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Le flamboyant incendie tira une chaise des dessous d’une table, s’y assis, rejeta les flammes de son abondante chevelure d’un coup de tête et croisa les jambes si haut,, que Nicéphore échappa cuillère et sucre dans son absinthe avant que d’attraper la carafe dans laquelle nageaient glaçons et poisson pour s’en verser une grande rasade. Un peu dans son verre, beaucoup sur la table…
La belle, du bout des doigts, récupéra le poisson dans le verre de Nicéphore pour le relâcher dans la carafe. Elle fit ça d’un air détaché, un peu comme si, sauver des poissons de l’absinthe lui était quotidien.
Trois bulles plus tard, Victor tombait amoureux d’une image glaçonnée et fondait d’amour avec.
— Le constat ! Dit Benoît en dépliant ledit constat sur nappe inondée.
— Fascinante, répondit Nicéphore.
Le regard de Nicéphore allait, venait, de la bombe rousse à son verre d’absinthe et inversement.
— Le constat ! Répéta Benoît en essuyant d’un revers de manche un tsunami glacé.
— Et si fraîche répondit Nicéphore.
— Oui, j’avais remarqué… Bon, je le remplie et vous me le signez ?
Nicéphore ne répondit pas, tout entier qu’il était plongé dans un décolleté aussi vertigineusement offert.
— Voilà, signez-là.
À l’autre bout de la salle, Selim, patron de bistrot de son état, nonchalamment accoudé sur son zinc et le regard posé sur le groupe, s’interrogeait sur les rapports verticalité/horizontalité, car enfin, c’était bien la première fois qu’il observait un immeuble à plat. Bof, horizontal, vertical, bien obligé de l’admettre, ça ne changeait pas grand-chose vu qu’ici comme chez eux, les locataires dudit immeuble, étaient les uns sur les autres.
Quoique, bien obligé de l’admettre aussi, la petite dernière lui plaisait bien. Lucette qu’elle s’appelait. Il s’était renseigné sur son compte, elle avait l’air d’être une femme sérieuse, pas comme le reste de la bande quoi !
Selim soupira me dévisageant.
Vous dire que je n’étais pas gênée, ça non, je l’étais, gênée, et même en plein, mais également flattée aussi. Des lustres en vérité qu’un homme ne m’avait pas regardé ainsi. Sans parler qu’il était pas si mal l’homme en question. Brun, très brun, une gueule plutôt qu’un visage, ce qui, entre nous soit dit, n’était pas pour me déplaire. Elancé, mais pas dans le genre scotché au starting-block, et des yeux vert à vous faire remonter l’enfer à la surface de la terre, à vous chavirer, à vous faire espérer des nuits comme des oriflammes, des journées comme des nuits, des… Bref, il me plaisait aussi.
— Signez là, répéta Benoît pour la énième fois.
Nicéphore signa à l’aide d’un stylo tout aussi antique que sa personnalité sans même prendre connaissance du constat.
Benoît plia, rempocha son constat sans mot dire.
Esther passa une main dans ses cheveux comme fourche dans botte de foin.
Charlotte, figée telle un cyprée sous l’ondée, resta ainsi.
Victor versa une larme en voyant sa dulcinée disparaître dans un dernier éclat de glace, se disant que le monde était mal fait : poisson d’eau douce et larme salée, y’avait de quoi l’avoir amer.
Et moi, moi, je plongeais dans le vert du regard de cet homme, comme on se baigne nue en mer, comme on se livre entière, me disant que les ascenseurs de l’ingénierie, technologie, micro, et toutes ces conneries à remonter le temps ne valaient pas la machine à rattraper tous les temps, toutes les erreurs, toutes les heures, tous les moments depuis longtemps perdus… Je pensais à celle qui prime depuis l’aube des temps sur ses copies mécaniques, quantiques, et qui, en quelques instants, vous fait descendre de vingt ans, de trente, de quarante, vous fait descendre jusqu'à renaître, jusqu’à ne plus paraître, jusqu’à être soi et seulement soi.
« Machine Amour, j’ai pensé, si tu savais comme je t’aime"
La belle, du bout des doigts, récupéra le poisson dans le verre de Nicéphore pour le relâcher dans la carafe. Elle fit ça d’un air détaché, un peu comme si, sauver des poissons de l’absinthe lui était quotidien.
Trois bulles plus tard, Victor tombait amoureux d’une image glaçonnée et fondait d’amour avec.
— Le constat ! Dit Benoît en dépliant ledit constat sur nappe inondée.
— Fascinante, répondit Nicéphore.
Le regard de Nicéphore allait, venait, de la bombe rousse à son verre d’absinthe et inversement.
— Le constat ! Répéta Benoît en essuyant d’un revers de manche un tsunami glacé.
— Et si fraîche répondit Nicéphore.
— Oui, j’avais remarqué… Bon, je le remplie et vous me le signez ?
Nicéphore ne répondit pas, tout entier qu’il était plongé dans un décolleté aussi vertigineusement offert.
— Voilà, signez-là.
À l’autre bout de la salle, Selim, patron de bistrot de son état, nonchalamment accoudé sur son zinc et le regard posé sur le groupe, s’interrogeait sur les rapports verticalité/horizontalité, car enfin, c’était bien la première fois qu’il observait un immeuble à plat. Bof, horizontal, vertical, bien obligé de l’admettre, ça ne changeait pas grand-chose vu qu’ici comme chez eux, les locataires dudit immeuble, étaient les uns sur les autres.
Quoique, bien obligé de l’admettre aussi, la petite dernière lui plaisait bien. Lucette qu’elle s’appelait. Il s’était renseigné sur son compte, elle avait l’air d’être une femme sérieuse, pas comme le reste de la bande quoi !
Selim soupira me dévisageant.
Vous dire que je n’étais pas gênée, ça non, je l’étais, gênée, et même en plein, mais également flattée aussi. Des lustres en vérité qu’un homme ne m’avait pas regardé ainsi. Sans parler qu’il était pas si mal l’homme en question. Brun, très brun, une gueule plutôt qu’un visage, ce qui, entre nous soit dit, n’était pas pour me déplaire. Elancé, mais pas dans le genre scotché au starting-block, et des yeux vert à vous faire remonter l’enfer à la surface de la terre, à vous chavirer, à vous faire espérer des nuits comme des oriflammes, des journées comme des nuits, des… Bref, il me plaisait aussi.
— Signez là, répéta Benoît pour la énième fois.
Nicéphore signa à l’aide d’un stylo tout aussi antique que sa personnalité sans même prendre connaissance du constat.
Benoît plia, rempocha son constat sans mot dire.
Esther passa une main dans ses cheveux comme fourche dans botte de foin.
Charlotte, figée telle un cyprée sous l’ondée, resta ainsi.
Victor versa une larme en voyant sa dulcinée disparaître dans un dernier éclat de glace, se disant que le monde était mal fait : poisson d’eau douce et larme salée, y’avait de quoi l’avoir amer.
Et moi, moi, je plongeais dans le vert du regard de cet homme, comme on se baigne nue en mer, comme on se livre entière, me disant que les ascenseurs de l’ingénierie, technologie, micro, et toutes ces conneries à remonter le temps ne valaient pas la machine à rattraper tous les temps, toutes les erreurs, toutes les heures, tous les moments depuis longtemps perdus… Je pensais à celle qui prime depuis l’aube des temps sur ses copies mécaniques, quantiques, et qui, en quelques instants, vous fait descendre de vingt ans, de trente, de quarante, vous fait descendre jusqu'à renaître, jusqu’à ne plus paraître, jusqu’à être soi et seulement soi.
« Machine Amour, j’ai pensé, si tu savais comme je t’aime"
"poisson d’eau douce et larme salée, y’avait de quoi l’avoir amer"
Alors ça, j'adore Yali, vraiment :0)
J'adore ton texte, les images, les jeux de sens, de mots, trés belle écriture, seul regret: trop court à mon goût ;0)
Pour l'histoire, elle progresse bien, alors Lucette va finir dans les bras de monsieur Belle gueule? Et le poisson, il va pas nous faire une déprime et mourrir de chagrin quand même, avec tous les efforts que vous avez fait pour le maintenir en vie :0)
ah, ah... :0)
Alors ça, j'adore Yali, vraiment :0)
J'adore ton texte, les images, les jeux de sens, de mots, trés belle écriture, seul regret: trop court à mon goût ;0)
Pour l'histoire, elle progresse bien, alors Lucette va finir dans les bras de monsieur Belle gueule? Et le poisson, il va pas nous faire une déprime et mourrir de chagrin quand même, avec tous les efforts que vous avez fait pour le maintenir en vie :0)
ah, ah... :0)
Alors ça, oui.
Machine Amour! Quelle invention!
Yali, dépose le brevet!
Machine Amour! Quelle invention!
Yali, dépose le brevet!
Ca s'intensifie, ça se sensualise. J'aime bien aussi la Machine Amour...
Ce pauvre Benoît, décidémment, personne ne l'écoute!
Ce pauvre Benoît, décidémment, personne ne l'écoute!
Oh oui!
L'amer toujours recommencé et la machinamour...
Ou comme le chante si bien Neil Young:
When life's complete, but there's something missing still
Distracting you from this must be the one you love
Must be the one whose magic touch can change your mind
Dont' let another day go by without the magic touch
Mais j'espère quand même que Victor ne va pas mourir d'un chagrin d'amour après avoir réchappé de justesse à la déshydratation et au coma éthylique (dur dur d'être un poisson rouge!)
L'amer toujours recommencé et la machinamour...
Ou comme le chante si bien Neil Young:
When life's complete, but there's something missing still
Distracting you from this must be the one you love
Must be the one whose magic touch can change your mind
Dont' let another day go by without the magic touch
Mais j'espère quand même que Victor ne va pas mourir d'un chagrin d'amour après avoir réchappé de justesse à la déshydratation et au coma éthylique (dur dur d'être un poisson rouge!)
Très joli épisode. Peut-être un peu trop de comparaisons à un moment, mais la Machine Amour rattrape tout. Quelle belle idée, celle-là aussi! Mais dites, le Nicéphore, il est un peu volage, non? Pas très fixé sur son gibier, le chasseur... A courir dans tous les sens, il ne va rien attraper, c'est bien connu.
Je renonce à égrainer les perles tellement il y en a !
C'est encore une fois du super-Yali ! C'est à mourir de rire. On connaissait Esther, maintenant, c'est l'heure de Lucette et ça va bouillir !!
C'est encore une fois du super-Yali ! C'est à mourir de rire. On connaissait Esther, maintenant, c'est l'heure de Lucette et ça va bouillir !!
Séance bistrot, séance coup de foudre?
On retrouve Yali, là pas de doute. C'est vrai que c'est un peu frustrant le court format que nous avons adopté. On se met dans le style de l'épisode et hop ... il faut attendre la suite. Attendre ... Kicilou en l'occurrence, puisque c'est Kicilou qui s'y colle!
Tu me diras si je me trompe Yali, mais il me semble que c'est la première fois que tu écris sous l'identité d'une femme, de Lucette?
C'est amusant, avec lavènement du second round, c'est comme si on repartait dans tout autre chose. Comme si on avait eu besoin de marquer une cassure?
On retrouve Yali, là pas de doute. C'est vrai que c'est un peu frustrant le court format que nous avons adopté. On se met dans le style de l'épisode et hop ... il faut attendre la suite. Attendre ... Kicilou en l'occurrence, puisque c'est Kicilou qui s'y colle!
Tu me diras si je me trompe Yali, mais il me semble que c'est la première fois que tu écris sous l'identité d'une femme, de Lucette?
C'est amusant, avec lavènement du second round, c'est comme si on repartait dans tout autre chose. Comme si on avait eu besoin de marquer une cassure?
Mais dites, le Nicéphore, il est un peu volage, non? Pas très fixé sur son gibier, le chasseur...
Où as-tu vu qu'il courait plusieurs lièvres? C'est encore et toujours Esther, non?
Où as-tu vu qu'il courait plusieurs lièvres? C'est encore et toujours Esther, non?
Mais dites, le Nicéphore, il est un peu volage, non? Pas très fixé sur son gibier, le chasseur...
Où as-tu vu qu'il courait plusieurs lièvres? C'est encore et toujours Esther, non?
Oui, tu as raison. Toutes mes excuses, j'avais lu trop vite, il m'avait semblé que Nicéphore louchait aussi sur Charlotte, mais non. Rien ne le dit. C'est moi qui me suis trompée. :-]
Faut que je relise tout avant de rédiger mon prochain épisode parce que j'avoue que je me demande si je ne commence pas à tout mélanger... Si je me perds, ce sera super surréaliste, mais pas forcément volontairement...
Tu me diras si je me trompe Yali, mais il me semble que c'est la première fois que tu écris sous l'identité d'une femme, de Lucette?
Ben, depuis je me sens tout chose, tout à l'heure j'ai bloqué devant une paire d'escarpins rouge vif. Heureusement, il n'y avait pas ma taille ;-)
Bel épisode Yali! Très riche et empli de poésie, c'est très beau. Et surtout non dénué d'humour! Toujours ce Benoit, complètement en décalage avec son constat (décidément, je l'aime bien lui) et puis Victor qui existe enfin et qui tombe amoureux!
Style très agréable, ça se lit facilement et c'est très visuel, on se représente de suite la scène. L'arrivée de Selim est intéressante, un personnage à exploiter.
Style très agréable, ça se lit facilement et c'est très visuel, on se représente de suite la scène. L'arrivée de Selim est intéressante, un personnage à exploiter.
Je rattrappe mon retard. Et un épisode, un! Plus que ch'ais pas combien...
Bon, pas trop accroché. Comme Sib, à un moment donné, trop de comparaison. Et je me demande bien comment cela va tourner... Vers une histoire classique? J'en doute... A découvrir!
Bon, pas trop accroché. Comme Sib, à un moment donné, trop de comparaison. Et je me demande bien comment cela va tourner... Vers une histoire classique? J'en doute... A découvrir!
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