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Je m'apprête très bientôt au visionnage de Fight Club, un certain bouche à oreille m'ayant laissé entendre que ce film n'était pas comme je pouvais le croire une simple distraction pour karatékas en mal de dojo...
Alors, alors, à votre avis, ce bouche à oreille, est ce du lard ou du cochon ?
Alors, alors, à votre avis, ce bouche à oreille, est ce du lard ou du cochon ?
Il faut voir "Fight club" comme un bon divertissement, avec de l'action (voire de la violence!) et une histoire assez originale, bien de son époque. C'est plutôt bien réalisé et bien joué (surtout l'excellent Edouard Norton). Je ne crois pas qu'il faut y rechercher une critique philosophique de cette génération ni quoi que ce soit du genre. Simplement du divertissement :)
Je ne vais pas trop me fouler: le film n'en vaut pas la peine. Je vais simplement recopier ce que j'avais écrit à l'époque où je l'ai vu:
Une esthétique de pub au service d'un propos de jeu vidéo à tendances droite extrême. Une rhétorique philosophico-politique d'une indigence enfantine. Si la contestation ce n’était que ça, le capitalisme aurait l’éternité devant lui...et hélas il l’a peut-être. Un "retournement" final qui tente vainement de glisser un doute dans cette certitude: c'est un navet pour adolescents à la virilité encore inquiète. Cela dit, un film, même médiocre, peut marquer une génération qui se cherche, tout simplement parce qu'il rassemble des "signes de reconnaissance générationnels". Le cinéma est le plus grand marqueur de générations parce qu'il travaille sur les fantasmes, sur les représentations et que son abord est facile et rapide. Il est donc une machine à produire des modèles. Chaque génération est marquée par son cinéma. Et elle marque son cinéma. C'est dialectique évidemment.
Sans doute que les très grands films sont (comme dans les autres domaines artistiques) ceux qui parviennent à faire sens pour des générations successives. « Fight Club » en est loin qui met un vernis vaguement « rebelle » par-dessus des couches et des couches de « Mortal combat » enfantin.
Une esthétique de pub au service d'un propos de jeu vidéo à tendances droite extrême. Une rhétorique philosophico-politique d'une indigence enfantine. Si la contestation ce n’était que ça, le capitalisme aurait l’éternité devant lui...et hélas il l’a peut-être. Un "retournement" final qui tente vainement de glisser un doute dans cette certitude: c'est un navet pour adolescents à la virilité encore inquiète. Cela dit, un film, même médiocre, peut marquer une génération qui se cherche, tout simplement parce qu'il rassemble des "signes de reconnaissance générationnels". Le cinéma est le plus grand marqueur de générations parce qu'il travaille sur les fantasmes, sur les représentations et que son abord est facile et rapide. Il est donc une machine à produire des modèles. Chaque génération est marquée par son cinéma. Et elle marque son cinéma. C'est dialectique évidemment.
Sans doute que les très grands films sont (comme dans les autres domaines artistiques) ceux qui parviennent à faire sens pour des générations successives. « Fight Club » en est loin qui met un vernis vaguement « rebelle » par-dessus des couches et des couches de « Mortal combat » enfantin.
Tu es quand même un peu dur, Bolcho. L'intrigue n'est pas trop mal menée dans le genre avec ses aspects psychologico-fantastico-polar un peu dans le genre sixième sens. Pour ce qui est de l'analyse politique.... hum d'accord mais je ne crois pas que le spectateur moyen y verra tout cela. Quant au jeu des acteurs, moi je trouve qu'ils s'en sortent avec honneur.
Je n'aurais pas dit mieux Bolcho... pour être franc, je ne serais même pas parvenu à l'exprimer moitié aussi bien. La démonstration est limpide et impitoyable. J'en retiens malgré tout une chose: ce film a marqué beaucoup de gens de notre génération parce que, comme tu le souligne, il fait échos à certaines de leurs préoccupations ou "fantasmes", le tout emballé dans un package action&violence ludique. C'est un trompe-l'oeil ,certes, mais efficace. On peut se faire un plaisir de le démolir mais qu'on le veuille ou non, il est maintenant installé dans le paysage cinématographique. Laissons à chacun ses références...
Ce film est violent, c'est sûr.
Edward Norton joue très bien dans ce film, c'est peut-être son plus beau rôle. Je le trouve même meilleur dans Fight Club que dans "American History X"
Le scénario inclus un beau rebondissement.
C'est aussi un sujet divertissant sur la maladie mentale.
La photographie est très belle.
Il faut avoir le courage de le regarder en entier pour l'apprécier.
Edward Norton joue très bien dans ce film, c'est peut-être son plus beau rôle. Je le trouve même meilleur dans Fight Club que dans "American History X"
Le scénario inclus un beau rebondissement.
C'est aussi un sujet divertissant sur la maladie mentale.
La photographie est très belle.
Il faut avoir le courage de le regarder en entier pour l'apprécier.
je pense que les critiques assassines sont justifiees a la seule condition de ne regarder le film qu'au premier degre, ce qui serait une perte de temps evidente.
le propos du realisateur n'est evidemment pas toutes les idees/theories exposees , mais bien plus la maniere dont elles peuvent s'imposer a nous, etre manipulees et utilisees.
toute la maestria de Fincher reside dans le fait qu'il realise une critique acerbe de la manipulation, tout en faisant une propangade diaboliquement efficace
si j'avais vu ce film ado, le soir meme j'organisais le fight club de mon quartier ;-)
Bolcho critique le discours, mais pas le fait que ce discours fonctionne a merveille sur de nombreuses personnes !
Ajoute a cela une bande son tres reussie/adequate, des images lechees (comme a chaque fois avec fincher) et des performances d'acteurs tres fortes,
cela en fait a mon avis un tres grand film
l'ironie de tout cela, c'est peut etre que le message ultime de ce film est "vous etes manipule", mais qu'on ne le reconnait pas consciemment, a la maniere des images subliminales inserees dans le film.
le propos du realisateur n'est evidemment pas toutes les idees/theories exposees , mais bien plus la maniere dont elles peuvent s'imposer a nous, etre manipulees et utilisees.
toute la maestria de Fincher reside dans le fait qu'il realise une critique acerbe de la manipulation, tout en faisant une propangade diaboliquement efficace
si j'avais vu ce film ado, le soir meme j'organisais le fight club de mon quartier ;-)
Bolcho critique le discours, mais pas le fait que ce discours fonctionne a merveille sur de nombreuses personnes !
Ajoute a cela une bande son tres reussie/adequate, des images lechees (comme a chaque fois avec fincher) et des performances d'acteurs tres fortes,
cela en fait a mon avis un tres grand film
l'ironie de tout cela, c'est peut etre que le message ultime de ce film est "vous etes manipule", mais qu'on ne le reconnait pas consciemment, a la maniere des images subliminales inserees dans le film.
Je suis assez étonné de ces critiques négatives. Pour moi, Fight Club est un film excellent, peut-être dans les dix films qu'il faut retenir des années 90. Quoi qu'on en dise, il traduit d'une manière excellente les angoisses de notre époque et, OUI, Fight Club est un film générationnel. Je me retrouve parfaitement dans ce portrait de jeunes gens allaités au marché et à son cynisme, qui courent acheter leurs meubles chez IKEA pour avoir l'impression d'exister, d'où le refuge dans l'auto-destruction (il suffit de constater le succès des émissions comme Jackass sur MTV pour se rendre compte que le film est en plein dans l'actualité). Quant à l'aspect totalitaire, il peut déconcerter mais je pense que c'est une échappatoire possible à l'impasse de la société actuelle et en tout cas, ça force le spectateur à voir que la société moderne, malgré tout son raffinement (et peut-être à cause de lui) est toujours dangereusement au bord du chaos. Quant à la surprise finale, elle est extrêmement bien menée et est une excellente métaphore sur l'attitude que la société impose aux gens pour qu'ils puissent s'en sortir (je n'en dirai pas plus pour ne pas découvrir le final)
Bref, Fight Club est un classique (trop clippé, certes), donc ruez-vous sur le roman original qui est excellent aussi (même si
Bref, Fight Club est un classique (trop clippé, certes), donc ruez-vous sur le roman original qui est excellent aussi (même si
même si la fin du film est beaucoup plus forte d'une point de vue symbolique)
Avis ci-dessus lus et visionnage effectué, je me dis que Fight Club n'est certes pas un film pour karatékas désoeuvrés (sauf à le lire au tout premier degré parce que de la belle baston sans fioriture y en a et que c'est tout de même très bien filmé et joué, y a pas à dire).
Ca n'est pas non plus un film politique, sauf peut-être à se dire que certains pourraient tout prendre au pieds de la lettre et à vouloir éviter l'émeute de jeune-gens générationnellement portés à l'extrémisme, en criant au loup. Mais ce serait tout de même prendre une génération entière pour imbécile, ce serait un peu extrème aussi, donc.
Ca n'est pas non plus un chef d'oeuvre, ne nous méprenons pas, les relents de la vague cinématographique au charme très british de "petits meurtre entre amis" se laissant trop entre-apercevoir par instants pour ça.
Mais au fait de quoi ça parle ?
J'y ai vu pour ma part à travers quelques traits d'un humour diffus mais bien présent (la voix off est aussi très réussie) le tableau d'une médiocre et uniforme estime de nous même. La faute à qui ? La faute à la société ? Non, non, notre faute évidemment... et celle de nos tentatives de se rattacher à ses toutes petites valeurs (le meuble ikéa, le costume idéal) faute de mieux. Toutes choses très absurdes quand on y pense.
Là où le film est interessant, malgré ou avec ses qualités d'images accrocheuses, est qu'il va chercher une réponse du côté du corps, beaucoup plus que dans n'importe quelle théorie ennuyeuse. Sorte de fuite ou de tentative à retrouver une vérité et du sens dans une forme d'émotions primaires (certains pourraient dire bestiale ou violente vu que se mettre sur la tronche à main nue n'est pas de la plus grande douceur), celle des corps qui se touchent, c'est aussi le propos du film. De ce point de vue là, les scènes montrant combien il est difficile de provoquer son voisin pour qu'il en arrive aux mains avec vous sont un vrai petit regal (le burlesque de l'arrosage au jet d'eau fonctionne toujours, c'est rassurant, et ça n'est pas sans rappeler de vieux films)...
Mais il y a plus intrigant aussi dans l'échapatoire par le contact des corps qu'expose le réalisateur.
- Acte 1 : je pleure contre l'autre. L'autre est un homme diminué à l'aspect maternel. Un besoin montré par l'image.
- Acte 2 : je touche l'autre par impacts, de façon animale. L'autre est de mon sexe. Un acte libératoire et initiatique montré par l'image.
- Acte 3 la sexualité hétéro de celui qui n'est pas moi est dénuée de poésie et de douceur (pour dire comme ça). Scènes suggérées.
- Acte 4 : je refuse la sexualité brute. Elle est proposée de façon directe par une femme. Provocation montrée (la main sur le pantalon) et nudité esquivée (la palpation mamaire).
- Acte 5 : je fais l'amour. Le romantisme de l'affaire est joliment contourné par une image fondue et retravaillée des corps enlacés. Scène évitée par un biais esthétique.
- Acte 6 : l'homme et la femme se tiennent la main.
L'intrigant dans tout ça, hormis le thème homosexuel évident (le rival masculin à l'amour homosexuel est bastonné à mort, ou pas loin), est que le réalisateur puisse autant s'épandre quant aux coups (qu'il montre) et si peu quant à la douceur (hormis la symbolique maternelle) qu'il zappe en jouant d'élégance (la scène d'amour) ou évite au final (sur les mains qui se tiennent) en glissant vers une proposition de petite philosophie. Toutes choses qui font de ce film quelque chose de certes très très réussi et amusant, mais aussi quelque chose de finalement assez convenu, peut-être classique même, voir embué de pudeur et en tout état de cause à milles lieux d'une quelconque réelle provocation, ni d'un véritable renouveau cinématographique.
Ca n'est pas non plus un film politique, sauf peut-être à se dire que certains pourraient tout prendre au pieds de la lettre et à vouloir éviter l'émeute de jeune-gens générationnellement portés à l'extrémisme, en criant au loup. Mais ce serait tout de même prendre une génération entière pour imbécile, ce serait un peu extrème aussi, donc.
Ca n'est pas non plus un chef d'oeuvre, ne nous méprenons pas, les relents de la vague cinématographique au charme très british de "petits meurtre entre amis" se laissant trop entre-apercevoir par instants pour ça.
Mais au fait de quoi ça parle ?
J'y ai vu pour ma part à travers quelques traits d'un humour diffus mais bien présent (la voix off est aussi très réussie) le tableau d'une médiocre et uniforme estime de nous même. La faute à qui ? La faute à la société ? Non, non, notre faute évidemment... et celle de nos tentatives de se rattacher à ses toutes petites valeurs (le meuble ikéa, le costume idéal) faute de mieux. Toutes choses très absurdes quand on y pense.
Là où le film est interessant, malgré ou avec ses qualités d'images accrocheuses, est qu'il va chercher une réponse du côté du corps, beaucoup plus que dans n'importe quelle théorie ennuyeuse. Sorte de fuite ou de tentative à retrouver une vérité et du sens dans une forme d'émotions primaires (certains pourraient dire bestiale ou violente vu que se mettre sur la tronche à main nue n'est pas de la plus grande douceur), celle des corps qui se touchent, c'est aussi le propos du film. De ce point de vue là, les scènes montrant combien il est difficile de provoquer son voisin pour qu'il en arrive aux mains avec vous sont un vrai petit regal (le burlesque de l'arrosage au jet d'eau fonctionne toujours, c'est rassurant, et ça n'est pas sans rappeler de vieux films)...
Mais il y a plus intrigant aussi dans l'échapatoire par le contact des corps qu'expose le réalisateur.
- Acte 1 : je pleure contre l'autre. L'autre est un homme diminué à l'aspect maternel. Un besoin montré par l'image.
- Acte 2 : je touche l'autre par impacts, de façon animale. L'autre est de mon sexe. Un acte libératoire et initiatique montré par l'image.
- Acte 3 la sexualité hétéro de celui qui n'est pas moi est dénuée de poésie et de douceur (pour dire comme ça). Scènes suggérées.
- Acte 4 : je refuse la sexualité brute. Elle est proposée de façon directe par une femme. Provocation montrée (la main sur le pantalon) et nudité esquivée (la palpation mamaire).
- Acte 5 : je fais l'amour. Le romantisme de l'affaire est joliment contourné par une image fondue et retravaillée des corps enlacés. Scène évitée par un biais esthétique.
- Acte 6 : l'homme et la femme se tiennent la main.
L'intrigant dans tout ça, hormis le thème homosexuel évident (le rival masculin à l'amour homosexuel est bastonné à mort, ou pas loin), est que le réalisateur puisse autant s'épandre quant aux coups (qu'il montre) et si peu quant à la douceur (hormis la symbolique maternelle) qu'il zappe en jouant d'élégance (la scène d'amour) ou évite au final (sur les mains qui se tiennent) en glissant vers une proposition de petite philosophie. Toutes choses qui font de ce film quelque chose de certes très très réussi et amusant, mais aussi quelque chose de finalement assez convenu, peut-être classique même, voir embué de pudeur et en tout état de cause à milles lieux d'une quelconque réelle provocation, ni d'un véritable renouveau cinématographique.
Comme il passait à la TV et comme je me souvenais de cette discussion (et d'autres), je l'ai enregistré.
J'ai regardé une partie, et franchement j'ai rarement vu quelque chose d'aussi bête et aussi mauvais. En fait je pensais que j'avais enregistré un autre film tellement c'était lent à démarrer et inintéressant. Mais quand Brad Pitt est apparu et qu'ils ont commencé à se taper dessus (pour le plaisir ?), j'ai compris que c'était le bon film.
J'ai pas eu le courage de continuer, les scènes de combat sont trop violentes, j'essaierai quand même pour voir si il y a vraiment un message final. A part ça, je crois que comme dit Bolcho, c'est un film d'adolescent, et encore, pour les adolescents d'une époque bien spécifique. Un peu comme Lara croft ou comme Harry Potter.
J'ai regardé une partie, et franchement j'ai rarement vu quelque chose d'aussi bête et aussi mauvais. En fait je pensais que j'avais enregistré un autre film tellement c'était lent à démarrer et inintéressant. Mais quand Brad Pitt est apparu et qu'ils ont commencé à se taper dessus (pour le plaisir ?), j'ai compris que c'était le bon film.
J'ai pas eu le courage de continuer, les scènes de combat sont trop violentes, j'essaierai quand même pour voir si il y a vraiment un message final. A part ça, je crois que comme dit Bolcho, c'est un film d'adolescent, et encore, pour les adolescents d'une époque bien spécifique. Un peu comme Lara croft ou comme Harry Potter.
Je l'ai regardé il y a quelques années et je n'ai pas aimé du tout, j'ai dû passer complètement à côté du message mais tant pis :)
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