ?… elle a dit : « Ouais, ça va… » ouais, ça va ! elle a dit… Putain d’sa race elle aussi…
- T’as pété un plomb, Chouchou !
- Quoi, j’ai pété un plomb ? ça fait trois ans que j’traîne dans ce troquet, trois ans que j’regarde tout le monde qu’écrit, qui peint, qui joue. Que des artistes partout. Moi ça fait trente que j’me fais chier dans un boulot de merde, huit heures tous les jours. Et j’vois des connards qu’ont rien dans la citrouille et qu’arrivent à gagner du fric sans bosser… alors ouais… ouais, j’pète un plomb, j’vais en péter plusieurs même, j’vais t’foutre le quartier dans l’noir, moi… Regarde-moi c’t’enculé là, un peintre, mon cul, t’as vu ses toiles toi ?
Le peintre, à côté, réagit à peine…
- Qu’est-ce qu’il a encore l’autre ?
- Enculé.
- Ehhh ! Ça va pas toi ?
- Enculé, enculé, enculé…
- Oh oohh ! pas d’ça ici, Chouchou! Intervint Jeanne, si tu veux gueuler tu rentres chez toi.
- Ouais, ben c’est c’que j’vais faire, ouais j’me tire.
- Allez ! Chouchou, dit Lila… calme-toi, j’vais faire quoi, moi, sans toi… Allez ! j’t’offre un verre… Tu l’as ton scénario, il est où ? J’ai envie de le lire moi…
- C’est pas un scénario, merde, c’est un manuscrit, un bouquin quoi ! C’est ma vie qu’est un putain d’mauvais scénario… J’me tire…

Chouchou poussa son tabouret, finit son verre et quitta la place en jouant des épaules.

- Y va vraiment pas, lui, en c’moment ! Rigola René en frottant un verre mal lavé avec un torchon douteux. Va falloir qu’y s’calme.

Chacun avait son avis, les petites phrases assassines fusaient, les rires ponctuaient chaque bon mot. Lila regardait Chouchou passer devant la vitrine, tête basse, il traversa la rue, s’enfonça dans la nuit. Son regard glissa sur Jérôme qui voulait partir, elle voulait qu’il parte, elle sentait son goût dans la bouche. Une gorgée de jus d’abricot. Il lui fallait quelque chose de plus fort, un digestif, du Jet 27… un dragon vert… elle se tourna vers Jeanne qui défendait Chouchou sans énergie, commanda son verre, se rinça la bouche avec la menthe. Jérôme rougit légèrement, baissa les yeux, passait d’un pied à l’autre, balançait son grand corps, hésita. Elle posa un baiser léger sur sa joue, le cou tendu, sentit dans ses yeux l’amour transi déborder. Elle avait honte, un peu. Les rires moqueurs derrière elle occupèrent toute la place, vindicte populaire. Jérôme jetait un regard sur les habitués, rougit encore, se décida, j’y vais, Lila l’embrassa. Viens ! Il tourna la tête, tourna le dos, posa son verre encore plein sur une table, glissa jusqu’à la porte. L’acteur se leva de son tabouret, s’assit à la table, face au verre de Jérôme.



***



A peu près au même moment, de l’autre côté de Paris, Grégoire buvait une bière en regardant le fleuve.

Il avait passé la journée à chercher un accès discret pour jeter sa voiture dans la Seine, avait tourné pendant des heures, exploré les berges dans toute leur longueur. Boulogne. Trois ou quatre endroits lui avaient semblé correspondre à ce qu’il recherchait. Il était rentré chez lui pour fabriquer à l’aide de ficelle et d’un poids un instrument pour mesurer la profondeur du fleuve. Il avait croisé de nombreux promeneurs curieux, avait enfin choisi un lieu assez joli pour servir de sépulture. Assis sur la berge, il avait attendu la nuit en buvant de la bière, avait pensé faire un feu pour se réchauffer, renoncé. Pas discret. Et puis il lui fallait souffrir, il devait bien ça à Dieu, à sa victime, à sa mémoire. Quand l’acteur portait le verre de Jérôme à ses lèvres, Grégoire ouvrait le coffre une dernière fois, jeta un regard alentour, et poussa sa voiture dans l’eau.



***



Portée par l’alcool, Lila se sentait bien. Il ne manquait personne ce soir, comme tous les vendredis. Plusieurs tables avaient été réservées par de jeunes gens. Les groupes avaient des choses à célébrer. Lila n’aimait pas ces bandes bruyantes, elles perturbaient l’atmosphère de son petit monde. Mais elle savait qu’ils disparaîtraient tôt dans la soirée, comme ils avaient surgi, comme le lapin blanc, je suis en retard, s’évanouiraient bientôt de son monde et qu’elle ne les suivrait pas, parce qu’elle savait vers quoi ils avançaient. Lila n’avait rien à fêter, pas avant un an au moins. Pourtant, ici, c’était toujours un peu Noël, ou plutôt le Jour de l’an, danser, boire, parler, embrasser, pour chaque jour un réveillon sans gui mais plein de baisers, il est si facile d’aimer un peu tout le monde quand on n’aime vraiment rien. Elle sentait la chaude haleine de Marc porter des mots contre son oreille, la bouche si proche de son cou, elle aurait voulu qu’il se taise et pose ses lèvres sur sa peau, il le ferait sûrement, plus tard, lui ou un autre. Lila appréciait sa présence. Elle voyait en lui la genèse de la plupart des habitants du bar, comme si elle avait été témoin du début du monde. Elle le trouvait beau aussi, elle le savait dangereux, mais ça n’avait guère d’importance, au contraire. Lila regardait l’horloge immobile dont les aiguilles marquaient indéfiniment deux heures. Elle ne voyait jamais l’autre qui lui parlait du monde extérieur. Pas de temps, pas de conséquence ; c’était un peu sa devise, pas de quoi en faire un bouquin, mais assez pour la faire sourire, parfois… lui donner la force de continuer, souvent. La vie a toujours une suite. Ici rien de tout ça, pas de suite, pas de conséquences, un monde à part, un monde hors du temps, la nuit, un café, quelques degrés dans les veines et la chaleur mais pas de mémoire, pas de suite, à peine un goût amer au matin quand on a vomi. Marc passait sa main dans son dos, au creux de ses reins, douce chaleur, approche gauche et efficace, elle sourit. Un garçon attablé avec les fêtards importuns la fixait timidement. Elle lui adressa un clin d’œil. Elle recrutait, entraîneuse bénévole, elle travaillait à la pérennité du bar… Le garçon baissa les yeux, toucha son couteau, releva la tête, elle était partie, elle ne le regarderait plus, il passera la soirée à tenter de renouer le contact, à faire des signes invisibles, désespéré, naufragé devant le bateau qui passe et l’ignore. Cruelle, elle frôlera sa main plus tard, quand il se lèvera pour aller aux toilettes, jeu innocent. Elle oublia les autres, se concentra sur ce que Marc disait. Rien. Il avait envie d’elle, la belle affaire, elle tourna la tête, Karine, encore éveillée, le regard tendu, pas encore pour ce soir. De l’autre côté, Chouchou et Caroline. Chouchou était revenu, plus remonté encore. Discussion vive. Caroline avec son corps magnifique et son visage peu ordinaire. Elle tendit l’oreille. Chouchou était revenu, il parlait à Caroline.

- …Tu sais, comme dans une soirée ratée… T’es là, t’écoutes, et puis tu penses et là, tu sais, t’as des pensées géniales, entre deux vagues clichés… ça t’arrive jamais ?… Si, si !.. Tu sais ! Et tu voudrais les noter mais t'as pas de stylo !… Et même si tu les avais notées, c’est plus pareil… Plus rien à voir… un verre d'eau cueilli à la crête d'une vague… Alors tu parles, tu trouves une victime et tu sors ta phrase, une belle phrase, une belle idée, mais... mais quoi ? Y a rien qui la détache du reste, enfouie dans le banal spongieux, personne t'a entendu... La voisine de droite peut-être, tu la vois sourire... Mais non, non c'était pas pour toi…
- Tu sais quoi ? lança Caroline
- Non…
- Tu t’achètes un petit carnet et t’arrêtes les dîners chiants.
- T’es vraiment trop conne.
- Non, attends… J’ai mieux encore… Jeanne, Jeanne… T’as pas un bout de papier, parce que là y a le génie qui s’évapore, y a urgence Jeanne, un papier, n’importe quoi, un stylo aussi…
- J’sais même pas pourquoi j’te parle encore, t’es vraiment trop conne… Chouchou se tourna vers Lila.
- J’crois que tu la gonfles un peu là.
- Pas du tout… Pas du tout, s’offusqua Caroline théâtrale, y me gonfle pas plus que d’habitude mais là, j’veux rien rater. Tiens ! Chouchou, tu vas prendre ton bout de papier, tu vas me noter tout ça et puis tu m’e-mailes tout demain… Okay ?
- Connasse !
Chouchou se leva, attrapa son verre, s’enfuit au bout du bar la bouche pleine d’insultes simples. Caroline se tourna vers Lila.
- y commence a y avoir trop de génies ici…
- T’es un peu salope quand même, on en a pour quinze jour là, constata Lila tandis qu’elle sentait la main de Marc parcourir son dos… Frissons.

René s’avançait, un grand sourire aux lèvres.
- Qu’est-ce tu lui as fait à mon Chouchou, il est vert de rage, il parle de t’en coller une avant la fin de la soirée.
- Rien, je voulais juste lui rendre service.

René était déjà plus loin, il commentait les événements à d’autres habitués. L’information circulait, grands gestes, rires, la dispute, la main de Marc, il avait l’œil à tout et tenait à tout faire partager quitte à en rajouter. Lila et Caroline riaient. Elles étaient le centre du bar. A travers leurs conversations monotones, tous ne pensaient plus qu’à elles, ne voyaient plus qu’elles. Marc était l’obstacle. Le groupe attablé s’animait, toast. Le garçon timide regardait toujours Lila. Son regard glissa sur les fesses de Caroline. Pourquoi pas. Pas belle mais bonne. Il leva son verre avec les autres. L’acteur engagea la conversation avec Marc qui tentait de s’échapper. Rien à faire. Non, il ne voulait pas jouer… Oui, il trouvait Lila charmante… Il lui mettrait bien un coup ? Ouais, mais aucune chance si tu continues à me parler connard, pensa-t-il. Chouchou, au loin regardait Caroline avec colère. Un taxi avait mis ses warnings devant la vitrine, un homme en sortit. Jeanne, sur la pointe des pieds, la tête penchée essayait d’apercevoir le nouvel arrivant.

- Tiens, v’là l’autre !

René fit une grimace. La porte s’ouvrit sur un Grégoire morose comme une bruine d’hiver. Il s’avança au bar, l’acteur quitta Marc qui se retrouvait seul. Grégoire regardait les rangées de bouteilles, promesses d’oubli. Il jaugea la clientèle, aperçut Marc. L’acteur s’avança vers lui. Pas maintenant. Il rejoignit Marc.

- Salut Caro ! ils s’embrassèrent, Marc ! Il faut que je te parle.
- Ouais ?
- Pas là !
- Tu bois un verre ?
- C’est important, s’il te plaît.
Marc quitta sa place, glissa un bras sous celui de Grégoire.
- T’arrives pas au meilleur moment.
- Désolé mais y a urgence.
- Et moi y a Lila ! T’as un problème ?
- J’ai besoin de papiers.
- Genre ?
- Passeport, permis…
- Quand ?
- Quatre jours au plus.
- Tu rêves !
- J’suis prêt à payer ce qu’il faudra.
- Ouais mais quatre jours, j’peux pas.
- J’ai pas plus.
- Quatre jours !
- Pas un de plus.
- Bon j’vais voir. Tu fais quoi là ?
- Je reste un peu et j’rentre chez moi.
- Attends-moi là, une heure, j’vais voir c’que j’peux faire, mais j’te promets rien.
- Merci !

Marc prit son manteau, sortit son portable, à peine sur le trottoir il travaillait déjà. Grégoire retourna voir Caroline.

- T’as l’air défait, Greg.
- Un peu crevé, mais ça va.
- Tu connais Lila ?
- On s’est vus déjà…
- Ouais, t’étais là hier, non ?
- Grégoire, tu vois, c’est mon pote de tous les six mois, continua Caroline, J’crois pas qu’il existe en dehors d’ici, pas de téléphone, pas d’e-mail… Comme un fantasme mais en moins sexy… Alors si tu veux lui parler, tu lui dis tout maintenant parce que tu sais pas si tu l’reverras un jour.
- Tu bois quoi Grégoire ? demanda Jeanne.
- J’sais pas… Donne-moi un verre de vin.
- Rouge ?
- Ouais, il se tourna vers les autres, vous buvez quelque chose ?
- La même chose ! dit Caroline en poussant son verre de bière vide.
- J’boirai dans ton verre… lança Lila.

Elle réussit à le faire sourire.

- Ouvre une bouteille alors… une bouteille de ton p’tit vin du Jura, avec un verre seulement.

La vie est simple parfois. C’est pour des moments comme ça que Grégoire avait réussi à continuer malgré tout. Il pensa à sa voiture. Oublie. Une heure. Une heure.

- Là Il est parti, tu vois. Caroline passait sa main devant les yeux de Grégoire. Allez ! Reste encore un peu avec nous.
- Tu sais qu’tu m’as manqué ?

Jeanne posa la bouteille devant Grégoire, un verre. Lila prit la bouteille, versa. Elle inclinait légèrement la tête pour observer le niveau du liquide, ses cheveux tombaient sur le zinc. Grégoire tendit la main, empoigna délicatement la mèche, ses doigts frôlèrent la joue de Lila. Regard, sourire, elle s’arrêta juste avant que le vin ne déborde. Désolée. elle sauta vivement du tabouret, se pencha sur le bar, le ventre posé contre la cuisse de Grégoire, les lèvres tendues en une jolie moue, aspira le liquide sur le bord du verre.

- C’est ton verre, maintenant, chuchota Grégoire.

Elle ne dit rien et, sans bouger son corps, tourna la tête vers lui, si proche, sourit encore… S’envola légèrement jusqu’à sa place. Elle sursauta quand un gros bœuf posa ses grosses pattes blanches sur ses épaules.
Il l’embrassa dans le cou, secoua la tête comme pour s’enfoncer plus avant, se glissa entre elle et Grégoire. Ses paroles emplirent l’espace, portées par le brouhaha, au-dessus de la rumeur du bar. Depardieu dans « les valseuses ».

Marc revenait déjà. Il cherchait Grégoire, l’aperçut.

- Bon, j’ai peut-être un plan mais j’peux pas être sûr avant demain… Tu repasses ici, demain à 5 heures, t’apportes des photos… 6… et 600 euros, j’t’en dirai plus.
- Merci, 5 heures !
- Bon, j’me casse, apparemment Lila est en main, Ciao !
- Ciao !

Grégoire avait oublié Caroline qui l’observait bizarrement.

- C’est quoi ce mauvais plan ?

- Rien, un p’tit service… T’as pas envie de bouger ? J’t’invite à prendre un verre chez moi.
- Chez toi ? Merde… T’existes alors… Je l’savais… Allez ! On y va… Allez, allez, bouge vite, j’veux aller chez toi…

Elle enfila son manteau, embrassa Lila, tira la langue à Depardieu, elle tenait déjà la porte. Grégoire finit son verre, paya, déposa la bouteille devant Lila.

- Restez encore un peu ? elle avait l’air navrée. Me laissez pas !
- Faut qu’on y aille là.
- On la finit demain ?… La bouteille !
- Avec plaisir.

Une fois dehors, Grégoire héla un taxi. Il perdit vite toute notion de temps, les rues filaient, la lumière jaune des lampadaires glissait sur le visage de Caroline qui disparaissait à intervalles réguliers.

Elle n’était pas belle, elle avait un charme fou.

Plus tard, dans le lit, il ramassa la couette tombée au sol, la tira sur leur deux corps épuisés, posa un baiser sur sa sublime poitrine, aperçut ses yeux clos, il était encore hier, elle, déjà demain. Il s’endormit en pensant à un revolver.

Bluewitch
avatar 04/05/2005 @ 12:20:09
Livré d'une traite, ce deuxième chapitre, je préfère. On entre plus dans l'atmosphère.

Difficile de ne pas pas faire de répétitions des commentaires précédents mais comme ça, dans l'ensemble, il y a toujours cette sensation de décousu, de flash, d'images et de situation qui s'imbriquent et se superposent. Parfois ça aide, donne un aspect plus visuel, parfois ça égare, dans le qui fait quoi, on est quand, etc.
Un peu bousculée aussi par cette confrontation entre l'aspect purement socialement quotidien des vies que tu décris, et puis, ce Grégoire qui cherche à avoir de nouveaux papiers, qui se débarasse de sa voiture avec le cadavre dedans. On se décale du sordide banal pour entrer dans le sordide plus noir et plus "..."... !! je ne sais pas quel adjectif donner tant que je ne sais pas ce que tu veux faire de Grégoire et de son cadavre dans le coffre... J'attends de voir.

Côté style, ça s'allège à certains moments, s'alourdit à d'autres. Parfois les dialogues me semblent un peu trop longs, un peu comme des éclaboussures en trop (envie de leur dire: oui mais quoi, vous voulez en venir où? Du genre premier dialogue entre Chouchou et Lila). Parfois encore des confusions et des déroutes, on ne sait plus qui parle à qui mais c'est beaucoup moins marqué que dans le chapitre un.
Impression aussi que ça passe du huis clos à l'éparpillement, avec ces gens qui vont et viennent (Jérôme). Un peu comme cet écran de veille Windows avec cette boule qui explose, se rassemble, explose, se rassemble... Bon, je sais, on a fait mieux comme image. Et donc, on se rassemble ou on s'éparpille? Ca fait un peu schizo, sinon? ;o) Comme c'est à l'intérieur même d'un chapitre, difficile de savoir que penser. Ou alors, c'est délibéré et là, évidemment, no coment.
Je reste assez épatée par l'atmosphère que tu as créée, elle est palpable et on la porte comme un manteau pendant tout le texte.

Je termine avec un joli mot de Killgrieg où il ne manque ni "n" ni espace:

un verre d'eau cueilli à la crête d'une vague

Tistou 04/05/2005 @ 13:40:20
On retrouve effectivement un bout déja lu.
Un peu de mal à raccrocher Lila avec le chapitre 1. Mais l'unité du chapitre 2 se tient bien.
Je ne ferai pas d'observations particulières puisque lu d'une traite et qu'aucune aspérité ne m'a râpé le bout des yeux !
Donc waiting for la suite.

Kilis 04/05/2005 @ 14:20:57
Dans l’ensemble : même impression que pour tes deux premiers postages.
Franchement juste après lecture je me suis dit : non, c’est pas bon. Et ensuite : alors pourquoi je pense : mais y a quequ’chose….y a quequ’chose ? Voilà : y a quequ’chose qui fait qu’on regrette que ce soit pas meilleur.

Quelques remarques :

- Il y a des formules, des images bien trouvées, poétiques (au sens large, quelques visions particulières et attachantes
- mais c’est noyé dans un texte narratif par trop explicatif, trop plat et qui s’appuie sur trop de lieux communs
- Globalement c’est beaucoup trop du « descriptif-explicatif ». Faire sentir, faire ressentir est toujours mieux que d’expliquer.
- Dans la description du lieu, il n’y a pas un sel détail spécifique qui ferait que ce lieu on le voit, certes c’est un lieu volontairement banal, okay, et similaire, comparable à des tas de lieux de ce type, mais cependant , il y a un manque d’accroche pour qu’il existe vraiment, dommage. Idem pour les personnages, leurs pensées et leurs propos.
- Certains passages sont très décousus et les charnières entre les textes apparaissent parfois comme un collage plic ploc comme si l’auteur avait eu la flemme de faire mieux et que basta, c’est bon comme ça.
- Il y a des maladresses et répétitions particulièrement voyantes (est-ce voulu ?) qui donnerait à penser que l’auteur ne s’est pas encore relu.
Comme ici :
« Elle courait, le tirait toujours derrière elle vers la façade bleue du bistrot sans nom de René et Jeanne, plus bas dans la rue; la chaleur. Elle avait hâte de se plonger dans la vie hors du temps, du milieu
des gens qui lui ressemblaient
, les perdus, les déplacés, ses amis, ses pairs… Neverland. Elle éteignit son téléphone sans même le sortir de sa poche, ouvrit la porte, le sourire de Jeanne, le regard en coin de René, les acclamations de ses compagnons de déroute, son nom… Son nom sonnait bien, là. Accolades, embrassades, papillon exotique. Depuis des mois, elle passait chaque soir, plus ou moins tard, plus ou moins longtemps, elle en avait besoin.
Elle se sentait
, orpheline le lundi, quand le rideau était baissé.
Jérôme, lui, ne se sentait pas
, à sa place dans ce café. Elle le savait aussi. Il aimait d’autres lieux, avec de la musique, de la vraie musique,
des gens qui lui ressemblaient
,, sains, jeunes, avec de l’avenir, des gens normaux, intéressants, pleins de projets, d’entrain et d’enthousiasme, des gens qui pensent. Lila salua les habitués, apprécia les regards curieux de ceux qu’elle ne connaissait pas, s’installa au bar, commanda un jus d’abricot. Jérôme resta en retrait. Une bière. Lila sautillait sur place, elle s’approcha d’un vieil homme qui sirotait un kir. »

Bon, si c’est voulu, je trouve que ce n’est pas fait assez habilement.

Voilà, Grieg. Mais, je répète : tes textes, comment dire, dégagent quelque chose … c’est certain, c’est là comme en filigrane.

Mentor 04/05/2005 @ 14:47:15
Kilis met le doigt sur des détails. Importants les détails, c'est vrai. Mais je pense que la re-lecture finale (les re-lectures), d'autres remarques, d'autres conseils, effaceront ces petits défauts. Bon, moi je suis un inconditionnel du style Killgrieg, donc de mauvais conseil.
J'aime.

Spirit
avatar 04/05/2005 @ 16:13:00
Je ne suis pas un bon critique il faut donc prendre ce que je dis pour ce qu'il vaut et pas plus.
Ce chapitre m'a accroché et j'ai eu envie d'aller au bout. Je me suis un peu perdu avec tous ces personnages,mais c'est glauque comme une vie de tout les jours.J'ai connus cette atmosphére lourde,moi j'aime bien ça sent le tragique quotidien.

Charles 04/05/2005 @ 16:22:36
1ères impressions après l'avoir d'une traite un peu rapidement sans rien noter.

comme Blue, je préfère ce chapitre. Je l'ai trouvé plus fluide, plus intéressant aussi mais bon, il faut bien un 1er chapitre et il est souvent périlleux car il doit poser l'action, les persos ... donc ça me semble logique.

A la 1ère lecture, je n'ai rien vu qui me gène. un peu perdu avec les nombreux personnages car la lecture du 1er chap. est déjà "lointaine" mais en lisant les 2 chap. à la suite, je pense que ça doit aller...

je vais imprimer l'ensemble et relire tout ça à tête reposée et d'une traite..

PS (interdit au -16ans): mets pas trop de "cul" quand même, je lis tout ça à ma pause au boulot. Même une légère érection, c'est génant !!!!

Yali 04/05/2005 @ 16:55:01
Grrrrrrrrrrrrrrrr
Ça me fout en rogne ce gaspillage !
Ou alors, c'est le ménage de printemps, et là, je comprends. Tu sors tout, tries et récupères pour une prochaine saison ?
Bien sûr que c'est ça, j'suis con quand je m'y mets:-)

Killgrieg 04/05/2005 @ 17:09:25
y-m'emerve-yali
:)

Sahkti
avatar 05/05/2005 @ 09:05:12
Première impression générale tout d'abord: je préfère recevoir un gros morceau comme ça, ça permet de s'imprégner de l'atmosphère. Mais... car il y a un mais, le saucissonnage que j'avais craint au début a produit sur moi les effets que j'avais prévus, à savoir que d'un épisode à l'autre, je m'y perds un peu dans les personnages. J'ai dû retourner en arrière, retrouver Marc et Chouchou, repérer un peu mieux Lila... bref, je n'aime pas trop ça, ça me donne l'impression de ne rien avoir compris ou de ne pas avoir bien lu.

Seconde impression générale: il y a dans ce second texte une ambiance qui se traîne, mais ce n'est pas pesant. On ressent la soirée monotone dans un bistrot morose, un bistrot comme tant d'autres, qui n'a rien de bien particulier, même si ses habituées pensent que c'est là leur lieu de vie et de survie. J'ai trouvé que ça se posait un peu plus que dans le premier, comme si le temps avait pris lui aussi le temps de regarder ce qui se passait.

Lila m'est antipathique comme fille, je n'arrive à rien dégager d'elle, à part de l'agacement. Grégoire me paraît un peu moins méprisant ou désagréable dans cet épisode.

Caroline, je me suis demandée ce qu'elle fichait là. Elle n'a aucune consistance, elle fait un peu élément du décor sans vraiment se démarquer. Peut-être qu'elle aura une place dans la suite du récit, à voir.

Sans trouver ça embrouillé, je ressens tout de même par moments une impression de confusion. On passe de l'un à l'autre d'un coup sec, pas de transition. On voit Grégoire dans sa bagnole prêt à se jeter dans le fleuve et puis paf, il débarque au bistrot, plus suicidaire du tout et se fait faire de faux papiers. C'est du raccourci à la Julie Lescaut ça, Kill!

Plus en détails:
- la première phrase, elle me ferait un peu bailler ou alors me gratter la tête. Je me fiche un peu de savoir que c'est le frère de sa mère et le fils à moitié renié de sa grand-mère. C'est son oncle, point, et ces détails n'amènent rien. Tu le décris suffisament par la suite, un gros porc bien dégueu (faut peut-être pas en faire trop non plus sur ce coup, on comprend de suite, inutile d'en remettre une couche, surtout avec des mots comme perprétation. De bleu, c'est un salaud, il ne fait pas de "perprétatation d'horribles chatouilles mais la pelote ou essaie de la branler, ça colle plus au personnage ces mots et Lila ne me semble pas être du genre à penser avec un vocabulaire élégant)

- La scène du gâteau d'anniversaire me plaît, je la trouve sinistre et réussie, il y a toute la rage et le désespoir de Lila dans ces lignes, mais ensuite, le coup du sexe dans la bouche, tartignole, désolée, ça n'apporte rien du tout, si ce n'est faire passer, à mes yeux, cette fille pour une pauvre conne qui ne sait pas ce qu'elle veut.

- le dialogue entre Chouchou et Lila, il y a à retravailler un peu, c'est limite chiant ce qu'il raconte. Il a sans doute bu un coup de trop et ses propos sont confus, mais on le sent en colère, pas beurré, donc il devrait causer normalement. Ici, je ne sais pas, c'est bricolé comme truc.

- le passage "Portée par l'alcool, Lila se sentait bien...", c'est trop dense, trop réfléchi, presque cérébral. Essaie d'aérer tout cela, on y gagnera en clarté et en facilité de lecture.

- la place de Marc dans le récit. J'en reviens à mon impression de décousu et de devoir revenir en arrière pour savoir "c'est qui encore celui-là?". Le voilà qui occupe une place monstre alors que dans le premier épisode, on cite simplement son nom, on le voit et on passe à autre chose. Les allers-retours, ça risque de fatiguer plus vite que prévu. Mais c'est sans doute nécessaire pour situer chacun, je ne sais pas trop, je me sens partagée.

- tu cites aussi trop de fois le mot "connard" dans le texte, surtout au milieu. Faudrait varier un peu :)

- le coup du passeport, j'ai du mal. L'est bien actif le Grégoire d'un coup, y a un truc qui coince.

Voilà, en gros, ce que j'en ai pensé. Et je lirai la suite avec plaisir, même si j'ai mis plein de négatif dans mes remarques :)

Krystelle 06/05/2005 @ 09:57:57
En effet, le morcellement nuit à la bonne compréhension du texte et moi aussi j’ai dû faire quelques retours en arrière pour m’y retrouver.

Concernant ce fameux café et la description que tu en as faite, je ne sais toujours pas quoi en penser. L’atmosphère que tu y as instaurée est très bien rendue, comme dans le chapitre précédent. Tu en as fait un espace central, d’ailleurs, tu écris « Lila et Caroline riaient. Elles étaient le centre du bar », ce qui rappelle inévitablement le centre du monde. Tout tourne donc autour de cet espace confiné, alcoolisé… Mais ceci contribue à créer une sorte de détachement par rapport aux différents personnages. Je m’explique : le lecteur nourrit de la compassion pour Lila au début du texte, de même que Grégoire, sortit de l’univers éthéré du Café à une histoire qui le rend humain. Mais dès que l’on pénètre dans le bar, l’atmosphère glauque imprègne les personnages déformés par l’alcool et on s’en détache immédiatement. Finalement je trouve cela assez paradoxal que le cœur de tes deux premiers chapitres (et des suivants ?) soit un lieu qui mette mal à l’aise le lecteur (du moins moi !) et rende sinon antipathiques du moins distants les personnages principaux. Mais pourquoi pas…

Concernant le personnage de Chouchou, à ce stade de la lecture, je le trouve un peu superflu et caricatural, le dialogue initial pourrait donc être un peu moins long.

Concernant le style, j’accroche bien, tu as les sens de la formule : « il était encore hier, elle, déjà demain ». Parfois, tu tombes un peu dans la facilité, je pense notamment à la répétition des rythmes ternaires du style : « ébahi, étonné et vidé », « Accolades, embrassades, papillon exotique » ou encore « signes invisibles, désespéré, naufragé ».

Il m’est difficile de me faire une opinion tranchée de ce roman livré par petits bouts mais je prends plaisir à lire chaque passage que tu nous livres.

Kicilou 07/05/2005 @ 11:34:49
Je préfère celui-ci au précédents. Un je ne sais quoi en plus...
Mais il me reste quelques intérogations, je n'ai pas tout compris : pourquoi Lisa appelle-t-elle ce Jérome si c'est pour le jeter juste après, qu'est-ce que ça lui apporte à elle?
Par contre j'aime bien la fin, lorsqu'elle se retrouve seule au bar, les "me laissez pas", on retrouve une enfant perdue...
Et on s'interroge sur ce mort, même un peu trop, il va me falloir des répondes ! ;-)
Allez, la suite !

Loupbleu 09/05/2005 @ 21:24:48
Un commentaire plus général cette fois, il y a déjà beaucoup de choses qui ont été dites, donc j'essaie d'innover !

J'aime bien cette façon écoeurante qu'ont les personnages du bar de changer de boisson, de passer de la bière au vin, etc. Manque peut-être l'odeur du pastis ? Un ou deux petits éléments de décor récurrents pouraient faire bien peut-être, un cendrier Ricard, les mégots écrasés le long du comptoir, des trucs comme ça ... Ces éléments me manquent pour mieux visualiser l'endroit, dont par ailleurs, l'atmosphère est très bien rendue. De la même façon, la voiture de Grégoire, comment est-elle ? Tu décris beaucoup plus les gens que les choses, mais certains éléments pourraient fixer un peu plus le lecteur.

On a du mal à suivre le cheminement de Grégoire. Ca préserve le suspens, mais ça ne doit pas être rien de jeter sa voiture dans la Seine quand on a un cadavre dans le coffre. Je pense que tu veux garder un mystère, mais j'aurais bien aimé connaître ses pensées, ou au moins qu'on s'attarde un peu plus sur lui. C'est un événement assez important du chapitre qui mériterait peut-être d'être un peu plus mis en valeur.

Dans l'ensemble il y a un ton et un style très original, une atmosphère, une cohérence qui me plaisent bien. Une écriture puissante, et une action qui commence à se dessiner. Ce chapitre me plait bien. Le roman prend beaucoup plus d'ampleur que je ne croyais. J'attends la suite avec impatience.

Lyra will 15/05/2005 @ 22:03:39
J'ai beaucoup aimé ce chapitre Kill !!!
Pour moi, c'est la meilleure partie.

Quelques détails à revoir qui ont déjà été dit, je ne répeterai pas.
Mais cette partie, je suis rentrée dedans beaucoup plus rapidement que les autres, c'est le style Kill, que j'aime beaucoup.

Une phrase, que j'avais envie de rélever, parce que c'est une image si juste :

il passera la soirée à tenter de renouer le contact, à faire des signes invisibles, désespéré, naufragé devant le bateau qui passe et l’ignore.

Beaucoup aimé ça, et il y'en a d'autres, des belles phrases.

On commence vraiment à être dans l'histoire, ça bouge, ça s'interroge, et j'attends la suite moi aussi :0)


Bon, je t'aide pas beaucoup là :0)

Olivier Michael Kim
19/05/2005 @ 00:22:24
Ben voilà , ca y est j'ai pris une dose de Killgrieg... :-)

Faisons une critique complaisante :
Ce texte est génial. J'adore l'atmosphère, l'histoire. Tu as un style formidable ! J'en demande encore. Si tu étais une femme je voudrai que tu sois mon homme !

Faisons une critique agressive :
C'est nul, c'est du cliché. Y'a plagiat certainement dans les rares bons passages. Rhabille toi, tu te prends trop pour un écrivain !

Bon je fais ma critique à moi comme je le sens...
je trouve ce deuxième chapitre moins introspectif que le précédent. Non?
Par rapport au premier chapitre, j'ai l'impression que ce n'est pas du tout le même rythme. Le temps semble se dérouler plus vite dans celui-ci.
Je crois te l'avoir dit pour un précédent texte, je trouve tes paragraphes un peu longs. J'aime bien les paragraphes plus découpés pour faciliter la lecture. Enfin c'est toi qui voit :-)
Y'a des phrases un peu lourdes à mon goût, celles où il y a des énumérations et pleins de virgules.
Y'a juste une phrase avec un problème de concordance de temps.
Je trouve les dialogues mieux positionnés que dans le premier chapitre, j'arrive plus à suivre et à faire le lien avec la narration.
Pour l'histoire, c'est pas trop le genre que j'aime lire d'habitude. J'ai pas l'impression que les évènements soient tous utiles pour le déroulement. Mais bon, je verrai à la longue si ça me plait.
J'ai un peu de mal avec les protagonistes, à les distinguer tous. Mais faut dire que ça fait un bail que j'ai lu le chapitre 1 !!

Voilà, voilà !

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