Extermination de André Caroff

Extermination de André Caroff

Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par Kalie, le 11 mars 2012 (Sarthe, Inscrit le 4 juillet 2010, 54 ans)
La note : 9 étoiles
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Le poids du passé

« Extermination » est l’unique livre d’André Caroff publié dans la collection Gore. Cet auteur français, très prolifique et populaire, bien connu des amateurs de SF signe là un roman Gore de très grande qualité.

Dès le prologue, le lecteur est plongé dans l’horreur du camp d’extermination allemand de Friedhausen en décembre 1944 :

« Mais ici, à Friedhausen, la mort était au bout d’un soupir, d’un geste de trop, d’un regard plus appuyé que d’habitude ou, tout bêtement, d’une saute d’humeur chez le sinistre Kommandoführer Steinbauer… ».

Dans ce camp oublié de tous, près de la moitié des cinq mille prisonniers sont déjà morts. Sentant le vent tourner, les nazis massacrent précipitamment tous les survivants avant l’arrivée des Alliés. Le camp est rasé. Seul subsiste au milieu du carnage un mystérieux rocher en forme d’enclume. Ce météore était là avant la construction du camp et restera bien après sa destruction. C’est devant celui-ci que Moïse Katz, un diamantaire juif, est tué d’une balle dans la tête par le Kommandoführer Steinbauer.

De nos jours en Allemagne, sur les lieux où se trouvait le camp de Friedhausen, vivent des descendants de nazis dans un lotissement tout neuf, « La résidence de l’Enclume » du nom du météore. Une des résidentes, Margarete Muller est témoin depuis quelques temps de phénomènes étranges. Elle entend les bruits d’une troupe en marche et des ordres claquer (« Halt ! ») dans la rue déserte. Elle est victime d’hallucinations. L’ombre de sa fille, Steffi, correspond à quelqu’un de plus grand, portant une casquette à visière cirée noire et un pantalon enfilé dans des bottes. L'adolescente, délurée et manipulatrice, a des crises de somnambulisme. Ainsi, elle est retrouvée par ses parents endormie en chien de fusil sur l'étagère du haut de la penderie comme une prisonnière. Peter Muller, le mari, sent une odeur de cadavre dans la maison…

Le passé ressurgît et la famille Muller est au premier plan. Ce qui peut s’expliquer :

« Elle (Margarete Muller) était trop timide. Sa discrétion avait tout du syndrome congénital. Dans sa famille, son nom de jeune fille était Steinbauer, on ne disait jamais rien à temps. Comme si les Steinbauer étaient moins méritants que les autres, ou qu’ils aient quelque chose à se reprocher… ».

Dans le même lotissement vivent David Katz et sa famille. Ces temps-ci, David rêve de son grand-père Moïse…

Voilà le début de cet excellent roman qui aurait mérité une réédition. Il est dommage qu’à l’époque André Caroff n’ait pas récidivé dans cette collection.

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