Killgrieg 24/04/2005 @ 13:19:27
ATTENTION
ATTENTION
Cette deuxième partie est interdite au moins de 16 ans.
Des passages sexuellement explicites peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes et de ceux qui n’aiment ce genre de prose.
Ce n’est pas de la provocation et, j’insiste, je préférerais que vous passiez votre chemin si cela devait heurter vos convictions.

Pour ceux qui débarquent, ne commencez pas par lire cet extrait qui n’est qu’une suite.

Les habitués retrouveront un passage que j’ai déjà posté dans « vos écrits », j’espère que cette re-lecture ne vous ennuiera pas trop.





Quand il revint dans la salle, Grégoire n’eut pas le courage d’aller bien loin. Il se posa, en jouant des coudes, au bout du bar, partie jouxtant les toilettes, debout près d’un peintre qu’il connaissait bien pour avoir eu avec lui une ou deux conversations absurdes. Au fond, l’acteur lui faisait de grands signes. Nathalie leva les yeux pour les baisser aussitôt. Grégoire ne bougeait plus. Il n’avait pas l’intention d’engager la conversation avec son voisin. Il resterait seul à observer les clients, mesurer, estimer les groupes et les solitaires, l’air de rien, comme s’il avait bien d’autres chats à fouetter, comme s’il pensait. Jeanne posa une bière devant lui.

- C’est Marc qui t’invite.

Il chercha Marc du regard, l’aperçut avec le groupe des habitués, le salua de la tête, hésita à aller le rejoindre, si près de Lila, renonça. Pas encore… René posait les volets de bois sur les vitrines du bar. Deux heures, le petit monde se refermait sur lui-même, moins dense tout à coup. Jeanne glissa un nouveau CD dans la chaîne, Aznavour, les habitués chantèrent en chœur, l’un d’eux prit Lila par la taille et amorça un pas de danse avorté. La femme sans âge leva la tête d’entre ses bras, elle chantonnait aussi, en jetant des regards perdus autour d’elle, se tourna vers Grégoire, l’observa, lui ou le mur derrière lui, il n’aurait su dire.

- Tu veux un café, Karine ?
- Oh, oui, s’il te plaît ! merci Jeanne.
- Karine, tu connais Grégoire ? lui demanda René

Le chevalier du désordre moral reparaissait. Il parcourut quelques mètres, passa son bras au-dessus du comptoir, la main sur l’épaule de Grégoire et commença son monologue de maquereau de bistrot. Karine souriait comme un enfant au réveil. Elle tendit la main vers son verre de bière tiédasse, oublia le café que Jeanne venait de poser devant elle et, automatiquement, transportée, se leva pour rejoindre Grégoire.
Ils se connaissaient effectivement. Ils avaient discuté. Karine travaillait dans l’administration. Chaque soir, elle venait invariablement chez Jeanne et René, seule, s’installait au comptoir, éclusait jusqu’à la fermeture. Grégoire s’était souvent demandé à quoi elle pouvait ressembler dans la journée. L’ennui personnifié, la déprime incarnée. Parler avec elle était un calvaire. Quel que soit le sujet, elle savait le rendre incolore, triste. Karine aurait dû mourir il y a bien longtemps. Mais voilà, elle était toujours là, égale, saoule, transparente et informe, vautrée sur son bout de bar, au milieu de ses amis qui ne l’aimaient pas, sûrement ses seuls proches. Elle était un miracle de la vie, comme le poulpe vidé de ses organes rampe sur le rocher brûlant. Il était arrivé à Grégoire, au cours de fins de nuits particulièrement difficiles, de décider de s’occuper d’elle. Il aurait voulu l’emmener, lui donner un peu d’amour, l’épouser même. Faire quelque chose de bien. Il y avait vraiment songé, sérieusement. Mais Karine possédait un pouvoir répulsif tel que, même au plus noir d’une nuit d’ivresse, Grégoire butait sur son aura lourde et grise d’ennui. Il n’aurait même pas pu la toucher, passer une nuit dans ses bras, la rendre utile une heure. Dieu sait qu’il avait parfois fini la nuit avec des clochardes amorphes, mais il était paralysé par cette femme imprégnée de tristesse, sans avenir, si peu de passé, engluée dans le présent. Aucune douche n’aurait pu venir à bout de cela, l’odeur de l’ennui. Grégoire la regardait s’approcher. Elle n’était pas laide, pas belle, encore moins sexy, mais rien de dramatique, c’était autre chose, un miroir déformant, Horla inoffensif. Il sentait son ventre se nouer à chaque pas qu’elle faisait vers lui. Il avait envie de fuir, retourner aux toilettes, aller s’asseoir, partir. Il jeta un œil à l’horloge. Le peintre la salua, se leva, resta quelques instants derrière elle et s’éclipsa en s’inclinant, courbé, serviteur d’un royaume asiatique devant le prince qu’il redoute. Grégoire porta son verre à ses lèvres, la bière fraîche emplit sa bouche, glissa au fond de sa gorge, deuxième gorgée, le verre se vidait, emplissait Grégoire d’une force électrique, le soulageait, comme un pansement au fond du ventre, une chaleur, un massage sur un dos douloureux. Il frappa le verre vide sur le zinc, commanda un pastis d’une voix forte et enthousiaste et posa sa main sur celle de Karine. Il se penchait un peu pour apercevoir ses voisins les plus proches tandis que Karine commençait son monologue d’outre-tombe. Il avait besoin d’aide. Ne pas rester seul. Emporter les autres avec lui. Des inconnus. Il écoutait, cherchait la faille qui lui permettrait d’attirer les autres à lui… Là… il entrait dans leur conversation, phrases automatiques, systématiques, il savait réciter ses improvisations. Les autres l’avaient accueilli comme s’ils le connaissaient depuis toujours. Karine réagissait, balbutiait quelques mots, presque réveillée. Grégoire l’encourageait. Elle allait entrer dans le groupe. La conversation déviait, Karine avait pris le dessus, les visages des autres s’éteignaient, ils étaient piégés, Grégoire pouvait se retirer, elle lui tournait le dos tout à fait. Au fond, l’acteur avait rejoint le bar, l’intrus était parti, Robert était seul… Nathalie… Disparue.. Un léger nœud dans le ventre, il parcourut la salle du regard. Rien. Partie. Jeanne posa le café devant Karine qui commanda une bière. Les toilettes, elle pouvait être aux toilettes. Grégoire espérait vraiment. La porte s’ouvrit derrière lui, il ne regarda pas, tendit son bras pour bloquer le passage, un ventre, Nathalie.

- Tu devrais surveiller tes mains.
- Reste avec moi, murmura Grégoire
- Pour quoi faire ?
- J’en ai besoin.
- J’m’en fous.
- Fais ta B.A, je suis seul et désespéré.
- Tout un programme…Tu m’as plutôt l’air d’un connard de bar.
- Ça aussi, ouais, mais un connard seul et désespéré. Tu veux boire quelque chose ?
- J’ai l’air d’avoir besoin de boire encore ?
- Un Vichy, j’ai un ami qui buvait du Vichy entre chaque verre. Et ça marchait, jamais bourré, toujours frais. Il a arrêté depuis… Le Vichy… Tiens, assis toi.

Nathalie s’assit, se tourna vers Robert et leva la main, paume ouverte, dans sa direction. Tout va bien ? J’arrive ? Grégoire se demanda ce que son geste signifiait. Elle était assise. Le plus dur était fait.

- Jeanne !
- J’vais prendre une bière, tu bois quoi toi ?
- Pastis.

Karine avait tourné la tête, observait Nathalie, dépitée, elle tenta de retourner à sa conversation mais les autres s’étaient échappés, enfuis. Elle leva les yeux vers le plafond, croisa ses bras sur le comptoir, enfouit sa tête, retour vers les morts. Grégoire se demandait si Nathalie l’avait même vue. Non. Karine était invisible.

- T’es quoi, un genre de requin de bar ?
- Ouais, et j’cherche mon poisson pilote, tu vois.
- Et pour les tester tu leur caresses les jambes ?
- C’est un peu ça, mais pas seulement, en fait le test commence plus tard.
- Ah ouais ? quand tu leur demandes leur numéro de téléphone en reboutonnant ta braguette ?
- Non, bien avant, quand j’commence à leur caresser la chatte.
- OK. T’es pas un requin, t’es une moule macho et vulgaire.
- Pas macho, non.
- Misogyne ?
- Encore moins .
- Et tu caresses souvent les filles dans les bars ?
- Je commence.

Le bar s’était vidé, restaient les habitués et quelques uns qui ne savaient pas où aller. Le dos de Karine, vautrée sur le zinc, s’étirait tel un pont entre ses larges hanches et sa tignasse bouclée, un pont sur lequel personne ne se serait aventuré, dangereusement incliné. Quelques centimètres de peau blanche, contraste entre son pantalon baillant et son pull tiré, attiraient l’œil. Jeanne la secoua.

- Y faut que tu rentres maintenant.

Karine leva la tête, un peu de bave s’étalait sur sa joue, tout près de sa bouche, elle l’essuya avec sa manche, jeta un regard alentour, on l’avait vue.

- Je te dois combien ?

Jeanne ramassa une pile de tickets plantés sur un pic sous le bar face à Karine. Rapides calculs…

- 42.

Elle posa un billet de 50 se leva et s’avança d’un pas mal assuré jusqu’à la porte. Jeanne prit le billet, sortit la monnaie qu’elle posa dans une petite boîte marquée K, elle lui rendrait demain.
Avant que Karine ne l’atteigne, la porte s’ouvrit sur une autre femme, une habituée. Elle tenait un bar à quelques rues de là. Chaque soir, après la fermeture, elle passait saluer René et Jeanne et se lavait la tête au whisky, quelques heures. Grégoire la connaissait bien, depuis longtemps. La soixantaine, Elle était maigre, fardée de bleu, les cheveux blonds décolorés, coupés très courts, de profondes crevasses couraient sur son visage fatigué, sa lèvre supérieure striée de mille rides, s'engouffrait dans sa bouche comme le piège du fourmi-lion. Grégoire s’était perdu dans cette bouche, une fois, au cours d’une danse. Il en avait gardé le goût sec toute une semaine, madeleine pourrie. Il finit son pastis, jeta un œil sur le verre de Nathalie, à peine entamé, souleva la tête, vraiment jolie, même si l’alcool avait voilé son regard.

- Et tu fais quoi à part moule ?
- Artiste.
- Artiste quoi ?
- J’sais pas encore.
- Et à part ça ?
- J’ai un cadavre dans mon coffre.
- On dit dans mon placard.
- Je sais…J’ai envie de te caresser.
- Pas moi.
- Alors ne fais rien. J’vais juste te caresser, poser mes mains sur tes jambes, passer sous ta jupe, sentir ta peau, tes frissons.
- Là, comme ça ? devant tout le monde ?
- Le monde s’en fout.
- Pas moi.
- Moi non plus, c’est pour ça qu’on est seuls, toi et moi, tes jambes, mes mains, comme un fantasme, un truc dont tu pourras te souvenir, un truc dont tu auras honte et que tu ne raconteras à personne, une matière à masturbation.
- T’es barjot… Grave.
- Ferme les yeux.
- Et j’imagine quoi ?
- Ne pense plus. Laisse-toi porter par l’alcool, concentre-toi sur ma main, la sensation de la caresse…

Nathalie ne parlait plus, l’alcool l’avait prise tout entière, elle vacillait légèrement, le regard fixé sur les mains qui glissaient sous sa jupe, remontaient sur sa peau, effleuraient l’intérieur de sa cuisse. Elle vérifia si personne ne pouvait les voir, posa sa main sur celle de Grégoire, serra ses doigts à travers le tissu. Elle tournait la tête vers les autres, comme si de rien n’était. Une main écartait légèrement ses cuisses, se frayait un chemin, par pressions délicates et fermes. Elle sentit les doigts glisser sous la culotte, chatouiller les poils, remonter sous le bord de l’élastique, frissons, jusqu’à l’aine, une vague de désir parcourut son ventre. Elle bougea sur le tabouret, se cala, s’offrit. Grégoire se leva, tout contre elle, comme pour lui parler à l’oreille, son érection collée à sa hanche. Entre le pull et la jupe, sa main prit possession de la place, posée à plat sur le sexe gonflé qui s’ouvrait à lui comme la bouche à la pomme. Il sourit en découvrant l’humide chaleur confortable du désir. Elle poussa un gémissement muet, ses paupières baissées, rideau, fondu au noir, clin d’œil définitivement ralenti. Deux doigts plongés, couvrant tout jusqu’à l’entrée profonde. Grégoire la masturbait doucement, jouait avec son plaisir discret. Il lui parla à l’oreille.

- Alors ?
- Tais-toi !

La tête de Nathalie s’appuya sur l’épaule de Grégoire, confiance. Il pensa aux autres ; ça ne comptait plus. Ils étaient seuls avec leur désir. Seul René les avait repérés, jetant des regards comme des doigts pointés.

- J’ai envie de toi. J’ai envie de te prendre maintenant.
Elle bondit.
- Non !

Nathalie se dégagea d’un coup de hanche, brusquement, prête à fuir. Ses pieds touchèrent le sol. Tout devait rester ainsi, Grégoire insista.

- Viens.
- J’peux pas… T’es un malade… Et Robert.
- Y s’en fout Robert, regarde-le .
- Non. J’peux pas, demain, donne-moi ton numéro, je t’appelle demain.
- Non. Pas de numéro. Maintenant.
- J’peux pas, j’ai envie mais j’peux pas.
- Tu peux faire ce que tu veux, il comprendra.
- Y’a pas que ça. Demain.
- Tant pis.
- Tant pis ? comme ça ?
- Demain c’est une autre histoire, on sera réels, une autre histoire.
- Alors, Adieu…
- Adieu… Tu vas me manquer…

Elle se leva. Maladresse, instants gâchés. Jeanne était trop loin pour qu’il l’appelle, il regarda Nathalie partir, s’asseoir en face de Robert. Elle était belle, elle avait l’air saoule, en colère aussi. Il jeta un dernier regard sur l’horloge. Demain. Il fît un signe à Jeanne, écrivit des chiffres dans l’air.

- Tu t’en vas ?
- Ouais !
- On te revoit quand ?
- J’sais pas… Il paya. Merci Jeanne… à bientôt.

Il leva la main pour saluer les autres, poussa le tabouret contre le bar, chancela un peu, croisa le regard de Lila, concentra ses forces. Marcher droit jusqu’à la porte. Il enfila son manteau, le col remonté sur son cou, la porte, un dernier regard, le froid le saisit tout entier. Sa voiture n’était pas loin. Il pensa au cadavre dans son coffre. Plus tard. Il aurait voulu parler avec quelqu’un.
Il oublia totalement son voyage de retour, un des privilèges de la vie, oublier ces moments de transit, sans histoire. Il reprit conscience dans son bain et s’endormit dans l’eau en pensant à un revolver.

Spirit
avatar 24/04/2005 @ 15:27:48
J'aime bien,c'est glauque (comme j'aime Nicolas Rey ça n'a rien d'étonnant).Je me plais dans ces atmosphéres moite et pleines d'âmes vidés.

Charles 25/04/2005 @ 08:58:30
J'aime bien,c'est glauque (comme j'aime Nicolas Rey ça n'a rien d'étonnant).Je me plais dans ces atmosphéres moite et pleines d'âmes vidés.


bon, bon, par quoi commencer ....

au niveau de l'écriture, tout me semble en place, je n'ai pas vu de rupture de rythme ni été perdu par trop de personnages comme dans le 1er post. tout s'enchaine bien ...

Par contre, au contraire de spirit, je n'aime pas forcément les ambiances glauques ... il me faut réussir à m'attacher au perso principal pour accéder la dureté ou le côté glauque ou sexuel d'une ambiance. Et là, pour l'instant, je coince un peu sur le grégoire qui m'est plutôt antypathique pour le moment.

ça ne veut pas dire qu'il va forcément le rester et que je ne vais pas aimé mais à ce niveau de la lecture, je suis plutôt dans l'attente.

Olivier Michael Kim
25/04/2005 @ 09:09:47
Je pense que tu devrais aérer tes paragraphes. Tu avais déjà proposé une bonne partie de ce texte à la lecture, non?

Pour le fond de l'histoire : Wait and read...

Sahkti
avatar 25/04/2005 @ 12:18:18
Bon, bon, bon... :)

Tout d'abord, une petite précision à me fournir, dis-moi, j'ai l'impression de connaître cette Karine, cette femme qui fait horreur à tout le monde et à qui on a envie de donner un peu d'amour mais quand on essaie, ça tombe vite à plat... Tu l'as fait apparaître où celle-là? Dans un exercice? je ne me souviens plus mais je l'ai déjà vue.

L'ambiance commence à se poser. Je ne la trouve pas particulièrement glauque, c'est une ambiance bien restituée de bistrot pas top en fin de soirée, avec son lot de poivrots et d'habitués, assez fidèle à la réalité. Sur ce point, je l'ai même trouvée meilleure que dans la première partie du chapitre.

Il y a toujours des mots et des phrases qui me gênent et pour lesquels je me demande ce qu'ils fichent là: ""comme le poulpe vidé de ses organes..." ou "Horla inoffensif". Bof bof, ça fait un peu tâche au milieu de ces fumées et volutes alcoolisées.

Question dialogues, je ne trouve pas très réussi celui qui commence par "T'es quoi, un genre de requin de bar?". Trop saccadé, ni profond ni léger, assez fade.
Par contre, celui "et tu fais quoi à part moule?" prend de l'ampleur, ça commence à se décanter, ça me plaît davantage.

Petit à petit le texte se pose mais je trouve que tu n'aurais pas dû scinder les deux parties, celle-ci complétant parfaitement la première et lui étant indispensable dans la mesure où elle permet de mieux s'imprégner des personnages et de l'atmosphère.

Si je relis les deux textes à la suite, ça devient visuel et olfactif mais je trouve tout de même ça un peu trop dense, confus par moments (surtout au tout début). je crois que ça mériterait d'être un peu aéré.

Voilà voilà... :)

Bluewitch
avatar 25/04/2005 @ 13:10:43
Au départ, j'étais de nouveau égarée parmi tes personnages mais non, ça coule vers une bulle plus intimiste et la question ne se pose donc plus. Oui, je reprends ce mot bulle car il s'applique au duo Grégoire-Nathalie, en décalage total avec le reste, que je trouve pas mal. L'audace du fantasme. Le faux réel. Sans trop savoir encore où tu veux aller, ni comment, difficile de mettre certains points en évidence.
Par rapport à la forme, ça me semble un peu plus allégé mais je pense que ça pourrait l'être davantage avec ces phrases coup de poing que tu sais utiliser dans d'autres textes et qui éviteraient peut-être le côté un peu plombé de certains passages. Comme le disait Sahkti, cette partie et la précedente auraient gagné à être postées en même temps.
Quoi qu'il en soit, l'ensemble a une puissance évocatrice non négligeable et on passe par nombreuses émotions ou sensations, que ce soit dégoût, pitié, curiosité,...

Bon ben...

Loupbleu 27/04/2005 @ 05:30:20
Je suis plutôt d’accord avec les commentaires de Sahkti, donc je ne répète pas.
Concernant le style, je trouve globalement que ce passage est plus fluide que le précédent, moins de personnages, moins de dialogue. Ca s’enchaîne bien, on se recentre sur l’action. Il y a une bonne unité de ton et de style, sur ce point c’est très réussi. J’aime ta façon de dire les choses, il y a des passages vraiment excellents. Je n’ai pas trouvé de remarque de détail à faire mis à part le horla et le poulpe comme Sahkti, ça n’est pas trop dans le ton.

La description de Karine est excellente. J’ai connu une fille comme ça, j’ai eu l’impression de la reconnaître. Concernant Nathalie, le personnage reste pour moi encore mystérieux. On arrive tout à fait à l’imaginer, pas tout à fait à la cerner. C’est peut-être aussi un aspect développé plus tard dans l’intrigue ? Les autres personnages sont bien brossés, même si je crois que par moment certains gagneraient à avoir un petit côté un peu plus sympathique (le patron de café, la femme qui tient le bar d’à côté). Comme une petite touche de couleur dérisoire qui mettrait davantage en lumière leur côté sombre. Mais bon, c'est une histoire de goût personnel.

Sur l’ensemble, la début me plaît assez. Du style, une atmosphère, des personnages bien campés. « Un cadavre dans le coffre », ça c’est un bon truc, une bonne accroche de fin de chapitre.

J’attends de lire la suite. Le premier chapitre est bon, dense. Il nous manque encore une intrigue, une histoire et je ne sais pas comment tu vas la mener. A suivre …

Mentor 27/04/2005 @ 09:14:48
J'aime bien "le chevalier du désordre moral". Ca fait penser à "défaire l"amour"... L'enchaînement avec le premier chapitre est parfait. Les personnages sont en place. Certains très glauques, d'autres pas encore vraiment attachants, mais ça va certainement venir. J'aime toujours autant ce style qui est le tien, reconnaissable.
Le coup du cadavre dans le coffre, on croit à une galéjade lancée comme ça, puis on s'aperçoit que ça doit être vrai. Ce qui excite la curiosité pour la suite. Bien joué Killgrieg!

Krystelle 27/04/2005 @ 09:35:30
Quelle atmosphère ! Le lecteur est happé dans l’univers feutré et clos du café. Ce microcosme est pour le moins oppressant et tout ce qui a pu me permettre d’en sortir un instant m’est presque apparu comme un soulagement (« Karine travaillait dans l’administration »). Je n’ai réellement repris mon souffle que lorsque Grégoire atteint la porte et rejoint sa voiture.

Rien d’étonnant donc à ce que ton texte ne soit pas très « aéré », il est à l’image du café, dense, lourd, presque écrasant.

Le moins que je puisse dire c’est que ce début de roman ne me laisse pas indifférente ; il me fait un peu l’effet de certaines œuvres de Houellebecq : il me met mal à l’aise et je ne saurais dire si j’adore ou si je déteste.

Concernant Houellebecq, j’ai fini par m’en faire une opinion plutôt défavorable mais pour ce qui est de ton œuvre je me garderais bien de trancher à ce stade de la lecture. Quoiqu’il en soit, il faut un certain talent pour déstabiliser ainsi le lecteur et, à mon avis, tu maîtrises parfaitement cet art.

Kilis 28/04/2005 @ 17:44:51
Bon, Grieg. Non, c’est pas bon. Mais… y a un truc… un truc qui se passe et qui rattrappe. Un truc qui t’es propre et qui fait que, oui, ça pourrait être excellent. Et, par moments même, ça frise ça, , tu crées une ambiance très là. Alors, faut écrire, Grieg, allonger des kilomètres. Vas-y franco, lâche-toi, bordel !
On dirait que t’as un peu de mal à rentrer dedans… mais t’as qu’à sucrer tes débuts de texte. Comme ici, franchement toute l’intro est nulle, je veux dire :on dirait que ta contrainte est d’insérer le plus de prénoms possible... et, aussi, ça sert à rien de t’appliquer à camper un décor aussi banal et d’employer des adjectifs aussi plats et stéréotypés pour les personnages…. D’accord, s’il te faut ça pour démarrer, why not ? mais après tu retravailles et l’ambiance tu la glisses dans le corps du récit, par petites touches.
Pasque, on dirait que, une fois que t’y vas, t’y vas et t’y vas bien.

Voilà. Si tu veux le détail de mes impressions, tu le dis et ce sera par mail.

PS : Grieg, je suis que moi, hein ? Mais, sincèrement, je pense que tu as en toi tout un monde que t’arriveras à traduire.

Sarvane 28/04/2005 @ 19:10:18
Je pense que pour un chapitre, c'est un peu court ? Peut-être ne devrais-tu pas nous présenter trop de monde d'un coup, en garder au fur et à mesure de l'histoire ? Et davantage étoffer ton personnage principal, tout en maintenant le mystère dont tu sembles vouloir l'entourer. Et ne pas tout de suite en venir à la scène torride, mais plutôt faire monter la température de + en + ?
Autrement style, ortho, histoire, tout se tient. En fait, on te lit sans ennui, c'est important ! ;-))

Lyra will 28/04/2005 @ 21:47:18
Alors, alors, Je vais peut-être répéter ce qui a été dit, j'ai juste survolé les autres critiques donc je ne sais pas.

Je trouve qu'au niveau des personnages, on s'y retrouve bien mieux, je ne me suis pas perdue, n'ai pas eu besoin de faire des retours en arrière.

En ce qui concerne l'écriture, je n'ai rien à redire, pas d'accros, tout m'a paru fluide.

La description du personnage de Karine est excellente !
De très belles phrases, comparaisons, métaphores.

L'ambiance y est toujours, très spéciale comme ambiance, ce bistrot, c'est bien retranscri cette fois encore.

Bon, j'attends la suite, qu'est-ce que c'est que cette histoire de cadavre ? ;0)

Killgrieg 29/04/2005 @ 08:46:15
kilis, j'ai répondu à ton mail dans la nuit et j'ai reçu ce matin un

----- The following addresses had permanent fatal errors -----

tant pis, je le poste ici en espérant que tu repasseras par là (furet). Les autres vous n'êtes pas obligé de lire :).

"oui, je meurs d'impatience!
première rencontre de ce genre, et, en plus, c'est yali.
Je les embrasserai pour toi.
soleil, terrasse, demi... et quand on aura passé la moitié du temps à parler
de toi, on passera aux choses sérieuses.


Pour les critiques, merci.
C'est sincère.
C'est vraiment ce que j'attendais des envois. vous êtes quelques uns sur "vos écrits" à savoir faire ça... tu fais parti de ceux-là.

(Bon! le pousse au cul, j'suis pas fan... Pas besoin de ça pour écrire.)

Mais j't'aime bien quand même et puis surtout, j'aime ce que tu écris.

j'vais avoir un sacré boulot à faire le tri dans toutes ces critiques...
corriger... reposter pour voir si ça va...trier...corriger...re... :))

la suite lundi, (ou peut-être aujourd'hui??) je compte sur toi?

bonne nuit et merci

pierre"



à tout le monde, merci beaucoup, je reviendrai dans la journée sur le détail des critiques.
je vous embrasse (les filles) et grande tape virile dans le dos (les garçons)

Killgrieg 29/04/2005 @ 09:04:27
pour ceux qui auraient lu quand même, je parle des critiques détaillées que kilis s'est fait chier à faire et m'a envoyé par mail... et croyez moi elle a fait dans le détail :))

Tistou 03/05/2005 @ 00:44:57
Ca confirme ce que je pensais, le tronçonnage a nui. Les 2 groupés, on t'aurait beaucoup moins parlé de l'avalanche de personnages.
Dedans, j'y suis toujours. La suite, j'la veux toujours. Et oui, tu n'as pas répondu, mais le passage Karine, on l'avait déja lu. Ton tout premier texte mis sur C.L. non ?
Donc, la suite ?

Kicilou 03/05/2005 @ 10:34:36
Oups! J'ai lu sans critiquer ! Bah, en fait, je ne sais pas trop quoi dire...
C'est pas mon genre préféré de lecture mais en dehors de ça, cette partie là se lit bien plus facilement que la première. J'aime bien le passage sur Karine.
De toute façon, je veux toujours la fin, alors bien sûr, je réclame la suite ! :-)

Killgrieg 03/05/2005 @ 11:05:43
Et oui, tu n'as pas répondu, mais le passage Karine, on l'avait déja lu. Ton tout premier texte mis sur C.L. non ?
Donc, la suite ?

Mon tout premier texte! c'est vrai!
je n'ai pas répondu parce que je l'avais déjà dit dans l'intro, tout là haut, avant le texte lui-même.
D'ailleurs, si je poste la suite, je le répète, vous trouverez bien d'autres textes, passages, phrases, expressions que j'ai déjà posté dans CL. Mes parents ont connu la guerre et m'ont appris qu'il ne fallait rien jeter :))

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