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Forums  :  Musique & Cinéma  :  Dodes\'Kaden

Lomeroth 01/02/2005 @ 22:18:18
Voila, j'aimerais savoir qui a vu ce film et ce qu'il en pense, j'ai trouvé le nom de maniere tres fortuite puis lu une critique ici:

http://dvdrama.com/fiche.php/…

Et j'avoue que ce film m'effraie et me fait reflechir rien qu'a ce qu'il en est dit sur la critique juste au dessus, donc j'aimerais avoir votre point de vue sur ce film si vous l'avez vu, merci.

Lomeroth 01/02/2005 @ 22:23:51
AAAAAAHHH!!!!
Desole pour le double postage!!!
tout ca a cause d'un " \ " dans le titre, je voulais pas, je le jure !!!

Manu55 02/02/2005 @ 01:16:49
Tres bon film, mais tres dur aussi. J'étais vraiment secoué à la fin. Mais pour moi un vrai chef d'oeuvre, classé tout en haut de la liste. Un 5 etoiles...

Si tu te décides à investir dans le DVD, il y a le coffret Kurosawa. Certes plus cher qu'un seul, mais qui regroupe 6 films excellents !

Et n'hesite pas, dans tous les cas, à visionner ce film !

Mae West 02/02/2005 @ 10:03:49
Voila, j'aimerais savoir qui a vu ce film et ce qu'il en pense, j'ai trouvé le nom de maniere tres fortuite puis lu une critique ici:

http://dvdrama.com/fiche.php/…

Et j'avoue que ce film m'effraie et me fait reflechir rien qu'a ce qu'il en est dit sur la critique juste au dessus, donc j'aimerais avoir votre point de vue sur ce film si vous l'avez vu, merci.


"C'est la vie qui imite l'art et non l'inverse" disait Oscar Wilde .
Un aphorisme que Kurosawa, loin de démentir pousse jusqu'à l'évidence.
"Dodes'kaden" c'est ce que répète en leitmotiv le jeune garçon qui, rêvant d'être un chauffeur de bus, imite le bruit du moteur du véhicule dans son délire d'idiot pathétique.
Oui, ce film nous prend aux tripes et en même temps il nous libère du poids de notre humaine condition tandis que nous pleurons sur l'oxymoron d'une tragédie dérisoire.
C'est une oeuvre optimiste puisqu'elle affirme la puissance effective de la pensée, même de la pensée disjonctée, l'imaginaire libérateur sublimant la contingence la plus sordide.

Quand plus aucune liberté/puissance d'agir n'est permise, l'existence se présente comme une forteresse vide . Et si la seule façon de s'évader tout en sauvant son être, son "essence", c'était de regarder la réalité à travers une grille de lecture libérée des carcans de la rationalité raisonnante ?

L'imaginaire à ce niveau n' a plus pour fonction première de travestir la réalité, mais de nous rétablir dans notre dignité lorsque cette réalité s'impose à nous comme un piège de néant monstrueux.
Rêver n'est plus un opium, une simple fuite un peu lâche pour échapper aux devoirs d'un réel trop pénible : rêver devient un acte de survie de l'être, dans un univers recréé par la pensée et cela même si le risque majeur est de devenir fou, comme le "Joueur d'échecs" de Stefan Zweig :
C'est ce thème que l'on retrouve ici, élargi à une représentation globale du monde : le microcosme d'un bidonville figurant une scène de théâtre intemporel régi par la règle des trois unités .

Merci de m'avoir remémoré ce joyau étonnant, que j'ai vu il y a fort longtemps en salle d'art et d'essai et qui, si j'en crois la critique dont tu nous as donné le lien, n'a pas pris une seule ride (moi, si !).
Dès que je peux, je cours acheter le DVD !

Karl glogauer 02/02/2005 @ 13:00:15
ehm ehm ehm...
j'ai decouvert ce film par erreur, lors d'une retrospective Kurosawa, ou j'invite un ami a venir savourer RAN. nous nous asseyons, et au lieu de se plonger dans le japon medieval, nous nous retrouvons dans un bidonville glauque...

et je dois avouer que meme sans la deception d'avoir manquer RAN, je trouve ce film difficilement supportable, tant par le jeu des acteurs, que par les decors, ou les petites histoires en filigrane toutes plus sordides les unes que les autres...
je ne vois guere d'espoir, d'optimisme ou d'humanite, mais juste une mauvaise photo hideuse de dechets de la societe.

enfin, j'interprete les critiques positives de ce film (apocryphes, car a l'epoque il a ete ereinte) comme une volonte de rehabilitation du film maudit, qui a failli tuer son createur.

Lomeroth 02/02/2005 @ 23:18:25
dur, sordide, realiste, ce film m'a l'air d'un style que je ne suis peut-etre pas pret à accepter pour l'instant, et outre la fuite vers l'imaginaire vend(d'apres les avis de tout le monde, visiblement), il s'ancre malgres tout dans un univers à mon gout( et pour mon esprit fragile) encore trop realiste... je le rangerais pour ma part dans la meme section que "Requiem for a dream" ou "Transpoting", deux autres films que je n'ai pas vu pour les meme raisons... peut-etre un jour, mais pas pour l'instant... merci de vos avis.

Mae West 03/02/2005 @ 08:47:21
ehm ehm ehm...
j'ai decouvert ce film par erreur, lors d'une retrospective Kurosawa, ou j'invite un ami a venir savourer RAN. nous nous asseyons, et au lieu de se plonger dans le japon medieval, nous nous retrouvons dans un bidonville glauque...

et je dois avouer que meme sans la deception d'avoir manquer RAN, je trouve ce film difficilement supportable, tant par le jeu des acteurs, que par les decors, ou les petites histoires en filigrane toutes plus sordides les unes que les autres...
je ne vois guere d'espoir, d'optimisme ou d'humanite, mais juste une mauvaise photo hideuse de dechets de la societe.

enfin, j'interprete les critiques positives de ce film (apocryphes, car a l'epoque il a ete ereinte) comme une volonte de rehabilitation du film maudit, qui a failli tuer son createur.


Amusant : Dodes' Kaden m'avait vraiment favorablement impressionnée . C'est donc avec beaucoup d 'enthousiasme que je suis allée voir Ran, quand il est sorti en salle .
mais j'ai été très déçue, je crois même que je ne suis même pas restée jusqu'à la fin, j'ai trouvé ce film trop théâtral, je suppose que c'était exprès, un rapport avec le théâtre nô , mais ces sophistications esthétiques m'ont semblé bien éloignées de l'idée que j'avais de ce Roi Lear que Ran est censé représenter .

http://allocine.fr/film/…

Karl glogauer 03/02/2005 @ 14:26:11
je trouve tes commentaires justifies Mae west, et je ne suis sans aucun doute plus tres objectif des qu'il s'agit du japon medieval.

Lomeroth, dodeskaden se distingue de requiem for a dream et trainspotting, du fait que le processus d'identification est relativement limite; on reste un spectateur, alors qu'avec trainspotting on a l'impression de se droguer, d'ou un malaise decuple.
requiem for a dream m'a physiquement rendu malade pour plusieurs jours....

Karl glogauer 03/02/2005 @ 14:42:59
j'ai failli oublie !!!
dans requiem for a dream, a ne manquer sous aucun pretexte, la prestation exceptionnelle de ELLEN BURSTYN, qui meritait l'oscar 1.000.000 de fois plus que julia roberts cette annee la

Mae West 03/02/2005 @ 16:28:05
"Requiem for a dream" est insoutenable, c'est un constat désespéré de la façon dont la société fonctionne comme une machine à broyer les "middle-class" à travers un rapport de force écrasant
. Avilis par la dépendances aux drogues illicites et licites ( comme les émissions de télé-réalité qu'ils absorbent en surconsommateurs gavés ) ils deviennent des laissés pour compte de la vie, des proies pour les loups sans scrupules qui au final, après les avoir exploités, les dépècent quand ils deviennnent inutilisables . Nulle issue possible dans l'imaginaire, puisque dans cet imaginaire il n'y a de place que pour des images convenues, où il faut être beau, jeune, mince et riche .
Ici la folie n'est donc pas montrée comme un refuge volontaire, une sauvegarde de l'essentiel, elle est au contraire, induite par électro-choc, l'aboutissement programmé d' une destruction systématique de la "qualité d'homme".
Le monde des bidonvilles, l'univers de Dodeskaden, échappe lui, à cette dimension kafkaïenne : l'individu peut librement choisir la folie pour échapper au sordide, car il n'est pas empêtré dans les filets d'un devoir de "normalité sociale".
De toutes façons, cette normalité, il ne peut y prétendre, étant déjà un exclu, économiquement parlant .

Au fond il est intéressant de comparer ces deux films [ Je n'ai pas vu trainspotting, mais j'en ai entendu parler : il s'agit là je crois d'une réflexion sur l' amoralité de gens ordinaires, conséquence symptômatique d'un système immoral ]

Il y aurait par conséquent plus de chances de "salut", au sens de liberté d'esprit et d'une certaine dignité humaine, dans les bas fonds et chez les vrais idiots que chez les gens "normaux" dans la classe moyenne : C'est ce que Dostoïevsky disait déjà .


En tous cas, "dodeskaden" ne laisse pas cette impression de malaise dont tu parles à propos de "requiem for a dream" même si le personnage du petit conducteur de tram reste gravé dans la mémoire, ni gai ni triste, simplement obsédant : comme un rappel de l'étrange aphorisme "heureux les pauvres en esprit"?

Bookivore

avatar 05/04/2008 @ 14:23:03
Voila, j'aimerais savoir qui a vu ce film et ce qu'il en pense, j'ai trouvé le nom de maniere tres fortuite puis lu une critique ici:

http://dvdrama.com/fiche.php/…

Et j'avoue que ce film m'effraie et me fait reflechir rien qu'a ce qu'il en est dit sur la critique juste au dessus, donc j'aimerais avoir votre point de vue sur ce film si vous l'avez vu, merci.


Mon préféré de Kurosawa, et sans doute son plus grand film. Un film presque fellinien, en tous points remarquable, très dur par moments, assez drôle dans d'autres. Indispensable !

Gilles Arnaud
avatar 03/07/2008 @ 00:15:19
Je n'avais jamais fait le rapprochement, mais c'est vrai que l'on est en présence d´un film fellinien ; bien vu.

Sinon, un film d'une poésie proprement hallucinante !
Le rêve de Kurosawa devenu réalité.
C'est vrai qu'après l'échec commercial de Dodes'Kaden, Kurosawa a fait une tentative de suicide. Pourquoi fait-on une tentative de suicide ? Question complexe et à laquelle on essait de répondre au cas par cas. De toute façon, au Japon, on a attendu la mort de Kurosawa pour l'appeler Senseï. Il a toujours connu des critiques assassines au Japon ; cette fois-là plus que d'habitude.
Il n'a jamais renié le fait qu'il considérait ce film comme son plus grand.

Le film m'a plu, ne m'a pas plu ... un peu facile. C'est surtout une grande gifle qui remet beaucoup de choses en question du point de vue de notre vision du cinéma.

Cela reste à mes yeux, et à d'autres (Chris Marker en tête), une formidable explosion de poésie. Un dialogue entre la réalité et l'imaginaire - comme il a été noté plus haut. On est dans un bidonville sordide, mais chaque histoire, qu'elle soit insignifiante ou tragique, prend des allures métaphysiques.

En toute subjectivité : un vrai film. On le visionne et on a l'impression que l'on découvre l'art cinématographique pour la première fois.

Gilles ARNAUD

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