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Dans un panier de frêne attendait un fruit mûr
De bien triste apparence.
Cueilli dans les bourbeux vallons des Açores.
Une main résolue, comme on ouvre un trésor
En trahit la substance
Après que l’on en eût gratté la peau vive
Ces fils d’orangeat
Posés sur l’infusion comme des barques lentes
Entrelaçaient leur teinte à la coupe brûlante
Puis on les y plongea.
Les saveurs se noyaient dans un monde radieux
Sur l’ocre des montagnes
Où les pieds des enfants, courant vers le verger
A la file gaiement s’en allaient vendanger
Ce fruit de cocagne.
Combien de fois cédant à leur humeur espiègle
Ils en croquaient la pulpe
La chair en pellicule descendant sous la langue
Suave, acidulée, abreuvante, exsangue
Les payait au centuple
Un navire venait de mouiller dans le port
Dans un parfum d’Asie.
Le galion s’enfonçait, massif comme une enclume
Il craquetait déjà du poids de ses agrumes
Et de ses ambroisies.
Bientôt toute la rade en sentait les effluves
Les passantes, surprises
Observaient les marins porter les cargaisons
Les yeux levés, hagards, oubliant la saison
S’enivrant de la brise
Des entames profondes en libéraient les sucs
Si odoriférantes
Que ni l’églantier, ni le nard, ni l’amome
Ne donnaient aux havres un si bel arôme
Pour saluer les passantes.
Tant d’autres souvenirs, hors du zeste précieux
Se faisaient un espace
Surgissant d’un passé d’archipels, de bateaux
De peuples mystérieux vivant sur des coteaux
Puis doucement s’effacent.
De bien triste apparence.
Cueilli dans les bourbeux vallons des Açores.
Une main résolue, comme on ouvre un trésor
En trahit la substance
Après que l’on en eût gratté la peau vive
Ces fils d’orangeat
Posés sur l’infusion comme des barques lentes
Entrelaçaient leur teinte à la coupe brûlante
Puis on les y plongea.
Les saveurs se noyaient dans un monde radieux
Sur l’ocre des montagnes
Où les pieds des enfants, courant vers le verger
A la file gaiement s’en allaient vendanger
Ce fruit de cocagne.
Combien de fois cédant à leur humeur espiègle
Ils en croquaient la pulpe
La chair en pellicule descendant sous la langue
Suave, acidulée, abreuvante, exsangue
Les payait au centuple
Un navire venait de mouiller dans le port
Dans un parfum d’Asie.
Le galion s’enfonçait, massif comme une enclume
Il craquetait déjà du poids de ses agrumes
Et de ses ambroisies.
Bientôt toute la rade en sentait les effluves
Les passantes, surprises
Observaient les marins porter les cargaisons
Les yeux levés, hagards, oubliant la saison
S’enivrant de la brise
Des entames profondes en libéraient les sucs
Si odoriférantes
Que ni l’églantier, ni le nard, ni l’amome
Ne donnaient aux havres un si bel arôme
Pour saluer les passantes.
Tant d’autres souvenirs, hors du zeste précieux
Se faisaient un espace
Surgissant d’un passé d’archipels, de bateaux
De peuples mystérieux vivant sur des coteaux
Puis doucement s’effacent.
Tu as fait référence à ce poème dans tes commentaires sur "La nuit bleue".
Pour autant, ce "fruit de l'archipel" me parait moins inspiré, ou moins inspirant peut-être ?
Il y a de belles images, des fugurances, mais que je ne parviens pas à relier entre elles et qui, partant, ne sont pas suffisamment évocatrices pour moi.
Et donc je passe à côté. Au contraire de "La nuit bleue" !
Pour autant, ce "fruit de l'archipel" me parait moins inspiré, ou moins inspirant peut-être ?
Il y a de belles images, des fugurances, mais que je ne parviens pas à relier entre elles et qui, partant, ne sont pas suffisamment évocatrices pour moi.
Et donc je passe à côté. Au contraire de "La nuit bleue" !
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