Inertie des visages, rouges clignotis - je songe à l’abîme en nous recroquevillé. L’attente commune est triste dans le soir tremblé, la fureur s’électrise entre les corps fourbis. Pourtant sur ces trottoirs d’humanité commune vit encore l’ardeur du guerrier marchant, la vigueur du corps souple qui court sous les lunes, le regard fier, triste sur le lion sanglant.
J’en suis persuadée, ou bien j’aime à le croire : sous nos habits fripés sous nos habits fripons, la chair pourrait encore s’illuminer d’espoir, résister à la flamme, s’en moquer des flocons.
J’en suis persuadée, ou bien j’aime à le croire : sous nos habits fripés sous nos habits fripons, la chair pourrait encore s’illuminer d’espoir, résister à la flamme, s’en moquer des flocons.
Je le prends comme une profession de foi, un espoir ... contre l'abîme en nous recroquevillé ...
Des mots inusités assemblés de manière inusitée ...
Des mots inusités assemblés de manière inusitée ...
Des mots qui s'excluent par leur nature; un tableau suffisamment contrasté! j'y vois une double agonie: celle de l'humanité et...la nôtre que l'auteur a voulu délibérément dissocier de la première.
Court mais puissant et profond...
Un mélange de désespérance et d'espoir, une espèce de lutte pour survivre, ou bien tout simplement vivre.
Beaucoup beaucoup aimé.
Un mélange de désespérance et d'espoir, une espèce de lutte pour survivre, ou bien tout simplement vivre.
Beaucoup beaucoup aimé.
Je m'interroge vraiment: vaut-il mieux présenter un écrit voulu poétique sous forme versifiée classique? A lire, je ne sais pas ce qui est le plus agréable, le retour à la ligne coupe la fluidité mais dégage une certaine mélodie... ça me tracasse. J'essaie:
Inertie des visages, rouges clignotis,
je songe à l’abîme en nous recroquevillé.
L’attente commune est triste en ce soir tremblé,
la fureur s’électrise entre les corps fourbis.
Pourtant sur ces trottoirs d’humanité commune
vit encore l’ardeur du guerrier marchant,
la vigueur du corps souple qui court sous les lunes,
le regard fier, triste sur le lion sanglant.
J’en suis persuadée, ou bien j’aime à le croire:
sous nos habits fripés sous nos habits fripons,
la chair pourrait encore s’illuminer d’espoir,
résister à la flamme, s’en moquer des flocons.
Inertie des visages, rouges clignotis,
je songe à l’abîme en nous recroquevillé.
L’attente commune est triste en ce soir tremblé,
la fureur s’électrise entre les corps fourbis.
Pourtant sur ces trottoirs d’humanité commune
vit encore l’ardeur du guerrier marchant,
la vigueur du corps souple qui court sous les lunes,
le regard fier, triste sur le lion sanglant.
J’en suis persuadée, ou bien j’aime à le croire:
sous nos habits fripés sous nos habits fripons,
la chair pourrait encore s’illuminer d’espoir,
résister à la flamme, s’en moquer des flocons.
Moi je le préfère ainsi, sincèrement... J'aime encore plus !
Alors là moi aussi ,je reconnais qu'il a une autre allure ! Et puis, faire des vers (je pense qu'il y a une recherche, ils ne viennent pas naturellement) et ne pas les placer c'est quand même dommage !
C'est complètement différent d'un texte que tu aurais écrit sans se préoccuper des rimes et qui aurait pu tout aussi bien chanter mais d'une autre manière, peut-être plus naturelle ; mais celui là, tel que tu l'as fait à mon avis est très bien sous cette forme classique parce que...tout simplement tu l'as fait classique !
C'est complètement différent d'un texte que tu aurais écrit sans se préoccuper des rimes et qui aurait pu tout aussi bien chanter mais d'une autre manière, peut-être plus naturelle ; mais celui là, tel que tu l'as fait à mon avis est très bien sous cette forme classique parce que...tout simplement tu l'as fait classique !
Un très beau poème, encore. Après celui de Minoritaire, je me sens transportée au pays des poèmes CLiens!
Beurk !
Que c'est moche quand c'est rangé.
Tes mots sont en cage maintenant, et les flux qui les habitaient abruptement interrompus, selon quelque obscur édit arbitraire.
Savais-tu que les mots en captivité ne se reproduisent pas ?
Que c'est moche quand c'est rangé.
Tes mots sont en cage maintenant, et les flux qui les habitaient abruptement interrompus, selon quelque obscur édit arbitraire.
Savais-tu que les mots en captivité ne se reproduisent pas ?
Mais Mr Smith les mots étaient aussi "en captivité" dans le premier texte puisque les vers existaient et ça se voyait beaucoup ! Le texte était donc "entre deux chaises" et pour moi il fallait en choisir une : ou sans vers, ou avec vers...
Personnellement, la mise en forme classique m'aide beaucoup à apprécier le poème. Il est vrai que je n'ai pas l'habitude du tout de lire de la poésie.
Beurk !
Que c'est moche quand c'est rangé.
Tes mots sont en cage maintenant, et les flux qui les habitaient abruptement interrompus, selon quelque obscur édit arbitraire.
Savais-tu que les mots en captivité ne se reproduisent pas ?
…pas plus que les mots en totale liberté (et donc délivrés du sens…) qui ne parviendraient jamais à trouver leurs homologues afin de s’accoupler…
C’était juste pour la blague.
Il n’empêche, la production de sens s’appuie sur des conventions.
On peut s’en affranchir jusqu’à un certain point ou bien décider de retrouver une liberté à l’intérieur même des contraintes. C’est le pari que faisaient les auteurs classiques - La Fontaine en est un exemple marquant – qui s’imposaient des formes strictes à l’intérieur desquelles ils réinventaient le monde. Après tout, n’est-ce pas l’essence même de l’art que de s’imposer des contraintes pour exprimer pourtant l’infini ?
Vaste question que je laisse lâchement pendante…
Lobe a écrit une très belle poésie, très évocatrice, avec des mots très harmonieux mais elle aurait dû écrire une poésie tout à fait libre, sans pied ni rime,
Maintenant elle l'a disposée sous une forme classique mais les pieds ne sont pas respectés et ça brise la cadence.
On peut trouver bizarre d'imposer des règles à la poésie. Mais c'est un peu comme l'orthographe, personne n'est obligé et pourtant c'est quand même mieux, je trouve.
Maintenant elle l'a disposée sous une forme classique mais les pieds ne sont pas respectés et ça brise la cadence.
On peut trouver bizarre d'imposer des règles à la poésie. Mais c'est un peu comme l'orthographe, personne n'est obligé et pourtant c'est quand même mieux, je trouve.
Moi j'aime les deux, ce sont pour moi deux textes différents.
Une petite préférence pour le premier néanmoins, j'aime le chaos.
Une petite préférence pour le premier néanmoins, j'aime le chaos.
Maintenant elle l'a disposée sous une forme classique mais les pieds ne sont pas respectés et ça brise la cadence.
Zut! pourtant je m'étais appliquée.
Une petite préférence pour le premier néanmoins, j'aime le chaos.
Je crois que moi aussi au final, mais je souhaiterais vraiment parvenir à rendre une mélodie sans rime ni pied. Un jour.
Une petite préférence pour le premier néanmoins, j'aime le chaos.
Je crois que moi aussi au final, mais je souhaiterais vraiment parvenir à rendre une mélodie sans rime ni pied. Un jour.
C'est simple, laisse-toi aller...:-))
Maintenant elle l'a disposée sous une forme classique mais les pieds ne sont pas respectés et ça brise la cadence.
Zut! pourtant je m'étais appliquée.
je souhaiterais vraiment parvenir à rendre une mélodie sans rime ni pied. Un jour.
Quand tu fais une poésie classique tu ne dois pas compter les pieds sur tes doigts.
Tu dois la lire tout haut et alors, tu entends si les vers sont en cadence ; et si il y a un pied de trop ou de trop peu, tu entends comme une fausse note dans une partition.
Je pense qu'une poésie sans rime ni pied c'est beaucoup plus difficile parce que tu dois alors inventer toi-même la cadence.
Je pense qu'une poésie sans rime ni pied c'est beaucoup plus difficile parce que tu dois alors inventer toi-même la cadence.
Ca doit chanter dans la tête et le coeur...:-)
« chanter », c'est exactement ça : il faut arriver à faire chanter un texte avec les mots.
Ca doit chanter dans la tête et le coeur...:-)
Mais ce n'est pas le plus difficile ! Le plus difficile est de trouver quelque chose qui n'a pas été ressassé cent fois : les petits oiseaux qui chantent dans le branches – le soleil qui se mire sur le lac – la neige qui brille sur les sommets – les nuages qui portent nos rêves... etc, etc...
Il faut ressentir quelque chose de neuf et imaginer des mots pour le dire ; finalement, ça paraît tout simple. Mais on sait qu'en littérature c'est « faire simple » qui est le plus difficile.
Il faut ressentir quelque chose de neuf et imaginer des mots pour le dire ; finalement, ça paraît tout simple. Mais on sait qu'en littérature c'est « faire simple » qui est le plus difficile
Jour faste aujourd'hui, je suis d'accord avec tout ce que tu dis !:-)))
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