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Je venais d’emménager dans cet appartement au n° 9 de la rue Sous-l’Eau. C’était un quatrième étage dans un immeuble si discret que, de la rue, à peine si on le remarquait.
Il ne comprenait que cinq appartements, un seul par étage et j’avais pensé qu’une telle disposition serait pour moi un gage de tranquillité. Un petit ascenseur desservait les étages, un ascenseur, minuscule en vérité, dont l’habitacle en bois, n’aurait guère pu contenir plus de trois adultes de corpulence moyenne, à condition qu’elles se tiennent plaquées les unes contre les autres. Il n’avait pas été question de déménager grand-chose par cette voie et j’avais dû louer les services d’un déménageur possédant un élévateur, lequel ne pouvait être actionné que par un opérateur d’élévateur qu’il fallait payer lui aussi. Bref, cela avait entraîné des frais relativement conséquents qui mettaient en péril l’équilibre éternellement convalescent de mes finances. Mais bon. Le soleil de ce matin de juillet filtrait par les persiennes projetant sur les murs des abstractions délicieuses qui me donnaient l’envie de chanter des mélopées pygmées de mon enfance.
J’attendais la livraison de mon nouvel ordinateur, un Mac dernier modèle, avec ordinateur intégré à l’écran de vingt pouces. Je suis infographiste. J’allais déballer un carton de livres quand il me vint à l’esprit que mon nom ne figurait pas encore sur la sonnette, ce qui risquait d’embarrasser le livreur. J’inscrivis donc au feutre noir sur un bristol :
Lu7 Millemains
Je m’appelle Lucette. Et, armée d’une paire de ciseaux et d’un tourne visse, je montai dans l’ascenseur et poussai sur Rez. L’ascenseur entama la descente puis fut secoué d’un soubresaut entre le troisième et le deuxième étage et s’arrêta là, net. Je respirai un grand coup et calmement ré appuyai mais rien. Les autres boutons non plus ne répondirent pas. Me voilà bien, pensai-je. Mais bah – je suis dotée d’un naturel optimiste - quelqu’un, un des autres locataires, finirait bien par m’entendre si j’appelais et tambourinais sur la porte. Ce que je fis. Puis, je tentai de me remémorer les paroles de l’agent immobilier quand il m’avait énuméré la liste des locataires. Vous verrez, avait il dit, l’immeuble est on ne peut plus calme. Au premier, ce sont deux adorables vieilles dames, les sœurs Noël, toutes deux sourdes comme des pots, hihi… Au deuxième… c’est un pilote de ligne, un anglais, Monsieur Sways, il a femme et enfants en Angleterre mais l’appartement lui sert de pied-à-terre sur le continent, vous comprenez… Alors… au troisième qu’avons-nous ? Eh bien… personne pour l’instant…le propriétaire est décédé il y a quelques mois et les héritiers… je pense qu’ils vont vendre… c’est une indivision, avait ajouté l’agent d’un air entendu. Bon, au quatrième c’est vous… et au cinquième - il soupira - c’est la grande rousse… une irlandaise… Mademoiselle Métisme… Esther. Esther, répéta-t-il dans un souffle. Finalement cette énumération n’était pas des plus rassurantes, pensai-je en me regardant dans la glace encastrée sur la paroi du fond. Mon Dieu, quelle tête j’avais ! A faire peur. C’était le néon ou bien… non, le miroir était teinté…verdâtre… quelle idée !
Il ne comprenait que cinq appartements, un seul par étage et j’avais pensé qu’une telle disposition serait pour moi un gage de tranquillité. Un petit ascenseur desservait les étages, un ascenseur, minuscule en vérité, dont l’habitacle en bois, n’aurait guère pu contenir plus de trois adultes de corpulence moyenne, à condition qu’elles se tiennent plaquées les unes contre les autres. Il n’avait pas été question de déménager grand-chose par cette voie et j’avais dû louer les services d’un déménageur possédant un élévateur, lequel ne pouvait être actionné que par un opérateur d’élévateur qu’il fallait payer lui aussi. Bref, cela avait entraîné des frais relativement conséquents qui mettaient en péril l’équilibre éternellement convalescent de mes finances. Mais bon. Le soleil de ce matin de juillet filtrait par les persiennes projetant sur les murs des abstractions délicieuses qui me donnaient l’envie de chanter des mélopées pygmées de mon enfance.
J’attendais la livraison de mon nouvel ordinateur, un Mac dernier modèle, avec ordinateur intégré à l’écran de vingt pouces. Je suis infographiste. J’allais déballer un carton de livres quand il me vint à l’esprit que mon nom ne figurait pas encore sur la sonnette, ce qui risquait d’embarrasser le livreur. J’inscrivis donc au feutre noir sur un bristol :
Lu7 Millemains
Je m’appelle Lucette. Et, armée d’une paire de ciseaux et d’un tourne visse, je montai dans l’ascenseur et poussai sur Rez. L’ascenseur entama la descente puis fut secoué d’un soubresaut entre le troisième et le deuxième étage et s’arrêta là, net. Je respirai un grand coup et calmement ré appuyai mais rien. Les autres boutons non plus ne répondirent pas. Me voilà bien, pensai-je. Mais bah – je suis dotée d’un naturel optimiste - quelqu’un, un des autres locataires, finirait bien par m’entendre si j’appelais et tambourinais sur la porte. Ce que je fis. Puis, je tentai de me remémorer les paroles de l’agent immobilier quand il m’avait énuméré la liste des locataires. Vous verrez, avait il dit, l’immeuble est on ne peut plus calme. Au premier, ce sont deux adorables vieilles dames, les sœurs Noël, toutes deux sourdes comme des pots, hihi… Au deuxième… c’est un pilote de ligne, un anglais, Monsieur Sways, il a femme et enfants en Angleterre mais l’appartement lui sert de pied-à-terre sur le continent, vous comprenez… Alors… au troisième qu’avons-nous ? Eh bien… personne pour l’instant…le propriétaire est décédé il y a quelques mois et les héritiers… je pense qu’ils vont vendre… c’est une indivision, avait ajouté l’agent d’un air entendu. Bon, au quatrième c’est vous… et au cinquième - il soupira - c’est la grande rousse… une irlandaise… Mademoiselle Métisme… Esther. Esther, répéta-t-il dans un souffle. Finalement cette énumération n’était pas des plus rassurantes, pensai-je en me regardant dans la glace encastrée sur la paroi du fond. Mon Dieu, quelle tête j’avais ! A faire peur. C’était le néon ou bien… non, le miroir était teinté…verdâtre… quelle idée !
Le coup classique de la panne d'ascenseur, en solitaire de plus, il y a de quoi laisser aller l'imagination... Le narrateur, enfin, narratrice, à la première personne, le style clair, descriptif, quelques petits clin d'yeux par-ci par-là, c'est bon ça. J'adore Esther Métisme! Et tous les autres en mimétisme avec le silence... Ca promet! Merci pour ce nouvel exercice lancé, Kilis.
Sorry. Je poste toujours trop vite.
Il faut lire:
"plus de trois adultes de corpulence moyenne, à condition qu’ ils se tiennent
Il faut lire:
"plus de trois adultes de corpulence moyenne, à condition qu’ ils se tiennent
Bien vu Kilis, un bon départ !
Mais que va faire le dépanneur Tistou ? Renvoyer l’ascenseur ?
Mais que va faire le dépanneur Tistou ? Renvoyer l’ascenseur ?
Bon ! Ben maintenant, va falloir qu’il se passe quelque chose alors que Melle Kilis nous a justement tout bloqué ! Mais les appartements vides le sont-ils vraiment et les grands absents… Quid des présumées sourdes ? Je ne vous parle même pas de cet ascenseur, en est-ce bien un ? Quant au tourne-visse ? Non, je ne vois pas, un tourne-vice, peut-être…
Pas si bloqué que ça, en fin de compte. Mais va falloir se secouer un peu car on a de la concurrence, ils ont lancé un autre feuilleton sur le Big Bang.
Pas si bloqué que ça, en fin de compte. Mais va falloir se secouer un peu car on a de la concurrence, ils ont lancé un autre feuilleton sur le Big Bang.
Et il y a des stars en scène... ;o)
Vien jouer Sib, on se refait science & vie de l'autre côté ;-)
Ah les déménageurs! Ah les ascenseurs! Ah les Irlandaises. Rousses!
Ca ma parait bien lancé tout ça Kilis. Il va falloir assurer derrière. Je crois que c'est à Tistou de jouer? Eh, c'est moi!
A bientôt!
Ca ma parait bien lancé tout ça Kilis. Il va falloir assurer derrière. Je crois que c'est à Tistou de jouer? Eh, c'est moi!
A bientôt!
Oui, Tistou, bonne route!
Vite, vite! Les lecteurs affamés réclament leur pitance!!
Benoit, stp, au lieu de baver religieusement devant la méca quantique et ses papes, si tu te prenais par la main et que tu nous écrivais quelque chose? Nous aussi on pourrait savourer! Non mais.
Ah non! Je suis un parasite de la pire espèce : je prends mais ne donne rien!! C'est beau la vie de parasite...
Désolé Kilis, j'arrive en retard !!!
voilà le début de mille mains, en avance en plus !
en tout cas, il offre de nombreuses possibilités pour la suite, merci Kilis; ça démarre bien...
Je vais justement aller lire la suite ;0)
voilà le début de mille mains, en avance en plus !
en tout cas, il offre de nombreuses possibilités pour la suite, merci Kilis; ça démarre bien...
Je vais justement aller lire la suite ;0)
La rue Sous l'Eau ? Mais je la connais ! C'est en Outre-Meuse n'est ce pas ?
Ah ! Chut, faut pas le dire !
Ah ! Chut, faut pas le dire !
Mieux vaut tard que jamais, enfin je lis le premier épisode de ce second Mille Mains.
Je suis partagée.
L'idée est très bonne, elle ouvre plein de possibilités pour l'avenir, il se passe finalement peu de choses dans ce texte, ce qui laisse la place à tout ce qu'on veut ou presque.
Je suis moins enthousiaste quant au style qui manque de punch, qui me semble parfois alourdi par quelques détails.
Mais les bases de l'exercice sont posées et c'est prometteur, il y a de la matière pour la suite!
Je suis partagée.
L'idée est très bonne, elle ouvre plein de possibilités pour l'avenir, il se passe finalement peu de choses dans ce texte, ce qui laisse la place à tout ce qu'on veut ou presque.
Je suis moins enthousiaste quant au style qui manque de punch, qui me semble parfois alourdi par quelques détails.
Mais les bases de l'exercice sont posées et c'est prometteur, il y a de la matière pour la suite!
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