Les forums

Forums  :  Vos écrits  :  L'Enfant Vampire

Thomasdesmond
avatar 27/07/2004 @ 14:21:34
L'ENFANT VAMPIRE



À force de pleurs et de violentes colères, Yvan avait convaincu ses parents de le laisser aller à l'école. Essayer en tout cas.

Depuis six ans qu'il était venu au monde d'une manière peu naturelle, il s'ennuyait à mourir dans le lugubre château familial et désespérait de rencontrer et pouvoir jouer un jour avec d'autres enfants.
Pour son deuxième anniversaire, ses parents lui avaient offert un louveteau, mais il s'en était très vite lassé. L'animal ne supportait pas les attaques du petit garçon qui à l'époque faisait ses dents. Une nuit le garçonnet vida de son sang le louveteau devenu loup et alla demander à sa mère un autre jouet. Son immense chambre était pleine de peluches en lambeaux, de camions brisés et de poupées énuclées ou décapitées. Ce garçon a besoin d'exercice avait alors pensé son père.
L'année de ses quatre ans ses parents le laissèrent chasser seul la nuit aux alentours du Bois de Boulogne, où les nombreux promeneurs nocturnes étaient très vite attirés par le petit garçon qui errait seul en pleine nuit. À cette époque, la police remua ciel et terre pour mettre la main sur le mystérieux auteur de dizaines d'horribles meurtres qui défrayèrent la chronique. Ses parents décidèrent qu'il ne devait plus chasser seul. Son père tenta de lui inculquer certaines règles de base, mais Yvan n'en faisait toujours qu'à son idée, arrachant les yeux et la langue de ses victimes dans un désordre inacceptable.
Lorsqu'il eut cinq ans, il rentra dans une phase de silence, où il ne communiqua plus avec ses parents ni par la parole, ni par l'écrit, ni par la pensée. Plongé dans les vieux livres de la bibliothèque de son père, il passa une dizaine de mois allongé dans son cercueil en métal, dévorant des milliers de pages d'ouvrages de tout genre et ne se nourrissant que de sang réchauffé dans un thermos que sa mère déposait près de lui tous les soirs.
Le jour de son sixième anniversaire, il sortit de son mutisme et se mit à chantonner à longueur de journée. Son filet de voix encore enfantin était limpide et mélodieux, ce qui fit la joie de sa mère, qui était une grande amatrice d'opéra. Le lendemain de son premier récital en famille, l'enfant se réveilla en furie et, prit d'une colère noire et inexpliquée, dévora Sir Matthew, le majordome et homme à tout faire d'origine Anglaise, au service de la famille depuis une quinzaine de générations. Très contrarié, son père décida de priver Yvan de ses lectures en condamnant avec de l'ail liquide la porte de sa bibliothèque. Le vieux comte connaissait par cœur tous les ouvrages qui la composaient et était ennuyé de devoir entretenir les rayons toujours recouverts de poussière. L'enfant montra très vite qu'il ne portait plus aucun intérêt aux livres. Il affirma à sa mère étonnée avoir tout lu.
Enfin il décida d'aller à l'école, pour rencontrer d'autres enfants et jouer avec eux. Très vite, ses parents s'opposèrent à cette folle idée. Jamais un enfant de leur vieille famille n'était allé à l'école, encore moins en plein jour. Au treizième siècle, quelques écoles conçues par et pour les vampires étaient apparues dans les Carpates, mais l'expérience s'était soldée par un échec et avait été interrompue. Yvan, devant le refus catégorique de ses parents, tomba en crise de folie et se mit à détruire tout ce qui lui passa sous la main. Son père intervint quand il fut sur le point de décapiter sa mère, endormi près d'un feu. L'enfant pris la raclée de sa vie et fut privé de sang pendant une semaine. Ils le jetèrent sans ménagement dans une oubliette très profonde du château où ses hurlements de faim et de furie résonnèrent des nuits entières. Les Anciens quasi-emmurés dans les cryptes les plus profondes protestèrent devant tant de chahut.
Pendant ces sept jours, les parents d'Yvan réfléchirent à l'idée de l'envoyer à l'école. Après tout il supportait plutôt bien la lumière du soleil et savait se montrer sociable et bien élevé quand il le fallait, affirma sa mère. Au moindre incident il n'y retourne plus, conclut son père.
Ils envoyèrent deux grosses chauve-souris chercher leur fils dans son trou et lui proposèrent un marché...


La maîtresse les fit s'asseoir et se retourna. Elle prit une longue craie blanche et inscrivit sur le tableau noir son nom et prénom, pendant que le bruit des chaises en bois tirées s'estompait.
– Mon nom est Clothilde Antoine et je suis votre maîtresse pour cette année scolaire, dit-elle en se retournant vers la classe silencieuse. C'était sa première année en tant que titulaire et elle avait un peu le trac. Yvan, du fond de la classe où il s'était assis, sentit l'odeur subtile de peur et de trac qui émanait de la jeune femme, telles des effluves aromatiques s'échappant d'une marmite bouillonnante. Il aima cette odeur.
– Vous allez sortir une grande feuille de papier que vous couperez en deux. Sur un des deux morceaux, vous allez écrire, et elle se mit à écrire une liste de mots au tableau. Votre nom dit-elle tout en écrivant, prénom, date de naissance, lieu de naissance, matière préférée et le métier que vous aimerez exercer plus tard.
Yvan sourit et ouvrit son cartable en cuir noir épais. Il avait appartenu à son grand Oncle Isidore, lui avait affirmé son père, avant de lui conseiller d'en prendre grand soin afin de ne pas contrarier l'Ancien. Il sortit sa fine trousse en peau humaine séchée et un bloc de papier à carreaux bleus. Sa mère lui avait acheté par correspondance quelques fournitures colorées. Il coupa d'un ongle pointu et jaune la feuille en deux en suivant une ligne, et sortit un stylo plume rouge bordeaux de sa trousse. Le garçon assis à ses côtés regarda la trousse avec curiosité et se mit à sentir la puanteur qui exhalait par vagues lourdes et épaisses du curieux objet.
– Hé, ça pue ton truc ! chuchota le garçon.
Yvan se tourna vers l'imprudent et lui jeta un regard qui fit pâlir son voisin.
– Mon frère y avait caché une boule puante, lui répondit en souriant Yvan, ce qui eut pour effet de redonner à son inconscient voisin quelques couleurs qui papillonnèrent sur ses joues. Il sourit et s'occupa de sa propre feuille.
Yvan jeta un bref coup d'œil au tableau et commença à recopier le questionnaire sur sa feuille.

Nom : Van Divolosci
Prénom : Yvan Thibor Soûn
Date de naissance : 4 avril 1997
Lieu de Naissance : corps de ma mère
Matière préférée : chasses diverses
Métier que j'aimerais exercer plus tard : Vampire célèbre

Il posa son crayon et attendit une dizaine de minutes que les autres enfants beaucoup plus lents que lui aient fini.
La maîtresse remarqua très vite que l'étrange petit garçon tout de noir vêtu assis au fond avait fini de remplir son questionnaire en quelques secondes, peut-être en moins de temps qu'il ne lui en avait fallu à elle pour l'écrire au tableau. Elle l'observa du coin de l'œil. Ses vêtements ne portaient aucune marque ou signe distinctif et étaient sombres comme une nuit nuageuse. Elle croisa le regard de l'élève et ressentit des picotements dans la nuque. Elle se détourna et attendit que les autres aient fini.
Au bout de cinq minutes elle ramassa les morceaux de papier et les rangea dans son sac. Ces fiches lui permettaient de mieux connaître ses élèves.
Le reste de la journée se déroula sans incidents. Yvan observa ses petits camarades et réduisit son flot de paroles au strict minimum. La Maîtresse n'osa pas l'interroger de la journée.
De retour chez lui, ses parents le bombardèrent de questions sur sa première journée de classe. Il leur raconta tout en mimant avec talent toutes les situations et les personnages. Quel grand acteur il aurait fait pensa sa mère. Une fois le récit de ses aventures scolaires terminé, il annonça à sa mère qu'il avait très faim et très soif. Porté par sa fierté naissante, son père fit venir une paire de jeunes domestiques et les offrit en récompense à son fils. Yvan dévora les deux jeunes soubrettes puis alla se coucher après avoir fait les quelques devoirs puérils et insignifiants qu'il devait rendre le lendemain matin.


Yvan se rendit compte avec déception dès le lendemain que les enfants de son âge étaient aussi évolués que des jeunes chiots et que la majorité des concepts abstraits leur échappaient totalement. Ces idiots passaient leur temps à courir dans la cour sans raison ni but, prenant quantité de risques fous et inconscients, comme s'ils n'avaient pas conscience de leur mortalité, propre à leur race. Très vite lassé et ennuyé, Yvan s'amusa dès la récréation du matin avec certains enfants plus crédules que les autres.
Il vida de son sang un petit garçon qui louchait et qui était mis à l'écart des autres, et dévora la langue d'une très jolie petite fille qui prenait plaisir à commander son petit monde et à se moquer de tous les faibles et les laids. Yvan n'avait pas l'habitude de chasser des êtres de sa taille. Il trouva cela très drôle et très aisé. Loin de s'inquiéter, il savait que sa maîtrise totale de ses six sens lui permettrait de ne pas attirer sur lui le moindre soupçon quant aux petits corps morts qui seraient bientôt retrouvés derrière le garage à vélo de la cour.
Pourtant la maîtresse se doutait de quelque chose. Elle savait que Yvan n'était pas un enfant comme les autres. Elle avait lu toutes les fiches de renseignements personnels remplis par ces élèves le soir-même, mais avait tout de suite et avec empressement lu celle de Yvan. L'étrange réponse "vampire célèbre" la troubla et elle passa une nuit agitée. Le regard perçant et hypnotisant de l'enfant la hanta et elle rêva toute la nuit qu'il l'étranglait tout en l'embrassant, la laissant au réveil choquée et troublée d'une étrange et gênante façon.


Yvan cacha ses méfaits à ses parents, de peur qu'ils ne le retirent de l'établissement qui était devenu pour lui un terrain de chasse des plus amusants.
Il avait très vite remarqué que la maîtresse se doutait de quelque chose, mais il savait comment l'empêcher de parler.


Les corps des deux jeunes enfants furent très vite découverts, plongeant l'école et la ville dans l'effroi. Un tueur fou et sadique hantait les rues, et les journaux alimentèrent le foyer de terreur en diffusant un curieux portrait robot d'un homme trentenaire dont le signalement avait été fourni par un témoin anonyme et mystérieux. Personne n'aurait pu se douter que le réel coupable était un jeune élève du cour préparatoire.


Tout se passa pour le mieux pour Yvan jusqu'à la fin du premier trimestre. Il n'avait rien appris de particulier qu'il n'eut su par le passé mais s'était vraiment amusé a torturer ses petites camarades. Il avait aussi découvert la complexité et les joies de la vie en plein jour, même si le soleil lui piquait parfois les yeux.
À la rentrée du deuxième trimestre, la maîtresse présenta à la classe un nouvel élève. Yvan remarqua tout de suite que ce n'était pas un enfant comme les autres, et qu'il devrait s'en méfier.
Dès son entrée en classe, le nouvel élève porta son regard lumineux sur le fond de la classe où une force sombre luisait comme une tache sur un tissu blanc et attirait ses sens non-humains. Involontairement il sut pourquoi on l'avait envoyé ici.
Yvan avait surpris le regard pénétrant et lointain de l'étrange garçon. Le visage caché derrière de longs cheveux blonds collés le long de ses joues creuses, il avait une allure d'un autre temps.
Les sens surnaturels d'Yvan commencèrent à percevoir l'aura blanche et céleste qui émanait du nouveau venu.
Événement rare dans sa vie, il eut peur.
La maîtresse présenta le nouvel élève à la classe. Tous les enfants furent comme pénétrés de grâce et de bonheur. Leur visage ébloui de fraîcheur témoignait de la nature de leur nouveau camarade.
Yvan, tapi dans l'ombre du fond de classe, résista de toutes ses forces à la bonté qui déferlait par vagues autour de lui, et décida du sort qu’il réservait à cet ange ridicule.
Le nouvel élève nommé Christian s'assit à deux rangées devant Yvan. Après avoir sorti une trousse et un cahier, il se retourna et fixa intensément l'enfant vampire. Le message était clair, il savait ce qu'était Yvan.


La cloche de dix heures sonna et tous les élèves se ruèrent dans le couloir pour aller jouer dans la cour. Yvan et Christian ne bougèrent pas de leur place. Leur maîtresse s'aperçut de leur immobilité dans la classe qui se vidait et sentit la peur la saisir à la gorge. Quelque chose allait se passer et elle ferait mieux de déguerpir au plus vite.
Le ténébreux Yvan fixait la nuque du nouveau qui se retourna une fois tous les élèves sortis. Une sorte d'onde se mit à faire vibrer les molécules d'air de la salle de classe, et la maîtresse sentit ses sens se troubler. Les murs se mirent à tourner sur un axe brisé et le sol devint mou, spongieux. Elle perdit connaissance.


L'Ange se leva, écartant la chaise d'un regard qui la fit glisser sur le côté. Entourant son être d’une beauté stupéfiante, même pour Yvan, une aura lumineuse et pure étincelait, faisant disparaître les murs et le plafond dans un déluge de lumière et de chants lointains. Yvan détesta ces couleurs et cette lumière qui lui fit mal aux yeux. Des larmes de sang coulèrent le long de ses joues.
Le corps de l'Ange se mit à grandir, à se développer, à muter en une statue d'albâtre à l'anatomie parfaite. L'ange fixa Yvan et se dirigea vers lui. Les tables s'écartèrent toutes seules à son approche, et le chemin jusqu'à Yvan fut très vite complètement dégagé. Le vampire recula avant de heurter ce qui devait être dans la réalité une armoire. Il jeta un coup d'œil en arrière et eut un hoquet de surprise en découvrant la vue qui s'étendait en bas du précipice au bord duquel il se tenait.
Un monde grouillait là en bas, un monde plein de lumières et de couleurs chatoyantes, où des petites silhouettes de créatures de toutes formes allaient et venaient dans un désordre harmonieux. Cette vision dégoûta Yvan qui, d'un bond, s'écarta du précipice.
L'Ange était presque sur lui. Il banda ses muscles, prêt à l'attaque, et ses dents de carnassier s'allongèrent dans sa gueule distendue. Les chants de plus en plus assourdissants s'insinuaient dans son esprit et semblaient vouloir incliner sa volonté. L'Ange était à portée de bras ou de dents. Yvan essaya de bondir sur l'être lumineux mais ses jambes ne répondirent pas à l'ordre émit par son cerveau. Les chants hurlaient dans ses tympans. Il hurla et déversa toute sa haine et sa soif sur une dernière tentative d'attaque. À la plus grande surprise de l'Ange, l’enfant vampire réussit à l'empoigner et à lui mordre l'épaule. L'Ange à la force incalculable se débattit mais l'enfant vampire était soudé à lui, dans un douloureux baiser démoniaque et impie.
Le liquide qui jaillit dans la bouche d'Yvan le tétanisa et son âme fut remplie de lumière.
Les deux corps ne faisant plus qu'un titubèrent dans une danse saccadée et chutèrent à toute vitesse dans le vide, vers le monde d'en bas. Yvan crut voir des oiseaux puis perdit connaissance.


Dans la cour, tous les enfants et les enseignants aperçurent l'incroyable explosion de lumière qui jaillit des fenêtres de la classe des primaires, tel un éclair gigantesque de foudre divine. Imprimée sur leurs rétines hypnotisées, l'aura éclatante les laissa tous dans un état d'hébétude proche de la béatitude pendant une dizaine de minutes où ils voyagèrent tous hors de notre temps.
À leur réveil, ils avaient tout oublié, les petits comme les grands.


Vers 21h30, Hernest et Victoria Van Divolosci, les parents d'Yvan, commencèrent à s'inquiéter de l'absence de leur fils. Il rentrait d'habitude sur le coup de 20h, après avoir chassé aux alentours du château. Après une fouille minutieuse des environs infructueuse, Hernest décida d'envoyer quelques chauve-souris à la recherche de son fils, sans résultats.
Victoria avait senti dans l'après-midi alors qu'elle dormait dans son cercueil une onde de puissance émanant de son fils, et cela avait troublé ses pensées oniriques. Elle avait vu son fils partir au loin, dans un endroit impossible à atteindre de la terre. Elle s'était réveillée le visage recouvert du sang de ses larmes de vampire mais n'avait rien dit à son mari.
À 22h, les deux parents de plus en plus affolés décidèrent d'aller demander conseil aux Anciens tapis dans les profondeurs du château. Après avoir abattu plusieurs parois de briques sombres et pourries qui protégeaient l'accès aux mausolées, les deux parents tombèrent dans la crypte où reposait Vlad Arkul, ancêtre direct d'Hernest et ancien Voevod ayant servi sous les ordres du grand Vlad Tepes.
La terrifiante salle humide était plongée dans une noirceur telle que même les yeux surnaturels des deux vampires eurent du mal à trouver l'emplacement du lourd tombeau de l'Ancien. Ils furent soudain guidés par le grondement sourd et régulier du sang dans les veines du vieux vampire endormi depuis des siècles. L'Ancien se réveilla et pénétra l'esprit de son lointain descendant. Hernest sentit une masse incommensurable et gluante s'insinuer dans chaque fibre, chaque cellule de son corps d'immortel, pénétrer ses organes endormis et remonter jusqu'à son corps, ou la force vieille mais diablement puissante s'arrêta un instant, avide de sang et de vie. Mais reconnaissant l'âme de son descendant, l'Ancien laissa son esprit explorer celui d'Hernest.
– Pourquoi viens-tu troubler mon sommeil, fils ? La voix sépulcrale résonna dans son esprit comme une explosion étouffée et sembla jaillir dans le mausolée, se répercutant dans tous les murs couverts de poussière et de cadavres de chauve-souris exsangues.
– Mon fils Yvan a disparu et n'est pas rentré au château. C'est la première fois que cela lui arrive depuis sa naissance, pensa Hernest en liaison directe avec l'Ancien. Celui-ci demeura silencieux. Le jeune vampire pouvait sentir en lui les violents battements du cœur de son ancêtre.
La voix rejaillit en lui, tel un cyclone de sang.
– Ton fils n'est plus, répondit lentement en roumain le vieux vampire.
– Comment... ? Pris de panique, Ernest sentit une douleur s'emparer de son âme. Et pourtant ce sentiment était là en lui depuis des heures, il se l'était caché. Son fils n'était plus. Une partie de lui s'était éteinte pendant son sommeil, mais il avait enfoui ce souvenir au fond de sa mémoire.
– Qu'est-ce qu'il t'a dit, dit-moi ? L'implora sa femme, au comble de l'hystérie.
– Yvan n'est... Il s'interrompit : quelque chose venait de pénétrer dans le château, quelque chose ou quelqu'un d'étranger et de très puissant. Sa femme le regarda d'un air fou
– Tu as senti comme moi ?
– Ça vient d'en haut...
Un vol de chauve-souris paniquées passa en trombe au-dessus de leur tête. Ils partirent en direction de la surface, n'osant croire à l'impossible.
– Prenez garde mes enfants, prenez garde... La voix de l'Ancien leur parvint faiblement et s'évanouit dans les sombres dédales des souterrains, alors qu'ils remontaient les marches de pierre, terrorisés.


Il était là, au beau milieu de l'immense salon aux murs recouverts de tapisseries géantes. Il était là, mais ce n'était plus lui. Grand comme un homme, fort comme un dieu. Il n'était plus un enfant de six ans. Ses parents n'en crurent pas leurs yeux. Leurs dents sortirent de leurs logements comme les griffes d'un chat à la vue de ce qui avait été autrefois leur fils. La noirceur de son âme avait été lavée, purifiée, anéantie pour finalement être chassée de son corps. Yvan regarda ses parents avec amour et bonté, mais leurs yeux ne lui rendirent que de la haine. Ils allaient le mettre en pièce, le réduire à néant. La vue de ce monstrueux ange qui avait usurpé l'identité de leur cher fils les rendait fous.
– Je vous aime, dit d'une voix lumineuse Yvan, qui leva les bras en signe de bienvenue.
L'amour pur qui se dégagea de sa voix nouvelle frappa de plein fouet les deux vampires, ce qui aiguisa encore plus leur faim sauvage et leur monstruosité une fois le choc amortit.
Un en milliardième de seconde, Yvan fut sur eux et les mordit chacun leur tour, au cou, les laissant pétrifiés de stupeur et d'horreur. Leurs cris firent trembler les murs et les fondations du château jusqu'aux souterrains secrets des Anciens, qui tous furent réveillés de leur sommeil éternel.
Yvan relâcha doucement les corps de ses deux parents, dont les âmes étaient déjà loin de notre réalité. Il entendit des grondements jaillir des profondeurs de la terre. Les Anciens se réveillaient, un par un, brisant les chaînes et les marbres antiques de leurs tombeaux sacrés.
Yvan se dirigea vers le long escalier qui descendait vers les sous-sols hantés et descendit les premières marches, bien décidé à rencontrer ses monstrueux ancêtres.
L’homme oiseau qui dirigeait le Monde Blanc lui avait donné une nuit.
Une nuit pour sauver sa famille.


FIN

Thomas Desmond Juillet 2004

Erika 24
avatar 27/07/2004 @ 14:35:40
Pfffff !!! Bien, très bien. Je suis soufflée, c'est pas trop mon style mais ma curiosité la emporter. Je ne suis pas sûre de dormir totalement sereinement cette nuit et je vais me méfier des enfants un peu trop étrange.
On est pris dans ce texte, je n'ai pas lu tes autres nouvelles (remarque faut dire que je suis un peu pétocharde) mais je vais m'y risquer.

As-tu songer à être éditer ou peut-être l'ai-tu déjà pour certains de tes écrits ???

Thomasdesmond
avatar 27/07/2004 @ 14:48:09
Content que ça t'ai fait de l'effet !
Non je n'ai jamais été publié lol !! Ça fait un peu plus d'un mois que je me suis mis à écrire, je n'y connais pas grand chose dans le milieu, et pour moi c'est inconcevable de pouvoir être édité... Peut être dans quelques années si je m'entraîne et que je persévère à écrire vraiment bien... Pour l'instant je découvre...

thomas

Monique 27/07/2004 @ 14:55:54
Tu sais quoi Thomas ? J'ai lu ! Et jusqu'au bout ! Pffffffff........... Un peu dur pour moi qui n'aime pas ce genre mais je tenais à faire l'effort. C'est bien écrit, déjà un bon point, même si je n'ai pas trouvé le "style", la touche Thomas, mais ça viendra. En tous cas, ça se tient, pas de temps morts (pardon pour le jeu de mots...), oserais-je même ajouter que c'est vivant ? non, faut pas exagérer... En fait si ! Malgré l'emploi du passé simple. Les noms rocambolesques, hummm, pareil pour le dénommé CHRIST-ian, hummm... Sinon, il y a quelque chose, pas de doute.

Erika 24
avatar 27/07/2004 @ 14:59:47
Et bien pour quelqu'un qui découvre et commence juste je trouve ton style plutôt pas mal. Je suis d'autant plus soufflée si il est vrai que tu écris seulement depuis un mois et je me dis que je suis vraiment pas douée !!!!!!!

Où va-tu chercher toutes ces idées que tu as car c'est tout de même assez...sombre.

Enfin je te dirai simplement de continuer dans ta lancé (oui, je sais, t'attendais pas que je te le dise pour le faire).

Oui, quand même, c'est vraiment bien !!!!!!!!!

Thomasdesmond
avatar 27/07/2004 @ 15:01:16
Merci à toi de m'avoir lu et de donner ton avis ça fait plaisir !!
Pour le style je pense que ça viendra peut être avec le temps, ça ne fait qu'un mois que j'écris alors il faut que je trouve mes marques... Pour le passé simple je ne sais pas ça ne rend pas bien ? Ça ralentit ? Pour le nom Christian, c'est venu tout seul, ce n'est qu'après l'avoir écrit que je me suis rendu compte du rapport... Inconscient mais c'est bien là !!!

Merci encore !

thomas

Thomasdesmond
avatar 27/07/2004 @ 15:05:22
Et bien pour quelqu'un qui découvre et commence juste je trouve ton style plutôt pas mal. Je suis d'autant plus soufflée si il est vrai que tu écris seulement depuis un mois et je me dis que je suis vraiment pas douée !!!!!!!

Où va-tu chercher toutes ces idées que tu as car c'est tout de même assez...sombre.

Enfin je te dirai simplement de continuer dans ta lancé (oui, je sais, t'attendais pas que je te le dise pour le faire).

Oui, quand même, c'est vraiment bien !!!!!!!!!


Oui ça ne fait qu'un mois que j'ai commencé à écrire. Mais ça fait dizaine d'année que je lis / dévore ce genre de littérature et que ça me titille de m'y mettre... La tâche m'a toujours semblait énorme et quand je lisais certains ouvrages je me disais : "jamais je n'arriverai à imaginer et à coucher sur papier une telle histoire". La lecture de "Ecritures" de Stephen King m'a motivé et je me suis lancé... Quelques bons retours sur le web m'ont motivé et depuis c'est ma passion N°1, j'ai écrit 7 ou 8 nouvelles en 1 mois et je bouillonne d'idées... J'aimerai ne faire que ça de mes journées !!!

Demain je vous en mettrai une autre...

thomas

Erika 24
avatar 27/07/2004 @ 15:07:19
ok, trop aimable de ta part. Alors j'attend demain impatiemment.

Yali 27/07/2004 @ 15:07:43
Bien ficelé Thomas.
Cependant, quelques passages me gêne dans la cadence. Et Mo qui, comme très souvent a raison, fout le doigt là où ça va faire mal d’ici très bientôt : le style. S’agirait pas d’avoir celui de ses voisins, et donc, bosser ! Mais bosser c’est rien !
On aimerait ton avis sur nos textes, le catalogue est épinglé au-dessus, je crois aussi, en toute modestie*, que ça pourrait t'aider.

* Simple formule, chacun sait ici que j'en suis totalement dépourvu.

Thomasdesmond
avatar 27/07/2004 @ 15:12:23
Pour le style, j'essaie d'écrire très simplement, en écrivant des phrases simples, sans chercher à faire de la poésie ou à sortir des mots de 8 syllabes à tout prix... Je fais ce que je peux !!

thomas
ps : je vais aller regarder vos textes dès que possible !

Yali 27/07/2004 @ 15:22:21
Le plus compliqué Thomas c'est précisément de faire simple! L'étape d'après, c'est de faire simple sans faire commun.
T'es sur la bonne voie, t ‘as plus qu’a accrocher les wagons à la locomotive.
Et bienvenue, et puis rassure-toi, y’en à des, qu’ont passé des examens d’entrée beaucoup plus houleux. Ta réception était sommes toute plutôt bon enfant ] ;-).

Page 1 de 1
 
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre

Vous devez être membre pour poster des messages Devenir membre ou S'identifier