Magicite
avatar 05/05/2021 @ 04:10:09
Comme l’inspiration ne dort jamais comme la panthère tapie mais somnole guettant sa proie pour bondir gracile, dents et babines devant, féline, voici qu’elle m’eut encore une fois pour faire jaillir de mon cerveau jeune gnou chétif et sa proie ce récit qui fut une vision inouïe, fit jaser mon quartier presque autant que le piano de Duke Ellington.
Enfin mon quartier c’est une image car un endroit si petit n’est découpé qu’en quartier arbitrairement et abusivement.
On y différencie par haut du village la partie haute, c’est à dire au dessus de la rue principale qui le traverse de l’entrée côté place Ciapagne à l’entrée dite côté de la tour de la Madonne. Celle ci date d’il y a quelques 600ans et d’un généreux seigneur qui la fit construire et de sa famille.
La place de l’autre côté elle est beaucoup lus vieille comme les cougnounes(pas sûr de l’orthographe) qui sont des cul-de-sac où les chasseurs vidaient jadis les animaux tués.

Choses qui ne se fait plus, avec l’avènement des quatre quatre et des véhicules de style pick-up les chasseurs ne peuvent plus arriver jusqu’au fond des cougnounes et vident les bêtes tuées au vues de tous en pleine rue. Le progrès n’a parfois que mon dégoût et écœurement, en tout cas ce genre de progrès de voir des animaux découpés, leurs sangs et entrailles ruisselants sur le sol ou sur une bâche posée au sol et quand je déambule et des types habillés en treillis de camouflages et gilets oranges aussi graves que rigolards.
Le bas du village lui se situe en dessous de cette ligne pentue chevauchant la montagne qui soutient l’ensemble des maisons et bâtiments. Quand elle le fait parce qu’il y a quelques centaines d’années 40 maisons environs furent simplement et subitement emportés par la gravité avec une partie du sol.
Aucune personne ne fut tuée ou blessée du fait que cela eut lieu un jour d’été propices aux travaux des champs qui occupaient les résidents d’alors, sauf qu’ils n’avaient plus de résidence à l’heure ou le glissement se produit.
Le milieu est simplement cette rue qui traverse le village de part en part obligeant les personnes à se pencher dans la pente étroite et les bâtisses mitoyennes.
Il est même une des particularités de ce village charmante et paisible: celle de n’avoir aucune route pour les voitures qui doivent donc se garer du côté de l’une des entrées et oblige le pssant à passer et user ses souliers.
Il est nommé milieu du village quand il faut le nommer en rapport aux parties dites hautes et basses du village.

Il y a devant la fenêtre de ma cave(un ancien lieu d’égorgement d’animaux chassés) et aménagé en dépit des normes en habitation une place avec une fontaine qui suite à des restrictions d’eaux et des initiatives de l’entreprise des eaux du canal de ’’Suez’’ s’est vu imposé un robinet. Bien que les visées de Suez soient avides dans un endroit parfois aussi appelé pays des sources faisant le bonheur de mon potager chauffé aux heures zénithales des montagnes du sud ça m’arrange de ne plus avoir ce bruit d’eau continu coulant dans sa vasque toutes la journée comme c’était le cas il y a peu d’années encore.
Quoiqu’il en soit la fenêtre dont je vous parle par l’entremise d’un vis à vis ne laisse que peu filtrer la lumière, 2 heures du jour ou moins selon les saisons.
Mais cette histoire qui m’arriva et fut ma surprise eut lieu dans la nuit dans le haut du village où les escaliers et chemins parcourent la montagne jusqu’à l’ancienne chapelle(il y en a 4 des églises plus un monastère franciscain vidé de ses moines et devenues jardins aromatiques et résidence pour écrivain - Houellbecq y est même passé et n’a pas été apprécié ce qu’il a rendu au village dans une sa description de celui ci et de ses habitants peu flatteuse autant qu’ignorante-), celle là est dite ancienne car fermée au public.
J’étais devant la fenêtre de l’écran lumineux de mon ordinateur. Occupé à m’y débattre sur le clavier avec des monstres d’un jeu vidéos, hordes(ou meutes plutôt) de monstres qui m’assaillaient et que je repoussait de coupes d’épées et sortilèges embrassant l’air autour de moi.
Et leurs cris et grognements dans leurs assauts et mouvements de combats se succédaient par le haut parleur de mon installation sonore. C’est un jeu d’équipes sur le réseau où les joueurs coopèrent et la saison de ce jeu avait débuté, proposant un challenge nouveau: la mort du personnage, avatar incarnée sur l’écran, serait définitive en cas de perte du combat. Le jeu étant réputé difficile ce nouveau challenge était autant motivant qu’incitant à agir avec précautions et préparations.
Et au beau milieu de ces cris et chocs de combats médiévaux et fantastiques j’entendis une rauque et sèche plainte qui se répéta plusieurs fois d’affilée.

D’où? Non de ma sonorisation de gros et larges hauts-parleurs récupérés dans les encombrants qu’ici on appelle les ‘’monstres’’ pour je ne sait quelle raison mais de derrière la porte d’entrée de ma cave insalubre paradoxalement appelée habitat pour laquelle j’ai signé un ’’bail locatif’’.
Je ne m’en plaint pas c’est une solution provisoire moins pire que d’autres et pour laquelle ma paresse et inertie m’y fait rester.
Il me reste toutefois aux saisons les plus chaudes la possibilité de loger au dehors, cabanes et maisons de campagnes abandonnées, ou même avec le ciel étoilé des sommets comme plafond et les ruisseaux et chemins des bêtes comme routes d’accès.
Donques ces cris rauques et puissants, menaçants voire injurieux venait et se reproduisait à plusieurs voix devant ma porte.

Il pleuvait ce soir là, non avec orage mais par avec une constance pisseuse céleste et percutant le sol en tressaillements sonores continus.
Et par dessus les sons et musiques de mon jeu, le son de la pluie monotone rabâchée je sursautais à ces cris violents et intrusifs à l’orée de mon habitat.
Comme vous pouvez le deviner le lieu est petit et étroit(en dessous même des limites imposée par la loi Carrez) ce qui fait que ma porte d’entrée se situe à 3 mètres de mon dos lorsque je suis devant mon ordinateur. Et les cris, à m’en faire détacher de mon jeu, non sans au préalable éloigner mon personnage de la zone de combat.

Mais si j’étais inquiet par ces voies à ma porte aux alentours de minuit passé d’une heure j’étais surtout curieux. La faune villageoise est parfois animé ou grisée à des heures indues de jour comme de nuits et il n’est pas rare les fenêtres ouvertes d’entendre des anecdotes inracontables; vraiment ainsi je ne vous parlerait pas en détails d’histoire d’une chèvre subissant les assauts d’un berger dans un endroit où la lumière n’arrive jamais sur les avis de sa mère ou autres faits moins navrants et plus amusants telles aubades sarabandant et toquant tambourins et clochettes à la main et autres voisinages éméchés attroupés et vivaces. Je ne leur ouvre pas car il me réclame des sous et que j’ai vécu avec une joie passé maintenant ce genre de choses enfants.
Un village campagnard est tout sauf uniformément calme dans la montagne où la nature, hibou, geai, coucous et grillons comme cigales font des orchestres profanes.
Il pleuvait et les sons de cris rauques et hurlements secs et nombreux à ma porte me surprirent.
La cloche au son reconnaissable qui accompagna le silence entre ces cris intermittents me donna un indice sur leur nature et provenance.
Je me devais toutefois de satisfaire ma curiosité et ouvrir la porte percluse de trous laissant passer désagréablement l’air quand les frimas hivernaux sont les plus froids malgré mes rembourrages et calfeutrement renouvelés.

En faisant coulisser les charnières tordues et rouillées la lumière nocturne spectrale tamisée par le rideau de pluie me livra des silhouettes blanches nombreuses et affalées dans mon entrée qu’on ne peut dénombrer et appeler autrement que moutonneuses.
C’était en effet de ces créatures brebis.
Tassée dans l’espèce de coursive protégée par une voûte et joignant ma porte et l’entrée de mes deux voisins rarement présents à leur domicile plus d’un mois dans l’année.
Ils(ou elles je ne saurait dire) répétèrent leur grognements rauques ressemblant plus à ’’Bheuarrr bheuuueaar’’ que l’onomatopée ’’bêh bêh’’.
Quand je m’avançais à la manière de leur espèce craintive et vulnérable elles ou ils(je ne saurait faire la différence pour une autre espèce que la mienne déjà que parfois c’est pas évident pour le savoir pour certains spécimens de ma propre espèce) s’éloignèrent et s’éparpillèrent à mesure de mon approche.
Comme ces bêtes s’abritaient de la pluie ruisselante dans les escaliers qui composent le haut du village pour aller encore plus haut et se rendre jusqu’à hors du village aux chemins sillonnant la montagne et que manifestement mon apparition les délogeaient ce fut moi qui fit un pas en arrière jusqu’à refermer ma porte d’entrée.
Estomaqué et rempli par la vue de pelotes de laines gigoteuses.
_Bon qu’elle s’abritent donc devant ma porte...cela ne dérangera pas.
Comme je me trompais dans mon indifférence nocturne pourtant et je n’eut pas à attendre le lever du jour pour m’en apercevoir.
Aux moutons s’adjoignent des Patous, gros chiens sélectionnés pour leur aptitudes et leur habileté à guider et protéger un troupeau.
Il en avait une dizaine de ces agneaux adultes devant ma porte si ce n’est 10 ou 15 tassés les uns contre les autres et émetteurs de leurs bêlements rauques par intermittences.
Auquel s’ajoute un peu plus tard des chiens reconnaissables par leurs aboiements moins incongrus à l’oreille mais tout aussi dérangeants par une nuit pluvieuse devant son la porte.
Bon comme cela se calma je m’allongeais et me proposais de prendre quelque repos.
Ce fut sans compter les voisins réveillés par le raout et qui se mettaient à crier et commenter l’événement de manière outrée, voire murmurrer de façon si forte que je les entendaient.
Ce qui déclencha une nouvelle série de bêlements proches et désagréables à l’oreille ainsi que d’aboiements.

Vers 6 heures du matin après un temps de sieste j’ouvris à nouveau l’entrée de mon domicile.
Quel surprise alors, un gros Patou aboyait devant ma porte à ma vue, zélée à ne pas me laisser approcher ses protégés qui eux restaient vautrés dans plus de sommeil que je n’avais eu droit
. Un autre Patou situé à l’opposé du troupeau à moitié endormit grognait avec une voix de basse menaçante, les 2 me coupant la voie de toute sortie au moins sans combat.

Comme le combat ailleurs que dans les jeux vidéos ne m’attire pas et que j’étais plus amusé et incrédule que vraiment gêné je refermait à nouveau ma porte.
Stoïque à la manière d’un moderne confronté à l’ennui devant les vers et univers pastoraux du poète Virgile.

Nouveau conciliabule agité de mes voisins tout autour de la place que ma fenêtre surplombe auquel je ne tenait à prendre part car dire, crier ou râler à l’envers ou à l’endroit de l’évidence n’y change pas grand-chose et je glissait dans mon lit pour plus de repos.
Sans véritable surprise à mon nouveau lever la situation avait évoluée.
Les brebis avaient levé le camp et les chiens avec. Ne restait qu’en suspension et parfois écho que les commentaires venant des fenêtres de mes vis à vis.
J’ouvris donc la porte autorisé enfin à sortir et à une heure ou le commerce était ouvert.
C’était sans compter un autre obstacle.
Les quelques mètres carrés abrités de la pluie où s’étaient réfugiés entassés pour se protéger comme des humains migrants d’enfers et terres aux avenirs stériles par les moutons étaient jonchés de leurs crottes.
Plutôt recouverts. Il ne semblait pas avoir d’espace dans leur peinture brune, grises et blanches d’herbes séchées digérées. Et pour sortir je fit un bond inutile et ridicule autant que maladroit essayant d’éviter sans y parvenir de marcher dedans.

De la suite il n’est pas utile d’en parler ni des commentaires que j’ai eu avec les indigènes du coin.
Sachez que les bergers de Peiremont(se prononce peyremount) sont deux jeunes personnes et qu’ils ont des nombreuses bêtes situées non loin du village.

Du fin mot de l’histoire je n’eut aucune précision mais les nombreuses macules dans les escaliers du haut du village occupèrent un moment un employé qui semblait peu enchanté de la tâche.
L’entrée devant chez moi je la grattait longuement à l’aide d’un classeur plastique rigide, y jeta moult seaux d’eau maudissant les désagréments de la campagne autant que je peut les apprécier et faisant part de mon désarroi et étonnement à mes amis du village de cet événement.

Un histoire semblable à peut-être eut lieu en d’autres lieues et à d’autres éons ou âges de ce monde.
Des moutons évadés de leur bergerie envahissant une sorte de large porche abrité d’un village proche pour se protéger de la pluie.
Admettez toutefois que « Incroyable histoire braiment formidable» est plus qu’adapté pour ce récit , témoignage en tout point véridique dont j’ai omis peu de détails.
C’est pour cette même raison que je me permet de vous la présenter ici ’’sans autre forme de procès’’ comme disait Jean Fontaine en conclusion de son conte nommé ’’le loup et l’agneau’’ mais ici l’agneau n’est pas celui qui se fait manger mais la prochaine fois je le jure par les dieux athées je me fait un méchoui comme cela est déjà arrivé dans de semblable cas si mes rapports sur le sujet sont authentiques mais de cela je ne peut pas parler sans divulguer le secret d’autres et je me tairait.

SpaceCadet
avatar 06/05/2021 @ 14:10:25
Ils cherchaient peut-être un 'Bed & breakfast'...

Tistou 18/09/2021 @ 23:22:09
Ah les patous, l'engeance de par les montagnes ...
Rapport de tranche de vie intéressant, vivant et tellement bien mené qu'on est accroché (du phishing, pour la bonne cause !), hameçonné. Un échantillon qu'on pourrait imaginer tiré d'un territoire type Alpes de Haute Provence.
Breakfast, non, ce n'est pas ça qu'ils devaient chercher. Mais bed, oui, manifestement. Mais avec l'absence d'humour des patous, c'est plutôt dangereux.

Magicite
avatar 11/10/2021 @ 18:20:31
" Mais avec l'absence d'humour des patous, c'est plutôt dangereux."
et encore ceux là ça va, je les "connais" depuis qu'ils sont chiots...les précédents voulaient me ramener dans le troupeau et c'était pas avec délicatesse.
Ils m'ont pris pour un mouton! j'étais pourtant pas habillé en blanc...un mouton noir/

Merci de vos lectures et commentaires, les moutons eux m'ont laissé de quoi remplir un sac de fumier sauf que pénurie d'eau à mon potager...mais c'est une autre histoire

Radetsky 11/10/2021 @ 18:29:53
" Mais avec l'absence d'humour des patous, c'est plutôt dangereux."
et encore ceux là ça va, je les "connais" depuis qu'ils sont chiots...les précédents voulaient me ramener dans le troupeau et c'était pas avec délicatesse.
Ils m'ont pris pour un mouton! j'étais pourtant pas habillé en blanc...un mouton noir/

Merci de vos lectures et commentaires, les moutons eux m'ont laissé de quoi remplir un sac de fumier sauf que pénurie d'eau à mon potager...mais c'est une autre histoire

Radetsky 11/10/2021 @ 18:32:27
Zut, fausse manoeuvre... :(

L'humour des patous est conditionnel : des biscuits, encore des biscuits, et......

http://chemineur.fr/download/file.php/…

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