Roma Aeterna de Robert Silverberg, Jean-Marc Chambon (Traduction)
( Roma æterna)

Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par CC.RIDER, le 10 juin 2010 (Inscrit le 31 octobre 2005, 65 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 599ème position).
Visites : 4 940 

Rome, empire mondial...

Et si l'Empire romain ne s'était jamais effondré, s'il avait poursuivi son expansion jusqu'à nos jours ? C'est ce qu'a imaginé Silverberg dans ce livre en prenant évidemment des libertés avec la véritable histoire. Ainsi le Christianisme ne s'est pas propagé (les Juifs n'ont jamais quitté l'Egypte), pas plus que l'Islam d'ailleurs, tué dans l'oeuf avec l'assassinat du prophète. Mais sur cette période de quinze siècles environ (de 1203 après la fondation de la ville à 2723) que de bouleversements, de vicissitudes et de grandes réussites et découvertes : celle du Nouveau Monde par exemple, mais également la conquête de Rome non pas par les Barbares germains et gaulois, mais par les byzantins, puis la réunification des deux empires d'occident et d'orient sous la bannière du premier, sans oublier la liquidation pure et simple de l'Empire (un épisode particulièrement cynique et sanglant) et la touche finale avec le nouvel exode du peuple juif, à la fois messianique et cosmique.
Une longue saga uchronique (536 pages) de très haut niveau. Pour la rédiger, Silverberg a rassemblé une documentation impressionnante sur la vie et les moeurs des Romains. Il s'est placé à une dizaine de dates-clés de cette histoire imaginaire et a mis en scène des personnages emblématiques de chaque époque, un peu comme des chapitres indépendants d'un livre d'Histoire, avec guerres, crises et coups d'état. Rien n'est vrai, mais tout aurait pu l'être. L'évolution de l'organisation politique et sociale suit une certaine logique : tribalisme, féodalité, royauté, empire avec une tendance à l'expansion jusqu'aux confins du monde (Rome peut s'étendre de l'Amérique aux confins de la Chine) ce qui induit scissions, reconquêtes et finalement décadence. Seule l'implosion, qui est pourtant la destinée obligatoire d'un tel système politique, n'est pas envisagée. Rome règne et règnera pour toujours établissant partout sa « Pax Romana », un véritable bienfait pour toute l'humanité. Le lecteur ne comprend où l'auteur veut en venir et pourquoi ce roman est classé science fiction que dans les trente dernières pages d'une chute assez époustouflante.

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Ave Robertus !

9 étoiles

Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 61 ans) - 14 avril 2011

"Roma Aeterna" est pour moi la meilleure uchronie que j'ai jamais lue... à ce jour je n'ai pas trouvé mieux. Imaginez l'Empire Romain survivant aux invasions barbares des années 450... Un renouveau de l'empire où le christianisme n'a jamais vu le jour (Moïse est mort devant la Mer Rouge et son peuple massacré avec lui !), une société romaine polythéiste continue donc de régner sur le monde. Les siècles s'écoulent, avec des hauts et des bas, un nouveau monde est découvert (Nova Roma) mais les empereurs, après deux tentatives ratées, renoncent à l'inclure dans l'Impérium et se contentent d'avoir des liens commerciaux comme avec Cipangu et Khitaï... Chaque chapitre nous fait revivre une période plus ou moins trouble de cet empire avec ses nouveaux Néron ou Caligula, mais aussi ses périodes fastes avec des nouveaux Marc-Aurèle ou Auguste...
L'amateur d'Antiquité gréco-romaine s'amuse comme un petit fou, le profane aussi, car nul besoin d'être un expert en Histoire pour s'y retrouver. Bravo Monsieur Silverberg, vous avez fait là du fort bon ouvrage !

Très bonne uchronie

9 étoiles

Critique de Neovir (Lyon, Inscrit le 14 juin 2010, 46 ans) - 16 janvier 2011

Ce roman est vraiment très agréable à lire, pas de doute là-dessus !
Il s'agit d'une des meilleures uchronies que je connaisse (c'est cela qui permet de classer ce roman dans le domaine de la science-fiction, je pense)

L'extrapolation des possibles évènements que le monde aurait connus si l'empire romain ne s'était pas effondré est fine et très bien pensée. J'ai lu ce roman comme un joli jeu mental où l'on s'amuse à imaginer les interactions entre la religion, la politique, la démographie, la géographie, la sociologie, etc. dans un monde où seuls quelques éléments clés diffèrent au commencement de la création de l'Empire Romain. Un peu comme le fameux effet papillon appliqué dans le domaine de l'Histoire. Or, l'amateur d'Histoire antique que je suis a bu du petit lait...

De plus, j'ai vraiment aimé le fait que chaque chapitre soit l'occasion de rencontrer un nouveau narrateur, proposant un point de vue totalement différent (scribe romain, touriste britannique, concubine vénitienne, enfants teutons, etc.)

Bien sûr, il y a par-ci par-là quelques erreurs, et des lourdeurs :
- L'évolution culturelle et technique de l'Imperium suit à peu de chose près le même parcours que celle de l'Europe chrétienne, ; ce qui est tout à fait improbable.

- Le dernier chapitre tombe un peu comme un cheveu dans la soupe, et m'a franchement gâché la fin du roman (je lui enlève 1/2 point pour cela). Je pense qu'Isaac Asimov, le grand ami de Robert Silverberg, n'aurait pas approuvé non plus cette fin ridicule.

Mais globalement, c'est très très bien fait. On peut y aller les yeux fermés.

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