Fra.diavolo 07/08/2004 @ 16:57:11
Quand je vis s’ouvrir la porte du poulailler, mon sang se mit à bouillir, de grelots tintèrent dans ma tête, effervescence de l’âme submergée par le souvenir de tous les interdits transgressés depuis Adam ! Je vis sortir les premières poules, joyeuses, caquetantes, bruyantes, désordonnées, avec ce style qui leur est propre, insouciantes du lieu comme de l’heure, de l’heure comme du jour, alors ne parlons pas du reste ! Je me passais de Darwin pour savoir que cette absence de projets et de valeurs, ne promettait rien de fameux pour l’avenir de ces animaux. Le cou tordu un dimanche prochain, elles cavaleraient dans la cour, écervelées, aveugles et sans but . Ce dimanche là, je ferais partie des bienheureux lorsqu’à midi on déposerait dans mon assiette une belle cuisse de poulet rôti accompagnée de riz, de légumes et d’une sauce odorante.
Je n’avais de respect que pour les coqs, à la démarche fière, altière, élégante, surs d’eux et capables de répondre lorsqu’on leur tendait innocemment un doigt par de formidables coups de bec. Et ils ne faisaient pas de différence entre le doigt dur et marron du tonton et le mien tout aussi marron mais encore tendre. La différence était infinitésimale, mais cela prouve que ce qui est bon pour les uns ne l’est pas forcément pour les autres. Et toute leur morgue ne les empêchait nullement de finir leurs jours dans un civet des plus goûteux. La marinade étant indispensable pour ces gaillards tout en muscles et passant leurs journées à courir après les poules pour leur faire connaître les joies de la nature !
En pénétrant dans le poulailler pour faire sortir les retardataires, je n’ignorais pas que ce qui suivrait ne serait bon que pour moi. Les consignes étaient claires : on ne devaient pas embêter les poules, encore moins les poursuivre avec un bâton ou un lance-pierres. Deux bonnes raisons pour transgresser l’interdit. Une poule qui ne court pas se laisse aller à la paresse, elle accumule de la graisse et n’est bonne qu’à finir au pot ! Il fallait de la course et de la vie pour que les adultes dont le sang devait être plus lourd n’aient rien oublié de la chasse. Rien d’étonnant à ce que ces gaillards qui fumaient, buvaient, bâfraient et buvaient encore, ne puissent résister à la tentation de calculer avec art et la plus extrême précision, quasi chirurgicale, le rapport entre la course du projectile, celle de l’animal, la vitesse du déplacement de la proie, puis d’aller vérifier si on a bien la cible en plein élan ou en plein vol comme on a cru le voir de loin ! Vacarme, glapissements, plumes ou poils qui volent. Comme quoi la volonté pouvait, pourvu qu’on assiste à une fuite tapageuse, envoyer des pierres dans le cul des poules, dans le seul but d’affirmer son pouvoir, son individualité et par la même établir ainsi des relations claires entre l’essence de son être et les poules !
En outre il n’était pas mauvais, à l’occasion, que les poules se souviennent qu’elles sont vivantes, ne serait ce qu’en courant pour mériter leur blé, leur pain rassis et leur perchoir plein de merde.
Alors pour leur apprendre à vivre, et dans l’espoir de leur inculquer un comportement un peu moins rustre, je les coursais à travers la cour, sur le tas de fumier, dans le pré, sans me soucier de leur affolement, proche de la panique, que je mettais sur le compte de leur plaisir à jouer avec moi. Les adultes ne prêtaient pas attention aux poules. Elles piaillaient simplement un peu plus fort que d’habitude, comme leurs femmes à certains moments ! Donc pas lieu de s’inquiéter outre mesure. Le chien par contre entendait tout, lui ! Le vieux Kiki, chien de vaches, batard récupéré on ne sait où, mais qui avait un instinct hors pair pour récupérer et ramener dans le troupeau les vaches qui par laxisme et par paresse ne voulaient pas rentrer à l’écurie pour se laisser traire. Kiki avait une dizaine d’année, de couleur beige, enfin quand il était propre, des poils frisés abondamment garnis de ces petites boules vertes pleines de crochets qui se fixent avec une vigueur et une constance proche de l’agressivité d’un curé au moment de la quête, et qu’on a un mal de chien, ce qui est le cas de le dire, à enlever. Un chien très gentil et très affectueux qui n’aurait pas fait de mal à une mouche. Par contre, un rodéo avec les poules c’était autre chose. Surtout que c’était pas lui qui ouvrait le bal ! Il courrait donc en liberté, se joignant à la poursuite, et en grands bonds redevenait cette bête féroce venue des froids des contrées nordiques. Alors il s’emballait, oubliait dans l’excitation
du jeu son job de gardien pour devenir attaquant et attraper la poule la moins rapide ou la plus sotte pour lui déchiqueter le cou en grands coups de gueule rageurs . Il secouait la tête, faisant voler les plumes et tourner la pauvre bestiole dans tous les sens. En oubliant que j’étais l’initiateur de la chose. Alors il fallait que je lui envoie un grand coup de pied dans le derrière, ou s’il était trop loin un petit coup de lance-pierres. Il courrait alors vite se coucher à sa place en prenant le même air innocent que je prendrais dans quelques minutes, quand j’aurais eu assez de cette corrida et que je mettrais sur le compte d’une crise subite ou d’une insolation, les trois ou quatre poules ou poulets qui seraient étendus, langue pendante, pattes en l’air,sur le dos, dans la poussière de la rue. Il ne manquait plus qu’un air d’harmonica pour faire western. Mais ça ce serait bien plus tard. Puis Kiki et moi on partageait une tartine, la croûte pour lui, le beurre et la confiture pour moi.

Kilis 07/08/2004 @ 21:51:03
Dans l'ensemble, j'ai trouvé ce texte assez agréable à lire. On voit bien la scène: le petit garçon, les poules affolées, le chien.
Il y a une absence de ponctuation assez gênante surtout dans le premier paragraphe. Certaines phrases, malhabilement construites, manquent de clarté? On dirait que tu voudrais dire trop de choses en une seule phrase. Un exemple:
" Le cou tordu un dimanche prochain, elles cavaleraient dans la cour, écervelées, aveugles et sans but."
On comprend pas, en tous cas moi...

Mais continue, on voit que tu as grand plaisir à écrire.

Monique 07/08/2004 @ 22:30:24
Mon très cher frère, je me lance :

Un souvenir d'enfance très certainement, et on sent bien que tu n'as pas dû faire ça qu'une fois. Pov'bêtes...

Je vais commencer par le plus difficile (pour toi !), les défauts, maladresses, fautes, etc.... Dac ?

On comprend très vite qu'il s'agit d'un garçonnet qui parle, donc les phrases :
- "effervescence de l’âme submergée par le souvenir de tous les interdits transgressés depuis Adam !"
- "Je me passais de Darwin pour savoir que...
"
sont malvenues. Ou tu parles comme un adulte qui raconte les frasques du petit, ou tu ES le petit, et tu essayes de garder un vocabulaire simple.
Des phrases que je n'ai pas bien ou pas comprises :
- "cela prouve que ce qui est bon pour les uns ne l’est pas forcément pour les autres
- "Il fallait de la course et de la vie pour que les adultes dont le sang devait être plus lourd n’aient rien oublié de la chasse"
- "Rien d’étonnant à ce que ces gaillards qui fumaient, buvaient, bâfraient et buvaient encore"
- "établir ainsi des relations claires entre l’essence de son être et les poules"

Des adjectifs et des locutions un peu redondants :
"démarche fière, altière" - "par laxisme et par paresse"
Des expressions moches :
"doigt dur et marron"
Des erreurs :
"un civet" - "langue pendante"
L'orthographe !
"on ne devaient pas" - "Il courrait" (2 fois, donc pas une faute de frappe...)
Des phrases tout à fait déplacées et à proscrire (à mon point de vue !) :
"Elles piaillaient simplement un peu plus fort que d’habitude, comme leurs femmes à certains moments"
"proche de l’agressivité d’un curé au moment de la quête
Voilà, ouf ! N'en jetez plus.

A part ça, texte assez peu original pour l'idée, mais comme il s'agit de souvenirs réels, rien à inventer. Dans ce cas, pour passionner il faut vraiment un style, une manière de présenter. Tu sais, le coup de "écrivez 3 pages sur une boule de billard sans parler de sa forme ni de sa couleur"... Excellent exercice !
Pas de découragemetn, au contraire. Comme Kilis, je dirai : continue ! Bon courage.

Yali 08/08/2004 @ 06:41:03
Bonjour Fra,
Grosso modo, une réaction globalement identique à mes camarades : il faut organiser.
Il y a effectivement quelques exercices en cours, à toi de jouer.

Sido

avatar 08/08/2004 @ 08:36:52
Même avis. Certaines phrases me sont restées obscures. Ai du revenir plusieurs fois sur quelques passages. mais dans l'ensemble quel bonheur dans ce texte !

Fra.diavolo 08/08/2004 @ 11:22:18
Merci pour vos critiques constructives. A leur lecture je me rend effectivement compte de mes lacunes ! Je vous promet d'essayer de m'améliorer, foi de moitié d'alsacien !

Monique 09/08/2004 @ 22:52:23
Quant à Fra, on n'en entend plus beaucoup paler non plus, pourtant un bon potentiel

Dalva 10/08/2004 @ 08:24:51
Petit garçon qui découvre une forme de liberté dans cette ferme "magique" pour lui... On ressent cette formidable énergie, cette joie qui l'anime.
Dommage, effectivement, que le récit du petit-garçon-devenu-adulte soit conté avec un trop grand manque de simplicité. Mais, que notre conteur "allège" sa prose pour nous redonner un peu de son enfance à savourer.

Monique 10/08/2004 @ 08:34:02
Bonjour Dalva et bienvenue sur CL. C'est toujours sympa de voir arriver une nouvelle lectrice critiqueuse !
Le catalogue des écrits des participants se trouve en tête de forum. Si tu es écrivain amateur, tu peux aussi consulter les appels à textes situés en forum général sous "avis à la population".
A bientôt

Kilis 10/08/2004 @ 20:59:12
Moi aussi j'ai couru après les poule avec un garçon, boy en anglais... et les poules faisaient cot cot cot... Tiens! Ce ne serait pas l'origine du mot "boycot?

Monique 10/08/2004 @ 21:01:28
Moi aussi j'ai couru après les poule avec un garçon, boy en anglais... et les poules faisaient cot cot cot... Tiens! Ce ne serait pas l'origine du mot "boycot?
De la provoc Kil ?....

Kilis 10/08/2004 @ 21:08:28
Moi aussi j'ai couru après les poule avec un garçon, boy en anglais... et les poules faisaient cot cot cot... Tiens! Ce ne serait pas l'origine du mot "boycot?
De la provoc Kil ?....

M'enfin ,Mo! D'ailleurs j'ai été le remettre à sa place dans le forum orthographe. Vas-y, si tu m'crois pas.

Kilis 10/08/2004 @ 21:08:38
Moi aussi j'ai couru après les poule avec un garçon, boy en anglais... et les poules faisaient cot cot cot... Tiens! Ce ne serait pas l'origine du mot "boycot?
De la provoc Kil ?....

M'enfin ,Mo! D'ailleurs j'ai été le remettre à sa place dans le forum orthographe. Vas-y, si tu m'crois pas.

Kilis 10/08/2004 @ 21:08:47
Moi aussi j'ai couru après les poule avec un garçon, boy en anglais... et les poules faisaient cot cot cot... Tiens! Ce ne serait pas l'origine du mot "boycot?
De la provoc Kil ?....

M'enfin ,Mo! D'ailleurs j'ai été le remettre à sa place dans le forum orthographe. Vas-y, si tu m'crois pas.

Kilis 10/08/2004 @ 21:09:00
Moi aussi j'ai couru après les poule avec un garçon, boy en anglais... et les poules faisaient cot cot cot... Tiens! Ce ne serait pas l'origine du mot "boycot?
De la provoc Kil ?....

Moi aussi j\'ai couru après les poule avec un garçon, boy en anglais... et les poules faisaient cot cot cot... Tiens! Ce ne serait pas l\'origine du mot \"boycot?
De la provoc Kil ?....

M\'enfin ,Mo! D\'ailleurs j\'ai été le remettre à sa place dans le forum orthographe. Vas-y, si tu m\'crois pas.

Monique 10/08/2004 @ 21:12:31
Ok, donc j'ai poursuivi mais dans une autre voie, la bonne ! Va voir

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