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Forums  :  Vos écrits  :  Voisins Bruyants...

Thomasdesmond
avatar 17/02/2005 @ 08:36:54
Quand est-ce qu'ils vont fermer leur sale gueule, ces empafés de mes deux ?
Deux heures que ses voisins faisaient un raffut du diable, et Patrick n'en pouvait plus. Il sentait sa mâchoire qui se resserrait, prête à broyer dans une gerbe de sang le cou d'un de ces petits cons.
Encore cinq minutes, et il ne pourrait plus se contrôler. Ou bien il montait pour leur décrocher un uppercut dans les dents, ou bien il faisait dans le vilain : un ou deux coups de fusils dans le plafond devraient suffire. De quoi leur farcir le cul à coups de plombs !
Il savait qu'il allait péter une durite et qu'il aurait mieux fait de se calmer, mais cela faisait trop longtemps que cela durait. Ces enfoirés de voisins avaient emménagé depuis déjà quatre ans et on aurait pu jurer qu'ils étaient encore perdus dans les cartons. Meubles qu'on déplaçait, objets qui heurtaient le sol, couverts qui s'entrechoquaient, voix qui portaient, dernière goutte de pipi qui faisait plic ou ploc, réveils nocturnes à coups de chasses d'eau, bains de minuit, soirées apparemment réservées aux sourds et malentendants, où tout le monde gueulait pour se faire entendre, guitare, batterie, chant... Bref, une vraie cacophonie permanente, capable de briser le calme du plus sage des hommes. Et Patrick était à court de calme.

N'y tenant plus, il courut d'un pas décidé chercher son fusil à deux coups et le chargea de cartouches 35g. Il se posta au beau milieu de son salon, pile en dessous des bruits de pas les plus forts.
Le visage rouge, coulant de sueur, les yeux révulsés, les sourcils arqués et les babines retroussées, il pointa le canon vers le plafond, et tira deux coups en hurlant de rage.
De la poussière tomba sur ses cheveux et recouvrit ses épaules. En haut, il entendit quelques hurlements de douleur.

– Vous pouvez gémir, bande de couillons ! on fait moins les malins maintenant, hein ? Ah ! Ah ! Ah !

Il alla chercher une bière dans le frigo et la dégusta dans son fauteuil fétiche, le regard dans le vide et le fusil encore fumant sur les genoux.
Quinze minutes plus tard, des policiers armés jusqu'aux dents surgirent chez lui.
Il essaya de leur expliquer la brouille avec ses voisins, mais déjà, trois agents étaient montés à l'étage, où ils avaient découvert au beau milieu de la salle de jeux, les cadavres ensanglantés de ses deux enfants de quatre et trois ans, tués par balle.

Mentor 17/02/2005 @ 08:58:09
Voilà: c'est bien écrit, il y a du mouvement et on ressent bien la colère qui monte, inéluctable jusqu'au geste fatal. Mais quelque chose me gêne. D'abord est-ce qu'u nplafond digne de ce nom laisse vraiment passer du plomb de cartouches? puis, les corps des enfants sont tués "par balles", pas pareil que des cartouches. Quelquechose m'a échappé ou il faut vraiment comprendre que c'est bien le père qui a tué ses enfants dans sa propre maison? Si c'est ça, il y a un petit manque de clarté, mais je ne mets pas le doigt dessus. Si tu pouvais expliciter svp? Merci Thomas

Thomasdesmond
avatar 17/02/2005 @ 10:39:37
Je crois que tu as tout compris... Bon, on peut chipoter avec les cartouches, l'état des planchers de la maison etc... mais il ne faut pas tout expliquer, ainsi chacun se fait sa propre idée...

Le petit K.V.Q. 17/02/2005 @ 17:32:30
Très cruel, très drôle, très bien écrit, mais la fin reste très confuse.
En tout cas, BRAVO !!

C'est très bien comme écrit et la folie de cet homme nous est décrite avec une précision et un style haletant....

Tistou 19/02/2005 @ 19:21:38
Court et désespéré ThomasDesmond. Moi aussi j'ai eu un petit problème de cohérence avec les enfants. Ses enfants? Ca me gêne un peu qu'il ne sache pas que ce sont ses enfants au dessus. Plus désespéré que de coutume, je dirais.

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