Blanche neige 26/11/2004 @ 22:13:26
Bonjour,

Je vous présente ma première nouvelle. J'attends avec impatience tous vos commentaires (bons ou mauvais). Allez ! Je me lance !

A télécharger ici :
http://www.imcdb.org/LE%20PAIN%20AUX%20NOIX.doc

Extrait :

Marcelle n’avait pas eu une enfance facile. Abandonnée par ses parents à l’âge de 10 ans dans un pensionnat pour jeunes filles, elle en était sortie aigrie, méchante et plus rancunière que jamais contre le monde entier. Le menton petit, les yeux d’une couleur verdâtre qui évoquait la couleur d’un crapaud, un nez trop long, tout en elle semblait disgracieux. Et c’est de là que venait tout le mystère…

Yali 26/11/2004 @ 22:57:58
Pourquoi ne pas poster ici puisque tu attends des commentaires ici ???

Balamento 26/11/2004 @ 23:06:10
Pourquoi pas ?

Yali 26/11/2004 @ 23:25:05
ça c'est une réponse Bal, satisfaisante, vraiment. Ne bouge pas surtout, je cherche un site,un autre, pour développer mon argumentaire.

Balamento 26/11/2004 @ 23:27:30
ben, que ce soit posté ici ou accessible autrement.. quelle importance ?

Balamento 26/11/2004 @ 23:53:27
Mon avis : Je trouve cette nouvelle très interessante. Sur le ton d'une fable ou d'un conte on est très vite capturé et curieux de la suite. Rien à dire sur la forme. Et sur le fond le rebond vient surtout, pour moi (chacun sa lecture ;-)), de la rupture qui survient lorsque les rôles de victime et de coupable (mais c'est un bien grand mot) viennent à s'inverser. La transition est finement menée et captivante de Julie persécutée par sa mère, innocente et honnête, à Julie ne valant guère plus que ça (euh... "ça" pour dire pas beaucoup).

Légère critique : le meurtre et le commissaire qui va avec constiuent peut-être une suite qui aurait pu être autre (ans meurtre). mais le tout se tient.

Bref, du plaisir... indéniablement à avoir lu cette nouvelle (doit-on faire confiance aux femmes ?) ;-)

Lyra will 27/11/2004 @ 11:57:55
Moi aussi, j'ai bien aimé cette nouvelle, l'histoire m'a plue, la manière de raconter également, peut être quelques expressions un peu lourdes à rectifier, et l'orthographe mais bon, ce ne sont que des détails ;0)

Bluewitch
avatar 27/11/2004 @ 12:26:36
Je n'ai pas été emballée à 100 % par ce texte. L'histoire me semble manquer un peu d'originalité et l'écriture est un peu trop "gentille". Cela dit, ça colle au côté rural de l'histoire mais les personnages sont un peu "tout-fait". Mais je l'ai lu sans déplaisir pour autant et espère bien évidemment que ce ne sera pas le dernier! ;o)
Je partage l'avis de Yali: tant qu'à faire, place ton texte directement dans le fuseau, non?

Provis

avatar 27/11/2004 @ 12:34:07
Pour une première nouvelle, c'est une bonne nouvelle !
Plein de sensibilité et d'émotion, on a l'impression d'y être, on se sent proche des personnages..
Parfois des petits détails techniques (utilisation des temps, ..) qui coupent un peu la fluidité.. l'arrivée des personnages est un peu abrupte parfois, alors il faut revenir en arrière pour bien voir qui est qui .. le texte pourrait être rendu encore plus vivant en présentant un comportement qui dénote un caractère, plutôt que de dire « untel à tel caractère »...
Bon c'est mon avis, et je ne me sens pas capable de faire aussi bien ..
Tapenaude est un mot que je trouve très joli et que je ne connaissais pas.. beaucoup de très belles choses comme :« côtoyer tout le monde sans jamais connaître personne .. »
L'histoire est belle, mais triste .. (:-( .. et heureusement, Balamento, ce n'est pas une démonstration comme quoi il ne faudrait pas faire confiance aux femmes.. (:-) ..

Blanche neige 27/11/2004 @ 15:52:10
merci beaucoup pour le temps passé à commenter cette nouvelle. J'espère bientôt pouvoir mettre ma deuxième nouvelle en ligne, mais elle est plus longue. Les charactères étant plus complexes.
La leçon de l'histoire... Oui, il faut faire confiance aux femmes, à toutes sauf à celles qui s'appellent julie... et à notre mère! ( ah!ah!)
a bientôt
Mon avis : Je trouve cette nouvelle très interessante. Sur le ton d'une fable ou d'un conte on est très vite capturé et curieux de la suite. Rien à dire sur la forme. Et sur le fond le rebond vient surtout, pour moi (chacun sa lecture ;-)), de la rupture qui survient lorsque les rôles de victime et de coupable (mais c'est un bien grand mot) viennent à s'inverser. La transition est finement menée et captivante de Julie persécutée par sa mère, innocente et honnête, à Julie ne valant guère plus que ça (euh... "ça" pour dire pas beaucoup).

Légère critique : le meurtre et le commissaire qui va avec constiuent peut-être une suite qui aurait pu être autre (ans meurtre). mais le tout se tient.

Bref, du plaisir... indéniablement à avoir lu cette nouvelle (doit-on faire confiance aux femmes ?) ;-)

Blanche neige 27/11/2004 @ 15:55:40
Moi aussi, j'ai bien aimé cette nouvelle, l'histoire m'a plue, la manière de raconter également, peut être quelques expressions un peu lourdes à rectifier, et l'orthographe mais bon, ce ne sont que des détails ;0)

Cest tant mieux que ma manière de raconter vous plaise parce que c'est mon ' style". Je n'aime pas les grandes despcriptions, je préfère aller directement à l'essentiel.
MERCI POUR VOSENCOURAGEMENTS

Blanche neige 27/11/2004 @ 19:13:36
Pourquoi ne pas poster ici puisque tu attends des commentaires ici ???


qu'est ce que tu veux dire par là? Je n'y connais pas grand chose c'est mon mari qui a mis ma nouvelle en ligne alors pour les détails je suis dans une totale ignorance des convenances...

Bluewitch
avatar 27/11/2004 @ 20:07:07
Il pensait simplement au fait de "copier/coller" directement ton texte dans le fuseau que tu as créé. Comme le fait à peu près tout le monde. Ca évite d'aller de lien en lien et permet un accès direct aux textes. :o)

Yali 28/11/2004 @ 18:38:35
Et pour être plus précis Blanche Neige :
Ton fichier est un fichier à télécharger ce qui veut dire,
En 1) que quiconque procédant au téléchargement perd son anonymat dans la mesure où il révèle l’adresse IP de sa machine à l’hébergeur* dudit texte.
En 2) que le fichier peut masquer n’importe quel saloperie, virus (*nous ne savons rien de l’hébergeur à moins d’avoir effectué une recherche au préalable, qui, où ?), propagande, propos xénophobes, j’en passe et des pires…
Voilà, tout simplement ;-)

Lyra will 28/11/2004 @ 18:49:47
Ah, je ne savais pas ça, Yali, c'est bon à savoir pourtant.
J'spére que ce n'est pas une sorciére déguisée en blanche neige ;0)

Tistou 02/12/2004 @ 11:01:28
Je me sens tout prêt à lire ta nouvelle, Blanche Neige, sur C.L.. Mets là stp sur le site, c'est quoi sinon?

Blanche neige 06/12/2004 @ 14:54:36






Le pain aux noix
Par Nathalie NUTTIN






Marcelle n’avait pas eu une enfance facile. Abandonnée par ses parents à l’âge de 10 ans dans un pensionnat pour jeunes filles, elle en était sortie aigrie, méchante et plus rancunière que jamais contre le monde entier. Le menton petit, les yeux d’une couleur verdâtre qui évoquait la peau d’un crapaud, un nez trop long, tout en elle semblait disgracieux. Et c’est de là que venait tout le mystère… Comment une personne ainsi laide avait-elle pû enfanter Julie, une jeune fille dont les cheveux blonds, la peau laiteuse rappelaient au premier coup d’œil le présumé physique de Cendrillon. Marcelle avait épousé Lucien, un homme insignifiant, au visage bon enfant, qui ne parlait jamais, encore moins lorsqu’il s’agissait de fermer le clapet à sa commère de femme, toujours à l’affût des moindres ragots de quartier. Elle aurait bien aimé trouver en Lucien un homme de caractère qui aurait su l’apprivoiser, puis la dompter, tel un animal sauvage. Mais Lucien n’était personne d’autre que Lucien. Gros, il ne savait que faire de sa personne. Son seul effort le portait jusqu’à son poids lourd, qui l’emmenait régulièrement loin de sa famille pour effectuer de livraisons de vin aux commerçants des régions avoisinantes.

Ainsi, Marcelle se sentait-elle pleinement maîtresse de son navire. Elle était l’autorité et rien ne se passait sous son toit sans qu’elle le sache. Sa langue de vipère qui ne cessait de cracher son venin sur toute personne qui osait trop naïvement s’approcher d’elle, l’empêchait d’avoir aucun ami. Elle vivait en reclue, et mourrait probablement seule, ne laissant derrière elle qu’une enfant pour la pleurer.

Un lundi matin, Roger, le facteur du village, lui déposa une lettre qui en quelque sorte changea sa vie. Lucien était l’auteur de cette lettre… Lucien, son mari, et peut-être son seul ami. Lucien qui l’avait séduite, il y avait de cela si longtemps, avec ses grosses moustaches et ses yeux rieurs. Lucien, qui au fil du temps, avait fini par la dégoûter par son manque d’ambition et ses conversations si vides. Elle ne cessait de lui répéter qu’elle aurait dû épouser Monsieur Duchemin, un homme de 12 ans son aîné, médecin brillant qui l’avait soi-disant demandée en mariage un 31 décembre. Elle n’avait jamais su, bien évidemment, que ce soir-là, il avait bu trois coupes de champagne, un whisky bien tassé, avant de lui faire sa « proposition ». Pourtant, ce refrain revenait souvent dans le chapitre qu’était leur vie. Un chapitre qui semblait toujours sur le point d’achever l’histoire banale, inintéressante de leur union.

Le facteur remontait sur son vélo que déjà la lettre de Lucien avait été lue pour finir sur le sol. Marcelle l’avait laissé glisser de ses mains dans un soupir. Oui, un soupir… Car Marcelle n’était pas au fond si méchante que pouvaient le penser les gens qui la connaissaient. Etre gérante d’une boulangerie située entre la rue pricipale du village et le café de la mairie lui permettait de cotoyer tout le monde, sans jamais vraiment connaître personne.

La lettre de Lucien était directe et le ton déterminé :

« Marcelle,

nous avons vécu l’un à côté de l’autre comme des étrangers. J’ai souvent surpris tes regards. Tu me prends pour un imbécile et un gros paresseux. Tu me reproches de ne pas être un homme. Moi, je sais bien que je suis pas idiot. Sur la route, on rencontre des gens bien. Moi, j’ai rencontré Lily. Les gens disent qu’on va bien ensemble. Et pour la première fois depuis longtemps, je me sens enfin un homme. Alors je te quitte. C’est une femme bien. Faut pas croire. Je pars avec elle dans le midi. Garde la boulangerie. Prends bien soin de la petite.

Lucien. »

Marcelle ne s’étonna pas de n’éprouver aucune surprise face à cette nouvelle. Après dix-huit ans de mariage, son mari la quittait pour une autre. Et puis après ? Ca n’était pas la fin du monde… Quelques semaines plus tard, la routine semblait avoir repris le dessus dans la vie monotone de Marcelle et de sa fille. Quand Armand apprit que Lucien avait quitté sa patronne, il s’attendit à devoir essuyer vents et tempêtes. Allait-il perdre son travail à la boulangerie ? Qu’adviendrait-il s’il perdait son gagne-pain ?

Elevé par une vieille grand-mère, ses parents avaient trouvé la mort dans un accident de voiture. La même année, il avait obtenu son premier emploi de boulanger.

Arrête de rêver mon garçon, le pain va pas se faire tout seul ! cria Marcelle, déjà sur son dos à quatre heures du matin.
Que pouvait-elle bien faire là, au milieu de la nuit ? N’était-elle pas sensée pleurer le départ scandaleux de son mari ?

Tout à coup, il la vit se précipiter à la caisse, pour (d’après ce qu’il pouvait voir de là où il se tenait), vérifier l’argent qui s’y trouvait.

J’espère que tu ne m’as rien volé, hurla-t-elle, espèce de sale gamin.

Les semaines qui suivirent furent un véritable enfer pour le pauvre Armand. Comme il était bien trop timide pour se défendre et dire quoi que ce soit, il devint très rapidement le souffre-douleur de Marcelle. En deuxième position derrière Julie. Elle ne cessait de surgir derrière les fourneaux pour réprimander, agresser, et violenter Armand de mille façons. Mais ce qui agaçait le plus Armand, c’était les petites chiquenaudes qu’elle lui assenait régulièrement. Comme s’il prenait la place de Lucien en subissant ainsi la moquerie, la rancune et parfois la colère de Marcelle.

Chaque mercredi, il y avait foule devant l’entrée du magasin. C’était le jour des spécialités de la maison. Armand pétrissait si bien la pâte. Ses mains agiles pétrissaient si habilement le pain, que tous accouraient pour lui acheter ses spécialités. Julie était la première à goûter avec délices ses charmants petits pains. Elle avait aussi été la première à embrasser Armand la première fois. Et si en apparence, elle semblait timide et réservée, elle était en fait tout le contraire. Du moins, avec Armand, en qui elle avait trouvé un ami et un confident. Julie voulait vivre comme dans les romans. Elle était sur une autre planète, où elle pouvait vivre de belles histoires d’amour, et fuir le monde cruel de la réalité. Dans ces livres, sa mère n’existait pas. Si ce n’est derrière le visage de vieilles sorcières et de monstres effrayants.

Marcelle éprouvait envers sa fille une jalousie féroce mais Julie se refusait catégoriquement à y croire. C’était tout simplement invraisemblable. Une mère ne pouvait pas détester son enfant. Pourtant… Chaque conversation qu’elles avaient eues était comme un couteau porté à la jeune fille si naïve.

Mais quelle idiote tu peux être ! Tu crois que l’amour existe ? Quelle bêtise ! Regarde où ça mène toutes ces histoires… Ton père nousa abandonné à notre sort. Et nous finirons notre vie seules et oubliées de tous !

Marcelle prenait un malin plaisir à prononcer des discours d’une rare cruauté dans lesquels il n’y avait aucun espoir d’avenir. Son amertume creusait sa tombe, et c’est avec un plaisir malsain qu’elle y entrainait Julie et ses rêves de bonheur. Armand n’en pouvait plus d’assister à ce spectacle. Car il s’agissait bien là d’un spectacle. Julie subissait les agressions verbales de son acariätre de mère, qui l’humiliait chaque jour de plus belle.

Ca ne peut plus continuer comme ça, Julie ! Nous devons faire quelque chose. Pourquoi ne pas nous enfuir tous les deux ? Marions-nous et partons le plus loin possible de ce monstre.

Julie restait silencieuse : elle ne trouvait pas ses mots. La pauvre enfant était si fragile, si douce. « Peut-être est-ce mon destin ? », pensait-elle, rester près de maman… Mon père est peut-être parti à cause de moi…

Et qui te dit que je serai une bonne épouse ? Dit-elle en regardant Armand avec angoisse.
Je n’ai pas besoin que tu le dises, je le sais, un point c’est tout. Premièrement, tu es la plus ravissante et la plus jolie fille que j’aie jamais connue. Il suffit de voir comment Monsieur le maire te regarde toutes les fois qu’il vient acheter son pain.

Julie rougit violemment mais ne répondit rien.

Deuxièmement, tu es tout le contraire de ta mère. Tu es douce, incapable de faire le moindre mal à quiconque. Tu es une femme sincère et honnête, incapable de mentir. Il suffit juste de te regarder pour savoir que tu es l’innocence même.

Julie, génée par tant de compliments, se détourna légèrement pour cacher son embarras. Elle ne savait toujours pas quoi lui répondre. Il semblait si déterminé… Quand elle s’approcha et l’embrassa tendrement sur la bouche, il n’eût alors plus aucun doute. Vendredi prochain, pendant le repas qu’il prenait comme tous les vendredis avec les deux femmes, il ferait ouvertement sa déclaration d’amour devant la mère, et du même coup, sa demande en mariage. Car si Julie ne voulait pas fuir ce monstre, il l’aiderait de son mieux en la prenant pour femme, que la vieille soit d’accord ou pas.

La veille, il prépara un sac dans lequel il mit les quelques habits qui lui appartenaient. Il courut chez un bijoutier pour acheter une belle bague de fiançailles. Il réussit à convaincre Julie de le laisser conduire toutes les opérations. Allongé sur son lit, alors qu’il admirait la grosse pierre qui ferait de lui le lendemain l’homme le plus heureux du monde, une idée assez originale lui vint à l’esprit. Comme il savait que Julie était des plus romantiques, il décida de lui offrir cette bague d’une façon toute spéciale. Il lui ferait cuire un petit gateau aux noix, rien que pour elle, dans lequel il glisserait le bijou. La jeune fille, ne serait bien sûr qu’à moitié surprise, mais qu’à cela ne tienne !

Alors qu’un vent léger balayait les feuilles qui léchaient la porte de la maison de Julie, la journée s’achevait enfin. Armand avait fait de son mieux pour masquer sa nervosité tout en évitant le plus possible le regard de sa future femme. Avant de partir, Marcelle lui sourit, de ce même sourire hypocrite auquel il avait droit tous les vendredis.

Bon, à ce soir, gamin, il faudra que je te parle…

Et si elle savait ?…

Comme à son habitude, Pierre Clapton avait déjà sa petite idée sur ce qui avait bien pû arriver ce vendredi soir. Armand n’avait pas pu supporter que sa patronne lui joue ce vilain tour. Tout le monde savait qu’Armand tournait depuis longtemps autour de la petite. Mais tous savaient aussi qu’il n’était pas du tout le genre de garçon qu’aimait Julie. Le village tout entier savait que Julie entretenait depuis plusieurs mois des relations plus que coupables avec Monsieur le maire. Un pauvre homme qui avait tout récemment perdu sa femme dans un malencontrueux et mystérieux accident de voiture. Tous savaient, sauf Marcelle, et Armand !

Je vous jure, monsieur le commissaire, que je n’ai jamais eu l’intention d’assassiner ma patronne… Est-ce ma faute si elle a arraché des mains de sa fille un petit pain aux noix qui ne lui était pas destiné ?
Vous vouliez donc tuer la petite Julie en l’étouffant ?
Mais pas du tout, vociféra-t-il, en lançant au passage quelques jurons. Julie était prête à m’épouser ! Je voulais juste être original. Ca n’est pas ma faute si la vieille s’est étouffée en avalant la bague…
Très très astucieux, sussura le commissaire, qui se croyait à ce moment précis plus malin que tout le monde.

Il laissa quelques secondes s’écouler, comme pour donner un plus grand poids au coup qu’il s’apprêtait à assener au pauvre Armand, déjà brisé par le désespoir :

Ah oui, vous ne vouliez pas la tuer ? Pourtant, voilà ici, entre mes mains, la preuve que vous possédiez un sérieux mobile.

Puis il se mit à lire la lettre que Marcelle comptait remettre au jeune homme lors du déssert. Elle n’en avait malheureusement pas eu le temps. La lettre avait glissé discrètement de ses genoux jusqu’aux pieds de la table.


« Armand Lavoisier,

Après réflexion, Julie et moi avons décidé de vous congédier. Ma Julie, qui vous observe mieux que moi, m’a avoué récemment vous avoir vu voler de l’argent dans la caisse. Ne sachant que faire, elle a demandé conseil à notre ami Monsieur le maire, qui nous a conseillé de vous congédier sans plus attendre. Vous serez donc dès la semaine libre de tout engagement à notre égard. »

Armand n’en crut pas ses oreilles. Le commissaire continua.

Nous avons, de plus, retrouvé de la mort au rat dans son verre… Ainsi, vous vouliez vraiment la tuer ? D’une manière ou d’une autre, elle n’avait aucune chance de s’en sortir… Vous êtes un monstre ! Un monstre !, répéta-t-il avec dégoût, tel un avocat finissant sa plaidoirie.

Dans l’heure qui suivit, Armand Lavoisier fut arrêté pour le meurtre de Marcelle Pinchon. Il l’aurait tué par dépit. Il devait bien savoir qu’elle allait le licencier… Entre Julie qui avait dû fermement repousser ses avances, selon le témoignage qu’elle avait fait à la police, et l’annonce de son renvoi pour vol… Tout cela avait dû être trop dur à supporter. Aux yeux du village, cette situation n’avait finalement fait que révéler la vraie nature d’Armand. Un monstre. Un calculateur. Un meurtrier.

Vers 20 heures, une fois la police partie, Julie se dirigea d’un pas léger vers la mairie. Elle s’était vêtue d’une petite robe à fleurs roses, qui mettait en relief son visage frais et sa désirable silhouette. Dans la vie, il faut saisir les occasions qui se présentent. Et c’est ce qu’elle avait fait en voyant sa mère s’étouffer avec un malheureux morceau de pain aux noix.

Tistou 06/12/2004 @ 15:34:11
Nouvelle dans la veine "histoire racontée".
Plaisante et qui se lit bien. Pas de réserves particulières de ma part sinon que l'âme féminine y est mise à rude épreuve!
C'est quand même mieux de la mettre en clair sur C.L., non?
Participeras-tu à notre prochain exercice, petit texte à écrire, dont les modalités vont tomber d'ici ce soir?

Sahkti
avatar 06/12/2004 @ 17:47:20
Vous m'expliquez comment la nouvelle se trouve sur un site réservé aux voitures? Simple curiosité.

Olivier Michael Kim
07/12/2004 @ 00:17:11
Blanche-Neige, je te remercie pour nous avoir fait partagé ce texte bien abouti.
Je l'ai lu, ma première impression est favorable. Je trouve que ton style est bon.
Le genre de l'histoire plaira plus à ma femme qu'à moi. Je lui soumettrai cette nouvelle qui devrait la ravir.
Bref, je pense que tu as du talent, continue à écrire.

J'essaierai de faire une seconde lecture de ta nouvelle pour apporter des remarques détaillées.

Olivier.

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