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Forums  :  Vos écrits  :  NEIGE : Hammada

Tistou 11/02/2005 @ 18:18:15
Hammada. (*)

Erfoud. Sud marocain. Hotel La Gazelle, petit hôtel miteux. Chambre 6, à l’étage.
Bernard est allongé sur son lit, sommier étroit défoncé, draps usés jusqu’à la trame. Il est allongé, sur le dos, les bras autour de la tête. L’immobilité d’une momie, le regard braqué sur le mur ocre pisseux. Il n’entend pas les bruits étouffés par les murs en pisé, les bruits d’une petite ville du Sud marocain dans la touffeur de l’après-midi.
L’âne qui braie et les roues de la charette à ramasser les ordures qui grincent, les conversations étouffées de ces deux grands diables en djellabah et chèche, le frou-frou végétal du balai de feuilles de palme de la femme accroupie, sans âge, qui pousse inlassablement les grains de sable que le Chergui (**) a déposé dans le patio.
Il ne voit pas non plus les rues immobiles et désertes qui se coupent à angle droit, harassées de chaleur et d’ennui. Le fort sur le Djebel (***) qui surplombe la ville, vestige dérisoire de la période coloniale. Il ne voit pas mais il sait. Il connait. Il connait Erfoud et ce n’est pas à Erfoud qu’il songe.
Son voyage est purement mental. Immobilité totale pour réponse à la chaleur. Mais il est plus loin. Après Erfoud. Après Erfoud, par une piste caillouteuse, Merzouga. L’erg de Merzouga et ses dunes de sable magiques qui changent de couleur avec les heures. Du blanc chauffé à blanc en plein midi au rouge cuivre du coucher du soleil. Petit Sahara en réduction. Enfin, image de Sahara conforme à l’imaginaire collectif, qui ne le conçoit qu’en tas de petits grains jaunes et en rondeurs, douces ondulations purement minérales. Quand le Sahara c’est d’abord du caillou, de la ligne plate, des falaises abruptes et encore des lignes plates et encore des cailloux.
Et justement c’est là bas qu’il est. Au pied de la Hammada. La Hammada du Guir. Cette immense falaise abrupte qui donne suite à un plateau et qu’on voit très bien du petit village de Taouz. Taouz, après les dunes, après Merzouga. Dans la pierraille, toute plate, en direction de la Hammada, qui figure d’une certaine manière la frontière avec l’Algérie.
D’une certaine manière puisque la frontière n’existe pas sur les cartes. Puisque l’Algérie et le Maroc ne sont pas d’accord sur le tracé. Et en ces temps de guerre larvée avec le Polisario…. Avec l’Algérie qui soutient le Front Polisario parce que ça embête le voisin. Avec les attaques ponctuelles du Front Polisario, venant de l’Algérie. La Hammada, c’est l’Algérie. Avant la Hammada… ?
Oui. Il est là bas, dans sa tête. Juste avant la Hammada et juste après Taouz. Dans ce désert de cailloux brûlés, tout noirs. Et dans lesquels on trouve des filons de magnifiques fossiles ; des orthocères et des goniatites. Ces fossiles que vous proposent les enfants au bord de la piste à Merzouga. Sauf que ceux qu’ils vous proposent sont meulés par leurs pères, par leurs frères, pour présenter un bel aspect lisse, brillant. De très beaux fossiles, vraiment.
Mais un fossile, ça se trouve, ça ne s’achète pas. Et Bernard, la dernière fois, avait eu la chance à l’entrée de Taouz de tomber sur un Marocain qui lui avait fait le cinéma habituel :
- Dangereux, interdit. L’Algérie, le Polisario. Des mines. Les fossiles, tu les trouveras pas. Emmène moi, je te montrerai.
Et là, effectivement, ils s’étaient retrouvés sur un gisement. Oh, pas des très gros ni même des gros ! Mais de beaux fossiles bruts, se détachant en blanc sur le caillou noir. Des qu’il avait ramassés lui même.
Et il allait repartir là bas. Il saurait retrouver le gisement. Il voulait y retourner avant de revenir en france.
Il regarda sa montre. Samedi 6 juin 1981, 15H00. Le coup de chaleur allait passer. Il avait encore 3 heures et demi avant la nuit, c’était jouable.

Les vitres latérales étaient ouvertes à fond. La 4L filait sur la piste toute droite. Dans son rétroviseur le Djebel qui dominait Erfoud s’estompait rapidement. Il faisait encore chaud et des vapeurs de chaleur au loin faisaient comme des flaques d’eau noire devant la voiture. Encore plus loin devant, les dunes de Merzouga se devinaient, tremblotantes, dans le lointain.
Il était certain de retrouver la piste de Taouz. Ca c’était facile. Et de là, faire les 5_6 kilomètres qui l’amèneraient au gisement de fossiles.
L’excitation de la piste lui faisait oublier la chaleur, la sueur qui vous plaque les vêtements. Le vent de la course amenait un minimum d’air. A cinquante kilomètres/heure, il était à la limite d’adhérence sur cette piste marquée par les camions. Il surfait littéralement sur les rides en surface de la piste. Ne pas avoir à freiner, ç’aurait été impossible. Mais il était sûr de cette piste jusqu’à Merzouga. C’était l’autoroute ! Avec l’approche des dunes, il laissait maintenant un nuage de poussière et de sable derrière lui, comme des volutes tourbillonnantes qui signaient son passage.
Il avait fait un signe de la main au passage de Merzouga aux enfants qui voulaient l’arrêter pour lui proposer fossiles, promenade dans les dunes, demander stylos, cigarettes, … , le Maroc quoi.
Il progressait maintenant vers Taouz. Moins facile déja puisque personne, ou si peu, n’allait là bas. Il se souvenait devoir garder le cap sur un renfoncement de la Hammada, qui maintenant formait une ligne noire, devant, comme une barrière infranchissable, et suivre un semblant de piste, défoncé par endroits par des ravinements d’orage. C’était tout ce qu’il aimait cette avancée par à-coups. Les passages en première pour ne pas toucher les rochers. Il se surprenait à jurer à haute voix, pour exorciser un moment de tension lors d’un passage plus délicat.
Derrière lui, les dunes de sable, hiératiques et silencieuses, prenaient une teinte jaune dorée. Devant, la coupure sombre des falaises de la Hammada donnait une tonalité menaçante.
L’arrivée à Taouz le surprit tant il était absorbé par la conduite. Il se souvenait qu’il devait contourner le village par la gauche. Mais d’abord, sacrifier aux usages en vigueur, s’arrêter devant celui qui, enveloppé dans une djellabah, lui faisait signe de ralentir.
Il allait lui dire que c’était interdit, dangereux, qu’il ne trouverait pas … Et lui, s’il voulait y aller seul allait devoir le laisser sur le bord de la piste …
Il arrêta la 4L à hauteur, passa la première et engagea la conversation avec son maigre bagage d’arabe. Après les salutations d’usage, il resta suffisamment vague sur ses intentions - Taouz, avait-il dit, en secouant la tête vigoureusement – et profita du moment où les enfants qui entouraient le véhicule étaient venus à hauteur de sa vitre prendre des stylos pour démarrer en douceur.
La troupe l’avait poursuivi, poussant des cris perçants, mais très vite ça avait pris l’allure d’un film muet, l’homme faisant de grands gestes, agitant les mains,de plus en plus lointain, progressivement masqué par la pousssière. Il semblait dire non et Bernard avait souri en se constatant hors d’atteinte. Pas très légal si proche de la frontière, mais bon …
Au bout de vingt minutes, il avait été forcé de constater qu’il ne retrouvait pas le site. Guidé, il n’avait pas suffisamment mémorisé le parcours. Il s’était arrêté. Etait sorti de la 4L étirant ses membres moulus par les vibrations de la piste.
La grosse chaleur était tombée. Le relief prenait des ombres et la soudaine proximité des falaises de la Hammada le glaçait quelque peu. Immobilité minérale, silence de cathédrale, seul le cliquetis du bloc moteur qui refroidissait donnait une illusion de vie. Il réprima un frisson et observa le sol autour de lui. Des cailloux, oui, mais de fossiles point. Ca ne se présentait pas ainsi. Il observa les créneaux que formaient dans le ciel les échancrures de la Hammada. Il était parti trop à l’Est dans sa hâte de s’éloigner de Taouz. Il croyait bien reconnaître le cône d ‘éboulement là bas avec une teinte ocre à la base. Et le petit acacia rabougri, tout noir, qui tordait ses branches. Il n’y en avait pas trente-six d’acacias ici ! Oui c’était par là.
Il allait devoir couper par un oued à sec et traverser une étendue assez plate. Pas de grosses difficultés à priori. Il repartit prudemment, l’oeil braqué sur les accidents du terrain. Il touchait au but.
Un éclair. Le vacarme.

La nuit. La nuit.

Frissons. Frissons irrépressibles. Des flux et reflux de frissons, comme un malheureux atteint de choléra. Douleur. Douleurs partout. Fatigue. Glissade vers le néant.
Une vague teinte claire commençait à ourler la Hammada. Des formes passaient dans le champ de vision de Bernard. Il conservait avec peine les yeux ouverts. Il frissonnait, claquait des dents. Il avait chaud pourtant. Trop chaud. La fièvre, carrément la fièvre.
La neige qui recouvrait le sol aurait dû lui donner de la fraîcheur, mais bizarremment … La neige ! Les fossiles, pensa-t-il, les fossiles. Sous la neige. Il n’allait pas les trouver ! Il se sentait furieux contre cette neige. Cette neige qui aurait dû le rafraîchir, calmer sa fièvre, mais cette neige qui recouvrait le sol, qui cachait tout ?
Les étoiles commençaient à clignoter dans le ciel et à disparaître progressivement dans cette aube naissante.
La 4L était immobilisée dans une posture étrange, inclinée vers l’avant, comme désossée, l’allure à l’agonie. Une forme était adossée, mi-allongée, contre l’aile arrière gauche. Une forme plutôt à l’agonie aussi. La forme était parcourue ponctuellement de profonds frissons et tentait maladroitement de redresser le buste. La tête s’affaissait régulièrement. Elle était couverte de sang, de sang coagulé.
Bernard releva à nouveau la tête. Il fixait de ses yeux plissés les deux formes qui s’approchaient de lui.
C’est le chien qui prit le premier la parole.
- Bonjour. Tu es trop loin de chez toi ! Tu ne trouveras rien de bon ici.
Ce chien était bizarre. Il ne savait pas pourquoi mais ce chien était bizarre. Il se força à ouvrir davantage les yeux. Un mal de crâne terrible lui fusillait la conscience.
- Bonjour. Je ne te connais …
Pas de traces ! Le chien n’avait pas laissé de traces sur la neige ! Ses trois pattes, deux devant, une derrière, étaient rassemblées sous lui. Il n’avait pas laissé de traces !
Le chat l’observait, l’air énigmatique, la tête légèrement inclinée sur le côté. Ses yeux étaient des étoiles. Deux étoiles à cinq branches, rouges. Il semblait sourire.
- Il s’appelle Trimaran.
Une voix traînante. Pas une voix de chat, pensa-t-il. Il le distinguait à peine sur la neige.
- Tu es albinos ?
- Et moi, c’est Fouslecamp.
Des prémices de lumière flottaient maintenant dans l’air.
- Je cherche …, je cherche des fossiles. Mais avec cette neige …
Trimaran avait les oreilles qui tombaient et des yeux humides. Des yeux humides de chien triste et bon..
- Tu es trop loin de chez toi ! Tu ne trouveras rien de bon ici . Tu n’aurais pas dû revenir.
- C’est la neige ! A cause de la neige, tout est recouvert ! Je ne vais pas …
Fouslecamp reprit la parole. Bernard le fixa davantage. Il n’avait pas remarqué encore l’étrange chapeau dont il était affublé. Un chapeau pointu comme en portent les enfants pour se déguiser en sorciers. Un chapeau pointu noir, avec des étoiles jaunes. Les moustaches de Fouslecamp étaient vibrantes d’énergie. Ses yeux, en étoiles, rouges, restaient énigmatiques.
- Tu ne trouveras pas les fossiles ici. C’est plus loin. Et oublie la neige. Il n’y a pas de neige.
Les premiers rayons du soleil, surgissant de derrière la Hammada, venaient frapper l’épave de la 4L. L’avant avait complètement sauté. Seul, l’arrière ressemblait encore à ce qui avait été un véhicule.
La forme adossée avait quelques mouvements sporadiques et las. Un observateur attentif l’aurait entendu gémir, pousser quelques cris faibles et inaudibles.
Eclairée à contre-jour, la Hammada, si proche en cet endroit, était encore plus menaçante. Gigantesque ombre de plusieurs centaines de mètres, dont on ne distinguait rien mais devant laquelle il fallait plisser les yeux, comme pour faire acte d’allégeance.
Au loin, des volutes de poussière semblaient annoncer le mouvement d’un improbable véhicule.
- Pas de neige ? … Tout est blanc ! Mais j’ai chaud pourtant. Tellement chaud …
Les formes de Fouslecamp et de Trimaran semblaient se dissoudre progressivement dans la neige. Bernard n’avait plus la force de garder les yeux entrouverts.
- Attendez … Attendez !

La jeep des Forces Armées Royales (****) s’arrêta en cahotant à cent mètres de l’épave. L’homme en djellabah ouvrait précipitamment la portière.
- Attends, attends !
Et le soldat qui conduisait la jeep le retint par la manche de sa djellabah.
- Faut être sûr qu’il n’y a pas d’autres mines !



(*) Hammada ou Hamada : plateau pierreux du désert Saharien.
(**) Chergui : vent chaud du Sud Est.
(***) Djebel : montagne, ou par extension, massif.
(****) F.A.R. : nom de l’armée marocaine.

Benoit
avatar 11/02/2005 @ 19:10:48
Waou!
La première partie est typiquement tistounienne avec souvenirs des séjours passés : on s'y croirait avec tous ces détails sur la ville, l'environnement, les gens...
La deuxième partie fantastique est aussi une réussite! Je l'ai adorée! Avec le chien et le chat qui parlent, la neige, le corps énigmatique... J'aime beaucoup cela!
Pas à dire, rien à rejeter!

Dirlandaise

avatar 11/02/2005 @ 19:45:56
Alors là ! Je suis vraiment impressionnée. Je soupçonne un écrivain...

Sibylline 11/02/2005 @ 19:58:26
Au début, j'ai été gênée par 3 fronts Polisario en 3 lignes et ensuite, je me suis un peu perdue dans ton chemin à travers des noms inconnus dans des régions inconnues de moi, tout autant. Le début ne m'a pas été facile, à cause de tous ces noms bizarres qui étaient sans écho pour moi. Et puis, c'est parti et j'ai été prise par le récit. Tout s'enchaîne alors bien. Il y a de très belles images , comme "il laissait maintenant un nuage de poussière et de sable derrière lui, comme des volutes tourbillonnantes qui signaient son passage." Je ne parle même pas de la description des paysages fabuleux.
Par contre, je n'ai pas accroché à la seconde partie. Je te dirais franchement que je me suis demandé si tu ne l'avais pas ajoutée pour faire entrer ton texte dans les contraintes. Elle m'a semblée avoir été plus vite faite, moins réussie et ne pas correspondre à grand chose dans le récit que la toute dernière chute vient sauver. Désolée. C'est juste un point de vue, loin d'être compétent.Et ne perds pas de vue que mon appréciation globale reste bien positive. Ce n'est pas parce que je n'ai pas aimé la fin...

Mentor 11/02/2005 @ 20:00:18
Quel chouette voyage Tistou ! Et alors c'est ça le paradoxe ?! Quelle pirouette magnifique pour parler du Maroc alors qu'on demande de la neige, beaucoup de neige ! Chapeau ! Une bien belle histoire, même tragique, qui nous emmène dans un enfer si beau. Oui, un écrivain est né. Merci.

Sahkti
avatar 11/02/2005 @ 20:32:50
Je distingue deux parties dans ce texte. La première me plaît beaucoup, il y a de belles descriptions et une création assez réussie d'atmosphère. Je retrouve ton talent Tistou pour poser les décors et raconter les endroits.
Beaucoup de plaisir, même si j'ai un peu cherché dans cette première partie si je ne m'étais pas trompée d'exercice :)

Arrive ensuite la partie plus "fantastique" et là, je ne sais pas, je ressens comme une grosse coupure, une cassure qui m'empêche d'apprécier la suite. Non pas qu'elle ne colle pas ou ne soit pas bonne mais le lien entre les deux me paraît ténu, comme sil il s'agissait de deux récits différents collés l'un à l'autre.
Au final, je reste partagée. J'aime bien mais je ne me sens pas transportée, il y a un truc qui me gêne sans que je sache si c'est uniquement la scission du récit.

Bluewitch
avatar 11/02/2005 @ 21:27:05
Tistou, de la stabilité, de la structure, une atmosphère crée avec un doigté excellent, de la magie, au fond, on se laisse imprégner, vite, on plonge, irrévocablement. Vriament bien écrit. J'aime beaucoup, beaucoup l'idée, la quête du rêve, qui se termine en drame, la rencontre avec chien et chat, l'errance de l'esprit.
Et la fin, brutale.
Très très bon.

Saint Jean-Baptiste 11/02/2005 @ 22:06:33
C'est du tout bon, Tistou ! Ca m'a rappelé le fameux "Ligne de mire" pour le style.
L'histoire est captivante et tragique, bien racontée, avec un rythme soutenu de bout en bout, c'est bien documenté, j'ai trouvé ça, très, très bon !

Killgrieg 12/02/2005 @ 00:04:33
mince! je suis dans l'embarras.
Ce n'est pas du tout un texte pour moi.
Certes il y a un style, une écriture, mais, je m'enlise dans les descriptions longues et méticuleuses et je perds l'âme du personnage. Autant le sniper m'avait embarqué autant là j'ai eu du mal. Quand la seconde partie arrive, je n'arrive pas à faire la transition. Je passe et j'attends le prochain.

Yali 12/02/2005 @ 00:19:56
Mon Dieu comment dire ça ? Je ne sais trop Tistou, mais je sais que tu comprendras, alors : tape sur l’épaule et accolade, et pour la mêlé je préfère t’avoir de mon côté qu’en face. Je lisais « neuf mois » tout à l’heure : joli bébé !!!

Tistou 12/02/2005 @ 14:46:04
Merci à tous.
Sibylline. Oui tu as raison, le Front Polisario revient très vite en peu de lignes. Volonté d'expliquer trop, d'être clair et cohérent. Séquelles de ma formation scientifique ; trop grand souci de cohérence et de justesse. J'ai du mal à dépasser ça et donc à fictionner pur et dur. Parce que pour ce qui est d'Erfoud, de Merzouga, de Taouz, des goniatites et des orthocères, de la Hammada enfin tout est vrai. Les mines, non. A ma connaissance il n'y en a pas eu dans ce secteur. Mais ailleurs c'était vrai. Quant à Trimaran et Fouslecamp, malheureusement je ne les ai jamais rencontrés. Dommage. Surtout pour Fouslecamp. Il faudrait que j'essaie un chapeau pointu de sorcier à Tistou, pour voir!
Seconde partie pour rentrer dans les contraintes, non. Le plan était là dès le début. Par contre c'est vrai que la partie fantastique a été écrite dans les 2 derniers jours. Et je n'ai pas la vitesse d'écriture de Sahkti, moi!
Mentor. Mon paradoxe, hum hum, c'était la neige qui aurait dû le refroidir et qui le met en colère parce qu'elle va cacher les fossiles. Ouais, bon...
Sahkti. Grosse coupure entre les 2 dis-tu. C'est que j'ai raté mon coup. Parce que c'était prémédité ainsi.
SJB. très documenté? Pas de mal, ce fut mon chez moi (disons pas loin) pendant 2 ans.
Killgrieg. Descriptions longues et minutieuses. Cf ce que je dis à Sibylline : cohérence, souci d'être compris, j'espère pas gagâtisme!
Quant au droit à être critique et à dire qu'on n'aime pas, il t'est entièrement accordé!
Yali. Ah oui. Pousser ensemble en mêlée. (soupir) J'étais un ailier Yali! Mais quand même c'est bien un peu ce qu'on fait tous ensemble non? Et tu as compté? On est presque assez de quoi faire notre équipe! Presque.

Olivier Michael Kim
12/02/2005 @ 14:55:23
C'est du bon, ça commence comme un carnet de route (Ca me fait penser à ton "Djebel Sagro") et ça se termine par un délire. Une transition difficile entre les deux parties bien réussie.

Kilis 12/02/2005 @ 16:38:54
Tistou, je suis un peu perplexe.
Dans ton texte, il y a des choses qui me parlent, des descriptions fines et des moments de grâce poétique comme, entre autres, cette très belle phrase:

« Oui. Il est là-bas, dans sa tête. Juste avant la Hammada et juste après Taouz. Dans ce désert de cailloux brûlés, tout noirs. »

Mais, je suis à tout moment déroutée, empêchée de plonger dans ton univers à cause des ruptures fréquentes de ton et de style dans le récit.

Comme Sib et comme Sahkti, je préfère de loin la première partie, le délire… désolée, je ne l’ai pas suivi.

Bolcho
avatar 13/02/2005 @ 00:53:32
Pourquoi ce truc super bien écrit ne fonctionne-t-il pas vraiment ? Je ne sais pas. Je suis comme Sib, Sahkti, Killgrieg et Kilis (bon, j'ai pas fini de faire ma liste pour t'enfoncer encore plus ? C'est pas le but). Sans doute que l'idée de départ est tout simplement un peu forcée et qu'il est difficile pour certains d'entre nous de te suivre, d'où cette impression de greffe approximative quand survient la deuxième partie.
Pour moi, ce n'est pas du tout un problème de réalisation, c'est rien qu'une mayonnaise qui prend mal parce que les ingrédients ont un défaut. Par exemple, essaie de faire une mayonnaise avec du chaud et du froid; c'est très difficile...
Le Sahara et la neige...

Léonce_laplanche 13/02/2005 @ 18:54:06
Personnellement voici l'un des textes que je préfère! L'écriture est fluide, beaucoup d'informations et de détails, tout coule (comme du sable) et semble si facile!
La derniere parie était plus délicate: comment voir de la neige quand il n'y en a pas ? Sans compter le chien et le chat ! C'est pourtant vraiment bien géré à mon sens.
Un vrai bonheur de lecture.

Lyra will 13/02/2005 @ 21:47:12
Tistou, je trouve ton écriture très belle, mais les longues descriptions (même si certaines m'ont beaucoup plu) ce n'est pas trop mon truc.
Donc je n'ai pas trop accrochée à la première partie, que j'ai trouvé un peu longue.
J'ai beaucoup mieux accroché à la deuxième partie, je ne sais pas pourquoi mais je l'ai aimée, sans doute à cause de l'action.

En tout cas c'est très fluide au niveau de la plume, comme Léo le dit: du sable.

Dons je suis partagée, mais là c'est plus de ma faute que de la tienne.

Charles 14/02/2005 @ 11:52:26
Tout d'abord, j'ai beaucoup apprécié le fait de lire un texte totalement différent des autres de l'exercice.

A force de lire l'hiver et la neige, je commencais à avoir mal à la gorge. Bref, très original pour le thème donné.

Tout comme d'autres, j'ai préféré la 1ère partie et le rendu de l'ambiance marocaine qui m'a semblé très juste, palpable, consistant.

A la lecture de la 2ème, je me suis demandé ce qu'elle faisait là, je ne comprenais plus vraiment, un peu perdu. Mais il me semble que le coup de théatre final l'éclaire bien et la justifie même si, moi aussi, j'aurais préféré une 2ème partie plus dans la continuité du début du texte.

Bref, un texte à part dans l'exercice, j'ai vraiment hâte de lire d'autres récits insipirés de séjours ... (comme le sous entend Benoit)

Benoit
avatar 14/02/2005 @ 15:26:49
Diantre! Comme les sensibilités sont différentes! Pour ma part, c'est la deuxième partie que j'ai préférée : c'est étrange, fantastique, loufoque : on ne comprend pas tout, normal, c'est un délire! Et je trouve que celui-ci est bien raonté (ah, le chat avec le chapeau pointu : complètement délirant!).
Quant à la cassure entre les deux parties, elle était nécessaire pour bien montrer qu'on basculait dans le monde de l'étrange. Et, à mon avis, il fallait une cassure nette, sans bavure. On rentre bien mieux dans le délire de cette façon!

Fee carabine 14/02/2005 @ 19:46:34
Et, à mon avis, il fallait une cassure nette, sans bavure. On rentre bien mieux dans le délire de cette façon!


Je suis d'accord avec Benoit sur ce point, c'est mieux que la cassure soit nette... et j'imaginais très bien Bernard, ayant perdu conscience immédiatement après avoir sauté sur une mine et qui se réveille dans ce cauchemar, trop de sang perdu déjà, le délire de la soif et de la fièvre... Si j'ai une réserve face à ce texte, c'est que j'ai un peu de mal à croire à la présence du chat et du chien dans ce délire. Je ne sais pas trop pourquoi en fait, parce que c'est vrai que du délire c'est du délire (heu, je ne dois pas être très claire, là ;-)). Peut-être que c'est tout simplement que j'aurais imaginé que Bernard à l'agonie serait revisité par des souvenirs - un peu comme le héros du "Rêve" de Dirlandaise... Mais peut-être que je me plante complètement sur ce coup...
En tout cas, j'ai beaucoup aimé l'atmosphère de ce texte, la chaleur étouffante, la lumière éblouissante, et la coupure entre les deux parties ne m'a pas du tout gênée.

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