Balamento 10/11/2004 @ 21:33:45
Si vous êtes joueurs (ou joueuses), sans chercher à dénicher l'auteur ou à renseigner, si vous le savez, je vous propose de critiquer ce bout de texte, juste ce bout de texte (c'est un peu pour voir et pour ouvrir un fil sur un échange quant à la critique, mais juste sur ces quelques ligne , de façon à comparer arguments et avis sur quelque chose de plus fermé et concret que l'ensemble d'un roman ;-)) :

"Je ne crois guère aux beautés qui peu à peu se révèlent, pour peu qu’on les invente ; seules m’emportent les apparitions. Celle-ci me mit à l’instant d’abominables pensées dans le sang. C’est peu dire que c’était un beau morceau. Elle était grande et blanche, c’était du lait. C’était large et riche comme Là-Haut les houris, vaste mais étranglé, avec une taille serrée ; si les bêtes ont un regard qui ne dément par leur corps, c’était une bête ; si les reines ont une façon à elles de porter sur la colonne d’un cou une tête pleine mais pure, clémente mais fatale, c’était la reine. Ce visage royal était nu comme un ventre : là-dedans les yeux très clairs qu’ont miraculeusement des brunes à peau blanche, cette blondeur secrète sous le poil corbeau, cette énigme que rien, si d’aventure vous possédez ces femmes, ni les robes soulevées, ni les cris, ne dénoue. Elle avait entre trente et quarante ans. Tout en elle était connaissance du plaisir, celui sans doute qu’on entend d’habitude, mais celui aussi qu’elle dispensait à tous, à elle-même, à rien quand elle était seule et ne se voyait plus, seulement en posant là le gras de ses doigts, en tournant un peu la tête et alors les sequins d’or qu’elle avait aux oreilles touchaient sa joue, en vous regardant ou en regardant ailleurs, et ce plaisir était vif comme une plaie ; elle savait cela ; elle portait cela avec vaillance, avec passion. Allons, on ne peut en parler ; non, ça n’est pas né de l’argile : c’est comme le battement furieux de milliers d’ailes en tempête et il n’y a pas pourtant de matière plus comble, plus lourde, plus enferrée dans son poids. Le poids de ce mi-corps somme toute gracile en dépit de l’évasement des seins était considérable. Des paquets de cigarettes bien rangés derrière elle l’auréolaient. Je ne voyais pas sa jupe ; c’était pourtant là derrière le comptoir, démesuré, insoulevable. La pluie brusque dehors fouettait les vitres : je l’entendais crépiter sur cette chair intacte"

Si vous en êtes... c'est à vous de jouer ;-) ;-)

Sahkti
avatar 10/11/2004 @ 21:55:33
Je ne joue pas vu que je sais qui a écrit ce texte, ça fausse un peu l'exercice.

Balamento 10/11/2004 @ 21:59:12
Je ne pense pas que ça fausse... Si tu lis uniquement ce passage et que tu le critiques tel quel sans références à ta conaissance de qui l'a écrit ;-) Allez, hop, on se jete ! ;-)

Sahkti
avatar 10/11/2004 @ 23:21:22
Sans références, c'est difficile. Car, par exemple, cet érotisme subtil que l'on y retrouve, il est présent dans toute son oeuvre, de manière parfois encore plus délicate (sans lourdeurs de paquets de cigarettes ou de jupe dans le vocabulaire... Pourquoi faut-il toujours qu'il y ait ce genre de détails pour casser les ambiances?)

Si j'essaie de faire abstraction de cela, je me dis que cela ferait une parfaite scène pour le cinéma, un court métrage de toute beauté (sorry, déformation professionnelle, je visualise tout).

Felixlechat

avatar 11/11/2004 @ 00:27:58
Bonsoir, Bala,
Je ne connais pas ce texte, encore moins l'auteur. Je vais suivre mon intution et tenter un commentaire simple et libre de ce texte que tu as pris la peine de retrancrire pour les lecteurs de ce site.

J'arrive en un lieu où l'apparition d'un être ensorcèle d'emblée mes sens. Cette belle houri, issue du paradis de Mahomet, au regard qui ne dément pas son corps, telle une bête sauvage, qui excite mes sens, Reine fatale et sauvage, m'attire irrésistiblement. Elle a des yeux clairs, une peau blanche sous le poil corbeau. Le mystère devient profond; est-elle blonde ou brune? L'énigme me passionne.
Son avantage est certain: elle connait la réponse. Le plaisir de la découverte d'une partie, même infime de ce qu'elle est devient folie, non pas né de l'argile mais de l'esprit des sens.
Elle regarde ailleurs, elle est toujours attirante.
Qui regarde-t-elle?
Même si elle n'est pas mienne, elle est, en cet instant, la force de l'inspiration d'une passion sensuelle.
FLC.

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