Folfaerie 19/01/2004 @ 16:04:42
Help, j'ai besoin de renseignements, pour ceux d'entre vous qui travailleraient dans l'édition ou qui auraient des connaissances dans ce domaine, ma libraire n'ayant pas pu me renseigner complètement, de même qu'une brève recherche sur le web s'est révélée infructueuse.

Bref, d'après ma libraire un livre qui paraît reste à peu près 6 mois en rayons, et après ça il est disponible sur commande uniquement. Pendant combien de temps j'aimerais le savoir. J'imagine qu'il doit y avoir un traitement différent selon que c'est une nouveauté ou une réédition (d'un classique par exemple).

Ensuite, quand un livre est indisponible, qu'est-ce que ça signifie réellement ? Ma libraire dit que lorsqu'un titre ne s'est pas vendu il est récupéré par l'éditeur. Or j'ai cru comprendre que celui-ci ne pouvait tout stocker.
Les livres sont-ils alors détruits (ils deviennent donc "indisponibles") ? ou vendus aux bouquinistes ?

Et enfin, quel est le chiffre (en terme d'exemplaires vendus) en deçà duquel un livre est considéré comme non rentable et donc retiré ?

Bon je sais, ça fait beaucoup de questions, et donc merci d'avance à tous ceux qui pourront m'éclairer, je n'ai pas la chance de connaître un éditeur personnellement, alors... ;-)

Jules
20/01/2004 @ 11:00:21
Une de mes relations qui est éditeur à Paris me disait que le monde de l'édition avait énormément évolué ces dernières années et cela surtout pour deux raisons.

- l'énorme progrès dans les techniques de production du livre. Aujourd'hui, les machines sortent 5000 bouquins (si pas plus) en 48 heures ! La peur des stocks inutiles et coûteux fait que, même pour un auteur connu, prenons Le Clézion, on ne sort que quelques milliers de livres au premier tirage. Puis on attend... On estime qu'il y a environ 1200 véritables libraires en France et une bonne centaine en Belgique. Cela laisse de quoi les fournir. Dès que l'on voit les premiers résultats de vente, on décide s'il faut retirer un nouveau paquet et combien. C'est cela qui fait que l'on voit de plus en plus un premier tirage par exemple en mai et déjà un second en septembre par exemple.
Cette technique permet de limiter les stocks et surtout les invendus.

- le gigantesque nombre de manuscrits édités par ans demande également beaucoup de prudence. Il paraît que le nombre de personnes qui écrivent à notre époque est sidérant ! La prudence est donc de rigueur ! Il suffit de voir quel est le journaliste TV qui n'a pas encore écrit, ou le chanteur, le comédiens, l'homme d'affaires etc. Dès qu'on a un nom, on publie !... Et comme le public est de plus en plus friand de nouveauté et de connaître la vie de n'importe quelle personne un rien connue... Mais combien d'exemplaires ?...

Il paraît que le nombre de livres par ans qui partent au pilon est sidérant !...

- Aujourd'hui les gens consomment du livre comme n'importe quel autre produit des plus courants. Ce n'est pas de la littérature que l'on demande, c'est une histoire.

Ceci explique d'ailleurs la plus grande méfiance d'un éditeur pour un Le Clézio ou un Modiano que pour Nothomb. Je suis quasiment certain que Nothomb tire beaucoup plus que les deux autres dèslepremier tirage. Il suffit aussi de voir que les nouveaux livres qui sortent, surtout écrits par des Français, sont de plus en plus minces. Nothomb, Schmidt etc.

- Alors, quand décider que l'on va rééditer un classique ? Là, la plus grande prudence est de mise sauf s'il s'agit du "Rouge et le noir", de "L'Etranger", de "L'oeuvre au noir" ou des "Memoires d'Hadrien" qui seraient épuisés. Ceux-là, ils savent qu'ils les vendront en poche, car les écoles sont déjà un solide fond de commerce. Mais combien d'autres ? La plus grande prudence est de mise et il faudra vraiment une solide preuve que cela partira pour qu'un nouveau tirage soit fait !

Tu le sais bien, toi dont certains copains se moquent parce que tu lis beaucoup de "classiques". L'important aujourd'hui n'est plus d'avoir lu un excellent livre mais bien d'avoir lu le dernier... ou le dernier... où le bouquin qui vient de sortir et dont tout le monde parle. Il dure quelques mois et disparaît dans l'oubli le plus profond remplacé qu'il est par un plus neuf qui n'a peut-être que cette qualité là. Et il n'aura lui-même qu'une durée bien courte pour briller aux feux de la rampe !

Le monde de l'édition lui-même doit y perdre son latin !








Help, j'ai besoin de renseignements, pour ceux d'entre vous qui travailleraient dans l'édition ou qui auraient des connaissances dans ce domaine, ma libraire n'ayant pas pu me renseigner complètement, de même qu'une brève recherche sur le web s'est révélée infructueuse.

Bref, d'après ma libraire un livre qui paraît reste à peu près 6 mois en rayons, et après ça il est disponible sur commande uniquement. Pendant combien de temps j'aimerais le savoir. J'imagine qu'il doit y avoir un traitement différent selon que c'est une nouveauté ou une réédition (d'un classique par exemple).

Ensuite, quand un livre est indisponible, qu'est-ce que ça signifie réellement ? Ma libraire dit que lorsqu'un titre ne s'est pas vendu il est récupéré par l'éditeur. Or j'ai cru comprendre que celui-ci ne pouvait tout stocker.
Les livres sont-ils alors détruits (ils deviennent donc "indisponibles") ? ou vendus aux bouquinistes ?

Et enfin, quel est le chiffre (en terme d'exemplaires vendus) en deçà duquel un livre est considéré comme non rentable et donc retiré ?

Bon je sais, ça fait beaucoup de questions, et donc merci d'avance à tous ceux qui pourront m'éclairer, je n'ai pas la chance de connaître un éditeur personnellement, alors... ;-)

Patman
avatar 21/01/2004 @ 11:11:33
Une partie du stock d'invendus est passée au pilon. Une autre partie est généralement soldée chez des bouquinistes ou des grandes surfaces(c'est comme ça qu'on retrouve parfois 5 ou 6 exemplaires du même bouquin chez un bouquiniste).
Les "petits" éditeurs eux conservent généralement leurs invendus aussi longtemps que possible.

Folfaerie 22/01/2004 @ 14:05:08
Merci à vous deux ! Je comprends mieux pourquoi ma recherche de livres s'apparente généralement à un parcours du combattant...

Je discutais ce matin avec un ancien des éditions du Rocher, spécialisées dans la littérature amérindienne, qui se lamentait (et moi avec ;-)) parce que faute de demande de la part du public français, il devient de plus en plus difficile de se procurer des titres du catalogue, surtout les plus vieux, tous estampillés "indisponibles" ou "épuisés".
Quand je pense que la seule librairie consacrée à la littérature amérindienne a fermé ses portes à Paris faute de clients...

Thierry1970 15/02/2004 @ 20:29:38
Bonjour,

Grand amateur de livres depuis presque deux décennies, je suis aussi ennuyé, en me rendant chez mon libraire, d'apprendre que tel titre, édité il y a 5 ou 6 ans, est aujourd'hui difficile à trouver.

Je suis en train de corriger le tir en faisant le tour des marchés et des brocantes.
Petit à petit, selon mes moyens, j'achète 5-10 livres, tous de plus de 10 ans de première édition.

S'en suivra par la suite, courant juin-juillet, la création d'un site internet pour les vendre.

J'en ai déjà environ 300 titres différents.

Je ne manquerais pas de vous communiquer, le temps venu, l'adresse du site.

En attendant, bonne lecture à toutes et tous, et surtout, bravo et merci à CritiquesLibres.com d'exister.

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